Arrivée à destination, je m’échappe du taxi après avoir gracieusement payé le chauffeur. Au dehors, une tour immense se dresse devant moi et m’écrase. Deux, quatre, six, vingt étages … Les fenêtres défilent, s’alignent devant mes yeux agars. Mais je n’ai pas le temps de les compter. Je suis juste à l’heure et si je ne veux pas être en retard, il vaut mieux que je m’engouffre dans un des ascenseurs du building. Passée la sécurité, l’accueil, je me faufile dans l’un d’eux. Comme toute femme qui tient un tant soit peu à son apparence, je me tourne vers le miroir derrière moi et retouche une mèche de cheveux serrée dans un chignon, un trait de rouge à lèvres et le pan de ma robe bleu cintrée. Les portes s’ouvrent à nouveau et je me présente à la secrétaire. « Mademoiselle Antonelli de la Mairie pour Monsieur Kingsley. » Un rendez-vous pris depuis quelques jours. Une visite de courtoisie pour l’un, un premier contact pour l’autre … La secrétaire me demande de patienter dans la salle d’attente et disciplinée c’est exactement ce que je fais, des talons hauts crèmes claquent sur le sol au rythme de mes pas. Mais au lieu de m’asseoir sur un des fauteuils confortables, je rejoins la fenêtre pour contempler la vue. D’ici, tout paraît petit, à portée de main. Est-ce que c’est ce qu’il ressent ? Quand lui-même prend le temps de contempler le monde, est-ce que c’est ce qu’il ressent ?
. . . . love is all a matter of timing |