« Bon, c’est OK, vous n’avez rien oublié, hein les mecs ? » Plusieurs « non » sonnent autour de moi alors que je continue de vérifier ce qu’il y a dans mon sac à dos. Je fais tout l’inventaire dans ma tête avant de signifier qu’un léger mouvement de tête à mon ami qui attendait ma réponse : j’étais le dernier du lot à être prêt. J’enfile mon sac à dos et suis la personne qui s’occupe du trajet pour notre petite randonnée entre potes. Nous sommes que trois mais c’est déjà pas mal. Je sors mon portable que je pose dans ma poche de short.
Une heure …
Deux heures…
Trois heures…
Je me sens éreinté. J’ai l’impression que nous avons fait au moins 3 fois le tour de la montagne tellement je sens mes muscles fatigués. On se pose tous les trois dans un coin d’ombre, histoire de se reposer. Pour ma part, je m’allonge sur le bout d’herbe encore vert parce que cacher par les arbres alors que les deux autres planifient la fin de notre épopée. Je manque de me réveiller par mon propre ronflement. J’entends l’un des mecs rigole en remarquant et me signifie qu’on allait y retourner.
C’est alors qu’on entend un bruit, une chute, des pierres qui roulent, et là, on voit au loin une fille qui vient de se laminer. « Da fuck, elle a dû se faire mal ! » En voyant cette femme, bien que trop loin, je me dis qu’on ne peut pas la laisser comme ça toute seule. « Allons l’aider, elle a sûrement besoin d’aide ! » On prend tous notre sac à dos et on prend le chemin en direction de la fille. Ce n’est pas si proche qu’on ne le croit, au contraire. Mais quand on l’a été, un de mes s’est mis à crier à l’adresse de cette femme : « Hey, Madame, vous avez besoin d’aide ? » J’ai envie de le frapper. Elle n’a pas décollé du sol, je crois qu’elle s’est fait gravement mal.
Sauf qu’une fois à la hauteur de cette femme, justement, je remarque son visage. Je ne peux pas nier que je la connais. Impossible. Autrefois, j’ai désiré bien plus qu’une amitié avec elle. Ça remonte au début de l’année précédente mais je ne l’ai pas oublié, on s’était pas mal côtoyé quand même. Pour une fois que je faisais le premier pas, à l’époque, je fus couper dans mon élan…
« Lucy, tu as quoi exactement ? » Je demande à la jeune femme en m’accroupissant devant elle sous le regard étonné des garçons. La connaissant, elle ne va pas trop apprécier leur présence, sûrement plus que la mienne. Quand je prends mon téléphone, je remarque que ça ne capte pas vraiment ici : « Les gars, allez chercher des secours, je reste avec elle, on va descendre plus lentement la montagne. » « OK, on y va ! »
Puis je reporte mon attention sur Lucy. Je manque de rire nerveusement à l’idée de me retrouver seul avec elle. Chose qui ne se serait probablement jamais passé si elle n’était pas blessée.