Escape it all (+) Aaron & Nirvana

Tu te tenais devant cette porte, bout de papier en main, il te l'avait laissé avant que tu ne te décides à prendre tes distances pour une raison des plus stupides probablement et aujourd'hui tu t'étais décidée de venir à-lui. Voilà presque deux minutes que tu n'osais pas frapper sur cette porte, les yeux rivés sur son écriture, tu ne sais même pas s'il est présent, peut-être qu'il est en plein shooting ailleurs en ville... non, il est bien trop tard pour ça, la nuit était tombée sur la ville, peut-être qu'il mangeait par là en charmante compagnie? ... Tu tends l'oreille, la collant contre la porte, des bruits à l'intérieur, non, il semble être là, tu n'as pas de raison pour te retourner et t'en aller, ce n'est pas comme s'il n'allait pas répondre lorsque tu te déciderais à toquer. Encore faut-il que tu te décides. Tu trouvais cela quelque peu stupide de débarquer, comme ça, à l'improviste, surtout que cela fait quelques temps que vos chemins ne se sont pas croisés, si ça se trouve il aura oublié ton visage? Et tu te sentiras bien plus idiote! Tu réfléchis trop, tu t'imagines souvent n'importe quoi, tu ne savais même pas pourquoi tu étais venue jusqu'ici. Tout à l'heure, en fourrant ta main dans la poche de ta veste, tu étais tombée sur ce bout de papier avec son nom marqué dessus, tes pieds se sont contentés de la suite, ils t'ont menée ici sans que tu étudie la question, non, tu préférais l'étudier comme une pauvre demeurée face à cette porte close. Et puis zut! Ta main percute la porte afin de toquer contre celle-ci, tu attends une micro-seconde, mais tu étais déjà prête à faire demi-tour, jusqu'au moment où celle-ci s'ouvre, tu te figes avant de finalement faire face à ce charmant jeune homme "Salut!" dis-tu simplement, un petit sourire sur tes lèvres "Tu te demandes probablement ce que je viens faire ici.. je.. simple envie de te voir.. au fait je suis Nirvana, au cas ou tu n'en aurais pas le souvenir" Ton regard se baisse, tu te grattes légèrement l'arrière du crâne, tu parles parfois trop lorsque tu te sens quelque peu nerveuse, c'est surtout le fait de t'être enfuie rapidement de lui que tu trouvais bête, c'était une réaction stupide de ta part et tu venais notamment ici pour t'en excuser.

nirvana & aaron

C'était très rare et pourtant, ce soir-là, je n'ai pas résisté à l'appel de ma baignoire. Moi qui en général préférait la douche, je dus reconnaître que ma fatigue de ce soir là eut raison de moi. Alors ni une ni deux, je m'y posai après être rentré du travail, relativement tard. L'eau chaude me détendit entièrement et après avoir fermé les yeux, je repensai à ces tonnes de choses qui rythmaient ma vie, à ce moment-là. Mais parmi elles, celle à laquelle je pensais le plus souvent était Rosario, tant elle m'avait surpris, la dernière fois que nous nous étions vus. Tout cela m'amenait à penser que je jouais peut-être trop avec le feu en sa présence, tout comme avec d'autres femmes. Je n'y pensais pas assez sérieusement, avec assez de recul non plus. Comme toujours, je ne pensais qu'à vivre l'instant présent, sans penser à l'a-venir. Je ne voulais pas briser le cœur de Rosa, et pourtant, quoi que je lui dise, j'avais l'impression que j'allais, un jour ou l'autre, le lui briser. J'avais peur de l'après, de ce qui pourrait se passer. En toute honnêteté, je n'étais pas doué pour les relations amoureuses sérieuses. J'aimais Rosario, c'était indéniable, mais était-ce suffisant ? Etait-ce suffisant pour ce que elle, désirait ? Probablement pas. J'ouvris finalement les yeux et baladai mon regard dans la pièce. Ma sœur occupa mes prochaines pensées, pour me rappeler à quel point son absence me coutait cher. Elle était un pilier dans ma vie et depuis que j'étais sans elle, ce manque était toujours omni-présent, au point de la rechercher partout du regard dans la rue comme si, par chance quasi divine, elle pouvait être à Los Angeles. Je pouvais toujours espérer. Soudain, un bruit me sortit de mes pensées. Quelqu'un venait de toquer à la porte. Qui ça pouvait bien être ? Je n'attendais personne... Sans perdre de temps, je sortis, me sécha en cinq secondes à peine et enfila un jean ainsi qu'un T-shirt blanc et je me ruai vers la porte. A travers le judas, je vis... Nirvana. Son prénom me revint presque instantanément et puis, je n'avais aucune raison de l'oublier. J'ouvris et lui adressai un sourire. « Salut. » Lui répondis-je aussitôt. Elle pensait que je n'allais pas me souvenir d'elle, premièrement, j'ai toujours eu une excellente mémoire visuelle et deuxièmement, nous avions tout de même partagé quelques moments ensemble... avant qu'elle ne se volatilise. Je voyais qu'elle était légèrement intimidée. « Bien sûr que non je ne t'ai pas oubliée. Même si je n'avais plus de nouvelles... » Rajoutai-je tout de même. C'est vrai que je lui avais donné mon adresse une fois et finalement, je me rendais compte que j'avais bien fait. J'ouvris grand la porte afin de la laisser passer. « Entre, je t'en prie. » Je la laissai alors entrer et refermai la porte derrière elle. Ce loft dans lequel je vivais était à la base un vieil entrepôt, comme pour la plupart. Mais après des années d'investissement, j'avais réussi à en faire un chez-moi plutôt agréable. Les couleurs étaient plutôt chaleureuses. Le salon dans lequel Nirvana entra était blanc, noir et rouge, selon les murs, le mobilier épuré et moderne. Quant à la décoration, je n'ai jamais été du genre à afficher des effets personnels partout alors seules quelques rares photos s'y trouvaient. Pour le reste, c'était surtout de nombreuses photographies que j'avais prises ailleurs durant mes voyages et parfois même des clichés d'artistes que j'adorai. Je rejoignis Nirvana. « Alors, raconte-moi pourquoi tu as eu soudain l'envie de me voir ? J'imagine que ce n'est pas pour mes beaux yeux. » Plaisantai-je en souriant.

Pourquoi se poser tant de questions face à cette porte close? Si un voisin te voyait, il viendrait certainement à se poser quelques questions lui aussi.. Pourquoi se triturer les méninges, toquer, entrer, s'excuser, ce n'est pourtant pas si compliqué! Sauf que tu as tendance à toujours te faire une montagne de tout, à te triturer les méninges pour un rien. Finalement, tu optes pour toquer contre cette porte, aucune envie de faire demi-tour après tout, maintenant que tu es là, il faut se lancer. Finalement, la porte s'ouvre sur le jeune homme, un petit sourire se dessine sur ton visage tandis que tu viens à parler, trop et rapidement tout en gardant ce petit air timide sur ton visage, tu vins même à t'identifier, sait-on jamais, peut-être qu'il a un trou de mémoire et qu'il ne se rappelle pas de toi, hein! Mais non, il sait qui tu es, ce qui te fait d'autant plus sourire, bah oui, c'est bien de voir une personne se rappeler de toi et qu'il ne t'a pas évincer une fois que tu as pris la fuite! Il te propose d'entrer, c'est toujours mieux que de rester plantée comme un piquet devant cette porte. Tu entres alors, profitant pour jeter un rapide coup d’œil à cet appartement, pas si mal pour un homme il faut bien l'avouer. Ton regard se porte directement sur les photos contre les murs et autre, tu as toujours bien aimée sa touche artistique, sinon tu ne l'aurais pas choisi comme mentor, d'ailleurs ton talent, tu lui devais un peu, il a su rendre ton travail bien meilleur. Tournant sur toi-même pour observer autour de toi, tu te figes finalement face à Aaron, arquant un sourcil en l'observant, après avoir perdu du temps à observer les alentours, c'est tout de même la première fois que tu mettais les pieds ici, tu avais quelque peu zappée sa question, mais elle te revient vite en tête. "Je... Je suis venue pour... m'excuser" Ton regard se fige sur les traits de son visage "Tu sais, ne plus avoir donné de nouvelles, être partie comme une 'voleuse' et tout ça" Bon évidemment, il voit bien de quoi tu parlais "C'était un peu bête à vrai dire" Tu grimaces tout en te grattant la tête, puis faut dire que traîner avec lui te manquais un peu, même si ce n'est que pour la photo que vous vous donniez principalement rendez-vous, ça te manquait tout de même, de le voir lui, car tu le considères tout de même un peu comme un ami "Tu ne m'en veux pas trop j'espère" Ou peut-être qu'il n'en a tout simplement rien à foutre, ça aussi ça t'avait traversé l'esprit en fait. Tu l'observes de haut en bas, remarquant sa mine quelque peu débraillée, ses cheveux légèrement humide, tu fronces les sourcils "Je.. Je ne te dérange pas, si?!" Pour peu que sa copine l'attende sous la douche ou dans le bain, d'ailleurs, tu te retournes pour regarder derrière toi, t'attendant peut-être à voir une belle femme débarquer en petite serviette.

nirvana & aaron

Nirvana et moi nous étions vus plusieurs fois il y a quelques semaines pour discuter de notre passion commune. Alors que la photographie était mon métier, la jeune femme était elle en train de se perfectionner pour en faire à son tour son gagne-pain. Elle m'avait de suite touchée par sa sensibilité. Une sensibilité que de nombreux artistes ont d'ailleurs et j'ai toujours aimé les personnes comme elle, allez savoir pourquoi. Bien qu'elle ne soit pas extravagante, de nombreuses choses émanaient d'elle, de ce visage si atypique et pourtant précieux. Je venais de la faire entrer chez moi et je vis son regard observer l'endroit, ce qui ne m'étonnait pas du tout. Elle finit par se retourner et repensa à ma question. Gênée, elle s'excusa simplement d'avoir disparu, de ne pas avoir donné de nouvelles. Et quand elle me dit espérer que je ne lui en veuille pas trop, je souris, bien qu'intrigué par tout ce mystère. « Il y a des choses bien plus graves. » Dis-je pour la rassurer, avec un petit air plaisantin. Soudain, je la vis encore plus gênée qu'avant. Elle me demanda alors si elle me dérangeait. Oh, c'est vrai, mes cheveux étaient encore humides et moi... je devais être moins présentable que d'ordinaire, sûrement. Nirvana tourna sa tête, comme pour vérifier si quelqu'un n'était pas là. « Oh, non t'en fais pas ! Je prenais juste un bain et je suis seul. » Je lui adressai un petit sourire avant de l'inviter à s'asseoir. « Assis-toi qu'on discute un peu. Tu veux quelque chose à boire ? Une bière ? Un jus de fruit ? » Demandai-je avant d'aller chercher deux verres et de les remplir. Puis je revins m'asseoir juste en face d'elle dans le salon. Une petite table basse séparait le sofa où elle était du fauteuil où je m'assis. La nuit était tombée et seule une lampe tamisée rendait un peu de lumière au salon. « Tu vas bien, depuis l'autre jour ? » Dis-je, sincèrement attentif à elle. Je me souvins alors que j'avais été quelque peu direct avec elle, ayant l'impression qu'il y avait un petit quelque chose entre nous. Peut-être que tout était ma faute, après tout. Parfois, je ne réfléchissais vraiment pas assez avant d'agir. « J'espère que ce n'est pas moi qui t'ai fait fuir... Peut-être que j'en ai trop fait la dernière fois et si c'est le cas, j'en suis sincèrement désolé. » Lançai-je en toute honnêteté, souhaitant aussi percer le mystère...

Tu avais hésité à venir ici, mais finalement en mettant les pieds dans son appartement, tu ne regrettais pas pour autant, tu voulais continuer à le voir, même après ta réaction étrange de la dernière fois, d'ailleurs il n'y avait probablement rien compris, normal. Certes, il y a des choses bien plus grave que ça, mais tu tenais toujours autant à présenter tes excuses à cet homme. Tu souris tout simplement avant d'observer autour de toi, regardant derrière, comme si tu t'attendais à voir quelqu'un débarquer, oui, tu le pensais accompagné, en même temps un homme comme lui c'était tout de même assez fou de le penser seul ce soir, comme beaucoup d'entre elles, son charme naturel t'avais tout autant séduite.. mais non, il te certifie être seul ici. "Je ne pensais pas cela possible" murmures-tu avant de lui faire à nouveau face "Bière, s'il te plaît" Oui le jus-de-fruit de bébé très peu pour toi, bon ok, tu en bois, mais là, tu avais besoin de quelque chose de moins.. fruité.. Tu t'installes sur le canapé tandis qu'il part chercher tout ça, avant de revenir vers toi, lorsqu'il reprend la parole, tu redresses ton visage pour l'observer "Je vais bien... et toi?" L'autre jour, la dernière fois où tu l'avais vu avant de passer pour dingue en t'esquivant plus vite que la lumière. Tu te racles la gorge, attrapant ta boisson que tu fais tourner entre tes doigts, tu savais bien qu'il allait revenir là-dessus, tu t'y étais préparé, mais cracher le morceau c'est bien plus difficile "Oui.. ton charme naturel m'a fait fuir.." Tu rigoles doucement, tentant de faire un peu d'humour, ouais, sauf que tu n'es pas du genre drôle donc c'est le flop. "Non.. non, ce n'est pas toi" Tu fronces alors ton nez tout en secouant négativement ta tête, puis une nouvelle fois tu regardes autour de toi "Bon alors, tu me racontes quoi de beau depuis l'autre fois?" Toi? Eviter le sujet? Hum... oui.

nirvana & aaron

Lorsque je certifiai à Nirvana être seul ce soir-là, elle afficha un air surpris, qui me fit sourire. Et sa réponse me fit hausser les sourcils, puis les épaules. « C'est moi ou tu penses que je suis un homme à femmes ? Du genre à ramener une femme dès que j'en ai l'opportunité... » Encore une fois, je souris, tout en apportant deux bières dans le salon. Je les déposai sur la table et m'assis en face d'elle. Après m'avoir dit qu'elle allait bien, elle me retourna la question et comme d'habitude, n'était pas du genre à me plaindre, je répondis la même. « Je vais plutôt bien. » Quand je lui évoqua ce dernier jour où nous nous étions vus et que j'en avais peut-être trop fait, Nirvana se montra un peu intimidée. Je pouvais comprendre que le sujet soit délicat. Et puis j'avais une manière pour amener les choses sur le tapis naturellement qui pouvait parfois déconcerter. Mais j'étais comme ça, et puis, quand il faut décoincer une situation... autant le faire le plus vite possible, non ? Je devais en reparler car à l'évidence, j'avais fait quelque chose qui l'avait décontenancée. Sa réponse me surprit évidemment, et lorsque je la vis sourire après, je suivis le mouvement. Elle enchaina après, prétextant que ce n'était pas moi... Alors, c'était qui ? Ou quoi ? Je m'apprêtai à le lui demander, spontanément, mais Nirvana changea de sujet. Je bus une gorgée de ma bière avant de répondre, très brièvement certes. « Hm... Au boulot, la routine. Pour le reste, rien de palpitant... » Dis-je en pensant à mon histoire compliquée avec Rosario, et à ma rencontre avec Shaé. Pour être honnête, j'avais peu envie de lui faire part de tous mes problèmes. Peut-être qu'elle remarqua justement que je n'osai pas en dire plus, mais peu importe. Je fixai la jolie brunette, tout en me redressant un peu. « Tu sais, tu peux me dire si quelque chose ne va pas. J'aimerais vraiment savoir pourquoi tu as disparu tout ce temps ? Pourquoi tu es revenue aujourd'hui...? Je suis content de te revoir. Mais je ne veux pas qu'il y ait de gêne entre nous, tu comprends ? » Demandai-je avec sincérité. J'espérai alors ne pas lui avoir fait peur avec tout ça.

Lui? Seul? Étrange... pour toi, enfin tu le voyais bien mieux entouré! Tu lui fais face, l'observant de haut en bas, le détaillant du regard "Hum... oui" Tu hoches simultanément positivement ton visage, enfin tu ne dis pas que c'est le connard type qui ne s'est pas la tenir, mais tu es du genre à le voir bien plus en charmante compagnie que seul "Enfin, tu n'es pas le genre d'homme que j'imagine rester seul le soir" Tu es assise sur le canapé, remerciant le brunet lorsqu'il t'apporte ta bière, tu bois quelques gorgées avant d'éviter cet autre sujet, les raisons de ton comportement bien étrange, tu préfères directement changer de sujet, ni vu, ni connu, sauf que tu commences à le connaître et tu penses qu'il finira bien par revenir là-dessus. Tu l'écoutes te répondre, fronçant les sourcils en l'observant "Tu as l'air tracassé..." Cela se voyait à sa façon de parler et à son comportement, mais bon, tu n'allais pas le forcer à parler non plus, s'il ne le désirait pas. Bingo! De retour sur cette histoire, tu soupires alors en baissant les yeux, te mordillant l'intérieur de la joue tout en réfléchissant, ce n'est pas forcément évidant d'avouer certaines choses que tu tentes depuis longtemps oublier. "J'ai juste quelque peu flippé, rien de grave et je t'ai dit, si je suis revenue c'est parce que j'avais envie de te revoir, voilà tout.." Tu jettes un bref coup d’œil vers lui, avant de t'affaler sur le canapé, cela n'allait pas lui être suffisant comme réponse à tous les coups "C'est long et compliqué comme histoire" Ou pas, cela peut tout aussi bien se résumer en deux mots, mais il y a ce mur que tu t'es construis qui t'empêche sur le moment de tout révéler.

nirvana & aaron

Je ne m'attendais pas à ce qu'elle hoche la tête et me dise que, oui, elle pensait que j'étais ce genre de type. Et bien, je donnais une bonne impression ! Cela me fit rire. « Bon, je suis peut-être un homme à femmes, mais je ne laisse pas entrer n'importe qui chez moi, c'est déjà ça... » Répondis-je, avec un léger sourire sur les lèvres. Ce qui était étrange avec Nirvana, c'est qu'elle était vraiment indéchiffrable. Ses regards furtifs, ses gestes hésitants, je sentais qu'elle n'était pas entièrement à l'aise et pourtant, elle était venue jusqu'à moi. Je devais me faire à l'idée qu'elle m'appréciait, quand même, sinon elle ne serait pas venue. Nirvana m'indiqua que j'avais l'air tracassé mais je n'avais vraiment pas envie de parler de Rosario, ni de Shaé dont j'attendais toujours des nouvelles... Je ne voulais pas l'ennuyer avec tout ça et puis nous ne nous connaissions pas encore assez, de toute façon, non ? J'étais plus intéressé par ce qu'elle aurait à me dire elle. Le pourquoi elle avait fui, car, mine de rien, j'étais concerné. Et après lui avoir reposé la question, je la vis tracassée, elle. Sa réponse resta assez vague mais j'en vins forcément à m'interroger sur une chose. Pourquoi avait-elle eu peur ? Etait-ce à cause de moi ? De mes gestes trop directs ? Jamais je n'avais rencontré une fille aussi fragile et sensible que Nirvana et c'était assez difficile pour moi de s'adapter. Mais j'étais sûr que ça en vaudrait le détour, elle semblait être quelqu'un de très bien. Quelque chose me disait également de l'aider. Mais de l'aider à quoi, au juste ? Et puis, à ce moment-là, elle me parla d'une histoire longue et compliquée. Alors tout ça avait un lien avec son passé. Je bus une gorgée de ma bière, tout en la fixant du regard. Je la revoyais prendre peur, avec des yeux affolés, quand je m'étais approché d'elle, la dernière fois. « Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? » Lachai-je comme une bombe. Aussitôt que j'eus demandé cela, je me rendis compte que j'en faisais peut-être trop, encore. J'étais trop inquisiteur. Cela restait sa vie privée après tout, et ça semblait lui être difficile à dire. « Oh, je suis désolé. Si tu ne veux pas me dire, ça ne fait rien. C'est juste que... J'ai l'impression de devoir t'aider, sans comprendre pourquoi et comment. Tu sais que tu peux me faire confiance, je ne te ferai jamais de mal... »

Tu n'allais pas lui mentir non plus, tu étais sincère, tu lui avais avoué ce que tu pensais de lui au fond, bon peut-être que tu te trompais. Tu hoches doucement du visage face à ses propos, d'accord, tu approuvais ce qu'il venait de dire, vous n'alliez pas non plus batailler deux heures là-dessus... quoi que tu aurais préféré batailler sur ça que de s'intéresser à cette crainte que tu avais ressentie l'autre fois en sa compagnie. Tu hésites, tu révèles simplement qu'il s'agit d'une longue histoire, tu baisses tes yeux lorsqu'il cherches à en savoir plus, c'est dur pour toi de parler de cela, pratiquement personne ne sait ce qui t'es arrivé, seulement ta sœur et ton meilleur ami, tu n'aimes pas en parler, tu n'aimes pas y repenser, ça te torture toujours, c'est à cause de tout ça que tu peux parfois avoir un comportement bien étrange, comme avec Aaron. Tu l'écoutes, tu peux lui faire confiance, il ne te fera aucun mal, aussitôt ces quelques mots prononcés, ton visage se redresse, ton regard se posant sur le jeune homme "Promis? Juré? Je te dirais bien de cracher, mais c'est sale" Tu fronces le bout de ton nez, mais finalement tu gardes ton sérieux tandis que tes yeux demeurent posés sur lui, attendant sagement sa promesse "J'ai une certaine crainte vis-à-vis des hommes" Avoues-tu doucement, il l'a certainement bien compris vu la rapidité à laquelle tu avais détalé la dernière fois "C'est surtout à cause de... mon père" Petit à petit, il fallait y aller petit à petit, peu à peu tu réussiras à tout lui raconter, mais cela t'es fortement désagréable. "J'ai eu quelques soucis avec lui plus jeune, c'est en partie à cause de lui que je n'ai plus aucun contact avec ma famille" Tu baisses à nouveau ton regard sur la bouteille que tu t'amusais à faire tourner entre tes doigts, puis finalement tu t'en empares pour boire plusieurs grandes gorgées, comme si tu comptais sur ça pour t'aider à te dévoiler au jeune homme.

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A voir la réaction de Nirvana à ma question, je réalisai de suite qu'en effet, j'avais peut-être été trop loin. C'est vrai, après tout nous ne nous connaissions pas tant que ça. C'était un peu culotté de ma part de lui poser de telles questions sur son passé. Et cependant, j'étais sûr au fond de moi que ça l'aiderait d'une manière ou d'une autre. Et puis si j'en savais plus, je saurais comment me comporter avec elle, et c'était important pour moi... Je voyais en elle cette ultra sensibilité, Nirvana était à fleur de peau et on ne l'est jamais par simple nature. Pas à ce point, en tout cas. Je n'étais pas doué en psychologie et pourtant, tout ça m'intéressait. Elle m'intéressait. Et dès que je l'assurai qu'elle pouvait me faire confiance, je croisai son regard méfiant. Je ris à sa déclaration, non je n'avais plus l'âge de cracher comme ça ! Mais elle savait très bien à qui elle avait à faire. « Promis. Et puis, à qui voudrais-tu que j'aille raconter ton histoire, franchement ? » Disai-je alors, ne sachant pas du tout quelles étaient les connaissances de Nirvana. Et même si nous avions des amis en commun, ça ne changeait strictement rien au fait que j'allais être une tombe. Et alors ce qu'elle me dit fut reçu comme une bombe. En fait, je m'y attendais, mais qu'elle le dise enfin avec ses mots, ça changeait tout. Je fronçai les sourcils, pensant que ceci expliquait cela. Je la laissai continuer sans l'interrompre. Elle évoqua son père et à ce moment, je commençai à m'imaginer le pire. Car, un père violent, je savais ce que c'était et cela ne pouvait me rappeler que des mauvais souvenirs, que j'essayais toujours de garder au plus profond de moi, bien cachés. Une fois que Nirvana eut terminé de parler, je baissai un instant mon regard, ne sachant pas trop quoi dire. Et tout comme elle, je bus quelques gorgées de ma bouteille avant de la reposer franchement sur l'accoudoir du fauteuil. « Les pères peuvent être de beaux salauds, hein ? » Lui répondis-je fixant un point au milieu de nulle part, avant de la regarder elle. « Ecoute Nirvana, je ne sais pas ce qu'il t'a fait mais moi, j'ai aussi été victime d'un père ultra violent et pas qu'avec moi alors... Tu vois, c'est une raison de plus au fait que tu peux me faire confiance. Et... La majorité des hommes heureusement n'est pas comme nos pères. »

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Vois-tu, mon petit, tout dépend de l'aplomb, ici. Un homme un peu malin devient plus facilement ministre que chef de bureau. Il faut s'imposer et non pas demander. Maupassant

Hésitante, soucieuse d'en reparler, aucune envie de se replonger dans les pensées les plus douloureuses, tu grimaces encore et toujours, démontrant bien le fait que cela t'es désagréable d'en parler. Tu peux lui faire confiance.. peut-être bien, confiance ou pas, c'est un blocage pour toi. Il te pousse gentiment à te dévoiler, tu restes réticente à cela, en parler aura peut-être un effet libérateur, mais tu as la crainte de craquer rien qu'avec le fait d'y repenser. Tu prends une profonde inspiration, il ne le criera pas sur tous les toits et même s'il le fait, il y aura un mauvais retour pour lui. Tu commences par en parler, vaguement, tu ne dis pas clairement les faits, ce que ton paternel t'a fait, seulement qu'il est la cause de tes problèmes. Tu bois à grandes gorgées ta bouteille de bière, comme si cela pouvait t'en soulager. Reposant la bouteille contre ta cuisse toujours en la maintenant entre tes doigts, tu fixes le mur face à toi, écoutant d'une oreille attentive les propos d'Aaron. Quelque chose t'interpelle alors "Toi aussi tu as été battu?" Ton regard venait de se poser sur lui, voilà, tu avais inconsciemment avoué ce qui te touche tant. Sa phrase t'avait tellement surprise, quand voulant en savoir davantage tu t'étais trahie au passage. Tu t'en rends alors compte, aussitôt ton regard se baisse, tu te racles la gorge, cherchant à ne pas retrouver ces visions qui te tourmentent encore certaines nuits. "Je.. je l'ignorais" Balbuties-tu sans oser affronter son regard. Bien sûr que tu l'ignorais, tout comme toi, cela ne doit pas être une information qu'il aime particulièrement partager, ces choses-là sont difficiles à dires, bien qu'il a eut bien plus de facilités que toi pour le dire, peut-être avait-il réussi à enterrer tout ceci contrairement à toi "Je sais que les hommes ne sont pas tous comme ça, mais c'est une crainte que j'ai toujours en moi.. revivre la même histoire" Comme si tu te pensais condamner à vie, à vivre encore et encore le même schéma.

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Peut-être que Nirvana et moi avions plus que la photographie en commun, finalement. Mais s'il devait s'agir d'un passé douloureux à propos de nos pères, ce n'était pas le meilleur point commun du monde, c'était le moins que l'on puisse dire. Petit à petit, je sentais que la brunette avait vécu de lourdes choses. Sa fragilité apparente n'était pas le seul indice, il y avait bien plus. Plus que d'ordinaire. C'est une Nirvana peu rassurée et craintive que j'ai face à moi. Je fis tout pour la mettre en confiance car oui, elle pouvait être confiante avec moi. Sans même vouloir être plaint car ce n'était définitivement pas mon genre, je lui dis aussi que j'avais été victime d'un père violent. Je voulais seulement lui dire que j'étais une oreille attentive. Je voulais aussi qu'elle se sente mieux avec moi, protecteur comme je l'ai toujours été. Je crois d'ailleurs que ce côté de moi me vient de ce que j'ai vécu étant enfant. Cela me semble logique et même ma psychologue me l'avait suggéré. Si je demandais à Nirvana de ne pas hésiter à me parler, alors je devais faire de même, bien que ce soit tout aussi dur. Je serrai ma bouteille dans mes deux mains et serrai ma mâchoire avant de répondre à sa question, posée innocemment. « Jusque mes dix ans environ. Ma mère a réussi à le quitter heureusement pour elle, ma soeur et moi. Mais je n'étais pas le plus à plaindre. Si je le retrouvais aujourd'hui, ce ne serait pas pour ce qu'il m'a fait à moi que je lui ferais la peau... Enfin bref. » Il suffisait que je parle de lui pour ressentir des pulsions assassines. Ma mémoire photographique pouvait m'être certes très utiles mais pour ce qui était des souvenirs d'enfance, ça n'était pas aussi source de plaisir, bien au contraire. Je ne voulais pas que Nirvana me plaigne. C'est pour cette raison que je lui souris, doucement. « J'ai presque trente ans maintenant, j'ai appris à surpasser ça. Mais tu es encore jeune et parfois on a besoin d'en parler pour aller mieux... » Ses paroles me prouvaient bien qu'elle avait peur de revivre la même chose. Ce sentiment n'était sûrement pas le même pour un homme et pour une femme. Pour ma part, j'avais surtout cette envie de revanche, alors qu'elle, elle avait peur d'être victime de nouvelles violences. Cela me faisait mal au coeur, directement touché par ce qu'elle me disait. « Je comprends... Tu l'auras sans doute jusqu'à ce que tu trouves l'homme qui changera tout. Et il y en aura forcément un, jolie et sympa comme tu es. » C'était une évidence ! Ce genre de phrase était peut-être cliché et pourtant, c'était la vérité, j'en étais persuadé et c'est un regard malicieux que je lançai à Nirvana.

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Vois-tu, mon petit, tout dépend de l'aplomb, ici. Un homme un peu malin devient plus facilement ministre que chef de bureau. Il faut s'imposer et non pas demander. Maupassant

Se dévoiler, cela t'étais bien trop difficile et pourtant tu venais plus ou moins de tout dire en quelques mots : toi aussi. S'il n'est pas stupide, il peut parfaitement deviner que tu as eut une enfance peu glamour, à vrai dire, une enfance que l'on ne souhaite à personne, tu aurais tant aimé ne pas vivre tout ce que tu as traversé, arrêter d'être cette petite fille apeurée à se cacher pour ne pas subir les violences de son paternel et puis franchement, quel câble a pété chez cet homme pour frapper une enfant, une petite fille? Mais il n'est pas le seul à qui tu en voulais "Ma mère préférait regarder que réagir" Avoues-tu en fixant droit devant toi, le regard perdu, imaginant à nouveau les traits de visage de celle que tu avais autrefois appelée maman, tu n'as plus eu de famille le jour où ton père a levé la main sur toi, tu n'as jamais réellement su ce qu'était d'être une famille, bon nombre de choses tu as loupées contrairement à d'autres enfants. Tu te forces à sourire, reportant ton attention sur Aaron, comme pour montrer que.. ça va, même si tel n'est pas le cas au fond de toi, toujours torturée par ces souvenirs du passé. Tu l'admires, il arrive à faire face, toi non, tu ne sais pas comment t'y prendre, tu tentes de ne plus y repenser et pourtant cela fini par revenir un jour "Vingt-deux ans et j'en fais encore des cauchemars la nuit" Tu en rigoles, même si ce n'est pas forcément drôle, tu détestes cette fille fragile que tu es, tu aimerais parfois ressembler à toutes ces femmes sûres d'elle qui semble n'avoir peur de rien, ces femmes qui gardent la tête haute et qui semble savoir ce qu'elles veulent. Toi tu n'es encore qu'une gosse apeurée, tu as beau être majeure, cela ne change rien. Tu souris à ce petit compliment qu'il venait de te faire, croisant son regard, tu rigoles doucement "Ouais, le jour où j'aurai pris confiance en moi, ils me mangeront tous dans la main" Ou pas en fait... tu ne veux pas d'une dizaine d'hommes à tes pieds, tu en veux seulement un seul, capable de te prouver que ta vie n'est pas vouée à revivre des erreurs du passé.

nirvana & aaron

Pour un homme de trente ans, se remémorer un passé si douloureux a un goût amer, blessant. C'est toute cette maltraitance autant physique que verbale qui a fait de moi celui que j'étais dorénavant ; quelqu'un de fort et protecteur, quelqu'un pour qui les gestes, les mots sont très importants et doivent être choisis avec soin. Mais pour une jeune femme de vingt ans, se remémorer une enfance aussi dure doit être beaucoup plus délicat, c'est comme si la blessure était toujours vive et sanglante. C'est en tout cas ce que je réalisais en observant Nirvana. Je la voyais revivre la moindre scène douloureuse sous mes yeux, au fur et à mesure qu'elle m'expliquait son passé. Songeuse, elle me parla de sa mère qui avait été l'élément spectateur, silencieux. Comment aurais-je réagi à sa place ? Comment considère-t-on une mère qui ne défend pas son enfant incapable de se défendre lui-même ? Nirvana devait lui en vouloir énormément... Et la vérité était forcément douloureuse à entendre. « J'imagine qu'il y a des mères plus vaillantes que d'autres, à moins que ce ne soit une question d'amour envers ton père... C'est fou que des femmes puissent aimer et rester avec des salauds pareils, je ne comprendrai jamais. » On parle souvent des hommes violents, mais il y a aussi des femmes violentes évidemment. Peut-être qu'en aimer une était envisageable car rien n'explique l'amour. Mais se taire face à la violence, en particulier sur des enfants, c'était juste intolérable et une excellente raison de fuir avec eux. Si la police n'est pas d'une grande aide, notre raison et notre bon sens doivent eux se réveiller. Pour ce qui était des cauchemars, je connaissais moi aussi ça. Il m'arrivait encore de me réveiller en sursaut la nuit, le corps transpirant et le cœur excité par ces insultes, par ces menaces. J'entendais sa voix avec une exactitude déconcertante et effrayante. Ma mère qui hurlait son prénom pour tenter de le raisonner, à se demander s'il en avait une... J'eus un frisson en écoutant les paroles de Nirvana et ne sus pas trop quoi lui dire sur le coup, le regard baissé sur ma bière. « Ça hantera tes nuits jusque dans longtemps je crois. » Murmurai-je à son adresse, avant de lui dire que sa vie changerait sûrement un peu le jour où elle trouverait un homme pour changer cette vision qu'elle a encore. Sa remarque me fit sourire doucement, comme quoi elle avait un minimum d'assurance en elle, même si elle plaisantait. Aucun doute qu'elle pouvait plaire avec ce regard hypnotisant et ce corps aux lignes parfaites, en tout cas d'après ce que je pouvais en deviner. « Tu es consciente de plaire, au moins ? C'est pas comme si t'étais moche avec un sale caractère, non plus... » Dis-je avec un petit air amusé en la fixant du regard. Moi-même, je l'avais trouvée plutôt à mon goût pour être honnête, mais c'était inutile de remettre ça sur le tapis, ça allait sans doute la gêner.

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Vois-tu, mon petit, tout dépend de l'aplomb, ici. Un homme un peu malin devient plus facilement ministre que chef de bureau. Il faut s'imposer et non pas demander. Maupassant

Cette situation de crainte, de cauchemars, cette torture mentale que tu t'infliges sans vraiment le vouloir.. tout ça, ça t'agace, tu commences à en avoir marre de t'arrêter à cette histoire, à ce passé, ce qui t'empêche d'avancer, tu as beau te dire qu'il ne faut plus y penser, mais c'est comme si ta mémoire se refusait de t'écouter et pas un seul jour tu n'y penses pas. Ça te tue, tu veux t'en débarrasser, plus facile à dire que faire, tu te demandes parfois ce que tu devrais faire pour tout simplement oublier.. Repenser à ton père, sa voix, son regard froid, ta mère impassible face à tant de violence, bon dieu que tu les détestes, ce n'était pas des parents en agissant de la sorte. Penser à autre chose, tu te le répète sans cesse, tu avais même l'impression de déranger Aaron en lui parlant de tout ceci même si ce n'est pas le cas, c'est surtout le fait que tu n'aimes pas t'étaler sur le sujet trop longtemps, car ton cœur en souffre toujours, ton corps entier, comme si de vieilles blessures se réveillaient. "Parfois je me demande ce qui a bien pu péter là-haut pour agir ainsi" Dis-tu en pointant du doigt ton crâne, tu parlais bien évidemment du cerveau, il devait bien y avoir une défaillance neuronale là dedans pour oser lever la main sur une enfant ou bien ne pas agir lorsque son enfant hurle de venir l'aider. Quant aux cauchemars, tu te doutes bien que tu n'en finiras jamais avec, qu'ils seront toujours là pour te hanter la nuit. Tu te forces à sourire, haussant les épaules à sa question, a tu consciences de pouvoir plaire un minimum? "Pas vraiment" Avoues-tu en posant ton regard sur Aaron "Je ne me suis jamais dit que j'étais particulièrement jolie ou quoi que ce soit d'autres.." Et puis ce n'est pas comme si tu avais eu des tas et des tas d'hommes à tes pieds, ou peut-être, seulement tu es bien souvent aveugle face à cela. Ton passé te tourmente tellement, tu ne cesses d'y penser que tu n'as pas vraiment attention à la jeune femme que tu es devenue, tu n'es plus cette enfant recroquevillée sur elle-même à se protéger des coups de ton père, tu es libre, tu as grandi, mais ça, tu ne sembles pas encore l'avoir réellement compris.