ft. Lola & Charlotte
Les aiguilles à ma montre m'indiquent qu'il est presque cinq heures du soir. Je ne suis jamais en retard à mes rendez-vous et la ponctualité fait d'ailleurs partie des arguments que je sers sur un plateau doré chaque fois que je me trouve fasse à un employeur, mais ce soir j'ai peut-être visé un peu trop large. Par chance, il ne s'agit pas du boulot. Personne ne devrait me sermonner pour ce manque d'organisation... En tout cas, je ne pense pas que ce soit le genre de Lola de réprimander ses amis pour quelques minutes de retard à un rendez-vous. Au pire, ce ne sera pas grand chose, seulement cinq minutes le temps que je fasse mon détour par la pâtisserie du coin. Celle dont tous les présentoirs, ou presque, affolent mes papilles. Il n'y a pas une semaine qui passe depuis que je me suis installée à Los Angeles sans que je ne me rende dans cet endroit merveilleux, ravissant chaque fois la plupart de mes sens. Cette fois, je choisis deux beignets, un fruité et un chocolaté, espérant que cela sera au goût de Lola. Une fois la boite cartonnée sous mon bras, je remercie la vendeuse et la salue d'un signe de main avant de sortir retrouver l'air frais.
Il me faut emprunter le bus pour me rendre jusqu'à la rue de la jolie rousse dans le Downtown. Vu l'heure, c'est normal qu'il soit rempli. Je reste debout, accrochée de justesse à une poignée en plastique au-dessus de ma tête. Autour de moi doivent se trouver un minimum de trois voire quatre personnes, toutes agglutinées en un vulgaire troupeau qu'il me tarde de quitter. J'adresse un petit sourire poli à une vieille femme assise à côté de nous qui, en soupirant, se réjouit visiblement d'être dans l'âge d'or. Elle me fait un peu penser à ma grand-mère paternelle, cette dame hautaine que je n'ai jamais su apprécier, pour qui les étreintes chaleureuses et les brioches chaudes et dorées sortant à peine du four ne sont qu'étrangetés. Quand mes yeux retrouvent la fenêtre, c'est pour constater que je suis sur le point d'arriver. En ménageant mon paquet, je fais tout mon possible pour me hisser jusqu'à la porte et signaler au chauffeur que cet arrêt, c'est le mien. Dans la plus grande indifférence, il ralentit, s'arrête et m'ouvre ses portes par lesquelles je m'échappe rapidement. S'il y a bien quelque chose que je n'aime pas autant à Paris qu'à Los Angeles, ce sont les bus pleins de monde.
Une fois face à l'immeuble, je sonne, on m'ouvre et je prends l'ascenseur pour m'emmener jusqu'au quatrième étage, le dernier visiblement du bâtiment. Quelques secondes plus tard, mes phalanges viennent frapper contre la porte de Lola. Je replace machinalement ma chevelure en arrière, dans mon dos, et m'éclaircis la voix en patientant. C'est la première fois que je viens chez elle. C'est d'ailleurs la première fois que l'on se voie chez l'une de nous, ailleurs que dans un café ou dans un autre lieu public. Espérons que cela se passera tout aussi bien que les autres fois. Quand enfin la porte s'ouvre, je lui offre un petit sourire et tends mes mains vers elle. « Coucou ! Tiens, j'espère que tu n'as pas encore pris ton goûter. » Quel problème y a-t-il avec le fait de goûter encore à vingt-deux ans ? Je n'en vois aucun...
Il me faut emprunter le bus pour me rendre jusqu'à la rue de la jolie rousse dans le Downtown. Vu l'heure, c'est normal qu'il soit rempli. Je reste debout, accrochée de justesse à une poignée en plastique au-dessus de ma tête. Autour de moi doivent se trouver un minimum de trois voire quatre personnes, toutes agglutinées en un vulgaire troupeau qu'il me tarde de quitter. J'adresse un petit sourire poli à une vieille femme assise à côté de nous qui, en soupirant, se réjouit visiblement d'être dans l'âge d'or. Elle me fait un peu penser à ma grand-mère paternelle, cette dame hautaine que je n'ai jamais su apprécier, pour qui les étreintes chaleureuses et les brioches chaudes et dorées sortant à peine du four ne sont qu'étrangetés. Quand mes yeux retrouvent la fenêtre, c'est pour constater que je suis sur le point d'arriver. En ménageant mon paquet, je fais tout mon possible pour me hisser jusqu'à la porte et signaler au chauffeur que cet arrêt, c'est le mien. Dans la plus grande indifférence, il ralentit, s'arrête et m'ouvre ses portes par lesquelles je m'échappe rapidement. S'il y a bien quelque chose que je n'aime pas autant à Paris qu'à Los Angeles, ce sont les bus pleins de monde.
Une fois face à l'immeuble, je sonne, on m'ouvre et je prends l'ascenseur pour m'emmener jusqu'au quatrième étage, le dernier visiblement du bâtiment. Quelques secondes plus tard, mes phalanges viennent frapper contre la porte de Lola. Je replace machinalement ma chevelure en arrière, dans mon dos, et m'éclaircis la voix en patientant. C'est la première fois que je viens chez elle. C'est d'ailleurs la première fois que l'on se voie chez l'une de nous, ailleurs que dans un café ou dans un autre lieu public. Espérons que cela se passera tout aussi bien que les autres fois. Quand enfin la porte s'ouvre, je lui offre un petit sourire et tends mes mains vers elle. « Coucou ! Tiens, j'espère que tu n'as pas encore pris ton goûter. » Quel problème y a-t-il avec le fait de goûter encore à vingt-deux ans ? Je n'en vois aucun...