Et c'est dans une paire de souliers plats, qu'Oxanna Sterling hante les rues d'une ville préfabriquée où on faire croire aux gens que leurs rêves peuvent devenir réalité. Et c'est à cette hauteur, que ses déambulations solitaires ont commencé à lui chuchoter ce pourquoi ses démons crient depuis des années. Parce qu'il doit bien y avoir une raison à ces efforts surhumains qu'elle déploie pour ne rien ressentir. Des cause à effet, alors qu'elle creuse les rues de cette ville, grande bulle qui retient ses anxiétés, qui les empêche de détruire l'univers. C'est à bout de pas, qu'Anna se laisse tomber, encore une fois perdue, rassurée de sa faiblesse, prouvant qu'elle est toujours humaine, qu'elle est encore vivante.
Le décor est macabre, les attractions sont les squelettes d'un amusement mort depuis longtemps. Et cette vision malsaine écorche les fantôme de la demoiselle. Ça fait quelques jours que ces pas la portent en ces lieux. Dans son sac, il y avait un de ces cahiers vierge qui devait servir aux notes d'un cours abandonné. C'est devenu un journal au passé. C'est un conte à la troisième personne pour cracher tout ce qui lui est arrivé. C'est en serrant les pages contre son coeur qu'Oxanna tente de ne pas pleurer. Les phrases ne font aucun sens, mais il y a quelque chose d’apaisant, à regarder ses démons d'encre, à pouvoir les tenir entre ses doigts. Et les larmes avalées hydratent son âme desséchée.
Et les carcasses métalliques sont les dinosaures d'une enfance envolée. Et les âmes qui hantent cet endroit désolé sont les acteurs d'une pièce sans script. Et proche de la grande roue, Anna abandonne son sac sur un banc. Ses souliers partent en envolée. Et dans un dernier effort pour pardonner à sa mère son absence, elle se penche par en avant pour toucher ses orteils, avec une facilité innée. Les étirements s'enchaînent en pliés, recréant les mouvements de ballet de son enfance. Voyant avec précision le dos de sa mère, pointe sur la barre, bras gracieux tendus vers le ciel puis vers la terre. Chaque geste étire la rancoeur d'Anna, diminuant son intensité, augmentant sa présence. Le sentiment calque tous ses muscles plutôt que d'être réprimé entre ses côtes. Peut-être qu'elle sourit, peut-être que ses yeux son humides, mais le banc lui serre de barre et peut-être qu'elle se risquera à tourner, à prendre le risque de tomber. Qui sait ...
nothing scares me anymore
⊹There she was my new best friend. High heels in her hands, swayin' in the wind While she starts to cry, mascara runnin' down her little Bambi eyes (by anaëlle)