Talya S. Adams aime ce message
@Talya S. Adams
Tout est plus calme, des battements de mon cœur aux rouages infernales de mon cerveau ; tout s'apaise. Je ne me pensais pas capable de mettre des mots sur ce qu'il s'était passé, mais il faut croire que je me sens en confiance. Assez, en tout cas, pour livrer un bout de ce que je suis, de ce qui me traverse, des difficultés qui font partie de ma vie depuis si longtemps. Faire mon coming-out me paraît impossible, insurmontable, et tout ce qui m'en rapproche me fait paniquer. Ce baiser n'a pas fait exception, et pourtant j'en ai apprécié chaque micro-secondes. J'ai encore sur les lèvres le goût des siennes alors que je lui explique qui je suis. Je crois que j'ai peur de son regard, après ces explications. Peur qu'elle s'en agace, qu'elle me dise qu'elle n'a pas de temps à perdre avec des femmes qui ne sont pas capables d'assumer ce qu'elles sont. Alors que les mots m'échappent, je n'y pense pas vraiment, ce n'est qu'une fois ces mêmes mots lancés en l'air, loin de ma portée, que je commence à sentir le poids qu'ils pourraient avoir dans cette relation – de travail – naissante.
Mais je ne rencontre ni mépris, ni dégoût, ni rien de ce que mon cerveau a pu s'imaginer sur ce laps de temps très court, juste après que ma parole ai cessé de retenir et juste avant que la sienne ne vienne me réchauffer. Les mots ont définitivement un pouvoir. Ils peuvent briser ou consoler, réconforter ou acculer... et les siens me font du bien. J'acquiesce, doucement, et lui sourit. Qu'elles étaient mes chances de tomber sur une femme aussi belle que compréhensive et empathique pour ce premier vrai baiser depuis longtemps ? J'ai envie de l'enlacer, de la serrer contre moi jusqu'à ce que nos corps ne puissent plus se séparer, mais je me contente d'un petit « Merci. » qui veut tout dire à la fois. Je n'ai rien fichu en l'air ; nous sommes juste deux adultes l'une face à l'autre, qui acceptent de se comprendre, et ça me fait simplement du bien de le constater. Repartir à zéro, sur de bonnes bases, paraît la suite logique à cette tornade qui s'est abattue sur nous sans faire plus de dégâts qu'un petit coup à l'égo – pour elle, comme pour moi. Je peux enfin profiter de l'air de la nuit, de sa présence à mes côtés, de son parfum qui flotte dans l'air. Je crois que je me sens pousser des ailes lorsque je propose de la raccompagner, mais la proposition est trop spontanée pour la brimer. Je veux la connaître, je veux savoir quelle personne est Talya Adams, même si elle vient de me donner un aperçu de toute son humanité.
Et bien sûr je doute de la légitimité de cette proposition, de moi-même, de ce qu'elle pourra en comprendre. Est-ce que je ne complique pas tout en donnant des signaux contradictoires ? Visiblement, non. Non, parce qu'elle sort son téléphone pour nous commander un Uber, parce qu'elle aussi a envie de poursuivre cette conversation... J'ai la brève - mais amusante - impression d'être dans un téléfilm de Noël, là où rien de mal ne peut véritablement arriver, où tout se termine toujours bien, et la pensée me fait sourire. « Je suis sûre que ton appartement est très beau. » dis-je, en essayant de redevenir la Lorana enjouée que j'ai toujours été. Je crois que j'ai le droit de le redevenir, maintenant. Je pense que je peux baisser ma garde, faire taire la petite voix du doute, et profiter de ce moment que Talya veut bien passer avec moi. Une voiture arrive à notre hauteur, et je m'installe à l'arrière avec elle. Je n'ai aucune idée de là où on va, mais l'adresse que j'aperçois sur le GPS semble nous conduire tout droit vers Santa Monica. Je désigne du menton l'écran du téléphone du conducteur, non sans lâcher un petit « Rien d'extravagant, hm ? » qui se veut plus amusé qu'autre chose. J'aime Santa Monica. Je ne pourrais jamais me permettre d'y habiter, mais j'aime me promener sur le bord de la plage ou passer des heures à retrouver mon âme d'enfant au parc d'attraction. Mais, inconsciemment, je crois que j'associe Santa Monica aux gens trop riches pour ne serait-ce que savoir quoi faire de leur argent. En regardant Talya, ce n'est pourtant clairement pas ce qu'elle me renvoie. Au contraire ; elle m'évoque une simplicité et une accessibilité rassurantes.
La voiture se met en route, et je me tourne complètement vers Talya. « Tu as toujours voulu être médecin ? » demandé-je, portée par ma curiosité et mon besoin de discuter. « J'imagine qu'on ne le devient pas juste par défaut ou parce qu'on ne sait pas quoi faire d'autre... Je suis curieuse de savoir ce qui t'a poussée vers cette voie là. » Je le suis sincèrement. Elle m'intéresse ; pas seulement parce qu'elle est belle ou parce qu'elle embrasse bien. Non, c'est bien plus profond que ça ; elle m'intéresse dans ce qu'elle est.
Mais je ne rencontre ni mépris, ni dégoût, ni rien de ce que mon cerveau a pu s'imaginer sur ce laps de temps très court, juste après que ma parole ai cessé de retenir et juste avant que la sienne ne vienne me réchauffer. Les mots ont définitivement un pouvoir. Ils peuvent briser ou consoler, réconforter ou acculer... et les siens me font du bien. J'acquiesce, doucement, et lui sourit. Qu'elles étaient mes chances de tomber sur une femme aussi belle que compréhensive et empathique pour ce premier vrai baiser depuis longtemps ? J'ai envie de l'enlacer, de la serrer contre moi jusqu'à ce que nos corps ne puissent plus se séparer, mais je me contente d'un petit « Merci. » qui veut tout dire à la fois. Je n'ai rien fichu en l'air ; nous sommes juste deux adultes l'une face à l'autre, qui acceptent de se comprendre, et ça me fait simplement du bien de le constater. Repartir à zéro, sur de bonnes bases, paraît la suite logique à cette tornade qui s'est abattue sur nous sans faire plus de dégâts qu'un petit coup à l'égo – pour elle, comme pour moi. Je peux enfin profiter de l'air de la nuit, de sa présence à mes côtés, de son parfum qui flotte dans l'air. Je crois que je me sens pousser des ailes lorsque je propose de la raccompagner, mais la proposition est trop spontanée pour la brimer. Je veux la connaître, je veux savoir quelle personne est Talya Adams, même si elle vient de me donner un aperçu de toute son humanité.
Et bien sûr je doute de la légitimité de cette proposition, de moi-même, de ce qu'elle pourra en comprendre. Est-ce que je ne complique pas tout en donnant des signaux contradictoires ? Visiblement, non. Non, parce qu'elle sort son téléphone pour nous commander un Uber, parce qu'elle aussi a envie de poursuivre cette conversation... J'ai la brève - mais amusante - impression d'être dans un téléfilm de Noël, là où rien de mal ne peut véritablement arriver, où tout se termine toujours bien, et la pensée me fait sourire. « Je suis sûre que ton appartement est très beau. » dis-je, en essayant de redevenir la Lorana enjouée que j'ai toujours été. Je crois que j'ai le droit de le redevenir, maintenant. Je pense que je peux baisser ma garde, faire taire la petite voix du doute, et profiter de ce moment que Talya veut bien passer avec moi. Une voiture arrive à notre hauteur, et je m'installe à l'arrière avec elle. Je n'ai aucune idée de là où on va, mais l'adresse que j'aperçois sur le GPS semble nous conduire tout droit vers Santa Monica. Je désigne du menton l'écran du téléphone du conducteur, non sans lâcher un petit « Rien d'extravagant, hm ? » qui se veut plus amusé qu'autre chose. J'aime Santa Monica. Je ne pourrais jamais me permettre d'y habiter, mais j'aime me promener sur le bord de la plage ou passer des heures à retrouver mon âme d'enfant au parc d'attraction. Mais, inconsciemment, je crois que j'associe Santa Monica aux gens trop riches pour ne serait-ce que savoir quoi faire de leur argent. En regardant Talya, ce n'est pourtant clairement pas ce qu'elle me renvoie. Au contraire ; elle m'évoque une simplicité et une accessibilité rassurantes.
La voiture se met en route, et je me tourne complètement vers Talya. « Tu as toujours voulu être médecin ? » demandé-je, portée par ma curiosité et mon besoin de discuter. « J'imagine qu'on ne le devient pas juste par défaut ou parce qu'on ne sait pas quoi faire d'autre... Je suis curieuse de savoir ce qui t'a poussée vers cette voie là. » Je le suis sincèrement. Elle m'intéresse ; pas seulement parce qu'elle est belle ou parce qu'elle embrasse bien. Non, c'est bien plus profond que ça ; elle m'intéresse dans ce qu'elle est.
god knows i want to break free