something to prove (kai)

something to prove

La porte du grand bureau se referme derrière moi et je m’approche de la secrétaire au visage sévère pour lui signaler une date à ajouter à son planning, mais mes pensées restent accrochées à ces quelques minutes que je viens de passer.

J’ignore ce qui me plaît le plus chez cet homme. Son haut statut, son côté inaccessible, sa capacité à rendre chèvre par un seul regard ou sa tendance à dire “non” aussi… facilement et impassiblement. Comme si on était insignifiant et lui à l’aise Blaise au-dessus de son royaume.

Tristan. Samuel. Renner. Directeur de l’UCLA.

Et moi, la présidente des Alpha, qui lutte toujours à ma façon pour obtenir ce que je veux. Séduction, ambition, ténacité. Tout dans le regard, l’attitude et les mots. Mais attention, subtilité oblige. Après tout, ce n’est pas comme si j’avais été en train de discuter affaires avec un Delta ou pire, avec un Phi.

─ Nous nous sommes mis d’accord sur la date du spectacle Alpha Bêta avec M. Renner. Le 20 décembre.

La femme aux cheveux grisonnants ajoute l’événement à son calendrier et me fait signe de disposer, ce que je fais non sans lui adresser un regard hautain approprié. Non mais franchement, elle se prend pour qui celle-là avec son manque de politesse ? Elle a cru que j’étais un sujet ou quoi ? Pour la peine, j’insiste bien sur mon “au revoir” avant de claquer la porte du secrétariat. Vieille peau.

… Mais j’ai à peine le temps de me retourner, une fois dans le couloir, qu’un individu me rentre à moitié dedans, ou peut-être est-ce moi qui n’ai pas fait attention, enfin peu importe. Devinez qui voilà, le nouveau chef Delta ! Aussitôt, je le gratifie d’un sourire malicieux, sans même chercher à me pousser.

─ Norton ! Alors dis-moi, ta Rush-Week s’est bien passée ?

J’attaque direct, car paraît-il, les Delta n’ont pas recruté grand monde sur cette saison… Je me suis toujours dit qu’il manquait de légitimité par rapport à Charly pour ce poste, et puis il a trompé Théa aussi, ça je n’oublie pas.

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Avec une insupportable vanité, elle s'était imaginé pouvoir sonder le cœur de tout le monde. Les évènements avaient montré qu'elle s'était complètement trompée. Austen

Et bim bam boum ! Dans le genre rentre dedans, c’est le terme idéal ! En plus de ça, sans aucune intention dissimulée. Pour tout vous dire, j’aurai bien voulu éviter cette rencontre. La voix stridente de ma consœur me lâche un frisson. Est-elle en train de se moquer de moi ? Ouvertement ? Ouais, euh, c’est bon, je n’ai pas besoin qu’on me prenne de haut aujourd’hui. Merci la journée de merde. Allez. On sourit. Le plus sincèrement possible, si cette chose est faisable à ce moment précis. « Collins ! Quelle surprise ! » Pas totalement vrai. Ce n’est pas comme si je cherchais à l’esquiver comme un fou depuis cette histoire avec Théa. J’ai tout de même un peu peur des répercussions, quand on sait que c’est moi qui ai merdé et la façon dont les filles peuvent être face à des mecs comme moi, rassemblement, réflexion et lynchage. Tout simplement. Si elles avaient des cailloux sous la main, elles se mettraient en rang et m’en lanceraient une bonne dizaine chacune. Je sais, j’ai merdé. J’aimerai passer à autre chose, mais je ne sais pas pourquoi, je cherche tout de même à éviter Alice le plus possible. Peur des répercussions probablement.

Je passe une main légèrement gênée dans la nuque, puis dans mon cuir chevelu avec ce sourire pincé. « Pas terrible à vrai dire. » La Rush Week … Pour ne pas dire lamentable. Cette année, c’est vraiment un échec monumental. Comment reprendre la suite en tant que chef et s’imposer quand les résultats se rapprochent du zéro ? Je réfléchis encore sur ce point. D’ailleurs, je dois me pencher sur l’élaboration d’un plan pour reconquérir des voix tout au long de l’année, gagner en réputation et montrer que les Delta peuvent être toujours aussi intéressants. « Et toi alors ce recrutement ? J’ai cru comprendre que les Alpha ont encore eu pas mal de nouvelles recrues, bravo à toi. » La dignité de chef il paraît. Ne jamais prendre un confrère ou une consœur de haut, surtout quand il s’agit d’une Alpha, une alliée en soit. Et note personnelle, surtout quand il s’agit d’Alice Collins. Prudence mes amis. Prudence. « D’ailleurs, il faudrait qu’on fasse un truc pour nos confréries, ce serait cool. » Je penche la tête sur le côté et tente d’avoir l’air le plus innocent possible. Je me dis que parler confréries évitera les discussions personnelles … Gênantes surtout. J’ai toujours été en bons termes avec la Collins, ça m’emmerderait que ça change à cause d’une nana, d’une ex en l’occurrence.

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FRAT LOVE :

Quand Kai essaie de convaincre qu'il est un bon père ...

... Mais que la réalité est tout autre :

La main dans la nuque… le signe que monsieur est gêné par excellence. Et entre nous, ce serait vous mentir de dire que ça ne me plaît pas. Il n’est pas n’importe qui, il faut dire ; Kai Norton, chef des plus beaux garçons de l’université. J’ai beau regretter la présence de Charly dans les couleurs de la fac, je reconnais pourtant la popularité et la classe de son successeur. Norton a ce petit quelque chose de craquant, une pincée d’élégance à laquelle on ajoute une bonne bouchée d’humour, et quelle fille n’aimerait pas ça ? Même les Gamma se retournent sur lui désormais, c’est dire… qu’elles ne sont pas si aveugles que ça, finalement.

Bref, la surprise est réciproque mais je m’en fais rapidement une joie. Me retrouver confrontée face à ce nouveau partenaire que je n’ai pas encore eu le temps d’apprivoiser - on a tous nos méthodes… - est une opportunité à ne pas gâcher et quoi de mieux qu’un peu de provocation pour commencer ? Après tout, j’ai une image à préserver et ils adorent ça… quoi qu’ils en disent.

─ Oh… C’est ce que j’ai entendu dire. Succéder à Von Bodman n’est pas chose aisée, n’est-ce pas ? Que je réponds avec ma fière malice pour le charrier un peu, tout en m’adossant contre le mur.

Qu’on ne se méprenne pas, je ne veux aucun mal à Kai. A vrai dire, j’ai plus envie que jamais de coopérer avec lui pour unir nos forces. De cette alliance, nous avons tout à y gagner. Pour ce qui est des Alpha, ce sera des beaux mâles, des soirées de folies, et un soutien inégalable en prime.

─ Merci ! Les filles se sont bousculées aux portes, c’est le cas de le dire, et elles sont superbes, tu verras, ajouté-je en lui adressant un petit clin d’oeil complice.

Il verra, oui. Lui et tous les Delta pourront bientôt baver devant les nouvelles recrues, c’est tout ce que je leur souhaite. Contrairement aux Gamma et aux Phi qui s’endorment sur leurs cahiers entre deux cours, nous les Alpha et les Delta, nous savons profiter de la vie universitaire comme il se doit. Nul doute que cela passera par quelques taquineries et jeux de séduction bien placés. A sa dernière remarque, je l’observe un moment silencieusement avant de hausser l’épaule, bien décidée.

─ Plus que cool, je dirais obligatoire. Je parle sur un ton convaincu. Cette année, j’ai vraiment envie de montrer aux plus faibles qui sont les plus forts. Tu me suis ?

Et tout en parlant, je me détache du mur, entraîne Kai sur mon chemin. Nous croisons plusieurs étudiants, ceux-ci nous reconnaissent pour la plupart, ce qui gonfle comme toujours mon ego. Néanmoins, je reste concentrée sur ce que je dis.

─ Je pense qu’on peut s’entendre toi et moi. Bon c’est vrai que tu as été un sacré connard avec Théa, et je n’oublie pas d’ailleurs, mais le destin t’a amené à cette place de chef alors il va falloir qu’on fasse avec. J’ai décidé récemment de ne plus t’ignorer mais je te préviens, si toi ou un autre Delta détruisez encore le cœur d’une de mes filles, vous êtes des hommes morts. On veut s’amuser nous, pas tomber amoureuses. Deal ?

Ma main se tend vers lui et je le regarde, avec un sourire aux lèvres. Je sais que je parle trop et trop vite parfois, ou encore que j'oublie que je ne suis pas seule au monde… mais ça je ne me le dis qu’une fois que les mots se sont échappés.

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Avec une insupportable vanité, elle s'était imaginé pouvoir sonder le cœur de tout le monde. Les évènements avaient montré qu'elle s'était complètement trompée. Austen

Alice a ce truc que certaines filles ont. Le genre de truc qui montre qu’elle a assez de confiance en elle et de répondant pour vous scotcher. Le truc que les mecs aiment. C’est sûr, elle ne peut que l’avoir en belle représentante des Alphas qu’elle est. J’hausse un sourcil d’étonnement, bien que je ne le sois qu’à moitié, ce ton me détend et j’espère sincèrement que le sujet épineux ne sera pas évoqué. Je la regarde d’un air de défi, comme si l’Allemand est une référence, autant répondre du tac au tac. « Ce n’est pas à cause de lui que ça ne va pas, il a laissé tomber les Deltas, pas moi, c’est tout ce qui a à retenir. » Je ne l’ai jamais aimé ce mec, cela a toujours été réciproque d’ailleurs. Tant pis si l’Alpha l’appréciait, je ne vais sûrement pas faire semblant de quoi que ce soit envers un tel hom…mec. Non, ce n’était pas un homme et il ne l’est probablement pas encore aujourd’hui. Delta, mon c*l !

Superbes. Elles le sont toutes. « Si elles sont toutes comme toi, je n’en doute pas, faudra que tu me présentes à ces belles demoiselles. » Pirouette du gentleman please ! J’ai beau donner l’air du mec accessible, toujours prêt à une virée avec mes compliments, je ne le suis plus. Au grand regret de ces dames. Fini la vie de célibataire. Okay, j’ai dit ça il y a un de ça, mais c’est différent. Toutes mes belles paroles sont dans mon naturel, dans mon image. Je suis le chef des Deltas maintenant, faire mon mec fragile, non merci, ce n’est pas dans mes cordes. Inconsciemment je fourre mes mains dans les poches et me prépare à suivre la belle brune dans les couloirs de l’école en l’écoutant. « J’aime ton raisonnement. » Glissais-je doucement en marchant aux côtés d’Alice. Le chef des deltas et la chef des alphas côte à côte, il y a du souci à se faire … Attention !

Oups. Sujet Théa. J’esquive ou je me casse en courant. Finalement je reste et écoute jusqu’à la fin, je n’ai que ça à faire. Me pinçant les lèvres discrètement. Elle me tend une main, une vraie femme d’affaires celle-là. « Okay, deal mademoiselle Collins ! » Et je lui sers la main. L’alliance est prête. Je la relâche, reprends le chemin, marchant doucement avant de reprendre la parole. « Donc … Tu m’ignorais, intéressant ... » Lui lançant au passage un regard complice. « Par contre, si vous tombez toutes sous le charme des abdominaux de rêve des Deltas, je n’y peux rien. » Cette fois je rie, presque convaincu de ma connerie.

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... Mais que la réalité est tout autre :

Kai se pose très clairement en tant que chef de sa fraternité et cela se ressent chaque fois qu’il parle d’elle. C’est quelque chose que j’apprécie, étant donné que je me donne aussi à fond pour la confrérie Alpha Bêta. Nombreuses sont les personnes qui ne comprennent pas cet attachement ou cette dévotion, pourtant c’est une occupation sérieuse, à plein temps et mettant en jeu de très belles valeurs de solidarité. Lui aussi s’en vanterait à qui voudrait l’entendre et ce, en écartant définitivement Von Bodman. Cela me décroche un vague sourire, tandis que mon regard s’éternise un moment sur lui. Je me souviens qu’ils ne pouvaient pas se voir en peinture l’un et l’autre, alors le départ de Charly pour l’Allemagne a du réjouir Kai. Ce que j’en pense moi ? Que peu importe le chef de cette confrérie, il me faut être proche de lui. Il pourrait être le pire des connards de la ville que je tenterais malgré tout de tirer des avantages de cette alliance sacrée.

L’heure des compliments arrive, de façon très habile et digne des Delta. Si les nouvelles recrues sont toutes comme moi ? Évidemment que non… J’aime être unique, tout le monde le sait, mais pour être ce qui est de la beauté, bien sûr, elles l’ont toutes. Je n’accepte pas n’importe qui, quand même.

─ Je suis sûre que tu sauras te présenter toi-même à celles qui te plairont. Je me trompe ?

Je lui adresse un nouveau sourire confiant et nous avançons ensemble dans le couloir tandis que je lui parle business. Il semble apprécier le deal, ce qui me réjouit et c’est donc avec fermeté et fierté que je saisis sa main. Ça, c’est une poigne de quelqu’un qui sait où il va. Un bon point pour toi, Norton. Mes yeux retournent sur lui quand il fait son malin, en réponse à ma remarque sur l’ignorance. Bon, j’ai ma façon bien à moi d’ignorer les gens, je crois qu’il l’a compris…

─ Je t’ignorais avec mes regards noirs. T’as tout pigé. Malicieuse, je poursuis. Tu les méritais amplement…

Théa aura toujours mon soutien, en voici une preuve avec cette petite pique bien placée… Tout du moins à mon goût. Quand il amène la musculature des Delta sur le tapis, je ne peux m’empêcher de rire avec lui. Touché, j’y suis moi-même sensible.

─ Ce n’est pas optionnel. Il faut bien que l’on se rince l’oeil quelque part… Et ce n’est pas sur vos concurrents qu’on va le faire. A moins que l’on entre dans une nouvelle ère… M’enfin, regarder un mec en train de rédiger une dissertation ne m’a pas encore charmée.

Et je divague pendant un petit moment, avant de m’arrêter dans ma marche, le regard captivé par une affiche collée au mur. L’annonce d’un bal pour la fin de l’année, dans l’université et pour les étudiants… Tournoyant légèrement sur le côté, je fais face à Kai et le regarde avec de la suspicion mêlé à de l’intérêt.

─ Dis Norton, est-ce que tu sais danser ?

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Avec une insupportable vanité, elle s'était imaginé pouvoir sonder le cœur de tout le monde. Les évènements avaient montré qu'elle s'était complètement trompée. Austen

Alice a raison, pour les présentations, elle n’a pas à s’en faire, son sourire, son regard en disent longs. Nous sommes sur la même longueur d’onde, je n’ai pas besoin de me justifier et de donner des explications à rallonge ou à  confirmer ses dires. Car finalement, dans l’histoire, je ne parle pas que de moi, mais aussi de tous les Delta. Je lui souris, simplement, confirmant que je suis d’accord avec elle. N’utilisant ma salive que pour répondre un vaste. « C’est vrai … » J’ai mérité ce qui m’est arrivé. J’ai mérité son ignorance. Ses regards qui donnent l’impression d’une envie de meurtre. Ce mal à l’aise à chaque fois que je la croisais dans les couloirs. Toute cette ambiance, tous ces sentiments qui poussent à se sentir mal, à se dire qu’on est un mauvais gars. « Je l’ai mérité … » Comme si je parlais à moi-même. Comme un murmure. Je lui donne un raison. Je ne peux pas le nier. J’ai merdé. Je n’en dis pas plus. Expirant profondément, soupirant presque, je déteste ce sujet maintenant. Je déteste cette situation. Et je m’en veux tellement bordel que tout ça ce soit terminé de cette façon. Je ne suis pas un mauvais gars, enfin, c’est ce que je pensais. Maintenant je ne sais plus ce qui est bien ou pas. Je ne dis rien d’autre. Continuant de marcher aux côtés de la chef des Alphas.

Préférant un autre sujet bien plus intéressant … L’attirance non dissimulée des Alphas par les Deltas et inversement. Nos deux confréries sont entremêlées. Et le physique y joue pour beaucoup. Alice me décroche un sourire avec sa comparaison avec les Phi. Il n’y a pas photo, ils ne sont pas à notre niveau. « Ne parles pas trop vite … » Une nouvelle ère, non, ils ne vont pas se réveiller du jour au lendemain, mais il y a toujours possibilité de mettre en avant les sportifs du campus. « Tu pourrais trouver craquant un Delta en train de faire semblant de rédiger une dissertation, ne me dis pas le contraire. » Je lui lance un regard intriguant, me pinçant la lèvre. « Imagines un peu, torse nu, te regardant avec ce regard de séducteur, un stylo à la main, genre, tu ne craqueras pas ? » Un peu de torture, je sourie, proche du rire. Remuant la tête négativement, fier de voir que mes frères ont toujours autant cette renommée ici. Chose importante pour tout chef, conserver ce pouvoir que nous pouvons détenir en tant que confrérie. Conserver le blason de nos couleurs.

Alice s’arrête de marcher, j’en fais de même, me préparant à une déclaration, à une pique bien placée. Mais rien de tout ça. Une question, pour le moins inattendue. « Euh, ça dépend ce qu’on appelle danser. » Commençais-je en suivant le regard d’Alice vers cette affiche … Comprenant alors d’où lui vient ce soudain intérêt. « Ah, le bal … » Je l’avais presque oublié celui-là, me contentant du strict nécessaire d’habitude. Un aller simple pour le buffet, à gouter tout ce qui s’y trouve. « Tu croies que je dois danser cette année ? Non, parce que, franchement, c’est à mourir de rire quand on me regarde. » Tentais-je avec un peu d’humour, même si malgré moi une petite boule se creuse dans mon estomac. Je ne suis pas prêt du tout ! Et à part faire le guignol, je ne sais rien faire d’autre.

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Quand Kai essaie de convaincre qu'il est un bon père ...

... Mais que la réalité est tout autre :

Ne parles pas trop vite ... Des mots qui attirent mon attention, d’autant plus puisqu’ils annoncent le répondant du chef Delta, qui n’est d’ailleurs plus à prouver. Ça tombe bien car c’est ce que je préfère chez eux. Leurs abdominaux ont beau suffisamment bien dessinés pour nous donner chaud, c’est toujours mieux quand un homme a le don de pouvoir piquer la curiosité des femmes avec seulement quelques mots… Et ceux de Kai me font hausser le menton, bien sûr. Je ne déloge pas mes prunelles des siennes, mesurant avec une espièglerie perceptible ce qu’il est en train de me dire. De me faire imaginer…

Sa faute, si c’est lui que je visualise face une copie blanche, un stylo dans la main. Sa faute, ou plutôt celle de son attitude un brin aguicheuse qu’il se plaît à utiliser. Il cherche la provocation et il l’obtient. Ah, lui le Delta sportif et grande gueule, en train de rédiger une dissertation… Rien que cette image est provocante. Alors j’ajoute le torse nu et le regard racoleur par-dessus les lunettes de vue, ajoutées en bonus… Et puis, d’autres choses que mon imagination ne peut réfréner... Son objectif était-il de me faire craquer ou de me faire rire ?

A défaut de lui concéder qu’il pourrait être charmant, je pense à calmer l’éclat de mes yeux sur lui et craque un sourire incontrôlable. Rien que ça.

─ Tout ce que j’ai réussi à imaginer, c’est un Kai Norton tout nu face à une copie blanche, l’air un peu benêt de ne pas savoir par quel mot commencer… Oh oui, c’est absolument craquant.

Et je me mets à rire de bon coeur, ne résistant pas à l’envie de cogner malicieusement mon épaule contre la sienne. Bon, il comprendra peut-être que je le taquine plus que je ne dis la vérité. Car Norton sait qu’il plaît aux filles, n’est-ce pas le plus important à ses yeux ?

Ma priorité à moi, bientôt, c’est cette affiche qui annonce le bal et ce qu’elle signifie. La présence de toutes les confréries qui mèneront encore, plus ou moins manifestement, une quête de notoriété. Une quête ou une guerre, dépendant du point de vue… Quoi qu’il en soit, je me dis que c’est une occasion idéale pour afficher notre union Alpha - Delta. N’écoutant que vaguement la réponse de Kai, j’en conclus à son air andouille que la danse n’est pas son fort. Ça, j’aurais pu m’en douter.

─ Si je crois que tu vas devoir danser ? J’en suis même sûre. Tu n’y échapperas pas, c’est ultra important pour notre image ! Lancé-je, avec ma ténacité d’oratrice hors paire. Norton, je ne te laisse pas le choix. Si on veut éblouir les gens à cette réception, on doit unir nos forces. Enfin regarde-nous… les autres pourront aller se rhabiller, si tu vois ce que je veux dire !

Traduction, nous sommes beaux et on a de quoi en être fiers. M’adossant contre le mur face à lui, je le fixe un moment et soupire. Oui, pas le choix... et ce serait mentir de dire que je n'aime pas ce challenge de taille.

─ Il faut qu’on danse ensemble. Au moins pour l’ouverture du bal. Et si t'as besoin d'apprendre...

Eh bien, je suis là , chéri.

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Avec une insupportable vanité, elle s'était imaginé pouvoir sonder le cœur de tout le monde. Les évènements avaient montré qu'elle s'était complètement trompée. Austen

Alice et ses piques. Je n’en attendais pas moins d’elle et rajoute par conséquent, le sourire en coin. « Tout ce que j’ai compris, c’est que tu m’as imaginé tout nu, arrête de fantasmer autant Collins. » Il fallait bien la calmer une seconde dans son euphorie de victoire la chef des Alpha ! Ce n’est pas beau de rabaisser autant ses complices de confrérie. Le regard amusé, je sourie, à la limite du rire avec elle. Vite ravi de savoir que notre relation revient dans le positif. Et sincèrement. C’est une chose dans laquelle je ne croyais plus. Presque peur des représailles. Vous ne pouvez pas imaginer tout ce dont est capable une Alpha un peu trop énervée, avec une dent contre vous. Je préfère la savoir de mon côté. Capable de mettre de côté nos différents et d’avancer ensemble. Et même de rire ensemble. Je suis soulagé !

Danser. Ce mot est tellement contradictoire avec moi. Mes jambes. Mes bras. Mon corps tout entier. Je me remue, si on peut appeler cela ainsi, mais je suis loin, très loin, de savoir danser ! Et la réponse d’Alice me tire une grimace. On est dans la merde ! Je préfère ne pas aller du tout à ce bal, je vais me ridiculiser d’une telle force ! C’est important pour notre image dit-elle … En plus, elle me met la pression ! Non, ben tant pis, je serai malade ce jour-là, avec une grippe ou une maladie que j’inventerai le jour-même, juste histoire de pouvoir rester au chaud et de ne pas subir toutes les moqueries de la salle au simple fait que j’aligne un pied devant l’autre. Que je me mélange les pinceaux, tombe en arrière, m’explose le crâne et meurt dans d’atroces souffrances … Une telle scène, il vaut mieux leur éviter. Et là, je me dis que je suis dans la merde car Alice a raison, c’est important pour notre image et je sais qu’elle ne me lâchera pas, qu’elle va m’obliger à m’y rendre. A … Danser … Enfin, me remuer sur la piste quoi. « Tu as raison, mais je ne sais pas, vraiment pas, c’est juste horrible à voir, je sais bouger le bassin, faire des conneries, le collé serré, mais ça s’arrête là ! Je ne suis pas un danseur Alice, je suis un sportif ! » Je croise les bras, la regarde s’adosser contre le mur et écoute ses derniers mots. Telle une sauveuse. Supergirl qui arrive pour arranger la situation. Et si j’ai besoin d’apprendre quoi ? Que vas-tu dire ? Vas-y ! Lâche tes derniers mots ! La solution que je n’espérais plus ! J’hausse un sourcil et demande sans aucun ménagement. « Tu serais capable d’apprendre à danser à un boulet comme moi ? » Je montre mon visage du doigt pour bien lui faire comprendre l’ampleur des dégâts. C’est vrai que nous sommes beaux, et que franchement, on en mettrait plein la vue, sans aucun doute. Mais à l’heure actuelle, je suis loin d’avoir le niveau pour impressionner qui que ce soit. « Je veux bien essayer si tu m’aides … » Comme si je venais d’avouer une horrible phobie.

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... Mais que la réalité est tout autre :

Entre ce que j’ai imaginé dans ma tête et ce qu’il se plaît à retenir, je crois que Kai et moi sommes les dignes représentants de nos confréries. J’aime découvrir son répondant, à la hauteur de celui que toute Alpha Bêta peut espérer obtenir de la part d’un Delta Thêta. En plus de l’humour, il utilise très bien son pouvoir de séduction. Je ne fantasme pas sur lui mais au lieu de le lui dire de vive voix, je me contente de hausser les sourcils et de lever les yeux en l’air, entretenant ainsi le délicieux jeu des non dits.

La danse devient notre nouveau sujet de conversation, et si c’est chez moi un sujet dont je pourrais parler pendant des heures et des heures sans m’en lasser, du côté de mon partenaire ça semble diamétralement opposé. A l’écouter, il ne serait capable de bouger son bassin bêtement en boite de nuit et de serrer une fille pour une danse pseudo-romantique, celle qui peut faire partie du plan drague des mecs comme lui quand ils ont épuisé toutes les autres cartes, autrement dit. Il dit qu’il n’est pas un danseur mais ça, ce n’est pas important. Par contre dissocier la danse du sport, ça me hérisse les poils.

─ Attends, tu insinues que la danse ce n’est pas du sport ? Je te montre mon corps de sportive quand tu veux en guise de rappel, dis-je alors en troquant mon désespoir à son sujet en une mine plus fière, tu ne l’as pas assez regardé à notre dernière pool party, ça me déçoit.

Et à sa prochaine question, je hausse les épaules pour marquer une évidence. Oui je serai capable de lui apprendre à danser en quelques semaines ; au moins une jolie valse pour faire sensation. C’est en tout cas ce dont je suis persuadée, et voir qu’il accepte de tenter l’aventure me rassure. J’ai failli croire qu’il se défilerait.

─ C’est moi ou tu as peur ? Comme quoi tu ne sous-estimes pas tant que ça la danse et ses difficultés, finalement…

Je souris et l’observe un moment sans rien dire. Bientôt, mes pensées s’échappent de ma bouche.

─ Je ne mets pas ma vie en péril en t’apprenant à danser, au moins ? Ta copine digérera la nouvelle ?

Ce n’est pas que ça me préoccupe, mais… Enfin non, je l’avoue, l’éventuelle jalousie de sa nana ne me préoccupe pas du tout. J’apprendrai à Kai Norton à danser, point barre.

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Avec une insupportable vanité, elle s'était imaginé pouvoir sonder le cœur de tout le monde. Les évènements avaient montré qu'elle s'était complètement trompée. Austen

Aïe, qu’ai-je osé dire ? Donnez-moi un bouclier ou envoyez au minimum un casque de joueur de foot histoire de protéger ma belle gueule, Alice n’a pas du tout apprécié ma remarque maladroite. C’est bien connu que je suis un boulet, et insinuer que la danse n’est pas un sport vient d’être ma pire erreur du jour. Pas de ma vie, j’ai faits bien pire, mais du jour certainement. Juste de quoi me mettre en porte à faux par rapport à la chef des Alphas. Pitié, je lève les mains, presque sous la menace d’un flingue.  « Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire … » Promis. Juré. Craché. Heureusement pour moi, j’ai toujours la possibilité d’avoir ma répartie, et vous savez quoi ? Ça me sauve plutôt bien avec les nanas pour ne pas me faire tuer trop vite sous le coup de leur regard de braise et de leurs yeux revolvers. « Tu peux me faire tous les rappels que tu veux, j’ai oublié … Une preuve visuelle m’aidera, c’est sûr ! » Tête d’ange et de total innocent, surtout ne pas baver, histoire de rester crédible. En ce qui concerne la pool party, je préfère ne pas revenir dessus, j’été plutôt bien éméché, surtout après tout ce que m’a raconté Ren et ma connerie de la culotte sur la tête … Tiens, je viens de réaliser, c’était la culotte d’Alice, il vaut peut-être bien mieux pour moi de garder cet élément sous silence.

« Peur ? » Je ne peux m’empêcher d’être surpris par sa question. Moi ? Peur ? Pour apprendre une danse ? Qu’est-ce qu’elle a bu encore en cachette la Collins ? Non, mais n’importe quoi ! Je penche la tête sur le côté, plisse les yeux, cherche un problème. Non, pourtant elle a l’air d’être sobre. « Je n’ai pas peur pour moi. » Commençais-je en souriant et en relevant la tête à la normale. « J’ai peur pour toi, tu vas devenir folle en voulant apprendre à danser à un nul dans mon genre. » Je rie. Je me moque de moi-même, oui, et alors ? Il faut être réaliste. Je suis naze dans cette discipline, j’assume. Quand elle en aura eu marre de se faire écraser les pieds, un de ces quatre elle m’enverra chier et baissera les bras. Elle aura simplement perdu son temps avec moi. Sans aucun doute. Je me mets à sa place, je serai déjà blasé de me lancer dans un défi de ce genre-là. Et puis là, la question qui tue. Enfin, surtout parce que je n’y avais pas pensé. « Non … » Je réfléchis une seconde. « Enfin j’en sais rien, tu prends le risque ou pas ? » Je vais peut-être devoir expliquer le pourquoi du comment à Gia par contre, bonne remarque. Je la regarde, les yeux remplis de cette lueur de défi.

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FRAT LOVE :

Quand Kai essaie de convaincre qu'il est un bon père ...

... Mais que la réalité est tout autre :

Il comprend qu’il a dit une énorme connerie et s’en repentit… à sa façon. Bon, ce n’est pas comme si j’espérais mieux de Kai après tout. C’est bien connu, il ne faut jamais trop attendre des gars comme lui, donc à force, on apprend à se contenter de peu…

─ C’est vrai, la mémoire sélective… je souris avec malice, sans quitter son regard, ça va, tu te rattrapes plutôt bien Norton. Il se trouve que j’adore donner des preuves visuelles.

Surtout quand il y a des avantages à en tirer, évidemment. Et avec lui, je sais que j’en tirerai quelque chose. Il est réceptif à toutes ces petites choses et à mon avis, ce n’est pas son statut de mec en couple qui changera quoi que ce soit. Enfin j’espère… J’espère vraiment, car la partie ne fait que commencer.

En ce qui concerne la danse, tous ces pas qu’il devra enchaîner les uns après les autres de façon très étudiée, la posture qu’il devra adopter, la musique qu’il devra suivre et tant d’autres choses… ça ne semble pas lui faire peur. Enfin, d’après ses dires. Si l’imaginer d’avance me fait rire, je ne peux nier que son assurance et sa motivation - bel et bien là - le rendent encore et toujours séduisant. Voilà bien une chose que j’ai bien du mal à lui retirer.

─ Je donne des cours à des débutants cette année. Certains ont bien vingt ou trente ans de plus que toi et leur souplesse… Enfin, je ne vais pas te faire de schéma… Permets-moi de garder espoir à ton sujet. Tu seras forcément plus malléable.

Et c’est plus fort que moi, je ne peux m’empêcher d’amener son Italienne sur le tapis. C’est que les histoires de jalousie, moi, ça me fait jubiler. Je trouve ça tellement croustillant, révéler la nature profonde de certaines filles rien qu’en effleurant leur mec… Et bien sûr, plus elles sont mordantes, mieux c’est ! Horrible, moi ? Voyons… on alimente les potins comme on peut. C’est tout un art, que Kai connaît sans doute… A sa question, je me décolle du mur et me rapproche de lui, avec cet air futé et charmeur qui fonctionne souvent.

─ Je mets déjà ma vie en jeu en apprenant la danse à un dragueur de boite comme toi, tu crois vraiment qu’un risque de ce genre me fera reculer ?

Non, bien sûr que non. C’est même un surplus d’adrénaline, monsieur. Toujours proche de lui, j’abaisse mon regard sur son torse une seconde ou deux avant d’aller à nouveau chercher le sien, provocante. Je le contourne doucement et m’écarte enfin.

─ Tu n’as qu’à rester discret. Au mieux, t’auras miraculeusement appris à danser. Joueuse, je poursuis finalement : Alors ? On se voit bientôt ?

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Avec une insupportable vanité, elle s'était imaginé pouvoir sonder le cœur de tout le monde. Les évènements avaient montré qu'elle s'était complètement trompée. Austen

Elle me compare à des vieux. Oui, c’est exactement ce que fait la Collins avec ses vieux de 20 ou 30 ans de plus que moi, merci de me rabaisser encore davantage. Ah on peut parler d’espoir ! Le fait est là, je suis comparé à des vieux croutons qui n’arrivent pas à aligner deux pieds devant l’autre. Il est où l’espoir là-dedans ? Je me réjouissais en l’entendant me parler de preuves visuelles, c’est toujours bon à prendre pour un homme tel que moi. Ben quoi ? Je reste un mec, il ne faut pas l’oublier. Mais là, toute envie vient de redescendre d’un bond avec ses vieux. Oui je les appelle ainsi. « Peut-être. » Je me risque seulement à ces quelques mots. Malléable. Moi. Mon corps. Doit être malléable. Au début touché par une idée répugnante je comprends bien vite ce que je viens de rater. J’ai un cerveau lent des fois. Malléable dans ce sens-là, ah ! Beaucoup plus concerné par les quelques mots de la chef Alpha je relève la tête et la regarde amusé. « Je l’espère en tout cas … » Si je pouvais foutre un sous-entendu là tout de suite, je le ferais, bien évidemment. Je ne peux pas me cacher, physiquement parlant, je veux bien la laisser s’amuser avec mon corps … Pour la danse voyons, pour la danse.

Elle ne pouvait pas dire non. Simplement. Alice doit bien évidemment jouer son petit jeu, elle fera tout pour rendre Gia jalouse, je le sais. Bon, cela ne m’est pas désagréable. De un, de savoir que malgré tout je suis toujours dans le jeu et dans le viseur de nanas sexys telle que la gazelle devant mes yeux. Et de deux, quel mec n’est pas heureux de voir sa nana sortir les crocs pour montrer sa propriété ? Des deux côtés, je suis ravi. Alors refuser un tel jeu, cela ne m’intéresse pas. Je suis un bon mec, ou je tente d’y croire tant bien que mal pour me donner bonne conscience. Je ne vais rien faire à l’encontre de Gia, pas après tout ce que j’ai fait pour l’avoir. Mais je suis jeune bordel. J’ai bien le droit d’apprendre à danser. Il n’y aura rien avec Alice, juste ce jeu, ce regard. Rien d’autre. La danse sera bien assez. Si j’étais célibataire … Je ne le suis pas et c’est tout ce qui a à retenir. « Personne n’a parlé de discrétion. » Je me pince la lèvre inférieure entre les dents, baisse mon regard une seconde avant de revenir sur son visage et de sourire délicatement. Elle sait ce qu’elle vaut celle-là ! « Très bientôt je l’espère. » Ma tête tourne en même temps qu’elle me contourne. Serais-je sa proie ? Rien de mieux pour me faire sourire davantage. J’ajoute, entrant dans son jeu sans même le vouloir. « Notre binôme sera sensationnel à tes côtés. » Je n’ai pas osé dire couple. Mais l’image de me voir arriver au bal avec à mon bras la belle chef des Alphas, okay, ça va en jeter !

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FRAT LOVE :

Quand Kai essaie de convaincre qu'il est un bon père ...

... Mais que la réalité est tout autre :

Je viens de proposer à Kai d’être discret. Moi, Alice, qui vend de la discrétion. Bon, tout peut arriver, en voici la preuve ! Mais le mieux dans l’histoire, c’est qu’il ne l’achète pas. Merci à lui d’être joueur. C’est ce qui s’appelle gagner des points, encore. Charly tu m’en vois désolée mais ton remplaçant en a quand même dans le pantalon, finalement ! C’était difficile avant de se baser seulement sur ce que Théa disait. Désormais, j’ai la chance de pouvoir me faire mon propre avis et je ne crache pas dessus, oh non !

─ Tu m’as l’air bien plus intéressant que ce que je pensais Norton. Et pourtant, Théa n’a eu de cesse de me parler de toi…  

Un large sourire se dresse sur mes lèvres, quand je repense à tous les détails croustillants que j’ai pu avoir à l’époque, grande curieuse que j’étais - que je suis toujours, vous pensez bien. J’aime le provoquer et aller taquiner sa virilité, quand je sais intérieurement qu’il fait partie de ces hommes à l’université qui n’ont plus grand chose à prouver. Chacune a sa façon de séduire, on va dire… et mon petit doigt me dit qu’il saura apprécier la mienne. Lorsque ses yeux s’abaissent un moment pour aller regarder l’une de mes fiertés, je me retiens de crier victoire. Passant à côté de lui, je continue mon numéro et obtiens la réponse que j’espérais obtenir. Très bientôt, il espère.

─ Demain soir après les cours, tu me rejoins au studio B ? Tu trouveras sans doute un étudiant de la faculté de danse pour te guider… Ah et prévois des vêtements amples, bien sûr.

Oh que j’ai hâte ! Jouer avec le territoire soit disant conquis de l’Italie… Ah… Elle va en prendre un coup, quand elle apprendra ! La satisfaction de Kai résonne manifestement avec la mienne que je ne cache pas, ou plus.

─ Le roi et la reine pour lancer le bal. Nous serons les plus beaux.

Voyant qu’un groupe d’étudiantes à quelques mètres de nous nous observe en coin, je me rapproche de mon nouveau partenaire pour lui déposer un unique et vague baiser sur la joue avant de murmurer, joueuse : Et les rumeurs iront bon train. Sois prêt. Mots après lesquels je décide de tourner les talons pour tracer ma route initiale vers chez moi, route que j’avais prévu de tracer avant de me trouver sur le chemin du chef Delta.

Fin du sujet

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Avec une insupportable vanité, elle s'était imaginé pouvoir sonder le cœur de tout le monde. Les évènements avaient montré qu'elle s'était complètement trompée. Austen