It seems as though I've always been
Somebody outside looking in
Well, here I am for all of them to bleed
But they can't take my heart from me
And they can't bring me to my knees
They'll never know the real me
Blocus.
Je cherche mes mots, et rien ne vient.
Je cherche ... Quelque chose.
Ils sont revenus, hein.
Les souvenirs.
Et le fait de pouvoir parler, plus ou moins. Ma langue trébuche, une fois sur dix. Mais ça va, encore.
Mais c'est les souvenirs, le plus important.
Ils pensaient que ça ne reviendrait jamais.
Je craignais que ça ne reviendrait jamais.
Mais je me souviens, maintenant.
Maman, Papa ... Fabio. Dario. Et tant d'autres choses. Ça a pris du temps, mais c'est revenu. Je devrais me réjouir. Et pourtant ...
Je ne sais pas.
Le goût de la victoire est recouvert d'une amertume que je ne saurais expliquer.
Tout le monde s'émerveille, face à mon progrès. Parce que je "redeviens enfin moi". C'est génial, apparemment. Alors pourquoi est-ce que je ne le ressens pas?
Elle se balance silencieusement sur son rocher,
Bercée par les murmures des vagues et le chant des mouettes.
Elle pleure discrètement, oubliée sur sa pierre,
Tandis que derrière elle, le navire coule et disparaît.
Bercée par les murmures des vagues et le chant des mouettes.
Elle pleure discrètement, oubliée sur sa pierre,
Tandis que derrière elle, le navire coule et disparaît.
Une voix et un visage.
Une personnalité, une histoire.
Une vie, des souvenirs.
L'identité.
Une personnalité, une histoire.
Une vie, des souvenirs.
L'identité.
Je me souviens ... Des étés à la plage. De la cueillette des mûres. Je me rappelle des jeux de chat, dans la cours de récré. De mon premier stage. De mon premier baiser.
Je me souviens des cours, des bancs de l'école, des fontaines d'eau. De mon cartable préféré.
Je me souviens ... Mais ce n'est pas moi.
Je ne suis pas les échos muets,
D'un passé flou, au mieux,
Distant, au pire.
Je ne suis pas les promesses,
De complets étrangers.
Des visages connus, aux histoires oubliées.
Ils essaient, tous. De me rappeler qui je suis. D'où je viens. Où j'allais.
Je ne suis plus tout ça. Mes souvenirs sont revenus, mais ils ne sont plus à moi. Corrompus et pervertis par les mensonges, et la vérité ...
Les seuls souvenirs auxquels je peux réellement me fier, sont ceux que j'ai formés ici, face à ce plafond blanc.
On m'aide à monter sur la chaise roulante, à présent. C'est l'heure de la balade quotidienne. On m'a promis que d'ici une semaine, je pourrai sortir. En attendant ... Voici ma réalité. J'erre sans direction dans ces couloirs stériles et blancs. On me trimballe comme un jouet d'une aile à la suivante. Je n'ai pas d'histoire, et personne ne me connaît. Avec un numéro de chambre, pour seule identité.
2013
2018
2023