Dallaki • Let the mask falls

Hiroki ∞ Dallas

Let the mask falls

Ouvrir mon propre coin d'exposition, bientôt, ça sera une chose de concrète, mais il faut encore que je fasse toute la paperasse. Heureusement qu’Aaron est là. Au moins, ça me permettra de me montrer tout en travaillant avec lui, surtout avec ce qu'il vit. Humpf, 2015 est vraiment une année spéciale avec tout ce qui se passe et qui arrive encore. Je ne sais pas, c’est étrange. Soupirant, je sors de la salle de développement en le regardant, plongé dans son travail. « J’y vais Chef ! » Un sourire, un petit signe et je pars mains dans les poches, sac en bandoulière sur le dos. Je n’ai pas envie de rentrer à Santa Monica maintenant, non vraiment pas. Maintenant, c’est devenu froid sans la présence de Yosuke. Je sais que c’est pour son bien, mais il me manque terriblement. Le seul plaisir que j’aurai en revenant sera sans doute de pouvoir lire son mail quotidien avant de me poser dans le lit pour dormir un peu. Yeux rivés sur le téléphone après une bonne heure de balade, j’avance jusqu’à buter dans une personne, puis de m’excuser avant de la voir entrer dans une salle. « Exposition humanitaire ? » Tête penchée sur le côté, j’approche de la pancarte pour lire les formalités et l’entrée payante au profit d’une association humanitaire aidant en Afrique. « Oh, houtouni ? (vraiment) » Je n’hésite pas vraiment avant d’entrer et de payer pour aller à la découverte des clichés qui m’émerveillent complètement. Le photographe a eu une chance folle de pouvoir vivre ça. J’aimerai avoir la même opportunité à vrai dire. « Pardon, vous savez si le photographe est présent ? » La personne se tourne plusieurs fois avant de me pointer une petite blonde du doigt, me faisant hausser un sourcil. « Oh, merci. » Je ne m’attendais pas vraiment à tomber sur quelqu’un comme ça. Sagement, j’approche avant de poser ma main sur son bras pour attirer son attention. « Pardon. » Un sourire, je m’incline poliment. « Je m’appelle Hiroki Gray, je suis photographe aussi. » Je tends ma main comme un gentilhomme. « Vos clichés sont absolument fascinants ! Sincèrement, je trouve que pouvoir partir faire de l’humanitaire et capturer les moments qu’on vit, c’est quelque chose de fabuleux. Je…. Si vous avez le temps, on pourrait parler de ce que vous avez vu là-bas ? » J’ai tellement envie de découvrir son récit.

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Hiroki ∞ Dallas

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Comme toujours en public, Dallas était prise d'une angoisse viscérale, cela se voyait à sa manière de jouer avec ses mains. Elle avait beau être fière du travail qu'elle exposait aujourd'hui, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle aurait pu faire mieux. Lorsque l'association humanitaire avec laquelle elle était parti lui avait proposé de participer à cette exposition caritative, elle avait trouvé là le moyen de partager son expérience avec les autres, leur faire prendre conscience de l'importance d'aider ces populations en retrait de la société actuelle. Elle le voulait de tout son coeur mais la foule qui était venu l'avait un peu prise au dépourvu. Elle essayait de lire sur les visages des visiteurs pour connaître leurs impressions mais mise à part quelques sourires elle ne voyait guère plus. Avant que la panique ne l'emporte définitivement sur la raison, elle décidait d'aller boire un verre d'eau, de respirer un grand coup et de se reprendre en main pour atteindre l'objectif qu'elle s'était fixé: marquer les gens mais pour ça elle se devait d'affronter sa plus grande peur: aborder les autres. Ce qui fut plus vite que prévu lorsque qu'un inconnu venait l'interpeller. Prise de court, elle restait muette quelques instants, se contentant de répondre à sa poignée de main après qu'il se soit présenté comme photographe. Comme toujours, face à quelqu'un qu'elle ne connaissait pas, elle ne savait que dire, que faire. Elle se méfie malgré le sourire du jeune homme. Il complimente son travail et là c'est comme si elle respirait à nouveau. Au moins ses photos parlent à quelqu'un, c'est toujours mieux que rien." Oh merci.  Je vous confirme que l'humanitaire est une expérience formidable. Il faut au moins tenter une fois dans sa vie. Si ça ne tenait qu'à moi, je serais encore là-bas. " Elle mordilla sa lèvre inférieure lorsqu'il lui demandait de partager son vécu avec lui. S'ouvrir aux autres n'est pas dans ses qualités mais d'un autre côté elle ne pouvait pas refuser. " Et bien je ne saurais pas trop où commencer. Il y a tant à dire. Alors demandez moi ce que vous voulez. J'allais oublier. Moi C'est Dallas. Dallas Avery." Le stress avait tellement pris le dessus qu'elle avait oublier les principes de base de la communication.

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Hiroki ∞ Dallas

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Elle semble aussi à l’aise que moi. Je me demande ce qui va ressortir de cette entrevue pour être honnête si elle arrive à peine me regarder et si moi je finis par être trop timide ou renfermé pour réussir à correctement dire ce que je veux. Aller du nerf, Yosuke se ficherait de ma gueule rapidement s’il voyait ça. Je n’ai pas intérêt à rougir, mais plutôt à prendre le taureau par les cornes pour réussir à faire de ma vie, ce que j’ai envie. « Oh merci.  Je vous confirme que l'humanitaire est une expérience formidable. Il faut au moins tenter une fois dans sa vie. Si ça ne tenait qu'à moi, je serais encore là-bas. » Je veux bien la croire à vrai dire et sa réponse me décroche un sourire franc. Ça fait rêver. Un jour, j’irai au Vietnam, en Thaïlande… Peut-être que je pourrai y aller maintenant à vrai dire, mais à deux, ça serait mieux. Faire des photos, revenir avec des clichés neufs, des choses rafraîchissantes et qui trancheraient tellement avec la vie d’ici. Ça serait vraiment bien à vrai dire pour ouvrir ma petite galerie d’exposition, mais je ne pense pas qu’Aaron me permette de partir deux semaines minimum quelque part avec la masse de travail qu’on se paye chaque jour. Un jour, j’irai. « Et bien je ne saurais pas trop où commencer. Il y a tant à dire. Alors demandez moi ce que vous voulez. J'allais oublier. Moi C'est Dallas. Dallas Avery. » « Enchanté Dallas. » C’est original comme nom au moins, ça lui va bien. Je gratte ma tignasse ébène avant de réfléchir. « Pourquoi être revenue ? Qu’est-ce que ça vous a apporté vraiment ? Vous êtes partie seule ou avec un organisme ? Vous viviez avec les gens ? J’aimerai tellement faire pareil et partir visiter le Vietnam, le Laos, le Cambodge et la Thaïlande… » Je ris un peu en me rendant compte que j’ai demandé énormément de choses en même temps et finalement, je me tais avant d’enfoncer mes mains dans mes poches, caler mon épaule contre le mur et écouter son récit qui doit être absolument passionnant.

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Hiroki ∞ Dallas

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Evidemment que cela lui faisait plaisir de voir son travail être apprécié. Elle ne faisait pas cette exposition pour la gloire, ni être reconnue, loin de là même, vu le peu de confiance qu'elle avait en elle. Jamais elle ne consacrera sa vie à la photo, alors non elle n'a aucun intérêt propre à donner de son temps pour cette exposition. Sa seule volonté est d'être le porte parole des populations qu'elle a photographié au grès de ses voyages tous plus enrichissants les uns que les autres, difficile de résumer toutes les expériences qui l'ont forgés au travers de simples clichés. Pas très à l'aise quand il est question de converser, elle met un certain temps à répondre malgré la gentillesse apparente de ce jeune homme répondant au nom d'Hiroki. Ce dernier, l’assomma de questions.t. D'un côté, son enthousiasme la faisait tendrement sourire mais de l'autre elle était effrayée à l'idée de parler si ouvertement à quelqu'un qu'elle ne connaissait ni d'Adam ni d'Eve. Encore heureux que le sujet de conversation était centrée sur ses périples autour du monde et non sur elle même. Là elle serait resterait muette ou aurait esquiver les questions de manière subtile. Non sans une pointe d'anxiété, elle commençait à rassasier la curiosité du jeune homme" Disons que des problèmes de santé m'ont contraint à revenir sur le sol américain. " Elle ne s'étala pas sur le sujet encore sensible de son retour, repensant au séisme népalais qui aurait pu lui coûter la vie ne l'aiderait tout bonnement pas à être sereine." Je suis partie avec une association, celle-là même qui organise l'exposition. Autant dire que ces deux années m'ont donné une toute nouvelle vision du monde. Les populations que j'ai côtoyées m'ont démontré que les plaisirs simples sont souvent les meilleurs qui soient. Ce n'était pas facile tous les jours, surtout pour moi qui déteste voir les gens souffrir. On culpabilise souvent là bas. C'est difficile d'accepter qu'on ne peut pas sauver tout le monde. " Le monde ne sera jamais parfait malheureusement et ça Dallas l'a bien compris et de la manière la plus triste quand des enfants venaient à mourir de malnutrition sous ses yeux." Le Vietnam ? Vraiment ? Je n'ai pas encore eu la possibilité d'y aller. J'ai surtout parcouru le Chili, les pays d'Afrique Centrale et l'Inde. "

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