MADRINE ∽ You can follow me

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Catherine ∞ Maddox

Tu étais rentré depuis quelques jours à peine à l'université, tu ne suivais pas la moitié des cours car pour le moment, ils ne t'apportaient rien. C'était toujours la même chose chaque année, les professeurs ressassés la même chose une bonne semaine ou deux, du coup tu passais ton temps à l'extérieur à flâner et à chercher de nouvelles proies fraîches. Et tu en avais eu une en ligne de mire, elle paraissait perdue et pour le coup tu te voyais bien être sa boussole. Avançant fièrement en direction de la demoiselle qui était munie d'un milkshake, tu avais tout prévu, tu machouillais ton chewing gum, les mains dans les poches et PAF ! Tu l'avais enfin interpellé avec ton sourire ravageur. " Dis moi tu sembles perdue, qu'est-ce que tu cherches ? " la belle blonde serrait un plan du campus froissé, tu le lui avais ôté des mains tout en te glissant légèrement derrière elle. " C'est toujours la jungle au début mais tu vas t'y faire, déjà tu connais Maddox c'pas rien " lui avais-tu confié d'une voix suave sans savoir si ce jeu allait la mettre mal à l'aise ou lui plaire.

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Catherine sursauta quand le jeune homme, qu'elle n'avait pas vu approcher, lui ôta le plan du campus des mains en passant derrière elle. Son premier instinct était de protester vigoureusement - elle était déjà de mauvaise humeur, et la journée ne faisait que commencer - mais elle se ressaisit juste à temps. Des années de perfectionnement et d'étiquette lui avaient au moins appris cela : la colère n'apportait pas grand-chose, et en plus, elle empêchait d'y voir clair. On pouvait laisser échapper bien des opportunités si on ne savait pas garder son calme. Elle se contenta donc de se tourner légèrement pour regarder le coupable en face.

Il était mignon, à sa façon. Maddox, avait-il dit ? Plutôt grand, l'air nonchalant, un sourire charmeur aux lèvres tandis qu'il mâchait tranquillement son chewing-gum. Catherine avait un certain respect pour ceux qui faisaient preuve d'assurance, même si en l'occurrence, ce garçon n'était pas vraiment son genre. Elle préférait les hommes avec une certaine classe.

Et puis de toute façon, je n'ai plus le choix, mes parents m'ont déjà vendue au plus offrant ! pensa-t-elle sarcastiquement. Elle laissa le sourire ironique que cette pensée lui évoquait prendre forme sur ses lèvres. Autant laisser monsieur charmeur la voir sous un angle pas trop sévère. On ne sait jamais, ça pourrait toujours servir.

"Je ne trouve pas la faculté de sciences sociales," répondit-elle à la question de Maddox. "J'ai eu tous mes cours en droit jusqu'à présent, mais maintenant je dois retrouver mon cours de politique et je pense que j'ai pris le mauvais chemin."

Inutile de cacher qu'elle était nouvelle, rien que son accent britannique suffirait à la trahir.

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Catherine ∞ Maddox

La demoiselle était perdue, tu n'étais pas si mauvais que ça en fin de compte, ton sens de l'observation était même excellent. Tu avais ainsi appris dans quel domaine cette belle blonde étudiait, un monde bien loin du tien, un peu trop sérieux et coincé. Mais en tout cas, tu connaissais la faculté comme ta poche et ce serait un jeu d'enfant d'emprunter les chemins les plus longs pour y parvenir, le temps de faire connaissance avec elle. " T'inquiètes, je sais où c'est, tu me suis euh... tu t'appelles ? " tu avais senti un accent bien différent de l'américain bien lourdingue, celui-ci était beaucoup plus raffiné, il n'y avait aucun doute, cette belle blonde venait d'Europe, un continent qui t'étais familier puisque tu étais à moitié français. " Dis donc je me trompe mais tu ne viens pas de ce pays non ? " puis tu avais commencé à emboiter le pas, contournant le hall d'entrée de la faculté et marchant au ralenti tout en jetant parfois un oeil à la jeune femme plus que bien roulé. Tu avais même continué ton interrogatoire histoire de voir où elle en était socialement " Tu n'as pas pu te faire encore de contact ici ? "

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"Moi c'est Catherine," répondit-elle en lui emboîtant le pas.

Il semblait bien connaître le campus, c'était déjà ça de gagné. Il l'entraîna immédiatement sur un chemin qu'elle ne se souvenait pas avoir pris auparavant. Si elle n'était pas tombée sur lui (ou plutôt, sans doute, lui sur elle), elle ne s'y serait peut-être pas retrouvée. Catherine se félicita de lui avoir laissé sa chance.

"Je pense que c'est assez évident que je viens d'Angleterre," dit-elle avec un petit rire.

C'était instinctif : rire, sourire, mettre l'autre à l'aise, tout faire pour plaire. Pour Catherine, c'était une seconde nature. Elle nota au passage que Maddox lui jetait de temps à autre des coups d'oeil révélateurs. Elle lui plaisait, ça ne faisait pas de toute. Elle enregistra l'information tout en continuant à discuter.

"Je viens d'arriver, je n'ai pas encore eu le temps de connaître grand-monde. J'ai quelques contacts en ville à travers ma famille, mais pas vraiment d'amis."

Elle ne jugea pas nécessaire de parler de son fiancé. Premièrement parce que c'était la dernière personne à qui elle voulait penser, en ce moment, et deuxièmement parce qu'elle sentait que Maddox la lâcherait s'il découvrait qu'elle n'était pas disponible. Et à l'instant présent, elle avait besoin de lui.

"Et toi, ça fait longtemps que tu es là ?"