eating is a necessity, cooking is an art
Apprendre à cuisiner convenablement. Sans risquer d'empoisonner ses invités. C'était le défi qu'elle s'était lancé. Ou plutôt, qu'on lui avait lancé. Même après avoir mis le feu à son appartement pour la 31e fois d'affilée, pu constater que Joshua cuisinait merveilleusement bien (mais ça comptait pas, il collectionnait les talents, lui), avoir rendu malade un ami avec une tentative de cookies et noirci le plafond de sa cuisine, elle n'avait pas encore été décidée à faire l'effort de venir à un cours. Elle savait que la faire cuisiner correctement était quasiment Mission Impossible. Sa mère s'y était cassé les dents. Sa grand-mère s'y était cassé les dents. Son père s'y était cassé les dents. Elle n'avait pas les gènes, tout bêtement. Puis elle avait eu sa mère au téléphone. Qui avait fini par la prendre en main et l'inscrire de force à un cours de cuisine collectif. Rhaaah. A croire que Paula tenait vraiment à ce qu'elle brûle d'autres personnes en essayant de faire cuire un steak haché. Enfin, sa mère lui avait tout de même assuré que le professeur serait à la hauteur du défi qu'elle représentait - et qu'il disait même qu'il fallait "insérer les oeufs dans la pâte à gâteau, mais seulement après les avoir cassés". Un vrai dieu.
Alors elle avait fini par accepter, bon gré mal gré, et s'était traînée jusque dans le Downtown, où devait se tenir le cours. Et elle s'était perdue. Sauf qu'elle ne tenait pas à le dire à sa mère, sans quoi celle-ci allait inévitablement l'envoyer en camp de survie dans la nature, où on la lâcherait en plein milieu d'une forêt avec une carte et une boussole, et où elle finirait dévorée par des ragondins. Aucun cours collectif au monde ne lui apporterait un sens de l'orientation potable. Après avoir ravalé sa fierté à plusieurs reprises en demandant son chemin à un certain nombre de passants différents (un seul, ça suffisait pas), elle avait fini par pousser la bonne porte du bon immeuble. Puis la bonne porte du bon appartement de Mr Smith, "cours collectifs de cuisine", ainsi que l'indiquait la plaque de bronze sur le côté de sa porte. Puis elle ne tarda pas à sonner, puis entra et s'essuya consciencieusement les pieds, avant d'enfiler le tablier rose qu'on lui tendait et de rejoindre ses collègues de pénitencier - cours de cuisine, pardon. Et s'arrêta sur le visage de son binôme, qui lui semblait ne pas être totalement inconnu. Peut-être l'avait-elle déjà croisé à UCLA? Après tout, l'université était grande, et elle n'y connaissait pas tout le monde. Et de loin.
Alors elle avait fini par accepter, bon gré mal gré, et s'était traînée jusque dans le Downtown, où devait se tenir le cours. Et elle s'était perdue. Sauf qu'elle ne tenait pas à le dire à sa mère, sans quoi celle-ci allait inévitablement l'envoyer en camp de survie dans la nature, où on la lâcherait en plein milieu d'une forêt avec une carte et une boussole, et où elle finirait dévorée par des ragondins. Aucun cours collectif au monde ne lui apporterait un sens de l'orientation potable. Après avoir ravalé sa fierté à plusieurs reprises en demandant son chemin à un certain nombre de passants différents (un seul, ça suffisait pas), elle avait fini par pousser la bonne porte du bon immeuble. Puis la bonne porte du bon appartement de Mr Smith, "cours collectifs de cuisine", ainsi que l'indiquait la plaque de bronze sur le côté de sa porte. Puis elle ne tarda pas à sonner, puis entra et s'essuya consciencieusement les pieds, avant d'enfiler le tablier rose qu'on lui tendait et de rejoindre ses collègues de pénitencier - cours de cuisine, pardon. Et s'arrêta sur le visage de son binôme, qui lui semblait ne pas être totalement inconnu. Peut-être l'avait-elle déjà croisé à UCLA? Après tout, l'université était grande, et elle n'y connaissait pas tout le monde. Et de loin.
© charney
invictus
beyond this place of wrath and tears, looms but the horror of the shade, and yet the menace of the years finds, and shall find, me unafraid. it matters not how strait the gate, how charged with punishments the scroll. i am the master of my fate: i am the captain of my soul. pathos