there is no one left like you
ft. @Lotte Henkins | Octobre 2023
cw: deuil, thèmes sexuels (strip-tease, mention de BDSM, masturbation et pornographie)
C’est peut-être le meilleur moyen de contrer les envies de drogue ou d’ivresse qu’il a pu trouver jusqu’à présent. Il a toujours apprécié les strip-clubs, mais seulement quand il y allait seul. Il avait accompagné des potes plusieurs fois dans sa jeunesse, mais était à chaque fois gêné par l’ambiance générale de meute de loups affamés. Seul par contre, il appréciait réellement le spectacle. Il venait parfois avec son carnet de croquis pour capturer la grâce, la sensualité des ces corps experts.
Ça devait faire au moins quinze ans qu’il n’avait pas réitéré l’expérience, était hésitant à l’idée de s’y replonger. Peur d’être perçu comme un pervers, un dépravé. Peur quelque peu stupide et réductrice, qui était en plus absurde : il avait déjà la réputation du biker alcoolique et drogué dans le voisinage; c’est pas comme s’il allait tomber de haut s’il croisait quelqu’un qu’il connaît. Et puis bon… d’autant plus absurde pour celui qui traînait dans des donjons BDSM plus jeune. Nan, ça lui fait du bien. Il y a du Metal, du bon sky, de belles femmes, et cette banquette est confortable. Zusman se contente de peu.
C’est la première approche de la sexualité qui l’intéresse et lui fait du bien depuis la disparition d’Abby. Une approche qui ne le fait pas se sentir sale comme la pornographie industrielle, ou seul comme la masturbation. Non, ici il n’a ni l’impression de s’empoisonner le cerveau à la misogynie, ni d’être rappelé à son veuvage et à sa solitude. Ici, il admire la volupté qui s’anime en dégustant lentement son whiskey de loin.
Parmi les danseuses, il y en a une qui retient plus son attention que les autres. Elle secoue des cheveux dorés, ondoie des courbes qui lui sont familières. Il se laisse emporter par sa grâce, l’esprit vide, seulement concentré sur ses sens, hypnotisé. Jusqu’à ce qu’il reconnaisse les basses de Devil’s Dance de Metallica.
Son cœur bat un coup plus fort que les autres et il est instantanément emporté dix-sept ans en arrière. Soudainement il n’est plus ici, mais dans la maison de Nathan transformée en villa-salle de concert-club. Il est dans l’une des chambres à l’étage, et Devil’s Dance jouant au sous-sol fait trembler les murs. Il a vingt-cinq ans, in his prime. Plus vigoureux que jamais, exsudant des phéromones à des kilomètres à la ronde. Et pourtant la seule qui les excite c’est Blondie, qui se déhanche pour lui, lui dévoile ses courbes. Qui s’offre à lui pour la première fois. Elle secoue ses crins dorés et ondoie ce corps qu’il connaît par cœur. Il se laisse séduire par sa sensualité, l’esprit débordant de désir, seulement concentré sur la Vénus, hypnotisé.
La chanson prend fin et son voyage spatio-temporel également. Il est totalement secoué. Son souffle est court. Quelque chose s’ouvre en lui, ça lui fait peur. Peur de trahir Abby, son souvenir, son amour pour elle. Il sait pertinemment qu’elle lui dirait le contraire, mais il n’y peut rien. C’est trop tôt. C’était peut-être trop tôt pour venir ici tout court. Il faut qu’il se casse. Il se lève, avant de s’arrêter un instant. Pas envie de quitter cet endroit sans laisser de pourboire, pas dans ses valeurs. Mais également une envie de remercier cette danseuse l’ayant permis d’échapper à ses tourments un instant, de re-visiter un moment sicapital plaisant de son passé. Même si elle n’a aucune idée de ce qu’elle a fait, il n’en reste pas moins reconnaissant.
Il s’approche de la scène, sort quarante dollars de sa poche et les tend doucement à l’artiste. Elle saisit les billets, sourit et l’invite à s’installer sur la chaise pour un lap dance. Il secoue poliment la tête en fuyant son regard. « It’s a tip. » elle hausse légèrement les sourcils et le remercie d’un baiser qu’elle pose sur ses doigts avant de poser ceux-ci sur ses lèvres. Première fois que quelqu’un le touche sensuellement depuis bientôt deux ans maintenant, pourtant ce n’est pas ça qui allume une étincelle dans ses yeux. C’est de voir son visage, voir qu’elle a les mêmes yeux bleus, le même sourire joueur qu’elle. Probablement aussi le même âge que sa précieuse poupée à l’époque. Ses tourmalines brillantes s’écarquillent et son souffle se coupe. Il croit sentir des larmes monter. Il fuit l’endroit.
C’est peut-être le meilleur moyen de contrer les envies de drogue ou d’ivresse qu’il a pu trouver jusqu’à présent. Il a toujours apprécié les strip-clubs, mais seulement quand il y allait seul. Il avait accompagné des potes plusieurs fois dans sa jeunesse, mais était à chaque fois gêné par l’ambiance générale de meute de loups affamés. Seul par contre, il appréciait réellement le spectacle. Il venait parfois avec son carnet de croquis pour capturer la grâce, la sensualité des ces corps experts.
Ça devait faire au moins quinze ans qu’il n’avait pas réitéré l’expérience, était hésitant à l’idée de s’y replonger. Peur d’être perçu comme un pervers, un dépravé. Peur quelque peu stupide et réductrice, qui était en plus absurde : il avait déjà la réputation du biker alcoolique et drogué dans le voisinage; c’est pas comme s’il allait tomber de haut s’il croisait quelqu’un qu’il connaît. Et puis bon… d’autant plus absurde pour celui qui traînait dans des donjons BDSM plus jeune. Nan, ça lui fait du bien. Il y a du Metal, du bon sky, de belles femmes, et cette banquette est confortable. Zusman se contente de peu.
C’est la première approche de la sexualité qui l’intéresse et lui fait du bien depuis la disparition d’Abby. Une approche qui ne le fait pas se sentir sale comme la pornographie industrielle, ou seul comme la masturbation. Non, ici il n’a ni l’impression de s’empoisonner le cerveau à la misogynie, ni d’être rappelé à son veuvage et à sa solitude. Ici, il admire la volupté qui s’anime en dégustant lentement son whiskey de loin.
Parmi les danseuses, il y en a une qui retient plus son attention que les autres. Elle secoue des cheveux dorés, ondoie des courbes qui lui sont familières. Il se laisse emporter par sa grâce, l’esprit vide, seulement concentré sur ses sens, hypnotisé. Jusqu’à ce qu’il reconnaisse les basses de Devil’s Dance de Metallica.
Son cœur bat un coup plus fort que les autres et il est instantanément emporté dix-sept ans en arrière. Soudainement il n’est plus ici, mais dans la maison de Nathan transformée en villa-salle de concert-club. Il est dans l’une des chambres à l’étage, et Devil’s Dance jouant au sous-sol fait trembler les murs. Il a vingt-cinq ans, in his prime. Plus vigoureux que jamais, exsudant des phéromones à des kilomètres à la ronde. Et pourtant la seule qui les excite c’est Blondie, qui se déhanche pour lui, lui dévoile ses courbes. Qui s’offre à lui pour la première fois. Elle secoue ses crins dorés et ondoie ce corps qu’il connaît par cœur. Il se laisse séduire par sa sensualité, l’esprit débordant de désir, seulement concentré sur la Vénus, hypnotisé.
La chanson prend fin et son voyage spatio-temporel également. Il est totalement secoué. Son souffle est court. Quelque chose s’ouvre en lui, ça lui fait peur. Peur de trahir Abby, son souvenir, son amour pour elle. Il sait pertinemment qu’elle lui dirait le contraire, mais il n’y peut rien. C’est trop tôt. C’était peut-être trop tôt pour venir ici tout court. Il faut qu’il se casse. Il se lève, avant de s’arrêter un instant. Pas envie de quitter cet endroit sans laisser de pourboire, pas dans ses valeurs. Mais également une envie de remercier cette danseuse l’ayant permis d’échapper à ses tourments un instant, de re-visiter un moment si
Il s’approche de la scène, sort quarante dollars de sa poche et les tend doucement à l’artiste. Elle saisit les billets, sourit et l’invite à s’installer sur la chaise pour un lap dance. Il secoue poliment la tête en fuyant son regard. « It’s a tip. » elle hausse légèrement les sourcils et le remercie d’un baiser qu’elle pose sur ses doigts avant de poser ceux-ci sur ses lèvres. Première fois que quelqu’un le touche sensuellement depuis bientôt deux ans maintenant, pourtant ce n’est pas ça qui allume une étincelle dans ses yeux. C’est de voir son visage, voir qu’elle a les mêmes yeux bleus, le même sourire joueur qu’elle. Probablement aussi le même âge que sa précieuse poupée à l’époque. Ses tourmalines brillantes s’écarquillent et son souffle se coupe. Il croit sentir des larmes monter. Il fuit l’endroit.
he is —
he's the shining and the light without whom I cannot see
he is —
insurrection, he is spite, he's the force that made me be
he is —
insurrection, he is spite, he's the force that made me be