UNDER THE SUN.
OSCAR & WOLFRAMRegard noir. Regard de
assassino.
– En attendant, celui qui ressemble le plus à un clochard, ici, c'est toi.Bang Bang BANG. Parce que savoir où frapper et quand frapper, c'est toujours la meilleure des situations. Il croyait avoir le dessus, il croyait m'avoir eu, mais non, pas comme ça, pas aussi facilement. Lui aussi, il porte des tongs horribles et dégueulasses... Sans parler des auréoles de transpiration qui sont venues tâcher ses tee-shirts...! J'essaie de ne pas trop sourire mais je suis tellement fier de mes conneries que c'est un peu difficile, en fait.
– Franchement, t'aurais pu mettre du déo, ça sent le fennec à dix km à la ronde. Je meurs, moi... Bon, en fait son odeur n'est pas si terrible que ça, mais il n'y aura personne d'autre pour le lui confirmer que moi. C'est alors que je me pose. J'en ai sincèrement marre, parce que je n'ai plus envie de marcher. Il fait chaud, j'ai soif, et en plus j'ai faim. J'aimerais bien avoir une tranche de pain et du gorgonzola, là... Mais non, tant pis, je vais devoir faire avec des crackers. Raison de plus pour ne pas supporter ce périple. Raison de plus pour le lui rappeler, à chaque opportunité qui me le permet. Je m'arrête donc, m'asseyant sur un rocher, avant de commencer à me gratter les cuisses. Putain, parce qu'en plus, y'a des
cazzo moustiques partout, en ce moment... Saison de merde. Moi, l'été, je trouve ça nul quand c'est pas en Italie, hein. J'ai hâte de rentrer à Syracuse, d'ailleurs. Surtout lorsque je sais que je n'y retournerai pas seul, cette année-ci. Non, non, Fabio n'a pas décidé de revenir avec moi... Mais ce n'est pas grave, je me suis trouvé une autre source de compagnie, peut être même bien plus agréable que mon frère.
Atom. Je commence à sourire bêtement en repensant à lui, à ses jolis yeux, à son joli nez, à son joli coeur.
Atom. Et cette envie que j'ai de le revoir, de lui sourire, de l'embrasser. Mon sourire s'agrandit. Puis, la voix du loup me frappe comme un coup de fouet et me voilà revenu à la réalité.
Nouveau regard noir. Nouveau regard
assassino.
– Ça dépend, t'es capable de le faire sans te plaindre?Non, parce que je veux bien, mais s'il fait ça uniquement pour me dire "oh putain mais ce que tu pèses lourd", il peut aller se brosser ailleurs, hein. Malgré tout, je reprends un peu de sérieux afin de lui annoncer que:
– Non mais, c'est mort hein, moi, je bouge plus!Voilà. Maintenant, je suis devenu Oscar patate. Je reste sur le bord de la route en attendant la tombée de la nuit. Peut être que je devrais même commencer à construire la tente, d'ailleurs.