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    Fil d'or glacé, renconte de voie lactée [Oscar & Chloé]

    Mer 28 Oct 2015 - 14:29
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    Chloé Beauchamps
    Chloé Beauchamps
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    Nationalité/origines : Franco-Américaine
    Métier/occupation : Agence de Mannequin / Comédienne
    Études & fraternité/sororité : Littérature Anglaise
    Résidence : Coloc avec Adélaïde & Andreas

    L : Pourquoi tu fais ça ?
    C : J'ai voulu comprendre l’injustice de la souffrance.
    L  : Alors.
    C : Alors quoi ?
    L : Tu as compris ?
    C : Non. Mais maintenant je souffre avec eux.

    Dans un univers passablement
    Absurde,
    Il y a une chose qui ne l'est pas.
    C'est ce qu'on peut faire pour les
    autres.

    Le vent s’acharne contre l’arbre qui ne bronche pas. Il ne bronche jamais le bois, il se courbe mais ne rompt pas, il grince d’être trop vulnérable de sa palpabilité. Il est majestueux ce tronc, il surplombe l’hôpital, brandissant sa noblesse comme seule arme. Il est impuissant ce chêne, immortel de voir les malades se succéder, les corps s’empiler et la poussière s’évaporer.

    Poussière de voie lactée.
    Poussière de cendres brisées.

    A défaut d’être sereine, la nuit est pleine. J’aimerai hurler, de rage, de frustration et d’abandon mais ma salive se contente d’houspiller ma gorge, comme si, meurtrière, elle voulait m’étouffer. Je sens mon pouls s’accélérer d’indignation, ma poitrine se serrer d’injustice, mon ventre se soulever de tristesse. Je sens bien trop de sensation. Tout est mort, tout s’évapore.

    Ce monde n’est plus le notre depuis longtemps.

    Je suis bénévole dans cette sombre bâtisse que les premiers rayons du soleil illumine. J’ai fais ce choix il y a deux ans maintenant. Je ne regrette pas. Je ne regrette plus. Au départ, je fondais en larme dès qu’un enfant succombait à l’ange. Désormais je le sais, j’ai accepté. Je suis consciente que lundi je fais la lecture à un petit et que dimanche il sera déjà partit. Loin de moi, loin d’ici, loin du chêne. Mais comment consentir à une telle ineptie ? C’est simple, j’ai activé l’instinct de survie. Je suis mécanique. Un robot qui accomplit sa tâche d’aide bénévole, sans haine, l’air sereine. Un robot de conscience et de fer.


    Je suis un robot qui saigne.


    L : Chloé, tu es matinale aujourd’hui !  
    C : L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt.
    L  : Oh ma pauvre, en parlant d’avenir...
    C : Pas d’ironie je te prie.
    L : Décoince, je vais pas te parler des enfants cancéreux dont tu t’occupes ! Mais tu devrais aller voir le patient de la chambre vingt huit.
    C : Mignon ?
    L : Un visage à faire fendre un cœur en deux ! C’est terrible ce qu’il lui est arrivé ! Mais bon, ça nous permet de nous rincer un peu l’œil.
    C : Lili c’est malsain.

    Mes cheveux ondulent sur mes épaules au rythme de mes pas élancés. Je franchis une porte, puis deux, trois, puis je perds le décompte. La journée s’écoule, parfois il y a des rires, parfois il y a des larmes. Et la plupart du temps, il y a les deux à la fois. Ce désir de vivre écorché par des cellules malades, ce désir de mourir avorté par un espoir fébrile mais inutile. Je n’ai aucun pouvoir sur le cycle de la vie. Je suis là et mes lèvres murmurent des syllabes. Je lis des livres, des romans, des contes, des histoires. Et lorsqu’un enfant s’endort, pressant mes doigts, allant rejoindre des princesses ou des dragons aux aboies, alors je comprends, je sais pourquoi je suis là.

    La chambre 28.

    Elle scintille.
    Elle m'appelle.

    Je passe sans la voir.
    Je retourne sur mes pas.
    Je fixe l'étiquette.
    Je hausse les épaules.
    Je tourne les talons.
    Je reviens encore.
    Je ris nerveusement.
    Je refuse de l'ouvrir.
    Je pose ma main sur la poignet.
    Je presse doucement le loquet.
    Je fais coulisser le bois.
    Je respire différemment.

    J'entre.

    Le soleil se reflète sur l'étrange silhouette.

    Il est beau. D'une beauté envahissante, étouffante. Ses cheveux encadrent son visage aux traits si parfaits, si fins, si angéliques. Figé comme du marbre qui s’essouffle.

    Un trou béant dans ma poitrine.
    Qui tire, tire, tire, tire.
    Et... s'élargit.
    Le trou s’agrandit et la douleur est insupportable.  


    Vertige
    Flou
    Hurlement

    Je me sens dévastée.

    Je m'approche et avec la plus douce des délicatesses, je prends sa main. Elle est froide, lointaine, proche, souffrante, faible, belle, parfaite. Je tiens sa main et j'ai l'impression de tenir l'univers tout entier. Je reste paralysée de peur de le briser. Je tiens sa main, c'est important, c'est précieux. Je tiens ce souffle de vie.

    L'homme inconnu. Chambre 28.
    C'est injuste.
    Je me sens concernée.

    Rage
    Nuage
    Espoir


    « Je suis là. »

    Ces quelques mots me paraissent les plus essentiels. Les plus mortels, les plus éternels. Je relâche sa main, j'estompe ce contact et un vide m'éprends. Sa main me manque. Je m'assois près du lit, sur la traditionnelle chaise inconfortable. Je sors de mon sac un livre. J'esquisse un sourire embuée de larmes. Je jette un coup d’œil au dossier du patient. Que m'arrive-t-il ?

    Drame.



    « Depuis quand tu es là ? Deux semaines déjà. Lili a raison c'est du gâchis. Oui je sais, c'est de la curiosité malsaine... Je n'avais pas prévu de venir te voir. Le tutoiement c'est familier, je sais. Pardon, pardonnez-moi. Pardonne moi. Oui c'est mieux...Le vouvoiement met une distance que je n'apprécie pas. Pas avec toi. Ta main est froide. Elle est toujours froide ou alors c'est à cause du coma ? Moi, j'ai les mains chaudes, toujours, même quand il neige. Tu aimes la neige ? C'est humide et festif à la fois... Il me semble que chacun oublie ses problèmes sous la neige. C'est un sentiment d'émerveillement, de magie. Un flocon ne paraît pas agressif, personne ne se méfie d'un flocon. C'est beau. »

    J'avale difficilement ma salive. Je lui prends à nouveau la main.

    « Je ne sais pas si tu sens...Je m'appelle Chloé, Chloé Beauchamps. C'est un peu pompeux comme nom de famille mais je viens d'un milieu aisé alors... Je n'ai pas vraiment le choix. C'est mon côté français aristocrate. Et toi tu viens d'où ? Je vais deviner... Espagne ? Non... tes cheveux sont trop foncés... Portugal peut être ? A moins que... »

    Je sursaute.

    « Pardon, je suis intrusive. C'est difficile à expliquer, je me sens si proche de toi. Peut être car nous avons le même âge, enfin, tu sembles plus vieux. Que fais-tu dans la vie ? Tu pourrais être acteur, tu possèdes le charme infini des acteurs, oui. Ou celui d'un marin naviguant sur une mer couleur encre. Ou alors tu serais un policier dont l'infiltration a mal tourné ? Bon sang, mais qu'est-ce qui t'es arrivé ? Combien de personne sont en larme désormais ? A qui manques-tu le plus ? Il faut que tu t'accroches... Il faut que tu te battes, pour tous ces gens qui hurlent ton absence et ... et un peu pour moi. Tu veux bien ? »

    Flocon glacé,
    Rêve ébranlé.

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    Re: Fil d'or glacé, renconte de voie lactée [Oscar & Chloé]

    Mer 28 Oct 2015 - 20:41
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    Nationalité/origines : Sicilien (Italien)
    Avertissements contenu : Sexualité, homophobie, infidélité, vie sans-abri, amnésie, meurtre, coma, hospitalisation
    Orientation & situation : homosexuel, en relation sérieuse avec Silas Caldwell, hésitant à rompre pour se mettre avec Gabriel Hartt
    Métier/occupation : Conseiller légal au centre LGBT de Los Angeles
    Études & fraternité/sororité : Doctorat partiel en exercice du droit. ("juris doctor" ; 7ème et dernière année jamais achevée suite à son agression)
    Résidence : Actuellement: Downtown, dans l'appartement luxueux de Silas. Anciennement: Eastside, avec son grand frère, Fabio
    Autres comptes : Fil d'or glacé, renconte de voie lactée [Oscar & Chloé] ZQb8iUT
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    C'est la fin... Ou c'est le début?


    Une prairie. Des oiseaux. Le vent, qui leur fait violence. Violentes. Couleurs violentes. Un jaune blé plus fort que les épis de maïs. Un ciel recouvert d'un voile maladif. Et du vent. Qui souffle et siffle dans la prairie. Le vent. Le vent violent.


    Rayons de lumière, filtrés par des rideaux.
    Grains de poussières trahis par les rayons.
    Ils tombent, lentement, doucement, sûrement... Assurément. Les grains de poussière tombent, bougent, se déplacent.
    Il n'y a qu'eux qui se déplacent dans le silence.

    Éclaboussures.
    La mer s'éclate contre les rochers dans de fines perles d'écume nacrée. Plus haut, la falaise, menaçante et imposante. Une roche sombre, rocailleuse, âgée et, surtout, usée par le temps et les années. Une roche dangereuse, une roche tranchante. Une mouette, au loin, se profile à l'horizon. Elle crie, une fois puis deux. S'envole vers le soleil, puis disparaît du cadran. La mer se fracasse à nouveau, contre les rochers. Paysage vertigineux.


    Des murs blancs et stériles comme une paire de mains désinfectée.
    Des carrelages blancs, froids, lisses, glissants...
    Impersonnels.
    Tout est impersonnel.
    Même la table en plastique et le rail en métal.
    Il n'y a pas un bruit. Pas un chat dans les parages. Rien qui ne bouge, rien qui ne rayonne.
    Que du froid, pas de chaleur.
    Fraicheur glaciale.

    Neiges nocturnes de Sibérie. Les flocons cristalliques tombent un à un dans un silence cristallin. Un, deux, trois, un million... Ils sont nombreux à tomber, les flocons, dans le blizzard pétrifiant des contrées d'ailleurs. Le gris du ciel refuse de donner le moindre repère. Gris et blanc. Partout autour, du gris et du blanc.


    Gros plan sur les draps.
    Ils sont bleu, évidemment.
    Il faut bien une touche de couleur pour égayer cet enterrement funèbre.
    Du bleu.
    Une couleur froide, glaciale.
    Aussi froide que le blanc.
    Une couverture bleue, d'apparence chaude.
    Un synthétique miroitant la texture de la laine.
    Suivre les draps. Remonter.
    Suivre les courbes, les formes du corps.
    Remonter. Remonter. Toujours remonter.

    ... Tombe. L'eau de la cascade tombe dans un clapotis incessant. Clap. Clap. Clapclapclapclapclapclapclapclapclapclapclap. Un froissement dans les feuilles, des animaux autour. Rien dans la cascade, qui demeure, éternelle, pérenne, interminable. Rien d'autre que la cascade. Puis... Un coup de feu. Des nuées d'oiseaux qui battent des ailes, en retrait, avec agilité et agitation. Des voix. Des corps qui s'avancent avant de sortir des bois, vers le point d'eau. Casquettes, carabines, vêtements verts, chaussures craquantes. Les chasseurs observent le renard décédé. Gisant au sol, dans une mare d'eau rouge. Le sang qui coule et se mêle à la cascade. Rouge et bleu. Bleu et rouge. Le droit de vivre du renard dissipé, effacé, oublié dans le ronronnement de l'eau.


    Main. Poignet. Immobile. Sans mouvement.
    Bras. Des perfusions. D'eau, de nutrients.
    Des tubes, des fils, de partout.
    Un bras glacial, gelé, qui ne ressent rien.
    Des mains glaciales, gelées, qui ne désirent rien.
    Et sèches. Incroyablement sèches pour des mains systématiquement moites.
    Remonter, remonter, remonter...

    Le temps?

    Il y a un banc. Des arbres. Isolés. Loin de tout. Loin du monde, loin des autres. Loin de l'école, mais pas trop. Des pas qui se font trahir par le roulement des pierres. Légers et timides. Les pas d'une femme. Qui avance, en silence, vers l'enfant sanglotant. Elle l'observe en silence avant de s'avancer à nouveau. Le regarde, le contemple, debout. L'enfant ne se retourne pas. Alors elle s'assoit et ne dit rien. Regarde les arbres. Regarde devant. Regarde tout autour d'elle, mais pas l'enfant.


    Une robe fine de couleur mentholée.
    Fine. Fraiche. Légère. Qui ne tient pas chaud.
    Enveloppant un corps aussi frêle et fragile que son tissus.
    Un corps blessé. Un corps brisé. Un corps abimé.
    Il dort. À poings ouverts. Mais pas moins profondément que s'il dormait à poings fermés, au contraire.
    La poitrine remonte, se soulève, puis retombe, tombe, tombe...
    C'est le rythme de la respiration.
    Lente. Monotone. Régulière.
    Parfois elle s'accélère ou, inversement, se ralentit.
    Parfois. Pas souvent. Généralement, c'est régulier. Lent. Monotone. Le rythme de sa respiration.

    Parmi les arbres, on distingue deux silhouettes. Deux corps, rassemblés, deux corps rapprochés. Deux corps emboités. Deux hommes, main dans la main. Des rires, silencieux et discrets, témoignent de leur présence. Des caresses. Des murmures. Des tendresses. Des frissons. Des sourires, tandis que les visages se rapprochent. De nouveaux murmures. Des mots rassurants, à profusion. Les deux corps nus dans la nature, se découvrent eux-même et l'autre en même temps. Entourés par une véritable cage de troncs, il n'y a qu'eux dans la forêt farouche.


    Le visage se remet lentement de ses blessures.
    On peut reconnaître l'homme qu'il était, même si les blessures n'ont pas fini de cicatriser.
    Ses paupières fermées masquent ses émeraudes.
    Sa bouche, cousue, masque ses belles dents souriantes, éclatantes, qui chantaient son bonheur, tout le temps.
    Des boucles sauvages caressent son visage et retombent allègrement, contre son gré, impunément.
    Sa barbe rendue barbare par la négligence devient peu à peu une savane dangereuse.
    Il dort, dans son silence.
    Et personne ne sait pendant combien de temps encore.

    La fumée s'étend dans le ciel librement. Les immeubles gris grattent la voute céleste en quête de réponses. La ville, pullulante, ne dort jamais, éternellement insatisfaite, éternellement animée. Des gens, minuscules en comparaison, vont et viennent, se succèdent sur les trottoirs. Sans identités ni histoires, tant que personne ne leur a attribué de rôle à jouer.


    Le silence se retrouve brisé.
    Violé par une intrusion.
    Des pas, aussi froids et stériles que la chambre.
    Qui avancent, avancent, avancent...

    ... Emportant avec eux des bribes de joie et de bonheur qui viennent décorer la salle.
    Un peu sur les rideaux. Un peu sur les draps. Un peu sur sa peau. Beaucoup dans son aura, à elle.

    Elle s'avance.
    Dans l'élégance de sa fragilité.
    Douce. Sensible. Vulnérable. Comme lui.
    Légère. Généreuse. Altruiste. Comme lui.
    Coquette. Simple. Bénévole. Comme lui.
    Mais vivante. Cruellement vivante. Incroyablement vivante.
    Pas comme lui.

    Il ne vit pas.
    Il ne meurt pas.
    Il n'est ni ici, ni là bas.
    Il dort.
    Et quand il se réveillera?
    Et où il se réveillera?
    Qui sait?
    Personne ne le sait.

    La lumière du soleil filtre à travers les rideaux. Il dort, fermement. Des pas arrivent et le sortent de sa torpeur. Il grogne, une fois, pour bien marquer son mécontentement. Il aurait bien aimé qu'on ne le dérange pas. Il aurait bien aimé dormir plus longtemps. Son sourire, à lui, le tire de ses grognements. Il sourit, aussi, avec réticence. Il ne peut pas lui en vouloir, pas à lui, jamais. Les liens du sang, en Italie, c'est pour la vie, c'est sacré.


    Elle parle.
    Une voix qui ferait frissonner les morts d'émoi.
    On la mettrait dans un cimetière, toutes les tombes s'ouvriraient si elle le leur ordonnait.
    Mais pas ici. Pas comme ça.
    Elle, parle.
    Et lui, dort.
    Il dort.
    Il dort.
    Il n'entend rien, il dort.
    Ou alors... S'il entend,
    Ce ne serait qu'un rêve, un simple écho.
    Quelque chose qu'à son réveil, il ne saurait exprimer en mots.
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    2013

    2018

    2023

    Re: Fil d'or glacé, renconte de voie lactée [Oscar & Chloé]

    Jeu 5 Nov 2015 - 11:05
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    Chloé Beauchamps
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    La meilleure façon d’honorer les morts, c’est de vivre.
    Vivre ou survivre ?
    Défaillir.

    Le talon qui frôle la cheville, le muscle qui se tend et se relâche. La jointure du genou qui se plie et se contracte. Un pas après l’autre, les cheveux qui ondulent, qui gémissent de désenchantement désabusé. Lorsque je suis rentrée chez moi, chaque rayon de lune était un reflet velouté de son visage. Halo de satin, une main qu’on tient… Puis qu’on lâche, qu’on abandonne car le ciel nous l’ordonne. Les aiguilles se mêlent à ce cri insupportable : « Rentre chez toi Chloé, il est tard, l’heure des visites médicales est terminée. Tu n’as rien à faire ici. C’est l’heure ».

    L’heure du supplice qui s’étire.
    L’heure de la grisaille qui s’écaille.
    L’heure de tout, l’heure de rien.
    -L’aube-L'aurore.
    Et puis l’heure du matin.
    L'heure,

    L'on
    Revient.  

    Rosée matinale, brise légère et frêle. Odeur de tulipe et de cerfeuil. Frisson sur la nuque, battements haletants. Les mains qui se serrent dans le dos, effleurant la douce soie de la robe blanche. Pourquoi ai-je revêtue cette tunique que je ne porte pourtant jamais ? Le blanc c’est l’innocence, c’est la bonté, la colombe qui s’envole en toute indignité. Le blanc c’est aussi l’opacité d’un voile translucide. Le blanc c’est être transparente.

    Une ombre lumineuse qui ne sera que l’écho
    D’une auréole écorchée.

    Le déclenchement de la serrure, harmonie métallique qui s’ouvre sur cette même silhouette, ce même ange échoué, étendue, blessé. J’ouvre les volets, je rapproche la chaise du lit. Raclure sur le parquet, grincement. J’y trouve refuge, sur ce fauteuil inconfortable, mes pupilles s’accrochant à cet homme qui me semble de plus en plus familier, de plus en plus concret. Amas de chair et de cellules. D’âme. Beauté de l’ADN. Je respire difficilement, je dérive un instant, troublée par cette seconde rencontre.

    La mélodie d’une mélancolie suave.

    « Bonjour bel inconnu. La nuit a été bonne ? Tu sais, je ne travaille pas à l’hôpital aujourd’hui mais je me suis dit que… Que tu aurais peut-être besoin de compagnie. Beaucoup de gens viennent te voir ? Si quelqu’un se présente, je me ferais passer pour une infirmière d’accord ? Oui, je devrais arrêter de te poser des questions, tu ne vas certainement pas y répondre et c’est assez frustrant. Pour toi comme pour moi. »

    Un livre glisse sur mes genoux, mes doigts écornent les pages.

    « J’ai trouvé ce livre chez moi hier soir et je voudrais, enfin, j’aimerai te lire un passage. Voir si ça t’inspire, si la résonnance des syllabes va t’émouvoir autant que moi. J’en suis certaine. Tu ne peux que comprendre… C’est de Paul Eluard, un poète français. Ma mère est française alors une partie de mon éducation l’est aussi. Laisse toi bercer par les voyelles qui s’entremêlent, laisse toi remplir du sens de ses rimes, de sa prose indélébile…

    --
    La nuit n'est jamais complète.
    Il y a toujours puisque je le dis,
    Puisque je l'affirme,
    Au bout du chagrin,
    une fenêtre ouverte,
    une fenêtre éclairée.
    Il y a toujours un rêve qui veille,
    désir à combler,
    faim à satisfaire,
    un cœur généreux,
    une main tendue,
    une main ouverte,
    des yeux attentifs,
    une vie : la vie à se partager.

    --
    »

    Ma main s'enroule autour de la sienne. Je retrouve sa chaleur, je reconnais sa fougue, sa détresse. Je le rattrape avant qu'il ne s'affaisse. Connaitre son nom me devient alors vital. Il faut qu'une arpège désigne cet être si extraordinaire. Il faut que je sache, il faut que je comprenne.

    Oscar.

    Noir sur blanc. Ou blanc sur noir.
    Ecriture automatique.
    Non symétrique.
    Alambique.

    « Oscar, la vie t'attends. Ne la rends pas capricieuse et impatiente. Réveille toi... »

    Le silence, imperturbable.
    Le silence et mes souffles.



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    Re: Fil d'or glacé, renconte de voie lactée [Oscar & Chloé]

    Sam 12 Déc 2015 - 23:40
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    Sapphire

    Il continue de dormir.
    Il continue, en silence.
    Allongé là, en silence.
    Silence, silence...

    Si immobile...
    On croirait presque qu'il s'agit d'une statue.

    Un jour de printemps. Une salle de classe. Des rires, des chuchotements. Un professeur pas là? Un professeur absent. Ils chahutent, ils discutent, ces enfants. À Syracuse, ils sont particulièrement bavards. Le professeur n'est pas là, après tout. Quand le chat n'est pas là, les souris dansent. Dans un coin, il lit son livre. Le nez enterré dans son bouquin, il lit, en silence. Sans chahuter, sans rire. Sans chuchoter. Sans déranger personne. Les bouclettes brunes ne mentent pas: elles ne bougent pas, il est concentré. Il lit toujours. Il lit tout le temps. Il lit jour et nuit. Il lit, c'est sa vie.

    La robe, toujours aussi droite. Pas un froissement nouveau, pas un pli de plus.
    Pareille que hier.
    Pareille que le jour d'avant.
    Pareille que la semaine dernière.
    La robe ne change que lorsque les infirmiers viennent la changer, ou le déplacer.

    Ils le font bouger, parfois. Un mouvement des bras, une rotation de la jambe.
    Ses muscles ne peuvent pas s'atrophier, il n'a pas fini de s'en servir.
    Une fois éveillé, il en aurait bien besoin.
    Alors, on le fait bouger.

    Des tubes, accrochés à ses organes, à son corps, des tubes, des tuyaux...
    Lui apportent nutrition et hydration.
    D'autres tubes s'occupent des toxines, des excrétions.
    La mécanique automatique du corps a lâché, la mécanique automatique du corps a faibli.

    C'est la mécanique automatique des machines qui prend la relève.

    La piscine d'une prestigieuse famille. Elle scintille, sous le soleil brûlant d'été. Brûlant, brûlant... Trop chaud à regarder, trop vif à tenir. Un soleil tapant, cognant, suffocant, épuisant. L'eau bleutée scintille et luit avec ses reflets. Puis... Des éclaboussures. Il a sauté. Elle a sauté. Ils ont sauté. L'eau s'est envolée. Des cris de surprise, face à la fraîcheur de l'eau. Elle était plus chaude, la veille, remarque la jeune fille. Elle se rapproche de lui et sourit. Elle sait ce qu'elle veut. Ses desseins, inconscient, il les ignore. Elle a acheté un nouveau maillot. Elle a mis son nouveau gloss, le gloss pailleté. Elle le regarde avec avidité, ses prunelles le dévorant de la tête aux pieds. Elle s'approche et il ne comprend pas. Elle caresse son bras. Toujours, il ne comprend pas. Une femme arrive, avec un plateau. Dessus, une pizza, de la limonade. Affamé, il jaillit hors de l'eau. Elle sort, réticente.

    Elle revient, le lendemain. Obstinée. Têtue. Persévérante. Persistante.
    Elle est venue armée, cette fois-ci.
    Un livre entre les mains.
    La maligne...
    A-t-elle découvert sa plus terrible faiblesse ou agit-elle aveuglément, en se fiant à ses instincts, uniquement?
    Les pages tournent, ses mots se déchainent, comme les balles d'une carabine, cherchant à frapper... Quelque chose.
    Heurter un truc. Éveiller une conscience. Parler aux neurones qui refusent de comprendre.
    Elle lit et les lignes se succèdent.
    L'atmosphère de ses mots balaient le silence apaisant et éternel.
    Le soleil tape à travers la vitre.
    C'est un soleil froid.
    Froid d'hiver.

    Elle continue de lire, une voix claire de crystal.

    Le verre de crystal tombe contre la table. Des reflets d'eau dansent à l'intérieur. Gros plan sur les détails du verre: on suit les mouvements du verre, les formes et les arabesques. Le travail, minutieusement effectué, est individuel et inimitable. Du travail d'artiste. Le verre vibre sur un plan microscopique. À l'oeil nu, il reste là, immobile. À attendre, sans bouger. Silencieusement. Patiemment. Tandis que l'eau, goutte par goutte, dans le verre, continue de tomber.

    On lui parle de la vie.
    Il oscille dangereusement proche de la mort.
    Comme un alpiniste au bord de la falaise.
    Une adolescente prête à sauter du ravin.
    Elle est proche.
    Elle est là.
    Il n'a qu'à tendre la main et...

    ... Lâcher prise.

    Son visage, inexpressif, semble crispé aujourd'hui.

    ... Lâcher prise...

    Et renoncer au passé.

    Lâcher prise...

    Et renoncer à la vie.

    Lâcher prise, lâcher prise...

    Il ne semble pas convaincu.

    Il oscille.

    La vie? La mort?

    Il devrait hésiter.

    Lâcher ? S'accrocher?

    On lui dit de revenir.

    On lui dit de se réveiller.

    Il n'entend rien.

    Il oscille.

    La vie

    La mort

    Et lui, en plein milieu.
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    Re: Fil d'or glacé, renconte de voie lactée [Oscar & Chloé]

    Ven 19 Fév 2016 - 13:40
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    Chloé Beauchamps
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    Métier/occupation : Agence de Mannequin / Comédienne
    Études & fraternité/sororité : Littérature Anglaise
    Résidence : Coloc avec Adélaïde & Andreas

    J’ai peur du vide.

    J’ai peur de l’abandon.

    J’ai peur de l’agonie.

    J’ai peur du néant.

    On dit qu’après le pire, il y a cette chance à saisir.

    Quel est le prix du bonheur ?

    J’irai la dérober pour toi,
    Cette félicitée.

    Pieds nues dans les herbes hautes qui brillent au soleil qui s’esclaffe. Je cours, je cours, je cours. Mes chevilles s’écorchent sur les graviers, le sang s’égoutte mais je ne faiblis pas. Je ne partirais pas avant de la trouver.
    Et j’écraserai ton cœur vide pour en extraire l’acide.

    Oscar,
    Veux-tu connaître ma promesse écorchée ?
    Te sauver.

    Je n’ai pas le goût du malheur,
    Je veux te saouler au printemps,
    Je veux t’étourdir de diamants,
    Je veux enivrer ton combat,
    Réveiller ton espoir,
    Ranimer ta voix.

    Tu t’élances et je te tiens… Ma main est toujours dans la tienne.
    Tu ne te souviendras pas.

    « Je reviendrais chaque jour. »


    Et chaque jour je suis revenue. Chaque matin, chaque soirée.
    Mon été avait des allures de ton doux reflet.

    Omniprésent.

    Parfois des ombres sont dans ta chambre et j'attends, dissimulée dans l'ombre. Je ne connais rien de toi et pourtant, je ne me suis jamais sentie aussi concernée par le coma d'un patient. Ma présence est une overdose. Ai-je seulement le droit d’être là ?

    Un jour,
    La porte claque derrière moi. Je n’ai pourtant pas ce réflexe ultime de fermer à clé, de pouvoir l’empêcher de passer, de franchir la limite, cette barrière puérile. Elle va entrer, je le sais. L’infirmière, la vraie. Mais il est trop tard pour reculer. J’avance, je m’enfonce dans cette chambre. Ma tête s’appuie contre la fenêtre, j’ai le souffle court, au bord de l’arrêt. Mon cœur en ébat. Plus rien ne va. Ne sachant plus réfléchir, ni agir, je me sens partir en orbite. Je suis loin, trop loin pour comprendre. Je suis si loin qu’il m’est impossible de me pourquoi je serre ta main si fort. Mes doigts se resserrent, j’entends la poignée grincer.

    L : Chloé bordel, qu’est-ce que tu fais encore là ?
    C : Regarde-le.
    L : Tu ne devrais pas trop t’attacher. Ton inconnu là, il va pas tarder à claquer.
    C : Il lui faut quoi ?
    L : Greffe de rein. Urgence  maximale. Faut se rendre à l’évidence, c’est trop tard.
    C : Il y a combien de personne avant lui sur la liste d’attente ?
    L : Beaucoup trop.
    C : Fais moi le test de comptabilité.
    L : Va te faire foutre !


    L'hésitation n'existe plus.
    L'évidence.

    Lumière
    Certitude
    Authenticité


    Quelques rayons traversent le rideau et éclaire le lit de l'homme. Les astres se soumettent.
    J'esquisse un sourire.
    Mes lèvres s'étirent.
    Je dépose un baiser sur ton front.
    Premier contact.
    Bientôt, je serais en toi.
    Bientôt tu vivras.

    « Tu as entendu Oscar ? Je vais te sortir de là. Après tout, je peux très bien m'en sortir avec un seul rein. Je vais t'offrir ce cadeau, cette parcelle de moi... Mais après je devrais partir, tu comprends ? Ça sera un don anonyme. Tu ne devras pas me chercher, tu ne devras pas essayer de trouver un sens. Le vide est parfois un sens. L'injustice aussi. Je ne faisais pas partie de ta vie avant tout ça, je ne ferais pas partie de la tienne après... C'est compliquée à expliquer. Je suis un entre-deux. Peut être, peut être qu'un jour on se reverra... Mais tu ne te souviendras pas. »


    Le tissu se soulève, la robe virevolte, les talons raclent le sol.
    Je m'envole.
    Mais cette fois, je t'emmène avec moi.

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    Re: Fil d'or glacé, renconte de voie lactée [Oscar & Chloé]

    Sam 26 Mar 2016 - 1:51
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    Nationalité/origines : Sicilien (Italien)
    Avertissements contenu : Sexualité, homophobie, infidélité, vie sans-abri, amnésie, meurtre, coma, hospitalisation
    Orientation & situation : homosexuel, en relation sérieuse avec Silas Caldwell, hésitant à rompre pour se mettre avec Gabriel Hartt
    Métier/occupation : Conseiller légal au centre LGBT de Los Angeles
    Études & fraternité/sororité : Doctorat partiel en exercice du droit. ("juris doctor" ; 7ème et dernière année jamais achevée suite à son agression)
    Résidence : Actuellement: Downtown, dans l'appartement luxueux de Silas. Anciennement: Eastside, avec son grand frère, Fabio
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    Sapphire

    C'est blanc. Complètement blanc. partout, c'est blanc. Blanc aveuglant.

    Des visites quotidiennes, clandestines, interdites, proscrites.
    Des paroles, unilatérales, prononcées, évoquées, soulevées,
    Des questions, des interrogations, des invitations ...

    Mais pas de réponses.
    Jamais de réponse, de l'homme en robe verte mentholée.
    Il dort, il dort.

    Ne se réveillera-t-il donc jamais ?

    Dans le microscope, l'on peut observer des cellules, qui bougent se s'entrechoquent. D'autres, plus aventurières, se divisent en deux. C'est la mitose.

    Elle lit.
    Elle parle.
    Elle chante.
    Elle pleure.
    Elle vit.
    Elle rit.
    Elle promet.
    Elle s'interroge.

    Il dort.
    Il a les yeux fermés.
    Les mains ouvertes.
    Le corps droit, raide, planté comme un piquet.
    Il dort.
    Il meurt.
    Il ne s'en rend pas compte.
    Il ne sait rien.

    Les flammes dévorent le bois sur le sable brun de la plage. Deux silhouettes, enroulées dans des serviettes, sont assises près du feu. Il y a des murmures, des chuchotements, des aveux, discrets ... Révélations. C'est un moment de partage, unique et pur, entre deux personnes séparées par tout et rien à la fois. Des heures durant, les silhouettes restent là, à discuter. Personne n'aura jamais vent du moment qu'ils sont en train de partager.

    Des tests.
    Des analyses.
    Des résultats.
    Des laboratoires.

    Vivre ?

    Ou mourir ?

    Le pronostique ?

    La mort.

    En silence, elle guette sa victime,
    Avant de passer à l'assaut
    Et d'attaquer sa proie.
    La mort, impitoyable et effrayante,
    N'abandonne jamais
    Et n'oublie pas.
    Cruelle et rusée,
    Elle n'épargne personne.

    La mort ... Un jour ...

    Tout le monde y passera.

    C'est la saison belle, c'est la saison jolie. Des shorts en cotton, des chaussettes longues, remontées jusqu'aux mollets. Des chapeaux en paille, des visages blancs, tartinés de crème solaire. Des enfants, insouciants et joyeux, qui courent dans tous les sens, des paniers pendus aux bras. Les cloches de l'Église résonnent, ce Vendredi de Pâques. La chasse au trésor commence. Une course pour collectionner le plus d'oeufs en chocolat.

    Une note, inscrite sur une feuille de papier.
    Son sort, son destin ... Tout est scellé.
    Il ne voulait que danser,
    Il ne voulait que s'amuser.
    Il ne voulait qu'oublier ...

    L'espace d'une soirée.

    Agressé, battu, meurtri, abîmé,

    Maintenant c'est lui qu'on oublie. Lui qu'on abandonne.
    Plus d'issue, plus de secours.
    Des années de liste d'attente,
    Des traîtres minutes pour vivre.

    Ses heures sont comptées.
    Personne ne peut arrêter les conséquences du temps.

    La machine s'arrête. Puis se remet en route. Elle grave des symboles et des marques indélébiles dans le cuir. Certains prototypes seront conservés. D'autres seront mis de côté. Oubliés. Abandonnés. Jetés. Pas de quartier, dans cette usine capitaliste. Pas d'exceptions. Seuls les meilleurs seront conservés des lignes de production. Tous les autres ... Personne n'en entendra jamais parler.

    Il avait des rêves,
    Des projets,
    Un destin,
    De l'ambition.
    Il désirait changer le monde,
    Avoir de l'impact.
    Qu'on se souvienne de lui,
    Éternellement.

    Et maintenant ?

    Proche de la date d'expiration,
    Déjà sur son lit de mort,
    La fin approche.
    Certains se souviendront,
    D'autres l'oublieront.
    À long terme, la vie reprendra.
    Ses rêves, ses ambitions ...
    Ses projets, ses désillusions ...

    Ont disparu, emportés par le vent,
    Celui qui a sifflé entre les poings de son agresseur et les os de sa mâchoire.
    Il n'a pas changé le monde,
    Le monde l'a changé.
    Il n'a pas eu d'impact:
    Les coups violents l'ont incapacité.
    Mortel, il mourra, éventuellement.

    Et maintenant ?
    Et maintenant ?

    ... Et maintenant ?

    Strass et paillettes. Vieille vidéo, de mauvaise qualité. Un sourire rayonnant, lancé par la diva, à la sortie de sa voiture. Sa vie, majestueuse, somptueuse, d'opulence et de fascination, semble à jamais immortalisée. Tout le monde la connaît. Tout le monde la révère. Elle a vendu des millions. Elle possède déjà trois immenses maisons. Sa robe, couture, taillée sur mesure, a été préparée pour l'occasion. À la cérémonie, elle raflera tous les prix. C'est sa destinée.

    Pas de donneurs,
    Pas de volontaires,
    Pas d'altruistes,
    De bienveillants,
    D'être humains, tout simplement.

    Pas de compatibilité,
    Personne qui ne partage son sang.

    O-

    Le don universel.
    Rare.
    Tout le monde lui a tout pris.
    Personne ne lui a jamais rien rendu.

    Personne ...

    Jusqu'à cette jeune fille.

    Une promesse, à nouveau.
    Il n'entend pas. Il ne ressent pas.

    Tous les jours, elle est venue.
    Tous les jours, elle est repartie.

    Lui, prisonnier, est toujours resté ici.
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