« Tu ne sais pas sur qui je suis tombé l’autre jour ? Camden Mason ! » En entendant ce nom Joyce manqua de peu de s’étouffer. « Il n’a pas changé ! Je l’ai reconnu de suite ! » « Tu veux dire que Camden est à Los Angeles . » « Oui ! C’est fou hein ! Je me souviens encore du sublime couple que vous formiez autrefois ! Ah bah attend, j’ai pris son adresse je vais te la passer ! ». L’amie de Joyce se leva et alla chercher un bout de papier qu’elle tendit à la jeune femme. Joyce le prit mais c’est comme si ce petit carré blanc lui brulait les mains. Elle n’en revenait pas. Elle pensait avoir enfin fait une croix sur lui depuis qu’elle s’était fiancée mais il était à présent évident que non. Il ne lui fallut qu’entendre son nom pour se sentir complètement perdue. C’était comme si ces 10 dernières années avaient disparu en un clin d’œil. La jeune femme était partagée entre deux émotions, d’un côté elle était énervée, elle s’en voulait de se mettre dans tous ces états pour lui après aussi longtemps, elle lui en voulait à lui aussi de ressurgir alors qu’elle parvenait enfin à l’oublier et pourtant, et pourtant c’était bon de savoir qu’il n’était surement qu’à quelques kilomètres d’elle en ce moment… *Seigneur Joyce ressaisie toi !* « Je vais devoir te laisser ma Nat', mon cher fiancé m’attend à la maison !On se voit très rapidement ! ». Joyce prit son sac et quitta la maison de son amie. Son fiancé l’attendait bel et bien chez elle, elle n’avait pas menti, et pourtant… et pourtant ce n’était pas vers chez elle qu’elle roulait. Elle se répétait que ça n’avait aucune importance, que le fait que Camden soit à Los Angeles ne changeait rien, qu’il n’était plus rien, qu’elle était folle de réagir de cette manière mais son corps ne l’écoutait pas tout comme la voiture qui semblait décidé à aller jusqu’à cette fameuse adresse.
*Ça y est, j’y suis. Je suis devant sa porte. Bon sang, qu’est-ce que tu fous là Joyce ! Tu es fiancé, ta vie est parfaite, qu’est-ce que tu cherches ?*. Elle ne voulait pas l’admettre mais au fond, elle savait très bien ce qu’elle cherchait. Elle voulait retrouver cette flamme, cette fougue, cette passion qu’elle avait partagée avec lui autrefois. Être avec Camden c’était mieux que tout, mieux que la drogue, mieux que le héros, mieux que la dope, Coke, crack, fitj, joint, shit, shoot, snif, pet’, ganja, cannabis, beuh, LSD, ecstasy. Mieux que le sexe. Mieux que le Nutella au beurre de cacahuète et le milk-shake banane. Mieux que les CD d’Hendrix, que’le petit pas de Neil Armstrong sur la lune. Le Space-Mountain, la ronde du Père Noël, la fortune de Bill Gates, les transes du dalaï-lama, les NDE, la résurrection de Lazare, toutes les piquouzes de testostérone de Schwarzy, le collagène dans les lèvres de Pamela Anderson. Mieux que Woodstock et les raves party les plus orgasmiques. Mieux que la défonce de Sade, Rimbaud, Morisson et Castaneda. Mieux que la liberté… Être avec Camden c’était vivre. Il était compliqué, il était dur, il l’avait fait souffrir, pleuré, détruite… mais il l’avait fait vivre comme personne d’autre n’avait su le faire. C’est pour cette raison qu’elle se retrouvait là, à sa porte, 10 ans après qu’il l’ait abandonné. Après quelques minutes passées devant cette porte sans bouger le moindre petit doigt, Joyce se décida et frappa.
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