she is the sunlight (ebony)

she is the sunlight

Aujourd’hui va être une journée un peu particulière. Comme un peu toutes les journées passées avec Ebony, finalement. Avec elle, je n’ai jamais aucune crainte. Ni celle de ne pas être à la hauteur, ni celle de passer des mauvais moments. Rien. Ce n’est que du bonheur, de la complicité. Le coeur toujours comblé de l’avoir à mes côtés, je suis toujours presque impatiente de la retrouver pour pouvoir être enfin moi-même, sans peur de jugement, en totale confiance. Ebony m’a conquise, d’une certaine façon. Sans miracle, seulement en laissant opérer le temps ainsi que cette alchimie présente entre nous, depuis le départ. Ça ne s’explique pas vraiment, ça se vit et sans jamais s’en lasser.

« Bon, Ebo je compte sur toi pour nous trouver LA bonne boutique du premier coup. » Lancé-je à ma plus grande amie, dans un soupir à la fois las et empressé.

Elle est la première à savoir, à Los Angeles, que je ne raffole pas des grandes après-midi shopping, surtout dans les boutiques les plus connues, celles des grandes avenues. Pourtant, j’ai envie d’une tenue sophistiquée pour ce bal. Une robe qui puisse conquérir les regards au premier coup d’oeil sans pour autant être tape à l’oeil. Ebony se reconnaîtrait sans aucun doute dans ce portrait, et c’est pourquoi je lui accorde toute ma confiance aujourd’hui. Elle saura où nous emmener, elle saurait même sélectionner la robe qu’il me faut, j’en suis convaincue. Mais nous sommes encore sur le trottoir, avançant entre la foule, à la recherche de notre bonheur.

« Il nous faut une robe classe et distinguée, comme nous. » Dis-je en souriant, avant de froncer mes sourcils.  « Par contre, je t’en supplie, évitons les boutiques où les vendeuses n’ont rien de mieux à faire que de nous sauter dessus dès notre entrée. J’ai horreur de ça et à chaque fois j’en perds mes bonnes manières. »

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On ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux. Saint-Exupéry

Quelle belle journée, ne puis-je m’empêcher de penser en ouvrant les volets ce matin. Les premiers rayons de soleils viennent me caresser le visage, à ma plus grande joie. S’il y a bien une chose qui ne me manque pas du tout de mon Angleterre natale, c’est bien la grisaille quotidienne. Je me suis très vite adaptée au doux climat chaleureux de la Californie, et je n’en changerai pour rien au monde. Je ne connais rien de plus agréable que de pouvoir sortir prendre l’air à n’importe quelle période de l’année, sans avoir à craindre de se retrouver prise par surprise par une averse. Surtout lorsque l’on a prévu de faire une après-midi shopping, comme moi. Je suis censée retrouver Charlotte dans l’après-midi, afin de nous trouver la robe de bal parfaite. Ma petite Charlotte… Quand j’y pense, je suis bien contente qu’elle ait décidé de venir faire ses études à UCLA, comme moi. Elle aussi a dû quitter son pays d’enfance – la France – et se faire à sa nouvelle vie américaine. J’avoue que je suis assez fière d’avoir pu l’aider à s’acclimater et à prendre ses marques ici. Et que j’ai également été très heureuse d’avoir pu la retrouver. Je l’ai rencontrée lors de mon séjour imposé en France, et elle m’y a rendu les choses bien plus faciles. Ce fut vraiment précieux pour moi d’avoir une amie comme elle à ce moment-là. Malgré le fait qu’elle soit plus jeune, elle dégage une telle maturité qu’on en oublie bien vite son âge.

Après avoir passé la matinée à travailler sur ma terrasse, je quitte enfin ma demeure pour retrouver ma petite française. Je sais à quel point elle a du mal avec les cessions shoppings, et je ne peux réprimer un sourire lorsqu’elle me fait comprendre à quel point elle compte sur moi pour faire en sorte de rendre cette corvée la plus agréable possible. « Ne t’inquiète pas, j’ai la situation bien en main. J’ai la boutique parfaite pour toi en tête ! » Je l’entraîne dans la rue qui commence à se remplir. Tous les grands magasins sont déjà pris d’assauts par toutes les jeunes femmes qui comme nous sont à la recherche de la robe de leur rêve. Mais là n’est pas notre destination. Je guide mon amie jusqu’à une petite rue parallèle, où se trouve une petite boutique qui ne paye pas de mine de l’extérieur, et qui pourtant regorge de pièces uniques et sublimes. La vendeuse nous salue, et nous laisse parcourir son antre. « Ici, tu vas voir, on vas trouver ton bonheur. La plupart de mes robes viennent d’ici, c’est un vrai petit paradis ! » Je fouille un peu parmi les cintres et en sort quelques robes d’un raffinement tout ce qu’il y a de plus britannique. « Très bien mademoiselle, si l’on passait aux essayages ? » J’imite ces vendeuses dont Charlotte raffole, tout sourire, lui indiquant la cabine de la main.