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    in a flash of darkness. [alex]

    Ven 30 Oct 2015 - 22:13
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    Oscar Luccheti
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    Identité HRP : Ferdi (rashomon#2268)
    Gameplay : Personnes et longueurs variables – plume déstructurée et parfois un peu abstraite.
    Disponibilité RP : Disponibilité Limitée
    Autres comptes : Lisa, Yannick, Sapphire, Stephen, Peter, Croesus
    Avatar (+ crédits) : Thom Morell © FA
    Nationalité/origines : Sicilien (Italien)
    Avertissements contenu : Sexualité, homophobie, infidélité, vie sans-abri, amnésie, meurtre, coma, hospitalisation
    Orientation & situation : homosexuel, en relation sérieuse avec Silas Caldwell, hésitant à rompre pour se mettre avec Gabriel Hartt
    Métier/occupation : Conseiller légal au centre LGBT de Los nge
    Études & fraternité/sororité : Doctorat partiel en exercice du droit. ("juris doctor" ; 7ème et dernière année jamais achevée suite à son agression)
    Résidence : Actuellement: Downtown, dans l'appartement luxueux de Silas. Anciennement: Eastside, avec son grand frère, Fabio
    début mai 2016.


    J'inspire. J'expire. Et j'avale ma salive.

    Toc, toc, toc.

    Trois coups, faibles, contre la porte. Et j'attends. En silence. Je regarde mes pieds, mes yeux balaient le sol... Et je me demande encore pourquoi je suis venu ici. Dans la rue, pas un chat. Personne. Rien. Nada. Le soleil trône encore fièrement dans le ciel mais cela ne change rien au fait que l'endroit est désert. Je ne sais pas si cela me rassure, ou si cela m'effraie.

    J'ai l'impression de ne plus rien savoir, ces temps-ci.

    Je m'appuie un peu contre la canne qui me sert de support. Je n'ai plus besoin de me servir de l'ambulateur ... Mais je ne sais pas si c'est une bonne chose. Sans lui, étrangement, je me sens... Faible. Vulnérable. La fragilité de mes jambes ne m'a jamais autant interpellée que lorsqu'elles ne répondaient plus aux appels de mes neurones. À présent, c'est à peine si j'ose me lever sans ma canne. Autant dire que les mouvements brusques, c'est fini. Le sport, c'est fini. Je suis encore en vie, mais... Plus comme avant.

    Depuis cette nuit fatidique, tout a changé.

    À la porte, rien. Pas de bruit, pas de réponse. Je me retourne, une dernière fois. Une jeune fille traverse, de l'autre côté de la rue. Je la regarde, avec envie. Elle et ses belles jambes fines de sauterelle. Elle fait probablement de la gymnastique, ou alors de la danse classique...

    Moi, je ne ferai plus de la gymnastique. Non pas que cela me manque. Apparemment, j'étais capitaine de l'équipe de mon lycée. Lorsque j'étais au lycée. Je ne sais pas, c'est ce qu'on m'a dit. Moi, je ne me rappelle plus de grand chose.

    Je ne me rappelais plus de mon adresse, en me réveillant. Où je vivais, avant l'accident. Et surtout, avec qui. Il m'a fallu quelques jours pour me souvenir de mon prénom. Un peu plus et c'est mon âge, qui est revenu. Depuis, j'ai l'impression de passer ma vie à attendre, en silence. Comme un passager. À ce que ça aille mieux. À ce que les souvenirs reviennent, un à un, comme de chers amis depuis trop longtemps éloignés. Et parfois... Parfois, je me demande si ce sont vraiment des souvenirs, ou si mon imagination s'amuse à explorer son côté artistique refoulé en remplissant les trous créés dans mon passé. Je n'aime pas trop y penser. Je n'aime pas trop penser à tout ça. Plus j'y réfléchis, et plus ça m'effraie.

    Je ne sais pas pourquoi je suis ici.

    Toc, toc, toc.

    Une dernière tentative. Un dernière essai.

    De l'autre côté? La porte ne me sourit pas. La porte ne me regarde pas. La porte est là. Fièrement dressée comme une barrière. Et moi, je me dis que je ferai mieux de m'en aller.

    Je m'appuie sur ma canne, le temps de pouvoir commencer à pivoter sur place. C'est surtout pour les mouvements de rotation que j'ai besoin d'aide, à présent. Et pour me lever ou m'asseoir, aussi. Je commence à m'y habituer, je crois. Et ça aussi, ça m'effraie.
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    Re: in a flash of darkness. [alex]

    Dim 1 Nov 2015 - 21:31
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    Première journée dans mon cabinet à recevoir des patients. Ils s'étaient tous donné le mot ou quoi ? Je venais à peine de m'installer dans ce quartier avec ma plaque de psy que j'avais collé dehors sur la porte, et déjà trois personnes attendaient avant de rentrer dans mon cabinet. Euh, ce n'était pas que je n'aimais pas les gens hein, mais s'était un peu rapide, là. Laissez-moi le temps de me préparer quand même... Puis s'ils sont vraiment pressés, qu'ils aillent voir ailleurs un autre psy ! Non, mais c'est vrai quoi... Je n'étais quand même pas le seul psychologue de la ville... Mais bon, j'allais devoir faire avec, malheureusement. Malheureusement ? Non ce n'est pas ce que je voulais dire. Reprends-toi Alex !

    Il devait être pas loin de 06h45 quand je décidais enfin de me lever de mon lit pour aller me préparer à entendre les problèmes des patients. J'avais pris ma douche, m'était habillé d'un jean et d'une chemise blanche, et des baskets noires. On était classe ou ne l'était pas hein... Je regardais l'heure sur ma montre, 07h15. Ça va, j'avais encore du temps avant d'aller au boulot. Le matin, je ne commençais jamais avant 09h30. Mais j'aimais bien prendre mon temps avant. Je descendis les escaliers pour aller jusqu'à la cuisine, je pris un bol de céréales. Une fois ça fait, je remontais les escaliers pour me laver les dents et hop, direction le boulot. J'adorai cette vie. Malgré le décès de mes parents, j'avais quand même réussi à avoir un travail et vivre ma vie normalement.

    Heureusement que ma sœur était là pour s'occuper de moi. Je ne sais pas ce que j'aurai fait sans elle.. Probablement en train d'errer dans les rues, si elle n'avait pas été là. Bref, je m'égare.. Je me garait à ma place et sorti de ma voiture. Je me dirigeait vers mon cabinet et ouvrit la porte. J'attendait les premiers patients qui ne devraient pas tarder à arriver.

    C'était une jeune femme avec son enfant. Apparemment, celui-ci avait développe une phobie de l'eau et ne savait pas trop comment s'en débarrasser. Euh, je ne suis pas médecin, mais psychologue, ce n'est pas pareil ! Je vais essayer de faire de mon mieux pour le rassurer.. Et au bout de quelques minutes seulement, l'enfant se sentait mieux. Ouf, j'était soulagé qu'il aille un peux mieux, qu'il ne pense pas à sa phobie et tout ira bien. Je lui avait prescrit un médicament qui permettra de le calmer s'il est trop stressé. A présent, j'attendait un autre patient. Je n'eut même pas le temps de m'asseoir que j'entendit toquer à la porte.


    Entrez

    Avais-je dit en souriant et en mettant le dossier sur la table. Je m'étais assis sur ma chaise et attendis que le patient fasse de même. Non, je ne connaissais pas son nom. Après tout, je ne pouvais pas connaitre tous les noms des patients, non plus !

    Asseyez-vous, je vous en prie. Comment vous sentez-vous?

    Je voyais que le patient avait une canne à la main. Oh oh.. Un accident ? Il n'avait, pourtant, pas l'air d'être vieux..

    Re: in a flash of darkness. [alex]

    Mar 3 Nov 2015 - 0:29
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    Oscar Luccheti
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    Une voix me sermonne d'entrer, balayant avec elle toutes mes hésitations. Plus le temps de faire marche arrière. Plus la possibilité de rebrousser chemin. À présent, je suis ici... Pour le meilleur, et pour le pire. J'entrouvre la porte, timidement, avant d'avancer avec autant de dignité et de fierté qu'il m'est possible d'avoir avec cette troisième jambe en main. Ma canne. Elle claque contre le parquet dans des bruits froids et stériles, et moi je me demande encore ce que je fais ici.

    Avec du recul, je me dis que ce n'était peut être pas une si bonne idée.

    Mais si, tu verras, ça te fera du bien.

    Sa voix résonne encore là, dans mes pensées... Mais je ne sais pas si je lui fais encore confiance, à cette voix, à ces paroles. Je vais bien, vraiment. Enfin, je crois... Parfois, c'est difficile de me souvenir de... De l'avant. Du passé. Mais la vie continue. Je ne suis pas mort pour autant. Pourquoi consulter? Pourquoi chercher de l'aide? Pourquoi essayer d'accepter une réalité que je ne peux que détester?

    Je relève mes yeux un instant afin de les poser sur lui. Je sais que c'est un homme depuis que j'ai entendu sa voix. Mais je ne savais pas... Qui il était. À quoi il ressemblait. Et surtout... Quel âge il avait.

    Je suis... Stupéfait.

    Mes yeux clignent comme pour effacer ma surprise.

    Il est... Jeune...? Peut être, même, plus que moi... Et je ne sais pas ce que cela me fait. Si cela me dérange. Si je m'en fiche. Ça me donne le tournis, toutes ces questions sans aucune réponse...

    Je continue de m'avancer vers la chaise, en silence. Le fauteuil noir qui me menace en silence. Je ne lui fais pas confiance. Il semble bien bas, pour moi. Pourtant, je crois bien que je n'ai pas le choix. Ce n'est pas comme si je pouvais rester debout indéfiniment, après tout... Alors je me cramponne à l'accoudoir d'une main, enserrant fermement la canne dans l'autre. Et je me laisse presque tomber contre le dossier noir. Je souffle de surprise face à la rapidité de la chute. Ça, je crois bien que je ne pourrais jamais m'y habituer.

    Maintenant que je suis assis, je m'attends aux introductions. Je les prépare, dans ma tête. J'ai appris à faire ainsi il y a quelques temps, à présent. Ça rend le tout plus... Facile. Moins artificiel. C'est pas toujours évident d'avoir l'air naturel lorsque l'on se présente comme quelqu'un qu'on ne reconnaît pas. Je suis Oscar, même si ce prénom n'évoque rien pour moi. C'est moins problématique que les premiers jours, évidemment. Mais un écho de cette farce absurde subsiste encore en moi, à tout jamais. L'énigme de mon existence. L'inconnue de mon identité. Qui suis-je? Si seulement je le savais.

    Mais non. Pas d'introductions. Je suis Oscar, mais lui le sait déjà. Et lui, c'est...? Personne. Pas de nom, visiblement. Il y en avait un, sur la liste sur internet, mais je ne m'en souviens pas vraiment. Jimenez, je crois. Un hispanique? Il n'en a pas l'air. Je ne me souviens pas du prénom car je l'ai à peine regardé. Là d'où je viens, c'est par le nom de famille qu'on s'adresse à nos soignants. Mais... Un psychologue, ce n'est pas un docteur, après tout. Et je ne suis pas malade... Si? Cela ne change rien. C'est le nom de famille malgré tout. C'est comme ça que ça marche, c'est comme ça que ça se fait. Pas d'introductions. Je suis Oscar. Il est Jimenez. Et comment je me sens? Je cherche mes mots dans le labyrinthe de mes pensées.

    – Je... Je... Je cligne des yeux, je réfléchis. Vide, vide, vide, cerveau vide, pensées vides... Je suis Oscar, je suis... Je viens de... Je cligne des yeux à nouveau. Je... Mais les mots se cachent à nouveau dans les recoins de mes idées. Et je... Ne sais plus ce que je veux dire, ni par où commencer. Mes yeux, nerveusement, observent la canne, posée contre le dos du bureau, menaçant dangereusement de glisser.

    – Je suis Oscar.

    Pétrifié. Tétanisé. Je suis Oscar. Où sont parties toutes mes idées...? Plus de paroles. Plus d'idées. Je suis Oscar. Et je me sens... Vidé.
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    2023

    Re: in a flash of darkness. [alex]

    Sam 7 Nov 2015 - 18:40
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    Comme je m'y attendais, l'homme qui s'était assis en face de moi me rappela son prénom. Fort bien, comme ça, je sais à qui j'ai affaire. Étant donné que c'était la première fois que je le voyais, normal que je ne connaissais ni son prénom ni son nom de famille. Mais lui, il devait certainement connaitre le mien, vu qu'il était marqué dans la plaque que j'avait accroché sur ma porte. Je voyais bien qu'il n'était pas à l'aise et qu'il regardait sa canne de l'autre côté de mon bureau. Il ne risquait pas de tomber, vu qu'il était assis et en sécurité ici. Je sentais de la peur chez cet homme. Était-ce moi qui lui faisais aussi peur ou n'aimait-il pas les psychologues ? Mmh, je pencherai plus pour la deuxième, mais je ne restais pas sur cette idée. S'il avait pris rendez-vous avec moi, c'est qu'il devait avoir un problème, visiblement. Mais lequel... Ça, je vais bientôt le savoir. Enfin, si ce patient veut bien me parler de ce qui le gêne au quotidien, a part, bien sûr, sa jambe blessée.

    Je sortis mon cahier de rendez-vous et regardait les prénoms des patients et effectivement, j'avais un Oscar dans ma liste. Bien, au moins, il ne s'est pas présenté en retard, ponctuel, j'aime ça. Je rangeai mon cahier dans l'armoire en dessous du bureau et je fis face à cet homme. Qu'est-ce qui l'amenait ici? Je toussais un bon coup, non pas que j'était malade, mais c'était ma façon de faire avant d'entamer une conversation. Je souris face à lui, histoire de détendre l'atmosphère pour qu'il puisse se sentir à l'aise. Je ne suis pas un de ces psy qui torture ses patients en les assommant de questions farfelues, non. Au contraire, les miennes étaient plus sérieuses et moins embarrassantes que certains psy. On me l'avait souvent dit d'ailleurs et ça me faisait plaisir.

    Enchanté, Oscar. Je m'appelle Alex, comme vous avez pu le voir sur ma plaque, je suppose.

    Si toutefois, il en avait, naturellement. Sinon, je ne pourrai pas faire grand chose pour l'aider... Et j'espérais vraiment qu'il ait des soucis pour que je puisse mieux le cerner et l'aider à aller mieux, mais je ne prescrivais jamais de médicaments. Tout était dans les mots que je disais. Et ça rassurait bon nombre de mes anciens patients, donc bon. Je lui avais aussi mis un verre avec une bouteille d'eau, au cas où il aurait soif et des mouchoirs s'il pleure à un moment donné. Ça me faisait de la peine quand des gens venaient me voir et craquaient dans mon bureau en parlant de leurs problèmes. Mais je n'aurai pas fait psychologue si je ne supportais pas les pleurs, ce qui est logique. Avec mon nom, il devait surement penser que j'était un homme de l'est, mais pas du tout. Même moi, je ne pourrai pas l'expliquer pourquoi j'ai un nom de famille qui n'est pas américain mais plus italien ou espagnol alors...

    Alors, dites-moi, qu'est-ce qui vous amène ici ? Ne vous inquiétez pas, je suis là pour vous aider à avoir moins de problèmes, si toutefois, vous m'y autorisez, bien sûr. Ça va aller avec la jambe ?

    Je n'allais pas le harceler jusqu'à ce qu'il me dise ses gros soucis, je lui laissais le temps. Inutile d'aller trop vite ou il risquerait de se lever et de claquer la porte en étant fou de rage, et comme je n'étais pas n'importe quel psy...


    Re: in a flash of darkness. [alex]

    Lun 16 Nov 2015 - 2:52
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    Malgré le silence omniprésent, mes pensées ne se taisent pas. Les mots, les sons et les images volent dans tous les sens tandis qu'en vain, j'essaie de les attraper.

    Qui suis-je? Où suis-je? Qu'est-ce que je fiche ici, bordel?... Je... Je ne sais pas. Enfin, si. Je sais et je ne sais pas. Ça dépend des choses, ça dépend des jours. Ça dépend des moments, également... Bien évidemment. On m'apprend constamment des choses, sur moi et sur mon passé. Des souvenirs reviennent, également, parfois. Moins souvent, moins rapidement et moins fréquemment que les premières semaines, à présent... Mais malgré tout, ça continue. Certains d'entre eux ne sont pas encore revenus. D'autres ne reviendront probablement jamais.

    Et moi, dans tout ça?

    Moi...

    Mes pensées voilées masquent mon véritable ressenti, vis-à-vis de tout cela.

    Moi, dans tout ça...

    Moi, je suis confus. Je sais qui je suis, je sais ce que je suis. Je connais l'histoire, on m'a tout raconté – et certains des blancs dans mon histoire ont même été compensés par les souvenirs qui revenaient de vacances. Mais... Ce n'est pas moi. Ces noms, ces images, ces histoires, cette vie, ce passé... Ce n'est pas moi, ça ne peut pas être moi, comme je me vis et comme je me vois. Je ne suis ... pas... Oscar... C'est peut être mon nom, mais ce n'est pas moi, pas ce garçon... cet homme...? Que tout le monde me décrit. Moi, je suis autre chose encore. Je ne sais pas quoi, mais je sais que je ne suis pas... plus... Oscar.

    C'est pour cela que je suis ici.

    À présent, cela dit, et avec du recul...

    Je me demande si c'était réellement une bonne idée.

    En sourdine, j'entends les secondes défiler. Tic, tac, tic, tac, tic, tac. Le silence, omniprésent, commence finalement à attendrir mes pensées. Tout à l'heure dissipées, les voilà qui commencent à se taire, fatiguées. Et je peux contempler l'envergure de ma décision, à présent. Je suis Oscar et je suis ici. Ici, et non ailleurs. Mais une fois que je ressortirai d'ici... Qui sait qui je serai?

    Il y a tant de choses que j'ai besoin d'apprendre, à nouveau. Tant de choses qu'il me faut redécouvrir, à présent. Certains diraient que cela commence par moi. Me réconcilier avec mon identité. Me forger une réelle définition de qui je suis. Mais je ne peux pas m'empêcher d'appréhender ce moment inévitable. Et si le moi que je me découvre être n'est pas un moi qui me plaît? Un moi que j'ai envie d'être...? Et si...

    ...

    ... Et si...

    ...

    ... Et s'il aurait été plus astucieux de rester dans l'ombre, de ne jamais découvrir la vérité? Mieux vaut ne pas retourner certaines roches, comme on dit.

    Je me rends compte que je tremble. Je ne sais pas depuis combien de temps, mais ce n'est pas très agréable. Mon tee-shirt est mouillé, sous les aisselles, je crois. Ça aussi, ce n'est pas très agréable. Mais je vais faire comme si tout allait bien. Je me racle la gorge, je souris un peu et je le regarde dans les yeux.

    Il est jeune...

    Et moi, je suis quoi?

    Lui bouge, avec une aisance qui me rendrait presque malade. Ses jambes fonctionnent et on dirait qu'il n'a même pas besoin d'essayer. Je regarde les miennes, en contraste. Aussi lourdes et gauches que celles d'un enfant qui ne sait pas encore marcher. Les médecins m'ont dit que ce n'était que temporaire. Cela ne change pas la douleur, ni même le sentiment de faiblesse et encore moins celui d'humiliation. Pour le moment, en tous les cas... Mes pieds ne m'appartiennent pas. C'est la première semaine où je peux enfin sortir de l'appartement sans être accompagné.

    Il me sourit et je lui souris à nouveau, un peu plus cette fois-ci. Je ne suis pas vraiment à l'aise. Je n'ai jamais été dans un endroit comme celui-ci. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un de comme lui. Pas dans ce cadre là, en tous les cas. Et maintenant, je suis censé dire quoi? J'ai vu beaucoup de gens dans la même situation que moi, à la télévision. On me repassait beaucoup de vieux films italiens, les premières semaines. Apparemment, j'adorais ça, quand j'étais petit. Maintenant, ces films sont tellement ancrés dans mon identité que je ne sais même plus si je les adorais réellement lorsque j'étais petit ou si j'ai simplement le souvenir des propos qu'on m'a rapporté. Ça me rend fou, parfois. Non... Souvent. Ça me rend fou. De ne pas savoir combien de qui je suis et de qui je veux être vient de moi ou des autres. De ne pas pouvoir faire la part des choses. De ne pas pouvoir les dissocier. J'ai l'impression d'avoir cinq ans, à nouveau, et uniquement parce qu'on m'a dit que les bouleversements que je subirais me rappèleraient probablement mon enfance. Je ne sais plus quoi croire ni même qui croire. Ça m'effraie.

    Il me rappelle son nom. Son prénom, en fait. Alex. Ce n'est pas très italien. Parce que je ne suis pas en Italie, c'est vrai. J'oublie, parfois. Ici, c'est tellement différent... Je m'y habitue, enfin. Mais... Il y a toujours des moments où j'ai besoin d'un rappel à la réalité. Je me demande si ça aussi, ça subsistera indéfiniment ou si j'en serai un jour débarrassé.

    – E... Enchanté, oui. Merci d'avoir accepté de me voir aujourd'hui, ça... Je... Je pense que j'en ai vraiment besoin.

    Et pourquoi? Je ne sais pas. Une partie de moi espère le découvrir ici. Une autre espère ne jamais le découvrir. Je me tais alors, mon regard balayant distraitement le bureau. Je vois qu'il y a un verre. De l'eau. C'est pour moi? Je ne sais pas trop. Je suppose que oui, mais je vérifierai plus tard, si nécessaire. Je ne suis pas venu jusqu'ici pour lui demander si je pouvais boire de l'eau, après tout.

    Il me demande alors ce qui m'amène ici. Je me mords la lèvre, mon souffle devient plus rapide, j'ai du mal à contrôler ma respiration mais... Ah... Non, ça y est, ça revient... Un, deux, trois... Quatre, cinq, six... Respirare, Oscar. Respirare. Tutto andrà bene. Une goutte de sueur coule le long de mon front et ce n'est pas vraiment agréable mais ce n'est pas comme si je n'avais pas vécu pire, ces dernières semaines, hein... Alors je l'ignore et je me reprends, du mieux que je le peux.

    – En fait, je... Je me tais un instant le temps de choisir ce que j'ai réellement envie de dire. J'ai eu tellement peu de contrôle sur ma vie, ces dernières semaines, que c'est déroutant de devoir faire des choix, parfois. Choisir ce que je veux faire. Choisir ce que je veux être. Choisir ce que je veux porter, même... Mais surtout, choisir ce que je veux dire. ... C'est... Le docteur a dit que ce serait une bonne idée. Je lâche enfin dans un soupir fatigué. Ça me coûte, d'être ici, dans ce fauteuil, à parler. C'est un autre type d'expérience. Quelque chose de différent de ce que j'ai pu vivre, ces derniers mois. On m'avait proposé un spécialiste de l'hôpital. J'ai refusé. Je voulais faire le choix moi-même. Puis je suis venu ici, après des recherches. ... Si je suis ici... Je continue alors, nerveusement, ignorant temporairement son commentaire vis-à-vis de "la jambe", ... Comment dire... Je me tais à nouveau. Je cherche la meilleure façon de m'exprimer. Ce n'est pas facile. Mes idées sont toujours emmêlées dans un noeud étroit qu'il m'est souvent très difficile de démêler. Puis, j'inspire à nouveau. Je me redresse un peu. Je me décide à parler. Lorsque je me suis réveillé, en octobre, je ne savais pas qui j'étais. Je ne savais pas où j'étais. Pause. On m'a dit que j'avais eu beaucoup de chance. Que j'avais failli y passer. Qu'ils commençaient à perdre espoir. Mais... Comme vous pouvez le constater... Ma chance a tourné. Mes yeux guettent la bouteille d'eau à nouveau. Finalement, je crois que j'en aurai davantage besoin que je ne le pensais. ... Au début, je ne comprenais pas vraiment. Je n'entendais pas vraiment, je pense. Je... Inspire. Expire. J'ai dû apprendre... réapprendre... Beaucoup de choses. Lorsque les ambulances m'ont emmené à l'hôpital, j'avais perdu beaucoup de sang. J'étais... En... piteux... état? C'est comme ça que ça se dit, par ici, non? Je suppose que ça n'a pas vraiment d'importance. J'ai mis six semaines à me réveiller. Les jambes ne sont qu'une partie de ce qu'il me reste de cette fameuse nuit.

    Je me tais alors et le silence s'installe, pesant.

    Tic, tac, tic, tac.

    La bouteille d'eau me fait de l'oeil tandis que ma jambe gauche vibre doucement.
    Je le regarde sans vraiment le regarder. Mes iris s'attardent sur son visage en évitant ses yeux. Je ne saurais soutenir les messages cachés dans ses pupilles. Les yeux me parlent beaucoup. Beaucoup trop, parfois. Je crois que c'est nouveau. Je ne me souviens pas avoir été comme ça... Avant.
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    Re: in a flash of darkness. [alex]

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