La bibliothèque était l'endroit parfait de Kanvaël, et ce pour plusieurs raisons. L'endroit en lui même était reposant, apaisant. Les gens y venaient, silencieux, calme et serein, dans l'unique but de lire, découvrir et apprendre. Le climat lui rappelait étrangement les montagnes de son pays natal. Montagnes dans lesquelles il allait courir matin et soir, un grand calme, aucun cri, aucun brouhaha causé par l'Homme, un lieu parfait. Enfin parfait … Une fois, le jeune homme avait eu la « chance » de croiser un ours dans les dites montagnes et … Étrangement l'endroit semblait nettement moins parfait tout d'un coup. L'athlète eut beaucoup de chance ce jour-là, son père réussit à abattre la bête avant qu'elle ne puisse s'en prendre sérieusement au jeune homme qui avait réussi à échapper de justesse aux pattes de l'animal qui ne put qu'écorcher le dos de sa proie. Écorchure qui, quand même laissa trois belles cicatrices, de la clavicule droite jusqu’aux côtes gauches, autant dire, un beau souvenir.
Ensuite, il y avait les livres, bien entendu. Depuis la perte de son œil, le boxeur s'était mis à lire bien des choses, même s'il avait une préférence pour la littérature de son pays et britannique, Aussi, il savait très bien que ses élèves ne viendraient pas le chercher ici. Hé oui, un prof de sport dans une bibliothèque ? Impensable pour le commun des mortels.
Mais … Il y avait quelque chose d'autre, de plus important que tout le reste, de plus beau, de plus merveilleux, de plus indispensable qui le faisait venir et revenir dans ce lieu. Avant qu'il ne la découvre, Kanvaël avait cessé de venir lire des livres, et depuis … Ses visites sont quotidiennes.
Cette « chose » est en fait une personne, une bibliothèque répondant au doux nom de Candice Angelice Mooneyes. Cette femme était … Parfaite. Du point de vue de notre irlandais, il n'avait jamais vu si belle femme, les superlatifs me manquent pour vous décrire cette création des Dieux. Une rousse au visage sublime, un sourire capable d’apaiser les cœurs, un regard qui interdit quelconque refus, subjugué par cette beauté d'ailleurs. En plus de cela, les Dieux lui avaient donné un corps de rêve, bien des élèves doivent avoir des pensées peu catholiques, mais, le professeur la voit différemment, voulant juste admirer la huitième merveille du monde. Aller lui parler ? Ahah. Jamais. Je vous rappelle que nous parlons de Kanvaël là. Cela fait juste des mois qu'il vient la voir, tapis dans l'ombre, faisant tout pour la voir de plus près quand l'occasion de présente, venant lui poser les questions à elle et non aux autres documentalistes. Bon, c'est sûr que, dit comme ça, il semblerait que je vous décrive un gros détraqué sexuel, mais, il n'en est rien.
Tout ça pour enchaîner sur une petite histoire qui concerne ces deux jeunes gens. L'action se déroule par une journée qui semblait tellement quelconque. Notre bon prof borgne avait dispensé son savoir toute la matinée et au début de l'après-midi, avait bien mangé, prit une douche, puis, enfilé un jean accompagné d'une chemise, pour enfin se rendre dans la fameuse bibliothèque, il salua les membres du personnel, ainsi que sa belle avec un grand sourire, avant d'aller s'asseoir à une table libre, voulant finir un livre sur les highlanders. Il lui fallut un bon quart d'heure pour achever les quelques pages restantes, relevant de temps à autres l’œil pour se délecter de la beauté de la demoiselle. Une fois le livre fini, le professeur se releva pour poser le fameux livre, profitant pour jeter un coup d’œil en direction de l’accueil, et, ô tristesse, l'ange descendu des cieux n'était plus là. Inquiet, il jeta un coup d’œil à droite puis à gauche afin de la retrouver , mais, sans grand succès. Quand tout à coup … Une voix vint se glisser dans son oreille, un chuchotement accompagné d'un doux parfum enivrant. Voix et odeur que l'étranger aurait reconnu entre mille, c'était elle, Candice, qui lui demandait s'il cherchait quelque chose. Il se retourna avec un grand sourire.
« Wah, vous avez faillit me faire peur. »
La regardant droit l’œil dans les yeux, sans même loucher une seule fois dans son décolleté à la fois généreux et plongeant, il se décida de répondre à la question, hésitant et désordonné.
« Bah heu … Je … Pas vraiment. Je … Ne suis pas très calé en livres, alors bah … Heu, comment on dit dans votre langue déjà ? Heu … Arpenter ? Arpenter les rayons en quête d'un … Rah, lui aussi je l'ai perdu … Hmm … Trésor ? »
L'athlète souriait gêné, avant de baisser les yeux, toujours sans s'arrêter sur l'exquis panorama, riant légèrement, d'un air idiot. Fou ? D'elle, oui. Amoureux ? Non, mais, complètement sous le charme. De si près, elle n'était que plus belle, et, il en perdait ses moyens, se montrant du coup idiot.