oscar & ismael ► first week in los angeles. SEPTEMBRE 2013. La tête baissée, les sourcils froncés, je regarde attentivement la carte qui s’affiche sur l’écran de mon téléphone portable, mais je n’y comprends absolument rien. Cela ne fait qu’une semaine que je me trouve sur le sol Américain, et autant dire que je me sens aussi paumé qu’un enfant qui aurait lâché la main de sa mère dans un centre commercial… Je me désespère un peu à l’idée de ne jamais me faire à cette nouvelle vie, mais je n’ai pas le droit de me plaindre ou de me morfondre alors que je sais que d’autres n’auront jamais ma chance, mais quand même… Pourquoi est-ce aussi difficile ?! Je ne pensais vraiment pas que mon pays natal me manquerait à ce point, ni que Rio et les favelas dans lesquelles j’ai passé quelques années me manqueraient aussi. On s’en sortait difficilement avec mon cousin, c’est vrai, mais au moins, j’avais mes repères dans cette ville et j’en connaissais tous les recoins, mais ici, à Los Angeles, je me sens vraiment comme un touriste : la preuve en est cette carte que je déchiffre à peine et cette langue que je ne maîtrise pas encore complètement. J’ai pris des cours, je me suis donné à fond, mais il y a encore des choses que je ne comprends pas et je me sens carrément con lorsque je parle à des gens et qu’ils ne me comprennent pas à cause de mon accent qui rend la prononciation assez bancale. Et je crois que je vais encore devoir en faire la démonstration puisque j’en ai assez marre de chercher mon chemin depuis plusieurs minutes sans que jamais je ne le trouve – je ne compte pas passer toute la soirée dans les rues, et j’ai bien l’intention de rentrer chez moi à un moment ou à un autre. Je fini par prendre mon courage, et je m’approche d’un mec qui avance dans ma direction. « Hey… Excusez-moi, hm… Je cherche Northeast… Vous savez quelle direction je dois prendre ? » Une petite grimace déforme mes traits parce que j’ai bien conscience que la moitié de mes mots sont portugais mais… peut-être va-t-il comprendre ? Et s’il ne comprend pas, et bien, je ne sais pas, je suppose que je me débrouillerais d’une manière ou d’une autre. |
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