Joaquin Madison aime ce message
Un mois que je suis « de retour », comme le dit ma mère. Trente jours que j’ai quitté mon appartement stérile de dépourvu d’âme pour un logement sans identité, où les chambres se ressemble si on ne paye pas le prix. Sept cent vingt heures à me demander ce que je fais ici, en me répétant que je serai bien mieux chez moi. Mais quoi dire à une mère qui pleure son défunt époux au téléphone ? Une seule chose : J’arrive. Et c’est comme ça que je me suis retrouvé à prendre un avion, direction le soleil de Los Angeles, mais surtout : Direction le passé, tant douloureux qu’empli de nostalgie.
Comme -presque- tous les soirs, me voilà à la table de la famille Snow, ma jeune soeur à ma droite, ma mère à ma gauche, et la chaise du bout de table restée libre, occupée par le fantôme du père de la famille Snow. Ma mère a tenu à ce que son assiette reste sur la table, bien qu’une légère couche de poussière commence déjà à se déposer dessus. Je n’ose pas lui dire que c’est ridicule, après tout… si ça l’aide à faire son deuil, qui suis-je pour la juger ? Alors je mange quelques bouchées, n’ayant pas faim. Mais hors de question de la contrarier encore plus.
- … surtout que maintenant, c’est toi l’Homme de la famille Snow.
Ma tête se relève d’un coup, j’en ai presque le tournis. L’homme de la famille, qu’est-ce que ça veut dire ? Déjà, ce nom de famille, je ne le garde que par soucis d’héritage, mais je n’y tiens pas. Mes sourcils se froncent à chaque fois qu’on m’appelle ainsi, mais je ne montre rien. Comme depuis un mois. Je suis le roc, l’Homme, comme elle le dit. Alors en simple réponse, je lui souris tendrement, pose ma main sur la sienne, la retirant en apercevant quelques larmes aux coins de ses lèvres, me concentrant sur les quelques carottes qui trainent dans mon assiette.
Deux heures plus tard, c’est l’autre facette de moi qui fait surface. Le fils aimant et présent pour sa famille est resté bien au chaud dans la maison familiale, place maintenant à… Adriel. Juste Adriel. À moi de gérer mon deuil, et ma vie, en général. Et quoi de mieux qu’un petit passage vers cette épicerie, ouverte à toute heure du jour et de la nuit… j’ai déjà croisé trois personnes qui bossent là dedans, j’pense que c’est une seule et même famille, mais pas de certitude. Mes échanges avec eux ne sont que « bonjour », « en carte » et « à demain ».
- Bonjour. En carte.
Je dépose ma bouteille de vodka, grand format. De quoi anesthésier en une seule soirée ma bouche, mon coeur, et même mon âme. Mon esprit, ma culpabilité, et mes souvenirs. Tout, que j’efface en quelques verres, dans la chambre de mon hôtel. Mon chez moi. Le choix de l’Angeleno s’est imposé à moi, étant un des seuls hôtels dans le quartier que je souhaitais qui pouvait me donner une chambre pour une longue durée.
- À demain.
Car oui, je reviendrai demain. Et après demain. Petit rituel, que je m’offre. Une anesthésie générale, comme je vous ai dit. La douleur est moins difficile à supporter. Quelle douleur ? S’il n’y en avait qu’une… J’entame mon dessert sur le chemin de l’hôtel, entrant dans le hall, fouillant mes poches. Pas de carte d’accès. Poches de pantalon, de veste… rien. Et j’ai beau me poser deux secondes pour réfléchir, ça ne vient pas. En regardant autour de moi, mes yeux se posent sur une potentielle solution, un visage devenu familier, à force de le croiser tous les jours. J’espère juste que je ne sens pas trop l’alcool, soucieux malgré tout de ne pas déranger la quiétude de l’établissement. Je m’approche, un sourire discret, timide, la bouteille dans ma main, que j’espère plus ou moins cachée par ce qui lui sert de… bureau ? Standard ? J’en sais rien..
- Bonsoir… J’ai oublié ma carte d’accès à l’intérieur de la chambre
Incapable de me rappeler d’un numéro, présentement.
- Au nom de Snow. Chambre au onzième étage. Vous m'avez raccompagné, une fois.
J'en suis pas fier, j'étais ivre mort, mais bon.. peut-être que tu t'en rappelleras ? J'me rappelle pas de si on a prit le temps de discuter ou pas, mais... Je ne sais pas quoi te donner d'autre, comme détails.
Comme -presque- tous les soirs, me voilà à la table de la famille Snow, ma jeune soeur à ma droite, ma mère à ma gauche, et la chaise du bout de table restée libre, occupée par le fantôme du père de la famille Snow. Ma mère a tenu à ce que son assiette reste sur la table, bien qu’une légère couche de poussière commence déjà à se déposer dessus. Je n’ose pas lui dire que c’est ridicule, après tout… si ça l’aide à faire son deuil, qui suis-je pour la juger ? Alors je mange quelques bouchées, n’ayant pas faim. Mais hors de question de la contrarier encore plus.
- … surtout que maintenant, c’est toi l’Homme de la famille Snow.
Ma tête se relève d’un coup, j’en ai presque le tournis. L’homme de la famille, qu’est-ce que ça veut dire ? Déjà, ce nom de famille, je ne le garde que par soucis d’héritage, mais je n’y tiens pas. Mes sourcils se froncent à chaque fois qu’on m’appelle ainsi, mais je ne montre rien. Comme depuis un mois. Je suis le roc, l’Homme, comme elle le dit. Alors en simple réponse, je lui souris tendrement, pose ma main sur la sienne, la retirant en apercevant quelques larmes aux coins de ses lèvres, me concentrant sur les quelques carottes qui trainent dans mon assiette.
Deux heures plus tard, c’est l’autre facette de moi qui fait surface. Le fils aimant et présent pour sa famille est resté bien au chaud dans la maison familiale, place maintenant à… Adriel. Juste Adriel. À moi de gérer mon deuil, et ma vie, en général. Et quoi de mieux qu’un petit passage vers cette épicerie, ouverte à toute heure du jour et de la nuit… j’ai déjà croisé trois personnes qui bossent là dedans, j’pense que c’est une seule et même famille, mais pas de certitude. Mes échanges avec eux ne sont que « bonjour », « en carte » et « à demain ».
- Bonjour. En carte.
Je dépose ma bouteille de vodka, grand format. De quoi anesthésier en une seule soirée ma bouche, mon coeur, et même mon âme. Mon esprit, ma culpabilité, et mes souvenirs. Tout, que j’efface en quelques verres, dans la chambre de mon hôtel. Mon chez moi. Le choix de l’Angeleno s’est imposé à moi, étant un des seuls hôtels dans le quartier que je souhaitais qui pouvait me donner une chambre pour une longue durée.
- À demain.
Car oui, je reviendrai demain. Et après demain. Petit rituel, que je m’offre. Une anesthésie générale, comme je vous ai dit. La douleur est moins difficile à supporter. Quelle douleur ? S’il n’y en avait qu’une… J’entame mon dessert sur le chemin de l’hôtel, entrant dans le hall, fouillant mes poches. Pas de carte d’accès. Poches de pantalon, de veste… rien. Et j’ai beau me poser deux secondes pour réfléchir, ça ne vient pas. En regardant autour de moi, mes yeux se posent sur une potentielle solution, un visage devenu familier, à force de le croiser tous les jours. J’espère juste que je ne sens pas trop l’alcool, soucieux malgré tout de ne pas déranger la quiétude de l’établissement. Je m’approche, un sourire discret, timide, la bouteille dans ma main, que j’espère plus ou moins cachée par ce qui lui sert de… bureau ? Standard ? J’en sais rien..
- Bonsoir… J’ai oublié ma carte d’accès à l’intérieur de la chambre
Incapable de me rappeler d’un numéro, présentement.
- Au nom de Snow. Chambre au onzième étage. Vous m'avez raccompagné, une fois.
J'en suis pas fier, j'étais ivre mort, mais bon.. peut-être que tu t'en rappelleras ? J'me rappelle pas de si on a prit le temps de discuter ou pas, mais... Je ne sais pas quoi te donner d'autre, comme détails.
Non je ne crois pas à ce que tu me dis. Tu cours à l'échec tel que je l'ai prédis. Tu n'as jamais été capable de t'assumer, renonce à tes chimères et viens me retrouver.
J'aimerai tellement briser ta défiance, te prouver que je mérite ta confiance. Mais tu ne m'as jamais donné l'occasion de révéler ma passion.