she came to play
Il se tient droit face à l’assemblée, le regard porté sur ces quelques visages plus ou moins attentifs, mais il n’est pas tendu ou crispé pour autant. A vrai dire, c’est tout l’inverse. Son corps et sa tenue indiquent une certaine décontraction et une confiance qui lui sont propres. Bien à lui. William Sorel est à sa place. Non pas devant ses étudiants, mais sur cette estrade, à parler de cette époque qui le passionne tant. Tout du moins, jusqu'à ce qu'il en vienne à... ça.
─ Il m’est arrivé une chose assez extraordinaire hier soir, et je vais vous la raconter. J’étais tranquillement en train de corriger vos copies, quand tout à coup, je suis tombé sur une phrase étonnante. Comme quoi… le romantisme s’apparenterait à une période littéraire portée sur l’amour, ou les relations humaines, plus largement… Ses yeux voyagent mystérieusement d’une jeune fille à une autre sur la rangée de devant, puis il abaisse son regard pour contourner son bureau, adoptant simultanément une expression à la fois amusée et lassée. De temps en temps, je peux apprécier l’humour dans les copies d’examen. Je dis bien, de temps en temps. Encore faut-il ne pas s’en servir pour écrire des atrocités, et d’autant plus quand on est en doctorat…
Des bruits d’indignation et de moquerie résonnent dans l’amphithéâtre, ce qui ne perturbe aucunement le professeur.
Les lèvres de William s’étirent sur le côté en une grimace significative de son état d’âme. Il semblerait presque désolé ; désolé qu’un étudiant de huitième année se voie attribuer une note aussi faible pour débuter l’année. Mais en réalité, il se sent bien peu concerné par cet incident. Pourquoi s’attarder sur un cas aussi indigne, après tout ? Ce ne sont pas des jeunes étudiants qu’il a en face de lui, ce sont des adultes passionnés qui sont dans ce cours en toute connaissance de cause. Pour la plupart, qui se prédestinent à l’enseignement de la littérature.
─ A l’avenir… Je conseillerai à cet individu de forcer un peu moins sur l’alcool, ou alors de donner son devoir à une personne plus branchée littérature du 19ème siècle que romans à l’eau de rose pour le dépanner.
Des rires percent à nouveau l’atmosphère, et c’est sur cette note, qu’il serait difficile de juger optimiste ou pessimiste, qu’il décide de conclure le plus simplement possible.
─ Je vous dis à la semaine prochaine.
Aucune perte de temps. Les cahiers, les livres et les sacs se ferment, quand les bouches elles s’ouvrent plus grandement. Le tout dans une cacophonie trop bien connue des professeurs. Croyant être libéré de son statut d’enseignant pour la journée, William range silencieusement ses affaires sans plus prêter attention aux étudiants…
─ Il m’est arrivé une chose assez extraordinaire hier soir, et je vais vous la raconter. J’étais tranquillement en train de corriger vos copies, quand tout à coup, je suis tombé sur une phrase étonnante. Comme quoi… le romantisme s’apparenterait à une période littéraire portée sur l’amour, ou les relations humaines, plus largement… Ses yeux voyagent mystérieusement d’une jeune fille à une autre sur la rangée de devant, puis il abaisse son regard pour contourner son bureau, adoptant simultanément une expression à la fois amusée et lassée. De temps en temps, je peux apprécier l’humour dans les copies d’examen. Je dis bien, de temps en temps. Encore faut-il ne pas s’en servir pour écrire des atrocités, et d’autant plus quand on est en doctorat…
Des bruits d’indignation et de moquerie résonnent dans l’amphithéâtre, ce qui ne perturbe aucunement le professeur.
Les lèvres de William s’étirent sur le côté en une grimace significative de son état d’âme. Il semblerait presque désolé ; désolé qu’un étudiant de huitième année se voie attribuer une note aussi faible pour débuter l’année. Mais en réalité, il se sent bien peu concerné par cet incident. Pourquoi s’attarder sur un cas aussi indigne, après tout ? Ce ne sont pas des jeunes étudiants qu’il a en face de lui, ce sont des adultes passionnés qui sont dans ce cours en toute connaissance de cause. Pour la plupart, qui se prédestinent à l’enseignement de la littérature.
─ A l’avenir… Je conseillerai à cet individu de forcer un peu moins sur l’alcool, ou alors de donner son devoir à une personne plus branchée littérature du 19ème siècle que romans à l’eau de rose pour le dépanner.
Des rires percent à nouveau l’atmosphère, et c’est sur cette note, qu’il serait difficile de juger optimiste ou pessimiste, qu’il décide de conclure le plus simplement possible.
─ Je vous dis à la semaine prochaine.
Aucune perte de temps. Les cahiers, les livres et les sacs se ferment, quand les bouches elles s’ouvrent plus grandement. Le tout dans une cacophonie trop bien connue des professeurs. Croyant être libéré de son statut d’enseignant pour la journée, William range silencieusement ses affaires sans plus prêter attention aux étudiants…
L'amour est une fleur délicieuse, mais il faut avoir le courage d'aller la cueillir. Stendhal