La jeune fille attend. Ils sont plusieurs à faire la file et, lasse de ce qui s'annonce une longue, très longue après-midi, elle s'est assise au sol. Elle porte une de ses longues robes bohème habituelle, sur des sandales de cuir. Le tissu chatoyant forme autour d'elle une corolle sur laquelle elle a posé une jupe achetée dernièrement sur laquelle elle brode à petits points colorés des motifs floraux sortis tout droit des arts traditionnels hongrois.
L'ouvrage est long, il lui faudra quelques jours pour le terminer et, à travailler dans ce couloir, elle s'attire quelques regards moqueurs qui la laissent froide. La mode et ses exigences, ils n'ont qu'à se la fourrer là où elle pense, elle, elle préfère garder son style coloré et rétro. L'air de musique qu'elle a en tête fait dandeliner sa tête, en rythme, et elle muse les paroles, perdue dans son univers. De son sac à main, elle sort une petite paire de ciseaux, noue, le fil dans le dos du tissu, soigneusement, puis le coupe. Elle relève ses verres fumés, les pose sur ses cheveux et fouille parmi ses écheveaux de fils colorés. Elle en prend des brins, les enroule autour de ses doigts, hésite entre deux verts, les compare au crème de la jupe, soupire.
Un avis. Il lui faut un avis extérieur. Elle redresse le visage et contemple ses voisins. Monsieur, à droite, lui lance un regard qui en un instant la convainc qu'il est aussi capable de lui donner un avis qu'une autruche de traverser un océan à la nage. Next. De l'autre côté du couloir, une fille qui lui tourne le dos et lit des messages accrochés au tableau d'affichage. A sa gauche, une sorte d'alien aux cheveux rouges, aux lunettes en écaille et aux arcades sourcilières percées d'une collection de trombones.
« Un avis sur le fil à employer? »
« Abandonne la broderie, mémé... »
... Sympathique.
Isabelle sourit à l'inconnue, un sourire glacial, méprisant, puis se détourne et nie sa présence avec superbe. Bien, retour à la miss « je vous tourne le dos », dans ce cas. Elle se redresse, avec les fils, le tissu sur lequel sont dessiné les motifs à broder et un petit air insolent, qu'elle dédie à ses autres voisins.
« Excusez-moi? A ma place, quel fil choisiriez vous pour cette feuille? Ce vert? Ou plutôt celui là? »
Lorsque ses yeux se détache des fils qu'elle montre, placés sur le tissu, elle pose sur le visage tourné vers elle un regard perplexe. Il y a... quelque chose de familier chez cette brune...
L'ouvrage est long, il lui faudra quelques jours pour le terminer et, à travailler dans ce couloir, elle s'attire quelques regards moqueurs qui la laissent froide. La mode et ses exigences, ils n'ont qu'à se la fourrer là où elle pense, elle, elle préfère garder son style coloré et rétro. L'air de musique qu'elle a en tête fait dandeliner sa tête, en rythme, et elle muse les paroles, perdue dans son univers. De son sac à main, elle sort une petite paire de ciseaux, noue, le fil dans le dos du tissu, soigneusement, puis le coupe. Elle relève ses verres fumés, les pose sur ses cheveux et fouille parmi ses écheveaux de fils colorés. Elle en prend des brins, les enroule autour de ses doigts, hésite entre deux verts, les compare au crème de la jupe, soupire.
Un avis. Il lui faut un avis extérieur. Elle redresse le visage et contemple ses voisins. Monsieur, à droite, lui lance un regard qui en un instant la convainc qu'il est aussi capable de lui donner un avis qu'une autruche de traverser un océan à la nage. Next. De l'autre côté du couloir, une fille qui lui tourne le dos et lit des messages accrochés au tableau d'affichage. A sa gauche, une sorte d'alien aux cheveux rouges, aux lunettes en écaille et aux arcades sourcilières percées d'une collection de trombones.
« Un avis sur le fil à employer? »
« Abandonne la broderie, mémé... »
... Sympathique.
Isabelle sourit à l'inconnue, un sourire glacial, méprisant, puis se détourne et nie sa présence avec superbe. Bien, retour à la miss « je vous tourne le dos », dans ce cas. Elle se redresse, avec les fils, le tissu sur lequel sont dessiné les motifs à broder et un petit air insolent, qu'elle dédie à ses autres voisins.
« Excusez-moi? A ma place, quel fil choisiriez vous pour cette feuille? Ce vert? Ou plutôt celui là? »
Lorsque ses yeux se détache des fils qu'elle montre, placés sur le tissu, elle pose sur le visage tourné vers elle un regard perplexe. Il y a... quelque chose de familier chez cette brune...