(encore une tempête) ft Zusman Feld {flashback}

s'abat sur lui

encore une tempête encore une alerte

A gift, curse They track and hurt Say can you dream    In nightmares seems  A million voices, silent screams Where hope is left so incomplete I'm running with the wolves tonight — @Zusman Feld

2003, UN JOUR EN JUIN ─ Owen avait la tête qui faisait un trop plein. De broutilles et de choses qui allaient apparemment changer le cours de sa vie. Il paraît. La tête dans les dossiers d’admission pour l’université et les demandes de bourse, il en pouvait plus. Lui n’y prêtait pas tant d’importance que ça, il était jeune, après tout et il avait plus tendance à pas voire plus loin que le bout de son nez. C’étaient surtout ses parents à qui ça tenait particulièrement à cœur. Pas un jour, il n’entend pas la chance qu’il a de vivre ici, ce genre de chose. Owen lui ne voit pas les choses comme ça, pourquoi est-ce qu’il devrait travailler plus que les autres comme s’il était redevable de quoi que ce soit ? Bref. Ça lui prenait simplement la tête, rien de grave en soit. Mais ça lui avait suffisamment chauffer le sang pour qu’il crie sur sa mère et parte de leur appartement en claquant la porte tout en le regrettant tout aussi vite. Mais bien trop buté, il opta sur la fuite et prit le premier bus qui s’arrêta devant l’arrêt juste devant chez lui. La capuche de son sweatshirt sur la tête, il jouait à on ne sait quel jeu pixelisé sur son vieux téléphone, ne faisant guère attention aux arrêts, ce n’est que quand le chauffeur lui fit remarquer que c’était le terminus qu’il finit par réagir. Descendant donc il se retrouva à Santa Monica.

Mais à vrai dire, arrivé ici, il ne s’attendait pas à la suite. Traînant sur la rive les mains dans les poches, ignorant plus ou moins tout le petit monde. Si on y regarde bien même, Owen n’était pas encore un adulte, du moins pas comme on l’attend de lui du haut de ses dix neuf ans. Ça ne pouvait pas être encore le cas quand ses préoccupations sont encore assez trivial. Et il savait pertinemment qu’il n’avait pas à se plaindre. Il avait une vie confortable et il le savait, il a juste du mal à gérer la pression. Shootant dans une canette salement abandonnée sur le sol par un abruti, il en observa son chemin où il la vit percuté une barrière. C’est là que ça le fit sortit de sa bulle et qu’il remarqua le type se laisser tomber dans l’eau. Et Owen ne sait pas encore comment il a fait pour réagir aussi vite mais en tout cas, il avait vite plongé pour le sortir de l’eau.

Une fois sur le rivage, il le pencha pour tenter de lui faire cracher l’eau, lui tapant sur le dos et le frottant pour l’aider à retrouver son souffle. Il resta silencieux un temps ne voulant par brusquer ce dernier qui semblait d’ailleurs un peu plus vieux que lui. Il se demanda s’il ne devait pas l’emmener aux urgences, on ne sait jamais, non ? Mais d’abord il finit par couper le silence. « Je ne demande pas si ça va… je me doute de la réponse, mais peux-tu me dire si au moins physiquement tu te sens de te relever ? » qu’il souffle doucement. « Est-ce que tu veux que j’appelle une ambulance ? » qu’il demande encore ne comptant absolument rien lui imposer parce que s’il en est venu à se jeter, c’est qu’il devait être à bout et Owen ne voulait pas rajouter de la pression.

« On devrait au moins te trouver des vêtements secs, tu vas chopper la mort ! » qu’il lance en lui souriant, l’aidant finalement à se relever en lui tendant la main. Il était aussi trempé mais il ne s’en souciait absolument pas. Il ne savait pas comment réagir dans des situations comme ça, il n’y avait jamais fait face directement bien qu’il ne soit pas ignorant. Il y en a eu dans sa famille éloigné et proche mais il n’y a jamais été confronté. Il ne sait pas ce qu’il faut dire ni faire. Alors il se contentait d’être au petit soin, comme ça, peut être qu’il verra qu’il n’est pas seul ?

Récupérant finalement son sac à dos, abandonné en vitesse au milieu du trottoir avant de sauter à l'eau, il finit par se présenter : « Je suis Owen, et toi ? »  tout en tenant d’essorer son pullover.  en le tordant alors qu'il l'avait toujours sur le dos.

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encore une tempête

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s’abat sur lui

Juin 2003 | ft. @Owen Yang

You know what, I'd rather be numb
From the pain, and the blame, and the black and blue

cw: k-hole, t.s. par noyade (implicite)

L’horizon, son corps, sa conscience - tout s’est étendu, s’est tiré sur une longueur infinie, vers un point si loin qui ne peut le percevoir, mais qu’il a l’impression de connaître dans toute son entièreté, sa nature, son essence. Il est si loin de lui-même, du temps et de la matière. Pourtant il n’a jamais été si présent dans son corps, ici, flottant dans le ventre de Thalassa, mère qui le chérit, l’enlace, le berce en elle. Aimé inconditionnellement, à sa place, quelque part - enfin.

Puis quelque chose le tire. Une force qu’il sent aussi ferme que douce, le tirant pourtant vers une sensation si violente. Il ne flotte plus, mais il se voit en spectateur, se faire traîner par une entité, se voit trempé, s’étouffant sur l’eau qui s’échappe de sa gorge, avoir froid sans même le sentir. Il entend les questions qu’on lui pose, se voit incapable de mouvoir la bouche pour y répondre. Deux syllabes résonnent différemment que le reste - Owen. Son l’apaisant dans toute le débordement sensoriel qui l’envahit. ll veut réagir, mais son corps ne répond pas. Il est épuisé. « Non… pas… l’hôpital. » Pas de rapports. Pas d'uniformes. Pas ceux en bleu et noir.

-

Sec. Il se réveille sec, avec de nouveaux vêtements secs, la gorge sèche, la cervelle sèche, qu’il sent le supplier pour être hydratée. Il est encore étourdi par ce qu’il s’est injecté, peine à atterrir. Le retour à la réalité et à son corps est lent et difficile. Il peine à recoller les morceaux. Il se rappelle vaguement des dernières semaines. La boule au ventre de revenir à Los Angeles, l’arrêt à Santa Monica, l’aiguille. Mais le visage qu’il aperçoit complète le puzzle. Owen.

Il regarde vaguement autour de lui, ramène ses boucles en arrière. Il échappe un soupir, un sanglot, il ne sait pas trop. À moitié déçu, à moitié soulagé d’être de retour sur la terre ferme. Mi-amer envers son sauveur de l’avoir tiré hors de la paix qu’il semblait avoir trouvée, mi reconnaissant. Il ne sait pas vraiment pourquoi, mais bon.

Il soupire, laisse tomber sa tête. Putain. Il est encore allé faire chier quelqu’un avec ses conneries. Il déteste ça, Zus, être le centre de l’attention, être celui qui a besoin d’aide, recevoir des soins. Parce qu’il ne sait jamais comment y répondre. Il est accablé par la culpabilité et la honte. Ce gars a probablement autre chose à foutre de sa vie que de se retrouver ici aujourd’hui, à sauver le cul d’un pauvre camé suicidaire comme lui.

« J’suis désolé, je… » Il ravale ses larmes comme il peut. « J’veux pas… j’veux pas te déranger plus. Euh… » Il cherche son portefeuille dans la poche de sa poitrine par réflexe, avant que le vide ne lui rappelle l’absence de sa veste. « Je… j’sais pas comment t’remercier. »

hrp :

extensionauto_awesomeac_unitvolunteer_activism

he is —

he's the shining and the light without whom I cannot see
he is —
insurrection, he is spite, he's the force that made me be