SALTY DOG - Zus

Bonne année.
Bonne santé.
Meilleurs voeux.
Que de bonnes choses pour cette année 2024 !

Je n’en peux plus… Comment est-ce qu’en fin janvier, on peut encore se souhaiter une bonne année ? Passé le soir du réveillon, je n’en vois pas l’utilité… Et pourtant je suis là, face à eux, à sourire tout en leur souhaitant à mon tour une bonne année… de l’hypocrisie pure, à laquelle je ne peux pas échapper… Après tout, ça fait parti de mon métier de séduire en quelques mots et un sourire… Alors je m’exécute, et laisse les femmes du ladies’ night se pencher face à moi en espérant un peu d’attention.

Sauf qu’aujourd’hui, j’ai du mal à faire semblant… Ma patience n’est déjà pas très élevée, mais depuis quelques semaines encore moins. Donc je souris, je joue mon rôle de barman célibataire séducteur à la perfection, alors que je ne rêve que d’une chose : rentrer chez moi, et détendre mes joues dans une moue bien moins enjouée. Heureusement pour moi, Jolene bosse ce soir, et est supposée me remplacer d’ici… une dizaine de minutes, environ. J’vais pouvoir souffler un peu, et éviter la vague d’hystériques qui sortent une fois la nuit tombée.

Mon poste est rapidement quitté, mon blouson de cuir enfilé, et ma moto entre mes cuisses, direction l’appartement. Habituellement, je me serai rendu chez Caleb, pour profiter du fait que je finisse tôt mais j’lui ai pas vraiment reparlé depuis notre soirée pleine de… révélations, on va dire. J’l’évite clairement, je pense que lui aussi. J’suis pas connu pour être courageux, et je ne saurai même pas comment essayer de renouer contact. Alors je roule jusqu’à chez moi sans détour, me faisant réchauffer un reste de pâtes de la veille, Arwen couchée sur le canapé à côté de moi.

- Heureusement que t’es là, ma belle

Tout en mangeant, je fais tourner entre mes doigts ma fidèle toupie, alors que la télé brise le silence instauré pendant le repas d’une tristesse sans nom. Même Ted n’est pas là… Tant pis.

- Okey, toupie sacrée. Est-ce que je me motive à bouger ?

D’un geste habille de mes doigts, la voilà en train de tournoyer sur la table basse, entre le cendrier et mon assiette vide. La règle est toujours la même : inclinée à gauche pour oui, et à droite pour non. Quelques secondes lui suffisent pour qu’elle vascille, et penche à gauche, avant que je ne la récupère pour une autre question.

- Est-ce que j’envoie un message à Caleb ?

Droite. Pas étonnant, ça ne doit pas être le moment. Si la toupie en a décidé ainsi, c’est que ça doit se passer comme ça.

- … est-ce que j’appelle Finnegan ?

Tel Voldemort, je ne prononce jamais son prénom ici. Mais vu que je suis tout seul… pas de risques. Et j’ai pas spécialement envie de rester seul ce soir.

Droite.

- …. et bien ce soir il n’y aura que nous Arwen…

Je soupire, et me lève pour aller prendre mon nécéssaire à sortie. Après tout, elle a rien demandé, elle… Puis elle avait adoré la plage la dernière fois, alors… allez, on va aller vers Santa Monica. Puis j’avoue penser que si par hasard, je croise un collègue barman, et bien… c’est le destin ! Une manière comme une autre de tromper les pouvoirs de la toupie. Mais ça je le garde pour moi, et quitte mon appartement, direction Santa Monica, Arwen correctement installée dans le side car que je met en place.

Une fois sur place, j’sors ses jouets, sa balle préférée. Et j’avoue que je m’en sers aussi un peu pour me défouler. J’suis pas violent de base, mais j’avoue que là… Frapper dans un tas de sable, ça me tente plutôt bien. À la place, je lance sa balle le plus loin possible, de toutes mes forces -donc du peu de force que j’ai…-. Au moins ça t’amuse, et te rend heureuse. J’aurai au moins réussi ça.

@ZUSMAN FELD

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Cet océan de passion qui déferle dans mes veines, qui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine. Doucement j'y plongerai, sans qu'une main me retienne. Lentement je m'y noierai, sans qu'un remord ne me vienne.

KoalaVolant

Salty Dog

ft. @Ezra Lynch | Fin Janvier 2024

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cw: évocations d'addictions (alcool, kétamine), dépression, deuil (femme, enfants), idées suicidaires

Rien ne semble alléger l’ancre qui pèse dans ses entrailles, ni le brouillard dans son esprit, ni la tempête dans son cœur. Rien sauf ce brave marin qui a su récupérer le naufragé, lui a fait une place chaleureuse et douillette sur son navire. Afin de l’aider à faire la traversée tumultueuse d’Octobre-Janvier, et tous les souvenirs douloureux que remuent ces mois. Ceux des photos de mariage parmi les feuilles orangées d’Octobre, ceux des lumières de Noël faisant scintiller les yeux de ses lous. Puis Janvier, l’hiver qui lui a arraché ce qu’il avait de plus précieux, il y a maintenant trois ans.

Rien n’atténue sa peine, mais la traversée est juste un peu plus tolérable, moins épuisante aux côtés de l’Argonaute. Plus facile de surmonter cette tempête impitoyable accompagné, cajolé et soutenu plutôt que seul sur son épave. Ils y sont il y est presque. Janvier touche à sa fin et il n’a toujours pas succombé à l’appel de la ké. Dernière ligne droite pour faire de ce périple le premier sans anesthésier chimiquement ses émotions depuis trois ans, sans essayer de s’empoisonner jusqu’à ne plus se réveiller. Pour la première fois, il y croit - peut-être parce que son matelot aussi. La sensation d’une chaleureuse caresse au visage le tire doucement hors du sommeil. Il entend sa voix mais ne comprend pas ses premiers mots, seulement le « Tu gères. Je t'aime » ainsi que les baisers apposés sur ses lèvres, puis sa joue et son front avant de voir la grande silhouette disparaître. Le poids de ses paupières se fait à nouveau lourd et il s’assoupit de nouveau.

-

Shift du soir, pas ce qu’il préfère. Moins de temps à passer avec celleux qu’il aime, plus à ruminer seul dans la nuit. Puis son bonhomme n’est pas à la maison chez lui ce soir - dîner avec les collègues. Il faut qu’il s’évade ce soir, loin de tous les recoins dangereusement confortables de sa routine qui pouvaient très vite devenir des pièges dans lesquels tomber bien profond dans les abysses. Il veut plutôt voir l’horizon ce soir, toute son étendue et ses possibilités.

-

Il stationne sa Triumph Bonneville T100 de 2001 et pose Mandy à terre, elle aussi vêtue d’une veste d’hiver comme son humain. Elle trottine gaiement vers la plage tandis qu’il la suit, la semelle de ses bottes d’intervention s’enfonçant dans le sable. Mandy s’approche d’un autre chien, poliment. Il salue le maître de la tête, surveille les salutations entre les deux créatures, prêt à rappeler Mandy en cas d’animosité. « Elle est plus peureuse qu’elle en a l’air. Ça devrait aller. » il assure, habitué à devoir attester de la bienveillance de sa pitbull.

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he is —

he's the shining and the light without whom I cannot see
he is —
insurrection, he is spite, he's the force that made me be

Balancer une balle, fendre l’air du peu de force qu’il me reste après cette journée… tel est mon lot pour cette soirée. C’est comme ça, parfois il faut se rendre à l’évidence, et profiter de la solitude pour faire le point sur sa vie. Je devrais peut être m’assoir sur la plage, et admirer l’eau… me poser des questions existentielles sur ma vie, et faire un espèce de bilan mi parcours… Sauf que je ne suis pas ce genre de personne. J’aurai plutôt l’impression de perdre du temps qu’autre chose.

Alors à la place, j’essaye de m’apaiser, tout en offrant mon temps à quelqu’un qui vaut le coup. L’amour d’un animal est particulier, et c’est peut-être la personne qui m’aime le plus en ce moment. Je le vois rien qu’à la façon dont elle me regarde, et la joie qu’elle rien qu’à jouer avec moi. Cours, ma belle. Profite de la pseudo liberté que je peux t’offrir l’espace de quelques minutes, avant qu’on retourne tous les deux dans le canapé de l’appartement, s’endormant ensemble devant la télé.

Notre tranquillité se retrouve stoppée par l’arrivée d’un autre chien, vêtu d’une veste.. Je n’ai jamais trouvé une utilité à habiller Arwen, sûrement car j’ai la vision bien trop évidente des personnes qui habillent leur chihuahua comme eux même, et qui font des séances photos à thème qui seront ensuite dans un grand cadre du salon… Quand le maître arrive, je me demande vraiment s’il fait parti de ces personnes… après tout, les deux sont coordonnées…

Mais loin de moi l’idée de le juger d’un simple regard, ma priorité de l’instant se porte sur le pitbull qui approche d’Arwen, et mon côté papa s’éveille d’un coup. Concentré, prêt à agir en cas de problème. Je regarde son language corporel, qui montre une curiosité plus que de l’agressivité. J’espère juste qu’Arwen ne va pas essayer de jouer trop violemment avec, pour ne pas déclencher des tensions inutiles… Le maître semble capter mon inquiétude, brisant le silence du lieu.

- Je vois ça, oui… désolé, réflexe…

Ça ne doit pas être la première fois qu’il est confronté à ce genre de comportement avec sa chienne. Je pense même que la plupart rappelle leur chien, et ne laisse pas le bénéfice du doute. Quel dommage de juger un chien à sa réputation… Et comme un père regardant sa fille se faire un nouvel ami, j’admire la scène avec un petit sourire, avant de reporter mon attention sur l’homme à côté de moi.

- Ça à l’air de lui faire plaisir de croiser un autre chien. J’avoue que les balades sont plutôt tardives et nocturnes… souvent, on fait ça seuls.

Ça se renifle, se tourne autour… Je pense apercevoir que lui aussi à une femelle. Une copine pour mon bébé ! Je tend la main vers l’inconnu, pour ne pas faire le gros rustre.

- Ezra. Et elle, c’est Arwen.

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Salty Dog

ft. @Ezra Lynch | Fin Janvier 2024

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cw: /

Les deux canidées ont l’air de s’entendre. Mandy commence à batifoler, à chercher le jeu. Les pattes sautillent dans le sable, faisant tomber la capuche de son hoodie pour révéler ses oreilles dressées, leurs bouts tressautant. Il pouffe doucement pour opiner à l’observation du gars, les yeux attendris regardant les boules de poils. Ceux-ci se tournent vers son interlocuteur quand il continue sa phrase. Il ne s’y attend pas, quand la main se tend vers lui. Pas habitué à des salutations si distinguées, loin des francs checks de ses années sur les chantiers, entre vigiles, entre livreurs, entre boxeurs. Quoique peut-être qu’il faisait un peu plus de poignées de mains depuis qu’il travaillait dans ce grand hôtel - encore fallait-il qu’on le considère plus qu’un serviteur invisible pour lui en adresser.

Il lui serre donc la main, peut-être un peu trop fort, peut-être pas assez. Oh et puis qu’est-ce qu’il se prend la tête pour rien, on s’en fout. Le nom d’Arwen le ramène à ce pote de collège, qui était obsédé par ce personnage, qui la jouait à chacune de leurs parties de DnD. Avant de comprendre qu’ “il” s’identifiait plus à elle, l’enviait plutôt que (ou en plus) de simplement l’admirer. C’est fou, comme il attirait les femmes trans autour de lui. « Tolkien? »
Il se présente à son tour. « Zusman. Et Mandy. » il perd de nouveau son regard vers l’océan puis revient aux précédents dires d’Ezra. « Travail de nuit, j'imagine ? »

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he is —

he's the shining and the light without whom I cannot see
he is —
insurrection, he is spite, he's the force that made me be

Sa main dans la mienne, je serre sa main, et initie un léger mouvement de haut en bas. Serrer une main, quoi ! Un peu formel, mais je ne le connais pas encore suffisamment pour faire autrement. Un petit sourire, hochant la tête après ma présentation simple.

- Oui… Mon premier amour de jeunesse. À sens unique, malheureusement.

Un léger rire passe mes lèvres.. Franchement, dès l’adolescence, j’étais accro à cette femme. Je me rappelle l’avoir trouvé magnifique la première fois que je l’ai vue, et de m’être dit que je voulais avoir une femme comme elle plus tard. Résultat ? J’suis gay, et je sors avec des femmes dont je me fiche et qui sont loin du niveau d’Arwen. Rien ne va dans ma vie.

- Et toi Mandy, d’où ça vient ?

Je m’intéresse, après tout… Vu les deux chiennes qui s’amusent, je sens qu’on va passer un peu de temps ensemble… Je ne me vois pas me tenir à côté de lui sans lui adresser la parole, et grommeler dans mon coin. Puis je pense que lui aussi, vu qu’il me lance sur un sujet.

- Ouais. J’suis mixologue au ladies’ night.

Pourquoi je précise ? J’sais pas. Toujours ce besoin de justifier, comme si ce mec pouvait se poser des questions sur moi. Je sais que c’est con, mais j’suis comme ça. J’veux qu’il pense que je suis au service de ces dames, comme mes collègues. Après ça se trouve il connait même pas le lieu. Cette boite est quand même réputée mais chez la gente féminine… à voir, qui sait ? En tout cas, je m’assois sur le sable, j’suis fatigué de ma journée, je reste debout h24, donc là, j’vais me poser un peu.

- Tu viens souvent ici avec Mandy ? J’sais pas pour toi, mais c’est un des seuls endroits de Santa Monica où les chiens peuvent avoir la paix sur la plage.

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ft. @Ezra Lynch | Fin Janvier 2024

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cw: évocation de misogynie et virilisme, vocabulaire homophobe

Il glousse doucement à sa plaisanterie puis prend une grande inspiration avant de répondre à sa question. Il peine à lancer sa phrase, mais les mots sortent après un soupir. « Mon fils. » le reflet de la lune s’atténue dans ses yeux. L'interroger quant à son métier s’était montré bien commode. Il hoche simplement de la tête. « J’ai travaillé avec un des vigiles de l’époque. Il m’en a dit du bien. » Il aurait préféré devoir gérer quelques femmes trop ivres dans leur euphorie plutôt que de devoir coucher ou séparer des bagarres de pseudo mâles alpha. Même si bon, bonne partie de ses pires interactions avaient été des clientes… Mais bon, il était encore bien trop con, à cette époque, trop misogyne, trop lui-même mâle alpha en carton pour se voir travailler au Ladies Night. Zeus ? Au service de femmes ? Et puis quoi, encore ? Puis impensable, de travailler auprès de strip-teasers - de ces gars qui ne pouvaient qu’être des pédés refoulés, pour se déhancher comme ça sur scène. Pouah, ça paraît si loin, cette époque. Tout ça pour finir marié à une travailleuse sociale féministe et aujourd’hui être en couple avec un homme. So much for the King of the Gods.

Il glousse amèrement à l’observation d’Ezra. « Carrément. J’préfère esquiver les Karens avec ma pitbull. » l’intéressée inspecte curieusement un crabe qui élève ses pinces, mécontent d’être dérangé dans sa soirée. La chienne baisse les oreilles et vient se cacher derrière la jambe de son maître qui lui caresse la tête. « Une menace, comme tu peux le constater. » Il s’abaisse et console Mandy de quelques phrases gaga. « Ça doit être encore plus blindé qu’avant, au Ladies. » Du moins c’est ce qu’il imagine - le plaisir, la sexualité féminine est (un peu) mieux vue aujourd’hui qu’au début des années 2000, ça devait bien avoir une influence sur l’affluence du lieu.

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he is —

he's the shining and the light without whom I cannot see
he is —
insurrection, he is spite, he's the force that made me be

Sa reaction face au choix de nom pour Arwen ne m’étonne pas, bon nombre de personne réagissent pareil. Je m’y prête plus vraiment attention. Par contre, quand je lui retourne la question pour Mandy, sa réponse me glace. Son fils. Vu sa manière de répondre, il ne faut pas être devin pour comprendre que ça fait écho à quelque chose de douloureux. Je ne sais pas si ça concerne le prénom, ou bien son fils, mais… loin de moi l’idée de le mettre mal à l’aise, ou de le pousser à en dire plus. Alors je note simplement que c’est un sujet à ne pas creuser, et plonge dans la porte de sortie qu’il ouvre : le travail.

- T’es agent de sécurité aussi ? Je ne sais pas si ils ont tournés depuis le temps, mais en ce moment c’est Miles et John.

On ne sait jamais, John a à peu prêt la même tranche d’âge que Zusman, alors ça ne m’étonnerait pas qu’ils se connaissent. En tout cas même si je ne connais pas bien Zusman, j’vois déjà qu’on a le même point de vue sur les balades avec nos chiennes… Effectivement, avec une pit il doit rencontrer pas mal de préjuger et de problème avec certaines personnes, encore plus avec des ignorants…

- Effectivement… Digne de sa réputation

Elle est mignonne en vrai… regardez là, dans les jambes de son maître… Arwen n’est pas peureuse, elle aurait été plutôt du genre à jouer avec le pauvre crabe si je la laissais faire. À la place, je relance sa balle un peu plus loin, pour capter son attention. Laissons ce petit crabe repartir d’où il vient.

- Pour le coup, c’est blindé tous les soirs… entre les enterrements de vies de jeunes filles, les sorties entre copines, et les copines des danseurs qui viennent les regarder comme des femmes de footballeur sur le bord du terrain… je n’ai jamais de quoi m’ennuyer. Tu bosses dans un club aussi du coup ?

Si je capte bien tout. À moins qu’il n’ait changé de boulot, qu’est-ce que j’en sais ? En attendant, je me baisse un peu, et laisse la chienne sentir mon odeur. Bah oui, c’est qui le grand blond qui parle à papa pendant ta ballade, hein ?

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Cet océan de passion qui déferle dans mes veines, qui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine. Doucement j'y plongerai, sans qu'une main me retienne. Lentement je m'y noierai, sans qu'un remord ne me vienne.

KoalaVolant

Salty Dog

ft. @Ezra Lynch | Fin Janvier 2024

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cw: évocations de BDSM/fetish/sexe/porno, misogynie/virilisme, maltraitance animale (implicite)

Il murmure en guise de réponse, mais préfère le laisser parler avant de clarifier. Ça paraissait avoir été une autre vie, à ce stade. Et ça l’avait un peu été. Il avait principalement été gardien de lieux échappatoires, loin du quotidien, de la vie civile des personnes qu’il protégeait. Interagissait avec des personnes sous leur forme plus intime, plus libérée que leur eux du jour, obligæs de répondre aux carcans et attentes du - ou de leur - monde. Ça lui avait réellement donné un rythme de vie décalé par rapport aux autres et pas seulement horairement. « Johnny! Putain… » ses traits dessinent lentement un large sourire nostalgique. C’était d’ailleurs lui, qui lui avait parlé de cette soirée BDSM qui avait besoin d’un agent de sécu. C’était à lui qu’il devait sa découverte du milieu, d’une part de sa sexualité, …sa rencontre avec elle. « Un bon. Faudrait que j’passe le r'voir. » John, tout le monde le pensait gay, à l’époque. Mais il s’en est toujours battu la race, ça l’amusait plus qu’autre chose. À l’opposé de son collègue, “Zeus”, qui était insulté dans son ego et sa virilité dès qu’on osait le penser homo.

Son regard se perd une seconde, s’amuse d’une réalisation alors qu’il continue à écouter Ezra. Avec le recul… il croit bien que ça s'amplifiait en présence de John parce qu’ils ressemblaient réellement à un couple de hunks de leur époque. Leurs muscles saillants serrés dans leurs hauts - un tank top oversize court pour John, un marcel pour Zus. Johnny, la casquette à l’envers, le caleçon Abercombie qui dépasse de son baggy et le strass à l’oreille, Zus qui se rasait le corps au millimètre près, les chaînes en argent autour du cou et l’anneau au lobe. Ouais, ils… ressemblaient à n’importe quel personnage “hétérosexuel” dans un film porno gay. Il glousse doucement. S’il avait su… il se demande bien, des fois, ce qu’aurait été sa vie, s’il était sorti du déni plus tôt.

Il écoute attentivement le blond parler de son environnement de travail, sourit en acquiesçant doucement lorsqu’il dépeint son ambiance d’euphorie générale. Ça a l’air vraiment chouette, comme lieu. Dommage qu’il était bien trop macho pour être témoin de toute cette joie sorore. C’est que ça aurait pu lui faire du bien…

« Non, j’ai arrêté y a… dix ans, du coup. Après onze ans d'service. » il hausse les sourcils, passe la main sur sa bouche. Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas été mis devant ce calcul. Pouah, le coup de vieux. « Mais j’ai fait pas mal de clubs, ouais. Jamais de strip-tease, par contre… Dommage, j’aurais pu me rincer l’œil. » il plaisante en gloussant. Son esprit le corrige, il fronce brièvement les sourcils. Techniquement - il a pu, se rincer l’œil. Mais qu’importe que les gens soient nu·es, en lingerie, totalement couvert·es de latex ou de cuir, en train de danser ou baiser, le fait qu’il s’agissait des client·es à surveiller et protéger lui retirait la capacité à les voir autrement dans son esprit. Là où il imagine que ça aurait été différent, s’il s’agissait de performeurses internes aux lieux. …Un peu comme ce Leather Daddy qui avait participé à une performance de domination sur un gearhead à une des soirées, qui l’avait totalement… secoué. Mais peu importe, il ne va pas s’épiloguer là-dessus, et surtout pas avec un gars qui était encore un inconnu il y a encore quelques minutes.

Oh. Il se rend compte de ce que sa plaisanterie a pu signifier. Merde, c’est donc ça, s’outer. Il se crispe un peu, par réflexe quasi pavlovien. Avant que son corps ne se relâche, se rappelle qu’il s’en fout, en fait. Il a toujours été le libertaire qui revendiquait haut et fort faire bien ce qu’il veut de sa vie et ce détail de sa vie n’allait pas faire exception. Faudrait juste pas que le gars en face soit un pauvre con, mais quelque chose lui dit que ce n’est pas le cas.

Mandy renifle timidement l’inconnu de loin, lui adresse un regard fuyant avant de retourner s’asseoir à côté de son humain, un sourire haletant et béat qui s’interrompt des fois,  quand la terrifiante créature lève les pinces un peu trop haut devant sa nouvelle copine. « Elle a un peu de mal avec les hommes. » il lui précise, histoire de dire que ce n’est rien de personnel.

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he's the shining and the light without whom I cannot see
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Son visage se transforme quand je parle de mon collègue du ladies night.. alors comme ça, c’était John. Johnny apparemment, pour les intimes. Personnellement, je l’appelle John, j’suis pas très proche des mecs de la sécurité. Faut dire qu’on a pas trop de lien, mise à part quand ils passent au bar après leur service. Mais je veux bien le croire quand il me dit que c’est un bon. On est une bonne équipe, donc ça ne m’étonne pas.

- Quand tu veux ! Si tu viens, hésite pas à venir faire un coucou au bar.

Après tout, j’serai content de lui offrir un verre. Les amis des amis de ma Arwen sont mes amis ! Vous l’aurez compris, les maîtres des amis chiens de ma chienne sont mes amis, quoi… C’est pareil ! Puis j’suis assez curieux de savoir la carrière de Zusman dans le même milieu. J’suis intéressé par le passé de mon collègue John, aussi, un peu. Le côté potin qui me chauffe, quoi.

- Ah, parce que tu… ?

J’finis pas ma phrase. Je ne sais même pas pourquoi je l’ai commencée, pour le coup… J’en sais rien, après tout, j’ai peut-être mal compris ? On parlait du ladies’… Et il regrette de ne pas avoir pu se rincer l’oeil. Donc c’est qu’il est gay, non ? Putain, c’est marrant, en le voyant comme ça, j’aurai jamais dit ! Bon, comme beaucoup de personnes, au final… J’espère juste qu’il a mal prit ma réaction, et qu’il pense que j’suis un connard. S’il savait…

- Okey, c’est cool !

Ridicule cette réaction. Cool ? Qui dit ça ? J’me sens encore plus ridicule sur l’instant, et je ne veux pas m’enfoncer encore plus. Alors je préfère la fermer, ça sera plus simple. À la place, je tente une approche avec Mandy, qui me fait comprendre que non. Et bien pas de soucis, je ne suis pas du genre à forcer. Je laisse ça aux femmes d’âge mûr qui tente la drague par le côté canin.

- Pas comme son maître, du coup

Je ris un peu. Bah quoi ? Oui, j’essaye de lui montrer qu’il n’y a pas de soucis, j’m’en fiche de ses préférences. C’est lourd ? Ouais, peut-être un peu. Mais au moins, j’ai tenté !

- En tout cas, si tu veux te rincer l’oeil, passe au club. Je te paierai un verre avec plaisir

Pourquoi ? Comme ça. Oh, mais, attend, peut-être qu’il va croire que je suis intéressé, ou que c’est un rencard, où j’en sais rien… Peut-être qu’il va capter que j’suis aussi homosexuel, au fond. Putain, j’déteste me qualifier comme ça, mais… faut que j’me rende à l’évidence, un jour. Un jour, peut-être. Mais là, je me liquéfie plus qu’autre chose, en me disant que j’suis juste con et maladroit. Heureusement, Arwen m’offre une petite porte pour orienter mon attention ailleurs…

- ARWEN LYNCH ! Lâche moi ce crabe !

Regardez là, ma fille, avec le crabe entre les crocs… Elle finit par le relâcher, mais plusieurs mètres plus tard. Est-ce qu’elle a senti la peur de Mandy, et a décidé de se comporter en héroïne ? C’est dans ce genre de moment que j’aimerai savoir communiquer avec eux. Ça se trouve, elle avait juste un petit creux. Mais heureusement, le crabe repart comme il est venu, et Arwen revient vers nous.

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KoalaVolant

Ezra Lynch aime ce message

Salty Dog

ft. @Ezra Lynch | Fin Janvier 2024

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cw: /

« Avec plaisir. » lui répond-il sincèrement. Le type en face a l’air sympathique, il y a une certaine douceur qui s’émane de sa personne et sa voix, et Zus aime ça chez les gens, tout particulièrement chez les hommes. A passé assez de temps avec des matrixés du patriarcat toujours dans l’agressivité et la dureté, veut aujourd’hui se rapprocher d’autres gars loin de toutes ces conneries.

« Euh… » il fronce les sourcils, grimace un sourire en haussant les épaules. « Ouais. » il finit par affirmer. Ouais. Ça va faire quatre mois qu’il “voit” le même mec, fanfaronne avec d’autres à gauche à droite… il est bien temps d’arrêter de se voiler la face. Bon, Ezra n’a pas l’air d’en avoir grand chose à cirer, sa réponse est maladroite mais il la trouve attendrissante et ne relève pas. C’est son intention qui compte. Il pousse un rire franc à la remarque du blond. « Ah, ça… »

Il plisse à peine les yeux à l’invitation. Est-ce que c’est un rencard ? Bon, il saura au moment venu, sûrement. « Un verre gratuit d’un mixologue, avec de quoi mater, tu penses bien que j’vais m’pointer. » il plaisante. Ça lui changera de ses soirées en solo au strip-club hétéro du coin. Sûrement qu’il pourrait aussi y amener son carnet de croquis, y dessiner des hommes pour la première fois, tiens.

Il est amusé de l’entendre appeler sa chienne par son nom de famille. C’est vrai qu’il n’y avait jamais pensé, mais Mandy est une Feld, elle aussi. Ce qui en reste. Il observe Arwen, note directement son intelligence émotionnelle. « Sacrée p’tite bête que t’as. » Il ne la sollicite pas, laisse les animaux venir vers lui en premier, prendre leurs aises.

Il sort son téléphone, allume brièvement l’écran, arborant “Power to the Peaceful” d’Alex Grey, qui a remplacé la photo d’Abby enlaçant leur deux trésors. Il serait peut-être temps de le changer, l’adapter à l’ambiance générale de cette nouvelle ère de sa vie. Peut-être par “The Torch” du même artiste. Il verra. Tout de suite, il veut juste voir l’heure. « T’habites loin ? J’peux vous déposer toi et ta p’tite. » elle est assez petite pour rentrer dans le porte-animaux avec Mandy, qui serait plus que ravie de le partager.

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J’ai un peu peur de sa réaction quand je bégaye… j’veux pas qu’il pense que j’en ai quelque chose à faire qu’il soit attiré par les hommes. L’idée qu’il puisse me prendre pour un homophobe me glace le sang, et j’espère qu’il va vite le comprendre, même si pour ça, je m’embrouille dans mes propos et mes plaisanteries. J’suis pas doué pour me sortir d’un bourbier oral, je suis bien meilleur pour faire croire aux gens ce que je veux. Déformation professionnelle. Mais avec Zusman, j’veux pas spécialement faire semblant, c’est épuisant.

Mais il rit, donc je suppose que c’est plutôt bon signe… Il n’a pas l’air de m’en vouloir. Sauvé ! Résultat, je me détends un peu plus, et ma proposition de lui offrir un verre me tient d’autant plus à coeur.

- Tu aurais bien raison ! Pour mon talent, et pour les mecs ! Ils ont rarement des hommes pour les regarder. À mon grand désespoir, la plupart des clients sont des clientes.

J’adorerai que ça change. J’ai déjà dit au proprio du ladies’ night qu’il faudrait qu’il ouvre l’établissement aux hommes, et qu’il est temps de se moderniser. Des soirées de temps en temps, ça ne le tuerait pas ! Puis franchement… ça apaiserait mes oreilles l’espace d’une soirée… ne plus entendre les cris de femmes hystériques là…  

Il complimente Arwen, et franchement, j’ai la fierté d’un père.

- Oui, elle est exceptionnelle…

Mon bébé… à deux doigts de lui faire des tonnes de bisous et de gratouilles, mais je sais me tenir quand y’a du monde.

- Assez, ouais. Central. Si ça te dérange pas…

C’est surtout que bon, Arwen a très peu de copine, et pour une fois qu’elle semble s’entendre avec une autre chienne… je ne veux pas lui retirer ce plaisir.

- Et si ça ne dérange pas Mandy non plus, même si ça n’a pas l’air

Elles sont mignonnes, toutes les deux. Pas le même caractère, mais ce n’est pas pour autant qu’elles se rentrent dedans. Je me demande même si ce n’est pas pour rassurer Mandy qu’Arwen a choppé le crabe et l’a mit loin d’elle. J’aime bien l’idée de me dire qu’elle l’a fait exprès. Les chiens sont vraiment exceptionnels, pour le coup.

- T’es venu en voiture ?

J’demande, juste comme ça, pour faire la conversation, alors que je ramasse les jouets d’Arwen.

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Cet océan de passion qui déferle dans mes veines, qui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine. Doucement j'y plongerai, sans qu'une main me retienne. Lentement je m'y noierai, sans qu'un remord ne me vienne.

KoalaVolant

Salty Dog

ft. @Ezra Lynch | Fin Janvier 2024

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cw: /

"À son grand désespoir" , huh ? Si le blond désire voir plus d’hommes à son travail pour ses propres yeux ou par désir de voir les codes changer, il ne sait pas. Il se contente d’opiner. « J’imagine. » Et il imagine, seulement. Pas encore eu le courage de plonger dans l’Ouest d’Hollywood, d’aller chercher la communauté queer de Los Angeles. Sûrement que la clientèle masculine que le Ladies pourrait avoir se concentre dans les bars à gogo dancers en jockstrap et harnais plutôt qu’au milieu d’un public féminin dont il n’a pas la garantie de son acceptance. Puis peut-être qu’il y a quelque chose de libérateur dans le fait de se retrouver entre gars, quelque chose d’envoûtant dans la chaleur d’un espace aux parfums d’alcool et de sueur masculine. Il rêvasse, mais il verra bien plus tard. Ça semble être la dernière étape dans le long voyage de sa masculinité et de sa sexualité, et il y a quelque chose d’effrayant à l’idée de la franchir. Le Ladie’s pourrait être un bon moyen de prendre de la température avant le grand plongeon.

Ça l’attendrit quand il entend l’humain parler de sa compagnonne canine avec tant d’affection. Il serait curieux d’en apprendre plus sur les aventures qu’als ont vécu ensemble. Ça sera autour du fameux verre, au pire.

« Parfait, c’est sur mon chemin. J’suis dans l’Nord-Est. » Il lui affirme, espérant mettre au clair ses intentions. Il les déposerait et rentrerait chez lui ensuite. Il pouffe doucement et lui répond « Pff, tu penses. Regarde-les. Elle serait refaite de partager sa caisse avec une copine. » ce qui l’amène à spécifier à sa prochaine question. « Moto. Si t’as pas peur. » Ça serait plus que compréhensible de ne pas faire confiance aux talents de conduite d’un presque inconnu, surtout avec sa précieuse créature derrière.

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he is —

he's the shining and the light without whom I cannot see
he is —
insurrection, he is spite, he's the force that made me be

Quand il me répond qu'il imagine, je me demande ce qu'il imagine exactement. Quand je me refais la discussion à l'envers, une angoisse me monte en pensant à ce que justement, il peut imaginer. Oui j'suis désespéré que ce soit un bar que pour les nanas, et de  voir que les hommes ne franchissent pas le pas de la porte. J'avais eu l'idée pendant un moment de proposer au patron de créer la même chose pour un public homosexuel, mais... J'ai eu peur qu'il puisse penser que je le sois, moi aussi. Quand j'y pense, c'est con, je sais que je peux louper des opportunités à cause de la peur, mais bon... C'est plus fort que moi.

En tout cas, je ne veux pas qu'il pense que c'est le public en lui même qui me manque. Pas qu'il imagine ce que je cherche à cacher à tout prix. Mon problème ? C'est que j'ai de plus en plus de mal à jouer avec la vérité... la frontière est beaucoup trop mince pour que puisse me permettre de discuter d'un tel sujet sans me mettre de barrière. Heureusement pour moi, il ne pose pas trop de question. Parfait. Alors je souris, et récupère les jouets d'Arwen dans mon sac à dos.

- Nickel alors !

J'aurai pu marcher, ça m'aurait détendu, mais je ne vais clairement pas refuser de me faire ramener. Puis Arwen est une princesse, elle mérite ! Je ne suis que le valet dans l'histoire. Et à voir les deux chienes... je crois qu'un beau duo est né.

- Non, j'ai l'habitude, j'ai une moto aussi.

Du coup, même Arwen est habituée, donc ça sera parfait ! J'espère juste que Zusman n'est pas un conducteur fou, mais avec sa chienne, j'en doute. Il a l'air de porter Mandy dans son coeur, tout comme moi avec Arwen. Alors j'fais confiance, je verrai après si j'ai eu raison ou pas.

- Après, est-ce que les filles vont vouloir partir de là, ça c'est un autre problème.

Est-ce que mon bébé vient de se faire sa première vraie amie ?

- On est pas pressés, ton heure sera la notre.

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Cet océan de passion qui déferle dans mes veines, qui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine. Doucement j'y plongerai, sans qu'une main me retienne. Lentement je m'y noierai, sans qu'un remord ne me vienne.

KoalaVolant

Ezra Lynch aime ce message

Salty Dog

ft. @Ezra Lynch | Fin Janvier 2024

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cw: /

« Oh, sérieux ? » Les traits du brun s’ouvrent, ses yeux s’animent. Se dessine sur sa bouche un sourire fraternel. « T’as quoi, comme engin ? » Il lance les paris avec lui-même, mise sur une européenne. Peut-être plus du Nord, d’ailleurs. En tout cas, c’est ce que lui évoque le côté beau-gosse-minet-tatoué-ASOS d’Ezra, mais il est prêt à être surpris.

S’ensuit un petit chit-chat entre rider brothers, entre pères de canidées. « Oh, ouais, t’inquiètes. Princesse Mandy va pas aimer rester au froid longtemps. Déjà qu’elle a insisté pour avoir sa p’tite veste… » il attrape l’intéressée et la prend dans ses bras. « Hein, princesse ? » Puis l’attache dans sa caisse de transport, lui met ses lunettes et son casque. Restes de la droiture de son fils Elijah, catégorique sur le fait que tous les membres de la famille soient à la même enseigne de sécurité. Et Mandy, toujours contente de faire comme le reste de la meute. « Ça va qu’elle est pas bien grande, ta p’tite. » Il laisse son maître l’installer avec Mandy, toute contente de faire son tour avec sa nouvelle copine, dont elle lèche allègrement son tout petit visage. Le conducteur sort un casque de la sacoche de selle, le tend au blond. Première personne à qui il le fait passer depuis longtemps, depuis qu’il l’a acheté pour une blonde, il y a… seize ans, maintenant. Il s’équipe lui aussi et monte. « Aller, en selle, beau gosse. » il lui lance d’un ton bourru, presque paternel, sans bien réfléchir à comment est-ce que sa phrase peut être interprétée.

Le moteur vrombrit, et le petit convoi fait sa ligne vers le centre-ville.

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