S’habituer à une nouvelle vie, à un nouvel environnement, c’est un phénomène assez étrange. Rapidement, les petits gestes du quotidien, ceux que l’on connaît depuis notre enfance, disparaissent pour laisser la place à de nouveaux. Il y a quelques années seulement, j’aimais rythmer mes journées par deux choses essentielles : le surf et la pêche. Rien de ce que je vivais à ce moment-là n’était synonyme de prise de tête. Mais comme souvent, les vies doivent prendre un tournant inattendu et comme beaucoup de personnes, je n’ai pas échappé à la règle.
Même si le surf prend toujours une place importante dans mon quotidien, c’est avant tout vers les études que je me suis tourné. L’histoire, pour être précis. Et afin de subvenir à mes besoins, j’ai décidé, pendant la plupart de mes temps libres, d’offrir mes services en tant que surveillant de baignade. Un moyen pour moi d’être proche de mes racines, car l’océan pacifique, personne dans cette ville ne le connaît aussi bien que moi.
Souvent, je me surprends à observer ceux qui utilisent ma plage comme simple endroit de détente ou fête. Si je me sens différent ? Evidemment. Est-ce que cela me dérange ? Pas le moins du monde, surtout lorsque je me comparer à des étudiants immatures qui n’ont de respect pour personne excepté leur petite personne.
Souvent, je croise des personnes différentes des autres. Des personnes dont le regard trahit chez eux un intérêt pour ce qu’ils vivent sur le moment. Ils sont souvent seuls ou bien simplement accompagnés d’un bouquin. Mais la plupart du temps, ils laissent leur regard se perdre dans cette vaste étendue bleutée qu’on appelle l’océan. Ils sont alors pensifs, imaginatifs et ils ont une toute autre approche du monde qui les entoure. Eux ne sont pas simples consommateurs des choses, de la vie. Eux, ils protègent ce qu’ils connaissent, ce qu’ils ont de plus cher. Souvent, j’aime m’asseoir et discuter avec ces personnes.
- L’horizon est plutôt beau quand on prend le temps de l’admirer pour de vrai, n’est-ce pas ? dis-je à cette jeune femme échouée sur un rocher.
Son visage m’est familier mais elle ne me semble pas être une habituée des lieux.
En cette fin de journée, lorsque le soleil embrasse l’océan, l’heure est propice aux nouvelles aux plus belles rencontres, aux plus beaux moments. Je le sais, car que ce soit ici ou à Hawaï, il n’y a rien de meilleur que de finir sa journée les pieds dans le sable.
Ka Pua Maila I Ka Mauna
There is pleasure in the pathless woods, there is rapture on the lonely shore, there is society where none intrudes. By the deep sea and the music in its roar. I love not man the less, but Nature more.endlesslove