Et sinon, tu m'embrasses ? [Y. Bibbo Hobbs]

Et sinon, tu m'embrasses ?

Il y a quelques soirs de ça, j'avais rencontré un mec dans ce même bar, j'avais carrément flashé sur lui, allez savoir pourquoi ! J'avais jamais vraiment cru au coup de foudre, pour moi cette merde n'arrivait que dans les films, films durant lesquels d'ailleurs je critiquais la pouffiasse qui généralement tombait amoureuse, voilà que maintenant, j'étais à la place de cette pouffiasse, la chance hein ?! Mais bien sûr cet enfoiré n'avait pas arrêté d'emballer une femme devant moi. Ce geste m'avait attristé et avait également ruiné toutes mes chances : il aimait les femmes et je ne pourrais rien faire contre ça. C'était foutu. Quoi qu'il en soit, j'étais revenu dans ce bar, pourquoi ? Pour le voir encore une fois, ça faisait légèrement harceleur mais bon. C'était le seul moyen que j'avais trouvé pour le voir, j'avais pas son numéro de téléphone, je n'avais que son prénom, donc je risquais pas d'aller bien loin avec aussi peu d'informations ! J'étais donc seul au bar comme un pauvre con, mon misérable verre de whisky devant moi que je peinais à boire. La raison, c'est que j'avais une gueule de bois énorme, j'avais un peu trop fais la fête hier soir et je ne me sentais pas d'humeur à boire aujourd'hui, néanmoins, je n'avais pas pu me résoudre à ne commander qu'une simple limonade, ça ne me ressemblait pas.

Si j'étais censé rejoindre des amis au Club Fangtasia au début de la soirée, j'avais décidé de les priver de ma compagnie, pour une fois, ayant envie de me bercer dans ma solitude. Ce bar reculé de South Central était pour moi, l'endroit idéal pour échapper à la cadence étouffante de ma vie quotidienne. Je m'assis au bar, commandant une bière, avant de regarder un peu autour de moi. Puis, mes yeux s'arrêtent sur une silhouette bien distincte ... Surpris, je ne remerciais pas le barman lorsqu'il m'apporta ma consommation. Encore lui ? Il m'amusait. Son sourire était expressif, ses yeux, eux, rieurs ... Et ce regard qu'il me lançait ne me faisait pas peiner pour le décrypter. Je bus une gorgée de ma bière, intrigué. Quand l'avais-je déjà croisé ? Ah. Ça me revenait. C'était Vendredi dernier, lors de mon rencard avec Fiona ... Quelle canon, cette fille. Mais elle était trop attachante. Je ne pouvais pas la fréquenter trop souvent. Revenant à la situation actuelle, j'haussai un sourcil en le fixant dans les yeux. S'il avait des couilles, il accepterait mon "invitation". Sinon, il se braquerait, croyant que je le jugeais en lui demandant quelque chose de similaire à "qu'est-ce que t'as à me regarder, connard ?" J'avais eu droit aux deux réactions différentes, dans ma vie. Nous verrions bien laquelle il m'accorderait, lui.

(PS: Tu dis connaître le nom de mon personnage : prière de faire en sorte qu'il s'agit du prénom "Yannick". )

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Et sinon, tu m'embrasses ?

Yannick se tenait à quelques mètres plus loin, me regardant dans les yeux il avait haussé un sourcil, en guise de réponse, je m'étais contenté de baisser les yeux, un peu gêné, je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'il me voit. Se souvenait-il de moi ? Probablement pas. La dernière fois que l'on s'était aperçu il avait été bien trop occupé à caresser la gorge de cette femme avec sa langue alors que moi, je n'avais qu'une envie, c'était d'être à la place de cette fille. Mais malheureusement, ça n'avait pas été le cas et ça ne le serait sans doute jamais. J'étais débile, j'étais loin d'avoir l’attirail qu'il faut pour l'attirer. J'étais un homme. Finissant mon verre d'une traite histoire, je pris tout de même mon courage à deux mains, me levant du tabouret pour me rapprocher du jeune homme. Comment l'aborder maintenant, telle était la question, au hasard, j'allais dire la première chose qui me passait par l'esprit. *On va dans les toilettes ?* Oui c'était bien ça qui me passait par la tête là tout de suite mais j'allais plutôt prendre la deuxième chose qui me passait par la tête, ça serait sans doute mieux. « T'es pas avec ta meuf ? » C'était idiot, je ne savais même pas s'il s'agissait de sa copine mais je ne savais pas quoi dire, c'est comme s'il me paralysé, devant lui, je perdais tout mes moyens, j'étais plutôt du genre bavard d'ordinaire mais là, les mots n'arrivaient pas à sortir de ma bouche.

Il baissa les yeux. Premier soupir. Il était marrant, ce type. Un brin timide, non ? J'adorais ça. C'était toujours eux qui nous surprenaient le plus, "au pieu". Entre guillemets parce qu'en fin de compte, ce genre de choses ne se passe plus trop souvent dans des lits ... Trop souvent sous-estimés par le reste de la société, ils semblaient savoir, pourtant, ce qu'ils faisaient, lorsqu'on les chauffait correctement. Alors il était temps d'allumer le feu et d'huiler sa machine. Façon de parler. L'encourageant à m'approcher de mon regard, je me demanderais s'il répondrait à cette invitation. Paresseux tel que je l'étais, je préférais largement guider les autres à moi plutôt que d'aller à leur conquête. S'il y avait, parfois, des exceptions, telles que la soirée de la Saint-Valentin, c'était ça, le Bibbo style. Il me posa une question ... Et mon regard se fit énigmatique. Curieux. Autant le faire stresser. Autant le faire mijoter. J'adorais ça. Ça me donnait un sentiment de puissance, sur les autres ... Mais je n'étais pas sadique non plus : si je torturais les esprits de certains en faisant durer le suspense de façon artificielle, je me rachetais en leur offrant quelques heures d'euphorie pure. Ceux qui ne m'intéressaient pas le comprenaient rapidement. C'était salaud de leur donner des faux espoirs, après tout. Et j'étais peut être un séducteur né, un beau joueur ... Mais j'aimais penser que je n'étais pas, non plus, un enculé de première. Malgré la scène qu'Héloïse m'avait faite Lundi. (ici)

- Ma meuf ?

Buvant une gorgée de ma bière, je plongeai mon regard dans le sien. Un bon coup de bluff.

- Il va falloir être plus spécifique, mon grand : c'est de laquelle que tu jases ?

Ne m'aurait-il pas intéressé, je lui aurais demandé à quoi cela l'avançait, en quoi cela le concernait, ou pourquoi avait-il eu la soudaine pulsion de me parler. Le pauvre semblait mal à l'aise.

- Tu bois quoi ? lui demandais-je sur un ton neutre.

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Comment ça laquelle, il en avait plusieurs en plus de ça ? Et bien, heureusement pour moi que je n'avais aucune chance avec ce mec parce que ça avait l'air d'être un grand salaud quand même ! Je pris une gorgée de mon verre, grimaçant tout en le reposant, décidément aujourd'hui, le whisky ça ne passait vraiment pas. Son regard dans le mien me mettait mal à l'aise et je ne pu m'empêcher de baisser les yeux, souriant bêtement comme un abruti. « Je sais pas, je m'en souviens pas. T'as plusieurs meufs donc .. ? » Je sentais bien au fond que lui et moi, c'était mort, ça ne se ferait sans doutes pas, mais ça ne m'étonnait même plus. La vie ne m'avait pas fais de cadeaux très souvent. La seule chose de bien qui m'était arrivée était le fait que j'avais réussi à devenir mannequin. Côté famille, c'était le bordel, je n'avais même pas de père et côté amour, même pas je vous en parle, j'avais couché avec mon meilleur ami, j'avais rencontré que des gars qui ne pensaient qu'au cul donc voilà, pourquoi cela aurait-il été différent en ce moment ? « Whisky, je ne bois que ça. » Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs, ça avait toujours était le whisky mon alcool préféré même si bien sûr, je pouvais boire autre chose, lorsque je n'avais pas le choix. Je buvais très souvent, mais je n'étais pas alcoolique loin de là, j'aimais juste la sensation que l'alcool procurait, il me permettait de surpasser un peu ma timidité et d'être capable de tenir une conversation avec quelqu'un qui m'intimidait, comme en ce moment. Je finis mon verre d'une traite. « Et sinon, tu fais quoi dans la vie ? » Débile, débile, débile, quelle question conne, s'il existait une question plus bateau que celle là, il fallait me le dire. J'avais atteint le sommet de la débilité.

- Parce que t'en as qu'une seule, de meufs, toi ? Je ris, me moquant de lui. Mais je comptais bien me racheter en lui disant que je n'avais pas de meuf. Que ce n'était pas pour moi. Pas les filles, hein. Les relations exclusives. Les filles, elles ... Je les aimais beaucoup. Buvant une gorgée de bière, j'enchaînai par : Je plaisante. Je n'ai pas de meuf. J'aime bien la liberté ... Tu vois ? Me rapprochant alors de lui, je le fixai dans les yeux malgré sa réticence à croiser mon regard, entrouvrant, légèrement, mes lèvres, afin de lui communiquer un désir de baiser. Puis, je m'éloignai avant de commander deux whiskys au barman. Il me demanda alors ce que je faisais dans la vie. Marquant une pause, je fis mine de réfléchir, me contentant simplement de me demander pourquoi il persistait à me taper la discut' alors que je n'étais pas d'humeur bavarde et que ma seule envie, en l'occurrence, était de me le taper. Ce ne serait pas plus simple s'il me suivait jusqu'au fond du bar pour que je lui fasse passer un bon quart d'heure ? Mais soit. Jouons à son jeu, puisque nous y étions.

- Je suis étudiant à UCLA. Journalisme et histoire. haussant un sourcil qui exprimait un Et toi ? silencieux, je bus une gorgée du whisky. Ce n'était pas en mes habitudes de boire des alcools forts en dehors des soirées ... Mais ça m'arrivait quand même. Parfois. Je fus néanmoins curieux de découvrir ce qu'il faisait réellement. Je ne l'avais jamais croisé, sur le campus ... Mais vu le peu de temps que j'y passais ainsi que la probabilité qu'il y soit, je me suis dit que c'était probablement normal. Mais une part de doute ne s'effaçait pas : était-il donc un étudiant ?

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Et sinon, tu m'embrasses ?

A dire vrai je n'avais pas de meufs du tout, je n'aimais pas ça, moi tout ce qui m’intéressait, c'était les mecs, et j'étais assez compliqué, chacune de mes relations étaient exclusives, je ne me voyais pas aller ailleurs si j'étais avec quelqu'un, ce qui était très rare de nos jours puisque la plupart étaient de véritable 'chiens'. « Je risque pas d'avoir une meuf, je suis gay. » Il y avait un temps où je cachais mon homosexualité, ayant trop peur de la réaction des gens autour de moi mais avec le temps, j'avais appris à m'accepter et désormais, je pouvais le crier sur tous les toits, je m'en fichais. J'en étais fier. Il aimait la liberté ? Donc les histoires exclusives n'étaient pas son fort si je comprend bien, ce qui fait que ce n'était finalement pas un mec pour moi, mais malgré tout ça, j'étais tout de même très attiré par lui. En temps normal, une telle information m'aurait fais quitter ce bar, mais pas là, étrange. « Je vois, tu n'aimes pas donner l'exclusivité à une seule personne donc. »

Peut-être qu'à un moment j'allais enfin oser le regarder dans les yeux, d'autant plus que je voyais bien qu'il n'arrêtait pas de me regarder pour sa part. Il commanda deux whisky, je ne tenais pas très bien l'alcool aujourd'hui en plus, il cherchait à me saouler ou quoi ? Je levais mon verre dans sa direction comme pour le remercier avant d'en prendre une gorgée, j'avais enfin réussi à établir un contact visuel avec lui, sans doutes que les effets de l'alcool commençait à faire effet. Il était donc étudiant en journalisme et en histoire, lui souriant je répondis à mon tour. « Je suis mannequin et bientôt chanteur. » Je fixais alors ses lèvres, sans m'en rendre compte, j'étais entrain de m'imaginer tout plein de trucs pas très catholiques.

- Un mec, dans ce cas ? continuais-je. Non, parce que je n'étais pas un connard, je n'allais pas, non plus, draguer une personne en couple ! Quoi que ... Ça dépendait de la personne ... Mais passons. Il m'interrogea ainsi sur ma philosophie de couple. Beaucoup de gens semblaient intéressés par cette question. Héloïse la première ... Et surtout, peu appréciaient la seule réponse que j'étais capable de leur fournir.

- Je suis capable d'être amoureux ... De ... M'attacher. Mais j'aime vivre sans regrets.

Je n'avais pas à en dire plus : c'était assez explicite ainsi, et si cela lui déplaisait, qu'il s'en aille. Bien que quelque chose me disait qu'il ne m'abandonnerait pas de sitôt.

Il se mit à boire, je l'accompagnai. Question de camaraderie et de solidarité. Son regard croisa le mien ... Et j'eus presque envie de faire marche arrière. Je regrettais presque mes pensées et désirs envers lui. Quelque chose dans son regard ... Quelque chose me fit penser que ce que je faisais là était inacceptable. Et inhumain. Détournant lentement mon regard, je fis mine de contempler le décolleté d'une fille assise non loin de là afin de ne pas éveiller ses soupçons quant à mes arrières pensées.

- Chanteur ? Heh. Tu veux pas me faire une petite démo, là ?

Je le taquinais. Je le chauffais. J'avais bien envie de lui proposer de me démontrer autre chose, dans le couloir du fond ... Mais patience.

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« Non je n'ai personne dans ma vie. » Lui dis-je avec un sourire gêné. Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas eu quelqu'un d'ailleurs, étant donné que j'étais très difficile et que je voulais des relations des plus sérieuses, je ne trouvais presque personnes. Malgré le fait que je n'aimais pas trop sa vision du couple qui ne collait pas du tout avec la mienne, je décidais de rester à côté de lui, sans réellement savoir pourquoi, sans doutes cette putain d'attirance qui m'empêchait de m'en aller. Je me contentais de hocher la tête en guise de réponse, ne sachant pas vraiment quoi répondre à ça. Après tout, à chacun sa vision des choses, je ne pouvais pas le forcer à penser comme moi.

Je suivis la direction de son regard avant de voir qu'il était entrain de mater un décolleté. « Je dérange ? Tu veux peut-être aller la voir ? » Je ne voulais pas non plus être celui qui allait l'empêcher de s'éclater, s'il voulez aller voir cette femme, qu'il ne se gêne pas. Je le prendrais mal puisque je me sentirais abandonné. Mais par chance, je connaissais ce sentiment et j'arrivais assez bien à le gérer. Une démo ? En plein milieu d'un bar, pas une bonne idée, je n'étais pas encore très à l'aise avec la musique, je n'en avais fais qu'une seule dans ma vie, même si cette dernière avait marché au delà de mes espérances. « Un jour peut-être ... » Je finis mon verre d'une traite, les effets étaient présents ça y est, je me sentais euphorique et très excité, comme à chaque fois que je buvais. Ma timidité maladive allait enfin pouvoir s'envoler totalement. Je fis signe au serveur de me resservir un verre. Même si je n'avais pas eu l'intention de me saouler aujourd'hui, à présent, c'était chose faite.

- Eh beh.

Je bus une gorgée de whisky, ne le quittant pas du regard. C'était déjà ça. Il était libre, et donc, en plein dans le mille de mon (grand) tableau de chasse. Il crut, évidemment, que je voulais me faire l'autre bimbo, là ... Si seulement il savait. Riant légèrement, je le regardai à nouveau, de manière énigmatique :

- Non, ça ira. Elle a sans doute l'air plus bonne qu'elle ne l'est. Et puis, ce serait salaud de ma part, de t'abandonner ici, comme ça ... Tout seul ...

Ces derniers mots furent prononcer d'une manière douce, silencieuse, même, tandis que j'avais à nouveau rapproché mon visage du sien ... Ma main gauche "glissa" alors "accidentellement" et frôla assez convenablement sa cuisse gauche.

- Peut être ? J'aime pas ces mots ... Vraiment. Allez. Trêve de bavardages. Dis moi pourquoi tu es venu t'asseoir ici. La véritable raison de ta venue.

Je le fixai du regard, bluffant, comme si mes iris pourraient le brûler s'il ne disait pas la vérité, que la vérité, et rien que la vérité. Mais j'attendais un mot, un signe ... Avant de le traîner vers l'arrière et de me jeter sur lui.

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Bonne, bonne, vite fait hein ! Même si je n'étais pas attiré par les femmes, j'en avais quand même vu des mieux que ça en ville. Celle-là était un peu trop pouf' à mon goût. Je me sentis gêné lorsqu'il m'avoua ne pas vouloir me laisser tout seul, ainsi donc il se préoccupait quand même un peu de moi et n'en avait pas que pour toutes ses femmes aux décolletés plus plongeant les uns que les autres. « Oui tu as raison, me laisse pas tout seul. » C'était pas le moment, j'avais besoin de compagnie, de sa compagnie surtout. Son visage était assez proche du mien quand même, j'avais très envie de coller mes lèvres aux siennes mais en matière de 'premier pas' je n'étais pas très doué, j'avais encore un minimum de self-control malgré le fait que ce mec m'attirait beaucoup.

Lorsque sa main frôla ma cuisse je me raidis comme un piquet, bien que ça n'était pas la seule chose qui commençait à se raidir, c'est dingue l'effet qu'il me faisait quand même depuis l'autre soir. Il me posa ensuite une colle, il voulait savoir ce que j'étais venu faire à côté de lui, très bonne question qui n'allait cependant pas rester sans réponse, après tout, il fallait que je me conduise en mec et que je lui avoue vraiment. Buvant une gorgée je répondis en le regardant dans les yeux. « Toi. » Voilà une réponse claire, nette et précise. Aussitôt ma phrase finie que j'avais posé mes lèvres sur les siennes, sans même savoir s'il allait apprécier ce geste ou m'en coller une.

Je ris légèrement, plongeant à nouveau mon regard dans le sien.

- Je n'oserais pas te faire ça, voyons. Quel genre de type serait-je si j'abandonnais un 'ami' ?

Je jouais bien la comédie, n'est-ce pas ? Je crus voir que le contact entre nos deux corps, bien que furtif, avait eu son petit effet. Souriant faiblement, j'attendis sa réponse, me mordant discrètement la lèvre intérieure. C'est bien, mon mignon, fonce, fonce dans mes bras. Je n'attends que ça. Un silence que je trouvais léger mais dont il devait sans doute sentir le poids s'installa alors entre nous. Et je le regardais, avec insistance. Embrasse moi, vas y, je sais que tu en as envie. semblaient lui dire mes yeux. Bien que je n'attendais pas une telle franchise de sa part, néanmoins, je l'acceptais avec une joie à peine voilée par mes expressions mystérieuses. Je ne m'attendais, cependant pas, à ce qu'il m'embrasse. Tant mieux, il me facilitait la tâche. Fermant les yeux, je me laissais faire, laissant ma langue glisser entre ses lèvres tandis que ma main se mit à caresser, doucement, sa cuisse. Cette fois-ci, je ne cachais pas mes intentions. Il embrassait bien. C'était prometteur.

- Viens. On va au fond. lui marmonnais-je alors. Maintenant ... Je le voulais.

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