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    QUAND LA VILLE DORT - Joaquin

    Mar 13 Fév 2024 - 23:25
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    Adriel Cole Snow
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    Avertissements contenu : Alcoolisme, phases dépressives
    Orientation & situation : Bisexuel, en couple avec Oscar
    Métier/occupation : Sans emploi
    Études & fraternité/sororité : études UCLA, membre des Delta
    Résidence : Dernier étage d'un appartement en location (Eastside) + Triplex à Brooklyn
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    Joaquin Madison aime ce message

    Un mois que je suis « de retour », comme le dit ma mère. Trente jours que j’ai quitté mon appartement stérile de dépourvu d’âme pour un logement sans identité, où les chambres se ressemble si on ne paye pas le prix. Sept cent vingt heures à me demander ce que je fais ici, en me répétant que je serai bien mieux chez moi. Mais quoi dire à une mère qui pleure son défunt époux au téléphone ? Une seule chose : J’arrive. Et c’est comme ça que je me suis retrouvé à prendre un avion, direction le soleil de Los Angeles, mais surtout : Direction le passé, tant douloureux qu’empli de nostalgie.

    Comme -presque- tous les soirs, me voilà à la table de la famille Snow, ma jeune soeur à ma droite, ma mère à ma gauche, et la chaise du bout de table restée libre, occupée par le fantôme du père de la famille Snow. Ma mère a tenu à ce que son assiette reste sur la table, bien qu’une légère couche de poussière commence déjà à se déposer dessus. Je n’ose pas lui dire que c’est ridicule, après tout… si ça l’aide à faire son deuil, qui suis-je pour la juger ? Alors je mange quelques bouchées, n’ayant pas faim. Mais hors de question de la contrarier encore plus.

    - … surtout que maintenant, c’est toi l’Homme de la famille Snow.

    Ma tête se relève d’un coup, j’en ai presque le tournis. L’homme de la famille, qu’est-ce que ça veut dire ? Déjà, ce nom de famille, je ne le garde que par soucis d’héritage, mais je n’y tiens pas. Mes sourcils se froncent à chaque fois qu’on m’appelle ainsi, mais je ne montre rien. Comme depuis un mois. Je suis le roc, l’Homme, comme elle le dit. Alors en simple réponse, je lui souris tendrement, pose ma main sur la sienne, la retirant en apercevant quelques larmes aux coins de ses lèvres, me concentrant sur les quelques carottes qui trainent dans mon assiette.

    Deux heures plus tard, c’est l’autre facette de moi qui fait surface. Le fils aimant et présent pour sa famille est resté bien au chaud dans la maison familiale, place maintenant à… Adriel. Juste Adriel. À moi de gérer mon deuil, et ma vie, en général. Et quoi de mieux qu’un petit passage vers cette épicerie, ouverte à toute heure du jour et de la nuit… j’ai déjà croisé trois personnes qui bossent là dedans, j’pense que c’est une seule et même famille, mais pas de certitude. Mes échanges avec eux ne sont que « bonjour », « en carte » et « à demain ».

    - Bonjour. En carte.

    Je dépose ma bouteille de vodka, grand format. De quoi anesthésier en une seule soirée ma bouche, mon coeur, et même mon âme. Mon esprit, ma culpabilité, et mes souvenirs. Tout, que j’efface en quelques verres, dans la chambre de mon hôtel. Mon chez moi. Le choix de l’Angeleno s’est imposé à moi, étant un des seuls hôtels dans le quartier que je souhaitais qui pouvait me donner une chambre pour une longue durée.

    - À demain.

    Car oui, je reviendrai demain. Et après demain. Petit rituel, que je m’offre. Une anesthésie générale, comme je vous ai dit. La douleur est moins difficile à supporter. Quelle douleur ? S’il n’y en avait qu’une… J’entame mon dessert sur le chemin de l’hôtel, entrant dans le hall, fouillant mes poches. Pas de carte d’accès. Poches de pantalon, de veste… rien. Et j’ai beau me poser deux secondes pour réfléchir, ça ne vient pas. En regardant autour de moi, mes yeux se posent sur une potentielle solution, un visage devenu familier, à force de le croiser tous les jours. J’espère juste que je ne sens pas trop l’alcool, soucieux malgré tout de ne pas déranger la quiétude de l’établissement. Je m’approche, un sourire discret, timide, la bouteille dans ma main, que j’espère plus ou moins cachée par ce qui lui sert de… bureau ? Standard ? J’en sais rien..

    - Bonsoir… J’ai oublié ma carte d’accès à l’intérieur de la chambre

    Incapable de me rappeler d’un numéro, présentement.

    - Au nom de Snow. Chambre au onzième étage. Vous m'avez raccompagné, une fois.


    J'en suis pas fier, j'étais ivre mort, mais bon.. peut-être que tu t'en rappelleras ? J'me rappelle pas de si on a prit le temps de discuter ou pas, mais... Je ne sais pas quoi te donner d'autre, comme détails.
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    Non je ne crois pas à ce que tu me dis. Tu cours à l'échec tel que je l'ai prédis. Tu n'as jamais été capable de t'assumer, renonce à tes chimères et viens me retrouver.
    J'aimerai tellement briser ta défiance, te prouver que je mérite ta confiance. Mais tu ne m'as jamais donné l'occasion de révéler ma passion.
    KoalaVolant

    Re: QUAND LA VILLE DORT - Joaquin

    Lun 19 Fév 2024 - 21:41
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    Joaquin Madison
    Joaquin Madison
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    Nationalité/origines : American not-so golden baby, Puertorican grandparents (mamina fait la meilleure tarte à l'ananas du monde entier).
    Avertissements contenu : dysmorphophobie ; accident et séquelles.
    Orientation & situation : célibataire, le coeur aussi discret que les mots, les flings aussi rares que les phrases complètes. myocarde penche homme, mais le cerveau les fuit.
    Métier/occupation : maître au sein de l'Hotel Angeleno, organise les arrivées et les départs, commande les fleurs des clients de belles suites, défroisse les draps pour y poser ses affaires chaque nuit.
    Résidence : chambre d'hôtel non fixe à l'Hotel Angeleno, il prend les rooms qui se libèrent, songe à en démolir une pour de bon pour s'y laisser graver
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    Les sens ne trompent jamais ; en bord de scène, il y a la vue, celle mnémonique qui impose les silhouettes comme gravures cérébrales. J'ai une excellente mémoire, paraît-il ; à l'époque, je mémorisais les chants plus rapidement, transformant mes cordes vocales en un accordéon plus aisément dès que je connaissais les paroles, leur sens. Je reconnaissais les habitués du théâtre où la troupe se produisait, je souriais, chaleureux, conquis et conquérant, et je leur offrais en retour aux splendides bouquets toute une gerbe de sourires. Les gens aimaient que l'on se souvienne d'eux ; ils se sentaient uniques, ils vivaient pour ça, ils étaient prêts à payer pour ça. Les clients étaient particuliers, chacun d'entre eux : et ils adoraient qu'on leur fasse ressentir qu'ils étaient une histoire à part entière. En ce sens, Amber aimait me dire qu'on était des sortes de super-bibliothécaires, des libraires affables qui connaissaient du bout des doigts la tranche de chaque bouquin. Les clients étaient les oeuvres, nous les traducteurs, et ils prenaient plaisir à ce qu'on les gâte. Ce matin, il y avait eu dans l'allée de l'Angeleno trois camions. Trois chauffeurs, l'une en bottes de daim, l'un en salopette noire, l'autre en denim entièrement, et tandis que les deux premiers fumaient ensemble, le troisième fulminait tout seul. Il était bloqué, avait-il crié par sa fenêtre ouverte, bloqué parce que les deux types lui empêchaient toute manoeuvre mécanique. La rousse avait levé son majeur, jeté sa cigarette plus loin sur le trottoir, et m'avait regardé, l'air de se demander ce que je pouvais bien lui vouloir. J'avais descendu les marches. "Vous êtes la livreuse de fleurs ?" Elle avait secoué la tête, froncé les sourcils, dit - non, moi c'est les bijoux. J'avais haussé les épaules, fait un signe au type habillé en noir, qui se frottait la barbe. "Donc, c'est vous les fleurs ?" Il avait secoué la tête à son tour, maugréé quelques instants, puis répondu à peine trop fort - non, moi c'est les robes. "Parfait, c'est ce que je pensais. Vous pouvez vous déplacer, alors ? Ce monsieur a des produits bien plus frais." Ils avaient été surpris, tous les deux, en me voyant faire signe au troisième larron d'avancer ; et puis dans quelques grognements indistincts, ils étaient montés dans leurs habitacles, avaient finalement avancé, et les gerbes fleuries avaient pu rentrer dans l'hôtel.

    On parlait là de cinq cent jasmins, pour la suite présidentielle, et son occupant très particulier ; de deux-cent vingt-sept marguerites fraîchement coupées, pour sa voisine du dessous et son futur époux ; et puis de trois-cent quarante-deux tulipes, rouges, blanches, jaunes, trois d'entre elles chacune par chambre restante. Un cadeau de la direction, pour fêter l'anniversaire de l'Angeleno ; et une petite marge, qui plus tard dans la journée, une fois les fleurs dispensées, formeraient un splendide bouquet à côté de la clochette de la réception. Celui-ci était fait de quatre tulipes jaunes, deux tulipes rouges, cinq marguerites et neuf jasmins ; l'air entier embaumait de cet hommage à une déesse multicolore, divinité aux senteurs sculpturales, et pourtant, quand tu étais arrivé face à moi, ce soir-là, tes effluves avaient pris le dessus. "Bonsoir, monsieur Snow." Je l'aurais su sans que tu le dises. Sourire en coin, masquant toute grimace potentielle liée aux liqueurs évaporées. "Aucun souci. Laissez-moi juste..." Les mots qui se meurent pour toi en même temps que je disparais ; porte, couloir, salle de pause, des signes à ma collègue Amber, des jérémiades étouffées alors que je reviens à toi, carte autour du cou, une Amber souriante, professionnelle, presque chaleureuse - qu'on lui donne un Oscar ! - sur les talons. "Allons-y." Ma collègue bien en place, le hall n'est pas délaissé ; à cette heure-là, c'est calme, généralement. Bouton d'ascenseur qui s'allume, quelques secondes passent, les yeux au plafond, silence appliqué ; et puis le bouton s'éteint. Froncement de sourcils, langue qui claque. Nouvel essai. Bouton qui s'allume. Quelques secondes, silence. Rien ne se passe. Je me tourne, prêt à te demander à ce que l'on prenne les escaliers, mais des portes s'ouvrent ; la cage voisine s'est libérée, comme un jeu de hasard. Sourire poli à l'occupante qui déserte, belle robe de soirée qui ira illuminer un bar sans doute, et puis je te fais signe d'entrer. Mon doigt appuie sur le bouton - il s'allume, et l'ascenseur commence sa lente ascension. "Vous avez passé une bonne soirée, monsieur Snow ? Vous avez l'air en meilleure forme, ces temps-ci." Un instant. Regard inévitablement attiré par la bouteille que l'on voit un peu plus, sans le deck. La voix brisée qu'on essaie de ne pas teinter d'inquiétude ; elle croasse déjà suffisamment pour effrayer une meute toute entière, alors un type un peu paumé... Non, pas d'inquiétude ; juste ce qu'il faut de chaleur pour te mettre en confiance. T'aider à te sentir unique. "Est-ce que tout se passe bien, là-haut ? Vous avez besoin de quoi que ce soit ?"

    @Adriel Cole Snow
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    A COLD DECAY
    I wanted life, I wanted you
    Down, down to hell for I don't care
    They can put me anywhere
    Throw away the key
    Only the very best
    A reasonable request

    ©️️ FRIMELDA

    Re: QUAND LA VILLE DORT - Joaquin

    Mar 20 Fév 2024 - 14:38
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    Joaquin Madison aime ce message

    Ce n'est pas quelque chose d'horrible, de perdre sa carte... et pourtant, je me sens comme un moins que rien quand je viens te faire part de mon problème. J'ai perdu une carte d'accès à ma chambre, c'est comme si je perdais les clefs de chez moi, véritablement. Cette chambre, c'est mon chez moi. Impersonnel, stérile, et avec des centaines de voisins, mais c'est chez moi malgré tout. Je ne m'y sens pas chez moi, mais... comme partout, je dirais.

    Mais tu es gentil... Tu as un sourire simple, mais qui fait le taf. J'ai beau me sentir ridicule, j'ai l'impression que ce n'est pas grave, et tu gères la chose comme si ça arrivait tous les jours. Est-ce le cas, ou est-ce que tu comptes simplement me le faire croire ? En tout cas, ça fonctionne, et j'attends que tu réapparaisses pour te suite, comme tu me le demandes. J'ai envie de te demander de simplement me donner le précieux sésame, mais il n'y a aucune chance que tu me laisses le pass, et tu aurais bien raison : il est certain que dans deux minutes, il aura quitté ma main pour se perdre Dieu sait où.

    Tu sembles te battre avec l'ascenseur, alors que de mon côté, j'ai envie de disparaitre. Ce silence est gênant, et les secondes semblent ne jamais prendre fin. Mes doigts tapotent sur le haut de la bouteille, avant que je ne réalise que je ferai mieux de ne pas trop la montrer. Alors à la place, je me mets à compter les carreaux sur le sol. C'est pas si facile, je n'arrive jamais au même résultat... Faut dire que ma vision n'est pas nette. Je reprendrais bien une gorgée pour m'aider, mais... Non. Pas maintenant. Concentration. Que je perds totalement quand je t'entends parler. Tu brises le silence, par une phrase qui se veut gentille. Je le brise à mon tour, par un rire triste, réflexe que tes mots me provoquent.

    - Si c'est l'image que je renvoie au monde, je suppose que c'est plutôt une bonne chose

    Parce qu'on va pas se mentir : Je suis loin d'aller bien. Le constat envers moi même n'est pas très glorieux. Mais je ne dois pas avoir une tête si atroce, pour qu'il me dise ça. Ou alors, peut-être qu'il utilise les mêmes mots pour chacun, et qu'il n'a même pas remarqué que je suis alcoolisé. Hm. Un peu trop gros pour être le cas.

    - J'dis pas non à un autre oreiller.

    J'en ai détruit un, la dernière fois. Réveil dans la nuit, cauchemar et alcool... Déchirer l'oreiller m'a paru être une bonne idée. Cette petite voix qui m'a soufflé que ça irait mieux après. Mais rien. Juste ma part sombre, qui prend un peu trop de place parfois. Pourtant, personne ne m'a rien dit. J'ai retrouvé la chambre propre, sans même un commentaire. L'élégance, pour laquelle je paye, je suppose. Mes yeux restent posés sur les étages qui défilent, sur l'écran. Un nouveau silence. Celui la me parait encore plus insupportable.

    Parle. il faut que tu aies l'air normal. Arrête de te donner en spectacle.

    Cette voix, dans ma tête. Voix que j'entends prendre les intonations et le timbre de mon père. Le vrai M. Snow. Tu ne devrais d'ailleurs par m'appeler ainsi, je ne suis que  le remplaçant, qu'on a pas réellement choisit. Mon frère tiendrait le rôle beaucoup mieux que moi, comme pour le reste. Je baisse la tête, pressé d'arriver pour pouvoir me reprendre quelques gorgées. Lutter devient difficile.

    - C'est gentil de m'accompagner. Surtout que j'imagine que vous avez bien mieux à faire de votre soirée

    Tout est plus interessant que de raccompagner un idiot à sa chambre.
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    Re: QUAND LA VILLE DORT - Joaquin

    Mar 20 Fév 2024 - 21:36
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    La nuit pleure, elle dégouline, on la devinait à travers les larges baies vitrées du hall, bien avant de s'engouffrer dans la cage sordide ; oiseaux curieux, oiseaux rares, splendides ramages et magnifiques plumages, je suis bien droit à côté de toi, le sourire aux lèvres plus amusé que dévalisé. Tu es le huitième, ce soir ; le huitième à avoir oublié sa carte quelque part, dans un endroit sordide, le huitième à avoir donné l'accès d'une chambre à un parfait inconnu. Il faudra que j'invalide magnétiquement la carte, en redescendant ; ou bien peut-être que j'appelle la nana du service sécurité, elle saura sans doute s'en occuper. Doigts qui arquent phalanges, quand je tape un rythme muet sur mes jambes ; le silence est étrangement pesant, à croire que les bonnes humeurs se sont étouffées dans cet oreiller supplémentaire dont tu aurais besoin. Je signe d'abord, avec les mains, pour te faire comprendre que j'en monterais deux, plus tard dans la soirée. Et du bout des lèvres, j'ajoute à voix basse "Ça m'évitera un aller-retour, et ça ne peut fonctionner que par paires. Loi des hôtels." Tribunal saugrenu qui n'existe pas, mais ça me fait sourire plus sincèrement, et toute tentative de nous dérider est la bienvenue.

    Le compteur des étages fait défiler les chiffres, trop lentement, d'une langueur presque gênante. Tu n'as pas l'air de bien saisir la langue des signes ; tu n'es pas le premier, pas le dernier. C'est la dure loi de ce poste-là : s'il me plaît, m'offre de belles rencontres, une maîtrise bien tissée et des nuits de luxe - en secret -, il est aussi l'un de ces jobs qui propulse ma voix à longueur de journée. Je gratte ma gorge, ferme les yeux le temps de parler, pour masquer la douleur, masquer les ressentiments, et aussi pour ne pas faire face au reflet difforme qui expose à la fois le corps disgracieux et la façon dont les mots laids viennent déformer les lippes. "Pas vraiment. C'est une soirée calme. Et vous êtes chez vous, ici." Discours commercial qui trahit les lèvres retombées, comme un flan dès l'ouverture du four ; mais pas d'odeur de sucre, pas d'effluve pâtissière, non, rien que les senteurs âcres de regrets et de l'alcool que tu dissimules décidément très mal. "Je vous emmènerais une nouvelle carte en même temps que les oreillers."

    Et puis l'ascenseur se fige. Ne bouge plus, les lumières grésillent, s'éteignent alors que la secousse me fait glisser le long du mur. "Super." C'est sorti tout seul, avec quelques grognements. Ta bouteille a tinté au fur et à mesure des vibrations de la panne ; celles-ci sont de plus en plus fréquentes. "Mon téléphone est en bas. Vous avez le vôtre, s'il vous plaît ?" Je secoue la tête, dans la semi-pénombre. "Désolé de ce désagrément." C'est signé du bout des doigts en même temps que c'est dit ; la voix tremble un peu, comme la main tendue pour attraper le téléphone, dans l'obscurité, les sourcils froncés. Heureusement que l'ascenseur est grand, dernier cri ; au moins on évite la peur de l'enfermement, les crises d'angoisse, tout ce qui aurait pu te pousser à te mettre à haleter, me forçant à la fois à gérer l'appel du service express dédié, mais aussi ton stress. Le mien monte, serpent aux viles écailles, glisse entre les côtes, insidieux, atteint la nuque en même temps qu'un frisson agite mon corps entier ; c'est grand, dernier cri, mais c'est surtout une belle cage dorée, et je ne suis pas un foutu canari.

    @Adriel Cole Snow
    hrp :

    Re: QUAND LA VILLE DORT - Joaquin

    Mer 21 Fév 2024 - 10:56
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    Joaquin Madison aime ce message

    Je ne m'attendais pas à ce que tu me répondes avec tes mains. Pourquoi, d'ailleurs ? Tu sembles vouloir communiquer en gestes, mouvements qui peut me faire penser à la langue des signes. Pourtant, tu parles. J'entends. Alors est-ce que tu signes par habitude, ayant un proche malentendant, ou est-ce simplement parce que dans le cadre de ton travail, tu prônes l'intégration et souhaite communiquer avec tout le monde ? Peut-être que tu parles également une dizaine de langues différentes.. Je t'imagine manier parfaitement les langues latines, j'ai bien envie de te répondre en Français, juste pour voir. Mais ta voix, presque un murmure dans cette cage d'ascenseur, parvient à mes oreilles. Deux oreillers, je prend. C'est mieux que rien. Je te souris même en retour, ta plaisanterie sur les paires m'atteignant que très peu, mais je ne veux pas me montrer rustre. A moins que ça ne soit vrai ? J'en sais rien. Mais si tu veux m'en donner deux, pas de problèmes.

    Simple hôchement de tête, quand tu m'informes être ici chez moi. Et comme pour preuve, j'aurai une nouvelle carte. Est-ce que je dois te remercier pour ça, aussi ? Ton attitude est presque trop gentille et attentionnée pour moi.

    Tu es Roi, Adriel. Un service offert à un Snow doit être apprécié, non remercié.

    Mes paupières se contractent, réflexe idiot car en aucun cas, ça ne fera fuir cette voix. Mais j'essaye, secouant un instant ma tête. Tu dois me prendre pour un fou, possédé, qui chasse ses démons du mieux qu'il peut. Si seulement c'était aussi simple.

    - Merci

    J'opte pour le remerciement. Après tout, sans toi, je serai à la rue, dormant sur un banc de bus. Pas la première fois, sûrement pas la dernière, mais je préfère m'effondrer dans des draps propres plutôt que seul face à la lune.

    Le sol tremble, les murs aussi, faisant par extension trembler mes jambes le mon corps tout entier. Je n'ai pas assez bu pour que ça me donne envie de vomir, mais j'ai du mal à rester debout, droit, gardant une pseudo prestance. Tu lâches un simple "Super", loin de ton phrasé habituel, qui me fait dire que ce n'est pas une situation qui arrive souvent... Appelez moi Chat Noir. Cette pensée m'arrache un rire, encore plus ironique que le premier, alors que je te tend mon téléphone portable dévérouillé. Mis à part des mails non lus, des notifications en attente de Tinder et des sms pas encore ouverts, tu ne tomberas pas sur des dingueries. Fond d'écran basique, bleu, fond uni que propose le smartphone à l'allumage.

    C'est un problème que tu comptes régler... ça m'arrange. Je ne suis pas capable de faire quoi que ce soit d'utile. Alors pour ne pas gêné, ou surtout me trouver un pretexte, je m'assois à même le sol, observant la bouteille qui par miracle, ne s'est pas cassée. J'appercois une fissure, sans doute due au choc contre la paroi à la première secousse. Mais elle va bien. C'est une dur à cuire. Après un souffle de soulagement qui passe mes lèvres sans réelle attention, je retire le bouchon, portant le goulot à ma bouche. Au diable la beauté du geste, j'ai déjà l'odeur d'un ivrogne sans domicile, je peux en avoir aussi l'air, pendant un court instant. Et cette anesthésie locale m'aide à ne pas aggraver la situation, et te laisse gerer tout ça d'une main de maître. Je te tends la bouteille, en silence, ne voulant pas te déranger, bien qu'en restant poli. Je ne suis pas sûr que tu acceptes, surtout en service dans ce genre d'établissement, mais je propose malgré tout. Et j'attends que tu termines de prévenir de notre situation pour couper de nouveau le silence, qui recommence à s'installer entre nous.

    - ... J'suis désolé.

    si j'avais eu ma carte, tu n'aurais pas été bloqué ici, avec moi.

    - J'vous laisserai un gros pourboire

    J'me sens obligé de faire un geste, comme pour... me faire pardonner de te faire sombrer avec moi. Heureusement pour toi, ça ne va durer que quelques temps, alors que moi... C'est une sensation qui ne me quitte plus, d'être enfermé, et de ne rien pouvoir y faire. Une punition divine, selon moi. Un appel à l'aide, selon le reste du monde.

    - Vous avez des personnes sourdes ou muettes, ici ?

    Ma pensée peut te paraitre brute, sans tact, mais.. Je ne vais pas le cacher, j'ai trop bu pour faire de belles phrases qui ont du sens. à deux doigts de te dire "Hey, pourquoi tu signes, toi ?"... Faut croire qu'il me reste un petit pourcentage de bon sens, bien caché.
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    Non je ne crois pas à ce que tu me dis. Tu cours à l'échec tel que je l'ai prédis. Tu n'as jamais été capable de t'assumer, renonce à tes chimères et viens me retrouver.
    J'aimerai tellement briser ta défiance, te prouver que je mérite ta confiance. Mais tu ne m'as jamais donné l'occasion de révéler ma passion.
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    Re: QUAND LA VILLE DORT - Joaquin

    Mer 21 Fév 2024 - 21:32
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    Métier/occupation : maître au sein de l'Hotel Angeleno, organise les arrivées et les départs, commande les fleurs des clients de belles suites, défroisse les draps pour y poser ses affaires chaque nuit.
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    Le silence et la pénombre constituent normalement mon royaume de prédilection, le seul vrai domaine dans lequel je puisse m'épanouir ; pas de lumière pour voir les traits disgracieux d'une silhouette détestée ; pas de bruit pour me forcer à élever les miens ; et la somme des deux, pas de lumière, pas de bruit, rien pour voir les mots serpenter dans ma gorge, vicieux, répugnants, avant de franchir mes lèvres de la plus vilaine des façons. Mais ce silence-là n'a rien d'apaisant : je te sens tendu, à la fois désolé et en même temps gêné. Tu me tends la bouteille, comme pour meubler l'espace, comme pour meubler la discussion, et je refuse de la main (ça, au moins, c'est un signe universel). Je ne peux pas boire en compagnie des clients, le luxe des bulles crépitantes ou des liqueurs boisées est réservé aux moments de perdition dans ma chambre du soir, changeant de lit à chaque crépuscule, et avec les nouveaux draps vont les nouveaux alcools. J'appelle ça les abandons de mini-bar ; dans leur perte, il y a ma renaissance, le temps de quelques heures. Inhibé, je laisse tout aller, j'envoie valser les vilaines pensées, je fais la course aux minutes qui défilent, et surtout
    je ne perds jamais mon sourire.

    "Ce ne sera pas nécessaire. Laissez-le plutôt au type qui nous sortira d'ici." Je maugrée bien malgré moi, le sourire fané comme un jardin rôti, et puis je hausse les épaules, lâche un soupir. Sur ton téléphone, je cherche quelques instants l'icône verte si connue, pour taper le numéro salvateur, sorte de jackpot karmique, et nous tirer de ce sale imbroglio ; mais ça ne sonne pas, ça ne sonne jamais, c'est comme frapper aux portes du vide. Nouveau soupir. Tu dois l'intercepter, vouloir passer à autre chose, occuper mes pensées - ou les tiennes, après tout - et tu me glisses une question qui n'a rien de très innocent. Le sourire revient, quelques secondes, aussi éphémère qu'un papillon de nuit se frottant au char d'Hélios, et puis je hoche la tête. "Moi." Je pointe du doigt mon torse. Devine que tu ne maîtrises pas les mots lorsqu'ils sont articulés par les gestes, alors, réprimant une énième grimace, j'enchaîne à voix basse - on ne risque pas de nous troubler dans tous les cas, même les câbles de l'ascenseur ont cessé de faire leur ironique symphonie. "J'ai du mal à parler. Je me sens plus à l'aise avec les mains." Celles-ci se dressent et s'agitent, comme des marionnettes ; moi, le prestidigitateur, moi, l'artiste. Il n'y a pourtant pas une seule histoire que je puisse prendre plaisir à te raconter : ni le tournis du coeur et du corps, ce jour-là, ni la sensation horrible qui m'arrache les larmes dès qu'il faut que j'entrouvre les lèvres ; ni les frissons du corps et du coeur, encore aujourd'hui, ni l'envie de tout déchirer, de tout couvrir, quand je vois la peau, les traits, les traces de ce qui a été, les peurs de ce qui sera. Corps à l'âme dissolue, esprits aux tirades volés, comédien de pacotille en somme ; je sens le chagrin monter, l'angoisse aussi, alors je me retourne, articule quelques pas, les yeux baissés vers l'écran de ton téléphone.

    Et puis, il y a ça. "Vous n'avez plus de batterie...?" Je me pince le bras, discrètement, pour chasser les lacrymales, pour tenter de me tirer de cet enchaînement infernal de cataclysmes. L'écran s'éteint, entre mes mains, et les ombres reviennent. "Non. Vous n'avez plus de batterie." C'est dit avant un soupir, le genre de ceux qui gonflent le palpitant, qui s'exulte en les crachant presque, enfants tornades, je te rends ton smartphone, secoue la tête doucement dans le vide. "Ils vont avoir une alerte, dans tous les cas. Ça peut prendre quelques minutes." Ou des heures, dans le pire des cas, mais je me garde bien de te le préciser ; non, au lieu de ça, pour chasser la peur, pour chasser le stress, je tends ma main, vers la bouteille ; au diable les bonnes résolutions, au diable le règlement intérieur. Un jour, quelqu'un est sorti de l'ascenseur après une panne de deux heures, et il y avait eu plus de verres ingérés que d'étages dévalés ; on avait même retrouvé un manteau de fausse fourrure installé au sol comme un drap de pique-nique, et deux bouteilles vides - du limoncello et du rhum, si ma mémoire ne me trompait pas. Je me laisse tomber par terre, doucement, et je lève la tête au ciel qu'on imagine à peine.

    Re: QUAND LA VILLE DORT - Joaquin

    Jeu 22 Fév 2024 - 14:22
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    Je me retiens de te dire que je pourrais aussi donner un pourboire au mec qui nous sortira d'ici. S'il y a bien une seule chose qui va dans ma vie : c'est l'argent. Un souci que je n'ai pas. Tu dois le savoir, vu le nombre de nuit que je passe dans ton établissement, ce n'est pas à la portée de n'importe qui. Je ne m'en vente pas, jamais. Ce n'est pas mon argent, je ne suis qu'un fils de, qui profite de l'argent que son père a investit. Rien de propre, pas de fierté. Mais c'est quand même plus agréable de se bourrer la gueule et de pleurer dans des draps propres que dans la rue.

    L'agacement semble t'envahir, toi qui a l'air d'être le plus fort de nous deux. Les soupirs se multiplient, et quittent ton corps, et ta réponse me foudroie de mal-être.

    Un idiot, Adriel...

    Comment est-ce que je peux être si... indélicat ? Il est évident que ça te concerne, si tu connais la langue des signes. La chance pour que tu aies apprit parce que tu es curieux est minime... J'ai beau ne pas comprendre ce langage, te voir te pointer du doigt me glace le sang. Mes yeux s'encrent dans les tiens, j'espère ne pas t'avoir froissé. Surtout que tu te justifies un peu plus, m'indiquant ta difficulté à parler. Et je culpabilise. Bien que je n'ai pas de mal à parler, je me trouve sans voix, une boule fictive écrasant ma gorge de l'intérieur, que je tente de faire disparaitre à coup de vodka. En vain. De ton côté, tu quittes notre rapport visuel, surement pour nous faire sortir ou du moins y travailler. Mais je vois bien que quelque chose ne va pas.

    J'espère que tu es fier de toi.

    Les dents serrées, le goulot fermement tenu dans ma main. Bien sûr que non. Puis mon téléphone qui rend l'âme. Il a raison, après tout. Si j'avais pu m'échapper de cette situation et de l'atmosphère besoin de cette cage d'ascenseur, je l'aurai fais aussi. Une autre gorgée. Peut-être qu'elle va m'éteindre, aussi, qui sait ? Je récupère mon téléphone, et le glisse dans ma poche. Même aider, j'ai du mal, c'est fou... Je ne sais pas si c'est pour me rassurer que tu me parles d'alerte, mais c'est gentil. Mais la vérité c'est que d'être ici, ou dans ma chambre, c'est la même chose pour moi. L'un ne semble pas être au dessus de l'autre.

    Ta main se tend vers moi, et vers le graal que je possède. Je lève légèrement le bras afin que tu puisses saisir la bouteille, et m'accompagner dans cette douce montée, à défaut de le faire physiquement. Je te laisse boire en paix, la bouteille passant de mains en mains. Je la pose entre nous, que tu puisses la prendre à ton gré. Ne t'inquiète pas de la dose, d'autres bouteilles m'attendent en haut, et je n'ai jamais été de nature égoïste. C'est sûrement ce qui a d'ailleurs causé ma perte.

    - J'suis désolé si j'ai été indélicat, tout à l'heure. Si parler est un problème, pas besoin de vous forcer. On peut juste attendre comme ça.

    Même si le silence est quelque chose d'angoissant, je préfère ça au fait de savoir que je te pousse à faire quelque chose qui ne te met pas à l'aise. Comment je ne l'ai pas vu avant ? Est-ce par manque d'attentions aux personnes qui m'entourent ? Est-ce que le fait qu'il me dise bonjour oralement de temps en temps m'a poussé à croire que ça n'était pas un problème ?

    - Vous pourriez m'apprendre à signer "bonjour" ? ou même "bonne journée" ? ...

    C'est ridicule..

    - ... S'il vous plait

    Bien sûr que de le saluer les prochaines fois avec des gestes ne va rien réparer. Mais ça me semble important de prendre en considération qui tu es vraiment, derrière ton desk d'accueil. Le poste ne m'a jamais intéressé. L'humain, par contre, oui.
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    Non je ne crois pas à ce que tu me dis. Tu cours à l'échec tel que je l'ai prédis. Tu n'as jamais été capable de t'assumer, renonce à tes chimères et viens me retrouver.
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    Re: QUAND LA VILLE DORT - Joaquin

    Jeu 29 Fév 2024 - 20:46
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    Le goulot au bord des lèvres, la gorge brûlée ; inondée de lave, comme pour consumer les mots injurieux, comme pour conjurer le sort. Elles sont peu nombreuses, les syllabes qui sortent de ces bois brumeux, elles sont peu nombreuses et pourtant, dans l'ascenseur bloqué, figés entre deux étages, les maux affluent. Mille insultes, et à peu près autant de noms d'oiseaux qui veulent sortir, s'échapper, frapper leurs ailes contre la cage métallique, puis partir en une nuée incendiaire, transformer l'Angeleno en un brasier de froufrous. Là-haut, les étoiles prendront feu, les volatiles s'affoleront, ça fera des comètes derrière l'envol, un ciel d'apocalypse, un ciel de nuit d'été.

    L'alcool me donne le hoquet, me fait lever les yeux au ciel. La lumière a déjà faibli ; ou peut-être que ce sont les paupières qui se sont alourdies. Hors de question de m'endormir, hors de question de te laisser me regarder avec pitié, pour moi un peu, pour toi beaucoup. Je hausse les épaules, t'écoute parler, fait tourner ma tête en orbite - dans le vide. "C'est pas grave." C'est chuchoté, du bout des lippes, comme une confession douce ; et pourtant, la douceur, c'est surtout dans les mots qu'elle se niche. Non, je ne t'en veux pas, non ce n'est pas grave ; ce qui le serait, c'est le silence insidieux, poisseux, qui fait couler la sueur dans le dos, qui provoque un début de migraine. Il y a quelque chose de lourd, dans l'air, quelque chose qui pèse sur les os, qui fait suinter la peau. Un début d'angoisse, peut-être, les prémices d'un troupeau de peurs. "On peut parler." L'index qui te pointe, malgré les murmures, comme pour dire que ce sera toi, surtout, pour tenir le crachoir ; moi, je compte bien n'utiliser que mes mains, quitte à répéter les gestes pour que tu les comprenne - la langue des signes n'est-elle après tout pas le plus beau des albums d'images, pour discuter ? - jusqu'à ce que la lumière ne soit plus.

    Et puis tu me demandes de t'apprendre, après deux secondes de blanc ; mon sourire s'agrandit, je plante mes yeux dans les tiens. Avale quelques gorgées de plus. Secoue la tête - l'ambroisie avalée l'a été en grande et belle quantité. La gorge me brûle un peu plus, mais ça m'arrache un léger - très léger, jamais assez - éclat de rire. Je te tends la bouteille, hoche la tête. "Okay." Je plie les genoux, appuie sur mes jambes, me traîne d'un mètre vers toi, fuyant ainsi le reflet clairsemé du miroir - vision d'horreur, tant qu'il ne fait pas noir -, me rapproche, te tends mes deux mains, à plat. D'abord, c'est la main droite qui appuie sur chaque pectoral. "Bonjour." J'articule sur les lèvres en même temps, attend quelques secondes, te voit hésiter, alors je saisis tes mains - sans doute poussé par l'alcool -, fais les bons signes sur ton torse. "Comme ça." Je te souris un peu plus ; les mots passent aussi dans les commissures étirées, après tout. Je te fais un signe de tête, comme pour te dire qu'on passe à la suite, je lève le pouce droit, devant moi. "Ça veut dire salut. C'est plus familier." Je te regarde faire en silence, refais les deux mouvements, professeur appliqué, professeur flatté surtout, les barrières qui s'effondrent tandis que le monde continue de s'agiter, en dehors de notre résidence d'infortune. Le pouce qui se lève, les mains qui se coupent, le sourire et puis un bâillement, hors équation, qui m'échappe. "Ça veut dire bonne nuit... Si on sort un jour d'ici." À voix basse, je grimace moins devant le dinosaure cabossé de mes cordes vocales ; à voix basse et avec toi, je me sens un peu plus à l'aise. Main tendue pour récupérer la bouteille, nouvelle gorgée ; nuit irriguée.
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    Re: QUAND LA VILLE DORT - Joaquin

    Lun 4 Mar 2024 - 23:45
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    Cette proposition de silence que je t’offre n’est pas quelque chose qui m’enchante, mais… Je ne veux pas déranger, alors que cette impression ne me quitte jamais.J’ai toujours l’impression de n’être à ma place nulle part, ici, ou ailleurs. Je crois que la dernière fois que je me suis senti bien quelque part, ça remonte à quand j’étais encore étudiant.. Je me sentais vivant lorsque je partais faire le tour du monde avec différentes associations, juste pour aider autrui. Le comble de se sentir chez soi alors que justement, je suis à l’étranger.

    Mais l’étranger m’attire. Quelque chose dans l’inconnu, que je trouve réconfortant. Peut-être par envie de trouver une âme aussi détruite que la mienne ? Il me désigne, en m’indiquant qu’on peut parler. Un poids quitte mon corps, rassuré qu’il ne veuille pas garder le silence. J’aurai pu me pendre à l’idée de l’avoir vexé, ou pire : de t’avoir blessé. En tout cas, ma proposition d’apprendre est sincère, et semble te plaire. Je souris, des lèvres et des yeux, quand nos regards se croisent. Face à face, le cours improvisé commence, me ramenant à mon statut d’étudiant…

    J’étudie tes gestes, comprenant un bonjour, mais incapable sur le coup de le reproduire. La peur de mal faire, ou d’échouer. Ne me sous estimez pas, je suis bien capable de rater ça également. Tes mains me tiennent, m’apprenant par le geste, la compréhension grimpant en flèche. Je pense même être capable de le refaire seul, maintenant. Bonjour. Salut. Le salut reste le plus facile, pour l’instant.

    Tel un enfant avide d’apprentissage, je refais dans un parfait mimétisme tout ce que tu me montre. Sauf le bâillement, ou je me dis que le temps a du passer plus vite que je ne le pense. La fatigue ne m’a pas encore attrapé, elle m’évite depuis des années, maintenant. Du moins, le sommeil. Fatigué, je le suis tout le temps. Surtout mentalement.

    - Moi qui pensait que c’était le genre d’hôtel où en 5 minutes, tous les problèmes étaient réglés…

    C’est même pas un jugement, c’est juste.. Un fait. L’établissement donne l’illusion de tout contrôler, jusqu’à la couleur des boutons de leur tenue. Et pourtant, personne ne vient nous sauver, nous condamnant ainsi à boire pour passer le temps. Je savais qu’aller acheter cette bouteille était une bonne idée. Et partagée, son gout n’en est que meilleur.

    - Moi qui pensait aller m’étaler dans mon lit en arrivant… Mon plan de soirée était tout tracé ! Une douche, la télé, mon téléphone, ma bouteille, du Tinder, et m’endormir en plein milieu d’un verre, d’un film, et d’une discussion !

    La bouteille me revient un instant, retrouvant son goulot comme je pourrais retrouver les lèvres de mes ex. L’alcool est une connerie, mais j’ai besoin de me plonger dedans corps et âme. Je m’étire, avant de m’allonger sur le sol, imaginant mon lit. Beaucoup moins confortable, ici. Mais bien moins seul. L’alcool m’emportant légèrement, je me retrouve à reproduire une nouvelle fois les gestes que j’ai appris précédemment. Bonjour. Je l’ai bien retenu, celui là.

    - En tout cas promis, les prochaines fois, j’irais voir tes collègues. J'espère que t'étais pas à la fin de ton service? Je m'en voudrais de te priver de ton repos.

    Je suis un chat noir. À éviter, tant que possible. Car oui, ça pourrait être pire, mais.. qui me dit qu’un câble ne va pas rompre sous notre poids ? Eternel optimiste, aussi. Je suis également passé au tutoiement… entre compagnon de galère. Enfin, c’est surtout qu’il est sorti naturellement.
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    Re: QUAND LA VILLE DORT - Joaquin

    Ven 15 Mar 2024 - 15:15
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    La bouteille fait office d'émissaire entre nous, ce soir ; elle te donne l'occasion d'abandonner pour de bon, quelques instants, les grands airs que ta famille aimerait sans doute te marquer sur le visage ; elle me donne l'occasion rarissime de ne pas avoir à me guinder dans un rôle cousu-main, à être quelqu'un d'autre pendant quelques secondes que juste le maître des clefs de l'Angeleno. Je fronce un peu les sourcils, détaille difficilement mon profil dans le miroir, à la faible lueur de l'ascenseur qui rougit. Je t'écoute détailler le programme que ta nuit aurait dû suivre ; les écrans, la liqueur, la passion éphémère, les flammes qui consument, sur photos digitales ou sur entrevue inattendue.

    Peut-être que dans un autre univers, tu as conservé tes clefs, tu es monté à ta chambre, pris ta douche, laissant la vapeur inonder le reflet fatigué dans le miroir. Tu aurais mangé, bu, traîné sur une app de rencontre, flashé sur un corps, sur un choeur de messages, et puis tu l'aurais invité.e. Vous vous seriez retrouvés en bas de l'hôtel, vous auriez ri, tu l'aurais conduit.e à ta chambre, et vous auriez passé la nuit à vous consommer.
    Peut-être que dans un autre univers, tu t'es figé seul dans cet ascenseur, que tu as laissé la pression s'évader à chaudes larmes ou à coups de poings rageurs. On aurait dû appeler un armada d'ouvriers pour tout réparer, quand tu te serais finalement évadé, et on ne t'aurait évidemment pas chargé de régler quoi que ce soit. Pourtant, tu aurais croisé un réparateur, tu serais tombé sous le charme, et tu n'aurais plus jamais eu besoin de Tinder.
    Peut-être que dans un autre univers, plus lointain que tous les autres, tu aurais été le maître d'hôtel à la voix brisée, et moi le type riche en billet, riche en problèmes ; peut-être que j'aurais pu te passer une meilleure bouteille, ou bien peut-être qu'on en serait resté à cet alcool insipide mais brûlant.

    La main gauche à l'horizontale, devant les yeux, et la langue tirée, mouvement de tourbillon ambré sur le visage, un instant. "Ça veut dire ivre." Je te fais un sourire encourageant, te pousse à essayer ; finalement, toutes les civilisations ne pourraient-elles pas uniquement communiquer avec quelques mots seulement ? Pensez à oui, non, je suis d'accord, bonjour, au revoir, s'il te plaît. Et ivre, évidemment. Le reste, ce serait des objets pointés, pour désigner les sujets de conversation. Plus d'hurlements, plus de voix cassées. Le monde se porterait sans doute mieux. "Tu ne me déranges pas. Je suis là pour aider. Quitte à ce que tu sois bloqué dans l'ascenseur..." Léger sourire amusé qui naît sur les lèvres, interrompt les mots murmurés en même temps qu'ils sont signés. "Autant que ce soit avec l'agent le plus à même de performer les gestes de premiers secours. Et je ne finis jamais vraiment mon service, ici." La confidence presque soufflée du bout des lippes me fait comprendre que l'alcool monte vite, quand on boit peu. J'ai presque dévoilé à un client que je dormais dans les chambres de l'hôtel, moi aussi. J'ai presque dévoilé la fraude, le statut de fantôme itinérant. Presque dévoilé mon secret pour aussi bien reconnaître les suites, aussi bien savoir les yeux fermés où je suis dans l'immense bâtiment. Je secoue la tête. "J'ai pas mal bu, déjà. D'un côté j'ai "fini mon service", comme tu dis... Sans vouloir te culpabiliser de me retenir ici, hein. Tu vois, je déteste parler, et voilà que je raconte ma vie. Je devrais arrêter pour ce soir, non ?" Légers éclats de rire qui dissipent le malaise, la tête plongée entre les mains dans un nouveau bâillement, dans une nouvelle salve de courbatures qui me font grimacer après coup.
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    Re: QUAND LA VILLE DORT - Joaquin

    Jeu 21 Mar 2024 - 22:44
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    Un nouveau mot, au travers de tes doigts qui fendent l’air. Je te regarde, fixement, analysant le moindre mouvement. La position de chaque phalange est importante, je me dois de te faire honneur, toi qui prend du temps pour m’apprendre ton language. Je recopie, place ma main, tire la langue également, avant de lâche un petit rire. L’alcool commence à bien jouer, et ça m’amuse d’apprendre ce mot. L’alcool m’amuse. Étrangement, ce mot là est facile pour moi à reproduire, et je suis certain de m’en rappeler pendant un moment. J’aurai juste l’air idiot, le jour où on me demandera si je sais utiliser la langue des signes, je me retrouverai à signer « ivre ivre ivre ». Mais d’un autre côté, ce serait une présentation parfaite pour moi.

    Quand tu parles, mes yeux sont rivés sur tes gestes, et non sur tes lèvres. Tes murmures ne semblent être que les sous titre, au final. Étrange. Mais j’ai l’impression de te comprendre rien qu’avec les gestes, alors que… non. Bien sûr que simplement avec les mains, je serai bien incapable de suivre une conversation comme nous avons là.

    - Ravi de savoir que je peux tomber dans les pommes et être prit en charge

    Nouvelle gorgée de vodka, suivie d’une deuxième. Je commence à ne plus trop sentir la chaleur dans ma gorge, sûrement trop anesthésié. Alors comme ça, tu ne finis jamais ton service ? Est-ce que tu es un mec qui passe ton temps au travail, et qui ne se défini que par ça ? Par passion du travail, ou par manque de passion extérieure ? À moins que tu n’aies pas réellement de chez toi, et que les draps de l’Angeleno t’accueillent chaque soir. Aucune idée.

    - … quitte à passer pour le petit diable sur ton épaule, je préfère qu’on parle, plutôt que de nous murer dans le silence…

    C’est égoïste, et je m’en veux un peu. Mais la compagnie de la bouteille est bien entre les murs de ma chambre, mais ici, je préfère la tienne, aussi inconnue soit elle. Je me redresse un peu, me mettant bien face à toi, quittant le mur de l’ascenseur pour la première fois.

    - Après, je peux parler pour deux, si écouter est plus agréable que parler. Faut juste que je réfléchisse cinq minutes à quoi dire pour ne pas t’offrir un one man show tragique et déprimant…

    L’alcool me fait me lâcher un peu. J’aurai été l’homme silencieux du coin de la cage d’ascenseur, sans ça. Il faut croire que le liquide fait parti de moi. Mais t’as l’air fatigué, physiquement surtout, mais.. je ne peux pas t’aider, pour ça

    - Ou alors… on peut se faire un shi fu mi endiablé en trois points gagnants ! D’ailleurs, ça veut vraiment dire « pierre », « feuille » et « ciseaux » en language des signes ?

    Me voilà comme un con, à te montrer les signes, comme si c’était à mon tour de t’apprendre quelques choses.
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    Non je ne crois pas à ce que tu me dis. Tu cours à l'échec tel que je l'ai prédis. Tu n'as jamais été capable de t'assumer, renonce à tes chimères et viens me retrouver.
    J'aimerai tellement briser ta défiance, te prouver que je mérite ta confiance. Mais tu ne m'as jamais donné l'occasion de révéler ma passion.
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    Re: QUAND LA VILLE DORT - Joaquin

    Sam 20 Avr 2024 - 16:16
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    Il est des signes qu'on n'a pas forcément besoin de traduire, de ceux qui se comprennent et qui sont universels, peu importe la langue ; je t'imite la seringue, le bandage, le câlin, tout ce qui constitue en temps normal de très bons soins, de quoi te réanimer si tu venais effectivement à t'évanouir. (Je ne garantis pas qu'un hug en bonne et due forme ait un jour rétabli qui que ce soit, mais ça reste toujours plus agréable à signer qu'une paire de claques, tu me l'accorderas) "Ne réfléchis pas trop longtemps, les one man show déprimants, c'est ma passion." Un léger éclat de rire - celui-ci a pris les allures de la voix, après l'accident, il est devenu disgracieux, brisé, cassé, sonne faux à mes oreilles, vilain solfège désabusé -, parce que si signer les mots est possible, signer un rire franc l'est un peu moins. "Je ne me sens pas mal à l'aise, t'inquiètes. Je déteste parler, mais on est suspendus par un fil - non, j'abuse, peut-être trois -, au-dessus du vide. À cet instant précis, il n'y a que toi en qui je puisse avoir confiance !" Et le rire qui revient, cette fois-ci fait grimacer, fronce mes sourcils, provoque deux, trois nouvelles gorgées d'alcool. Je t'écoute me poser une question, te souris : c'est la première fois qu'on le demande vraiment.

    Les mains devant moi, lèvres mordillées comme elles le seraient devant l'esquisse d'un dessin complexe, je te signe d'abord la feuille. La main en coeur de lune, pour la rondeur, puis le pouce, majeur, index qui se rejoignent, tracent la tige. "Ça, c'est la feuille. La main devant soi, c'est pour dire de se calmer." Puis les poings serrés, la chute de pierres qu'on signe dans l'air, le signe de tête en mode "celui-là, tu l'as compris, pas besoin de te l'expliquer", et la paire de ciseaux - ressemblante au jeu, celle-ci. "Il n'y a que le ciseau, qui est resté. Tu me diras, c'est compliqué d'imaginer un autre signe pour le ciseau !" Sourire timide, pour contenir le rire et ne pas être gêné, cette fois. "Va pour les trois manches. Je te préviens, je suis un as à ce jeu." Il faut dire que les parties de pierre-feuille-ciseaux, c'était la norme dans les coulisses des spectacles de chant ; les enfants déjà apprêtés, attendant les autres, se réunissaient sur les bancs, juste devant l'entrée de scène, et les apprentis soprano se battaient contre les futurs tenor à grands renforts de cailloux, ramures et cisailles. Ça faisait rire les adultes, et tout ce petit monde avançait au fil des manches, jusqu'à ce que les applaudissements retentissent, jusqu'à ce qu'il faille rentrer sur scène. Absorbé par mes pensées quelques secondes, comme je l'avais été avec les projecteurs quelques fois, je frissonne sans m'en rendre compte. Mais il n'y a pas de public, avec nous, pas de regards scrutateurs, pas de jugements soupirés ; pas non plus d'acclamations, pas de bouquets de roses, pas de tomates jetées (uniquement dans les films, ou dans les théâtres d'avant). Il n'y a que toi, que moi, que la suspension au-dessus d'un vide de bien trop d'étages ; alors je reviens à nous, chasse les souvenirs de mes pensées, et remporte (évidemment) le combat de pierre feuille ciseaux.
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    Re: QUAND LA VILLE DORT - Joaquin

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