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    « Le monde est un théâtre, mais la pièce est mal distribuée. » • Alix&Holden

    Lun 4 Mar 2013 - 18:26
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    Anonymous
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    « …alors à tous les étudiants passionnés de théâtre et si vous êtes simplement curieux, ne manquez pas notre pièce, ce soir à 19h15 ! »

    Il y eut un crissement horrible et tout redevint calme à nouveau. La jeune fille au micro avait parlé d’une voix si aigüe qu’Holden continuait de serrer les dents, même après la fin du message. Allongé sur son lit, il n’avait rien écouté de l’annonce, s’efforçant de passer outre cette voix criarde et énervante. Si les étudiants en théâtre comptaient rameuter du monde à leur quelconque pièce, ils s’y prenaient vraiment très mal ! Il se leva dans un grognement et se dirigea vers la fenêtre donnant sur l’extérieur du campus. Deux ou trois étudiants rigolaient à pleins poumons sur la pelouse, mais pour le reste, c’était le désert complet. Encore un week-end à passer seul, pensa-t-il, se rallongeant mollement sur le matelas. Demain, il pourrait, comme à son habitude, passer sa journée avec Ollie à ne rien faire, mais en ce samedi solitaire, toutes ses connaissances étaient occupées à telle ou telle activité ennuyante. Autrement dit, il était complètement, et désespérément, SEUL.

    Tant pis, il passerait son samedi soir à bouquiner ou regarder la télé, un bol de nouilles chinoises à la main. Pas très attrayant, certes, mais, eh, que pouvait-il bien faire d’autre ? Il s’apprêtait à se résigner lorsque la porte de la chambre s’ouvrit à la volée. Son colocataire, visiblement pressé, entra et, sans même jeter un regard au jeune homme avachi sur son lit, commença à se changer. Holden l’observa, sans rien dire, enfiler une chemise bleu nuit, puis un t-shirt noir, puis un autre, sans jamais pouvoir se décider. Après un moment, le regard du grand blond s’arrêta une seconde sur l’étudiant en biochimie, et enfin il sembla s’apercevoir de sa présence. Holden le fixa, dans l’attente d’un début de conversation.


    - Oh, cool, t’es là mec ! Ecoute, j’ai pas beaucoup de temps, mais il faut que je te demande quelque chose. J’ai un rencart ce soir, alors si tu pouvais me laisser la chambre, ça serait super cool de ta part !

    Holden leva les paumes vers le ciel en signe d’incompréhension ; son coloc’ venait-il de le mettre à la porte, une fois de plus ? Il se demandait parfois comment il s’y prenait pour que les filles tombent toutes dans ses bras. Il leva les yeux au ciel, prêt à refuser, pour la simple et bonne raison qu’il n’avait nulle part où aller, mais l’autre jeune homme ne semblait pas l’entendre ; encore aurait-il fallut qu’il écoute.

    - Merci Miller, t’es le meilleur, mec !

    Et il sortit en trombe, comme il était entré. Holden lâcha un long soupir agacé et se releva en position assise. Il se prit la tête dans les mains et entreprit de réfléchir. Ainsi il devait quitter les lieux. Encore. Et aller où, maintenant ? Il pouvait toujours faire un tour chez.. non, il passerait pour un profiteur. Il fallait juste qu’il trouve une occupation jusqu’au soir, et.. il se débrouillerait ensuite pour dormir. Lentement, il se leva et s’habilla du premier t-shirt qui lui vint sous la main, en profita pour vérifier l’heure sur son portable ; 18h26. Il sortit et se dirigea vers les petits commerces avoisinant, pensant s’acheter un truc à manger, mais arrivé à destination, il se rendit compte qu’il n’avait pas faim. Il continua à errer ainsi pendant près d’un quart d’heure avant de revenir vers l’Université. Là, il laissa ses pas le guider. Il était près de 19h00 quand il s’arrêta devant la salle de théâtre. Il se posta devant la grande salle encore vide, et réfléchit une seconde. Il n’avait jamais assisté à une pièce de théâtre – ce n’était pourtant pas l’envie qui manquait – mais ça devrait bien l’occuper au moins deux heures, non ? Laissant de côté ses à priori sur les textes de théâtre qu’il avait en horreur, sur la troupe et la fille au micro, il entra, pris place vers le milieu de la salle, et attendit.
    Je sentais le trac monté au fur et à mesure que le temps défilait. Habillée d'une robe de mariée blanche, j'attendais de passer au maquillage et à la coiffure... Non, ce n'était pas des professionnels qui allaient me mettre dans mon personnage, mais bien d'autres élèves de théâtre. Le but de cette préparation? Eh bien, une pièce qu'on allait présenter aux autres élèves de l'UCLA.

    Dans quelques minutes seulement, la salle allait se remplir et nous allions pouvoir commencer. Cependant, bien que nous ayons fait beaucoup de publicité, Guillaume accourut dans la petite pièce qui nous servait de loge pour nous annoncer qu'il n'y avait qu'une dizaine de personne dans la salle... Ce fut prise de soupire que je me levai, découragée par notre manque d'organisation et le peu d'intérêt que les autres étudiants présentaient envers notre travail acharné. Mais bordel! Ça faisait tout de même deux mois qu'on la préparait! Un peu de respect quand même! Je ne pus m'empêcher de penser que c'était à cause de Naomi tout cela! Sa voix nasillarde en effrayait plusieurs et c'était ce son affreux qui avait fait passé le message au micro ce matin-même. Pas surprenant que les gens ne daignent pas se déplacer!

    Mais bon, même s'il n'y avait pas beaucoup de personnes, il fallait tout de même faire la représentation. J'attendis donc que mon tour vienne et que je puisse dire mes répliques. Je n'étais que dans une scène.

    Je sortis de derrière les rideaux pour dire mon texte. Tout se passa très bien, jusqu'au moment où j'allais retourner derrière la scène. Mon regard croisa celui d'Holden, un de mes anciens correspondants qui ne m'avait donné de nouvelles du jour au lendemain. Aussitôt, la colère monta en moi. Mais je ne pouvais pas aller le rejoindre... J'étais encore dans mon costume et la pièce jouait encore.

    J’espérais cependant qu'il reste jusqu'à la fin, parce que je n'avais pas dit mon dernier mot. Il aurait à répondre à mes questions!


    Il s’ennuyait bien depuis dix minutes lorsque l’éclairage de la grande salle faiblit pour ne plus se concentrer que sur la scène. Holden, plongé dans une conversation SMS à sens unique, releva la tête sans grand intérêt et osa un regard alentour : autour de lui, à peine une dizaine d’autres personnes étaient venues s’échouer aux quatre coins de la pièce. Vu la moyenne d’âge, c’étaient majoritairement des membres des familles respectives des acteurs, et un instant il se demanda s’il n’était pas le seul étudiant d’UCLA ici… C’était sûrement le cas, tous les autres jeunes du coin ayant sûrement mieux à faire un samedi soir que s’ennuyer deux heures durant devant un spectacle amateur. Enfin… Il s’apitoierait sur son sort un autre jour, les rideaux s’ouvraient…

    Pendant les quinze premières minutes, le jeune Miller ne trouvât rien d’autre à dire de la pièce que « bleh ». Le théâtre, ce n’était définitivement pas son truc ! Toutes ces mimiques, ces expressions trop marquées, forcées ; on aurait dit une mauvaise version de lui-même lorsqu’il avait trop bu, et le jeu en devenait quelque peu pathétique. Mais… alors qu’il accordait, en bon critique, une note de 2/10 aux décors, un nouveau personnage entra sur scène. Comme pour les autres, il ne remarqua d’abord que le fait qu’elle avait l’air d’étouffer dans son corset rose pastel, évidemment trop serré. Puis il s’intéressa à son visage. Un instant il blêmit, et on aurait dit qu’il s’était effacé sous le tissu rouge du fauteuil. Le suivant, il avait pris la couleur de ce dernier, et, bouche bée, il se ratatina dans son siège, dans l’espoir qu’Alix ne le remarquât pas. Car c’était le nom de la jeune fille, de deux ans son aînée, qui se produisait sur scène alors que, cramoisi, il maudissait le ciel de n’avoir personne devant lui pour le cacher.

    Car si elle l’avait remarqué – et c’était sûrement le cas, considéré la « foule » qui était présente ce soir – il risquait bien de se faire engueuler à la sortie ; il se demandait d’ailleurs pourquoi elle n’avait pas sauté de la scène en plein monologue pour le gifler. Et pour cause, ils avaient été correspondants, voire même amis, quelques années plus tôt, mais Holden n’avait plus donné signe de vie après le décès de son père. Elle devait être folle de rage. L’idée lui passa par la tête que s’il sortait discrètement de la salle après la sortie d’Alix, il avait une chance de s’en sortir. Alors, dès qu’elle s’éclipsa derrière les imposants rideaux bordeaux, il prit ses jambes à son cou et se dirigea vers la porte, qui se trouvait près des coulisses. Alors qu’il avait la main posée sur barre en inox qui faisait office de poignée, il sentit une présence derrière son dos. Et merde.
    Quelque chose me disait qu'Holden allait prendre ses jambes à son cou dès que mon regard croiserait le sien. Au début, il semblait pétrifier sur place, à ma vue. Il m'avait reconnu, je le voyais à ses expressions, que je ne quittai pas une seconde. Cependant, puisque je jouais toujours ma scène, je ne pouvais pas réagir comme il se devait. Je ne pouvais pas le retenir dans cette salle bien longtemps. Et je devais contenir toutes mes émotions en moi, ne pas me laisser déstabiliser par sa présence. Je sentais une colère apparaitre en moi et je détestais cette perte de contrôle autant que le fait qu'il m'ait lâchement abandonné. Le fait de le voir ici, ce soir, mettait une perspective nouvelle sur mes sentiments envers lui. Je pourrais enfin lui expliquer ma façon de penser quant à son attitude d'il y avait quelques années. Alors que nous étions amis, voilà que j'avais cette malencontreuse envie de lui foutre mon poing au visage... Mais non, je n'étais pas violente... Ce n'était qu'une façon de parler.

    D'un habituel calme désarmant, je m'étais transformée en tornade et dès que j'eus quittée la scène, je me précipitai dans les coulisses, me dévêtissant à la hâte de ma robe de mariée et enfilai jeans bleus et camisole blanche. Je ne voulais pas qu'il file. J'avais besoin d'entendre ses explications. Pourquoi avait-il arrêté de m'écrire du jour au lendemain? J'avais été inquiète pour lui. J'avais même cru un temps qu'il était mort. Et voilà qu'il sortait de nul part, loin de sa patrie et de la mienne.


    Je me précipitai ensuite en dehors et ce fut juste à temps, puisqu'il avait la main sur la barre de métal qui allait lui permettre de passer la porte et donc, de fuir. Mais Holden s'arrêta net, sentant ma présence derrière lui probablement. "Holden... Ça fait longtemps... trop longtemps... T'étais passée où?" lui demandais-je tout bonnement d'un ton plus agressive que nécessaire.
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