Ils voulaient organiser une fête. Un rassemblement ou quelque chose qui ressemble à une foule pleine de joie. Pleine de sourire. Pleine de lumière.
Ça devait être une fête organisée. Ce sera une fête improvisée.
Qui était en charge de la logistique ? Mystère. Et ce mystère explique sans doute pourquoi la fête est passée d’organisée à improvisée…
Quand il y n’a personne en charge, il n’y a personne aux commandes.
Pourtant l’idée n’était pas mauvaise. Le quartier avait décidé, comme ça, dans un élan de sens humain et de communautarisme soudain, que se retrouver entre voisins… Ce serait bien. Ce serait… ‘swag’ avait dit un voisin un peu âgé qui avait voulu embrigader Edgar dans le comité de quartier.
Edgar était resté dubitatif. Le ‘swag’ était le mot de trop qui l ‘avait fait fuir.
Le jour J est arrivé.
Edgar s’avance vers le centre de la « pelouse ». Ou, du moins, ce qu’il en reste…
Le voisin qui aime le mot ‘swag’ l’interpelle :
- Alors Edgar, tu es venu finalement ?
- Oui
Edgar veut fuir. Loin. Très loin. Déjà, il regrette d’avoir mis les pieds sur cette pelouse.
- J’ai un truc à faire pour toi, heureux ?
- Extatique
Edgar a le bonheur verbal, pas tellement corporel. Quelqu’un d’un peu physionomiste remarquerait la trop grande neutralité de sa voix, de son visage, de son maintien… Mais le voisin qui aime le mot ‘swag’ ne semble pas le remarquer… Il faut dire que… Le voisin qui aime le mot ‘swag’ est un peu bedonnant, un peu chauve, un peu rougeaud, un peu blond… Un américain qu’on verrait bien dans les séries télé en second rôle réaliste de père débordé et débordant de… de… NORMALITE.
C’est ça. Ce type est normal. Il dégouline de choses et de caractéristiques et de points et de détails normaux.
Edgar cille. Comment peut-on être aussi normal ? Normal dans le sens : moyenne. En soi, être en tout point dans la moyenne mathématique de l’humanité blanche, religieuse et riche est une aberration sociale. Le voisin qui aime le mot ‘swag’ est une aberration de normalité…
Et il ouvre la bouche.
Et il sourit.
Et ses yeux pétillent.
Que va-t-il lui demander ?
- ‘faudrait aider les gars à monter les tentes.
Dit le voisin qui aime le mot ‘swag’ en pointant du doigt les voisins affairés près de tas de tissus et de trucs et de choses et de bidules et de… faits pour les manuels.
- J’y vais.
Répond Edgar du tac au tac.
Vite, partir.
Vite, quitter cette aberration de normalité.
Vite…
- Je vous aide ?
Demande Edgar pas convaincu.
Edgar, il aime la danse, la peinture, la neurobio, les cas humains désespérés.
Une tente, quatre piquets et plein de fils… bof bof.
Un voisin lève la tête.
Une caricature de héros de série télé.
Edgar lève les yeux au ciel.
- On n’a pas assez de fil…
- Ben fallait calculer avec Pythagore, hein
- Non mais…
- Si, Pythagore. La somme des carrés égale le carré de l’hypoténuse.
- Non mais, faudrait acheter…
- Ah ok, j’y vais.
- Et tu ne veux pas connaître les côtés de l’hypoténuse… ?
- Non j’ai un quatre-quart dans le four.
Edgar tourne les talons.
Edgar part.
Loin, loin, loin.
Tant pis pour le ‘swag’, tant pis pour la fête, tant pis pour l’image.
Le sens humain et du communautarisme, ce sera pour demain.
Ça devait être une fête organisée. Ce sera une fête improvisée.
Qui était en charge de la logistique ? Mystère. Et ce mystère explique sans doute pourquoi la fête est passée d’organisée à improvisée…
Quand il y n’a personne en charge, il n’y a personne aux commandes.
Pourtant l’idée n’était pas mauvaise. Le quartier avait décidé, comme ça, dans un élan de sens humain et de communautarisme soudain, que se retrouver entre voisins… Ce serait bien. Ce serait… ‘swag’ avait dit un voisin un peu âgé qui avait voulu embrigader Edgar dans le comité de quartier.
Edgar était resté dubitatif. Le ‘swag’ était le mot de trop qui l ‘avait fait fuir.
Le jour J est arrivé.
Edgar s’avance vers le centre de la « pelouse ». Ou, du moins, ce qu’il en reste…
Le voisin qui aime le mot ‘swag’ l’interpelle :
- Alors Edgar, tu es venu finalement ?
- Oui
Edgar veut fuir. Loin. Très loin. Déjà, il regrette d’avoir mis les pieds sur cette pelouse.
- J’ai un truc à faire pour toi, heureux ?
- Extatique
Edgar a le bonheur verbal, pas tellement corporel. Quelqu’un d’un peu physionomiste remarquerait la trop grande neutralité de sa voix, de son visage, de son maintien… Mais le voisin qui aime le mot ‘swag’ ne semble pas le remarquer… Il faut dire que… Le voisin qui aime le mot ‘swag’ est un peu bedonnant, un peu chauve, un peu rougeaud, un peu blond… Un américain qu’on verrait bien dans les séries télé en second rôle réaliste de père débordé et débordant de… de… NORMALITE.
C’est ça. Ce type est normal. Il dégouline de choses et de caractéristiques et de points et de détails normaux.
Edgar cille. Comment peut-on être aussi normal ? Normal dans le sens : moyenne. En soi, être en tout point dans la moyenne mathématique de l’humanité blanche, religieuse et riche est une aberration sociale. Le voisin qui aime le mot ‘swag’ est une aberration de normalité…
Et il ouvre la bouche.
Et il sourit.
Et ses yeux pétillent.
Que va-t-il lui demander ?
- ‘faudrait aider les gars à monter les tentes.
Dit le voisin qui aime le mot ‘swag’ en pointant du doigt les voisins affairés près de tas de tissus et de trucs et de choses et de bidules et de… faits pour les manuels.
- J’y vais.
Répond Edgar du tac au tac.
Vite, partir.
Vite, quitter cette aberration de normalité.
Vite…
- Je vous aide ?
Demande Edgar pas convaincu.
Edgar, il aime la danse, la peinture, la neurobio, les cas humains désespérés.
Une tente, quatre piquets et plein de fils… bof bof.
Un voisin lève la tête.
Une caricature de héros de série télé.
Edgar lève les yeux au ciel.
- On n’a pas assez de fil…
- Ben fallait calculer avec Pythagore, hein
- Non mais…
- Si, Pythagore. La somme des carrés égale le carré de l’hypoténuse.
- Non mais, faudrait acheter…
- Ah ok, j’y vais.
- Et tu ne veux pas connaître les côtés de l’hypoténuse… ?
- Non j’ai un quatre-quart dans le four.
Edgar tourne les talons.
Edgar part.
Loin, loin, loin.
Tant pis pour le ‘swag’, tant pis pour la fête, tant pis pour l’image.
Le sens humain et du communautarisme, ce sera pour demain.
Les humeurs du corps