Nous étions le jour J et dire que RJ stressait ne serait qu’un doux euphémisme. Il angoissait littéralement ! Sa vie prenait une tournure qu’il n’était pas certain d’apprécier. La veille, il y avait longtemps réfléchi, cherchant, une éventuelle échappatoire mais aucune ne s’était présentée à lui. Il était coincé, fait comme un rat. Alice lui suggérait simplement de tenir tête à ses parents, mais il ne le pouvait ! Il n’en avait pas le droit ! Pas après tout ce qui s’était passé ! Pas après tout les efforts qu’il avait fourni pour qu’ils s’intéressent enfin à lui ! L’on pourrait le traiter de lâche, qu’importe ! A vrai dire, cela ne serait pas bien loin de la réalité ! Il avait peur de s’opposer à ses parents, il n’en avait pas les tripes ! Cela lui donnait des sueurs froides ! Il n’avait jamais su le faire et ce n’était pas à presque vingt-six ans qu’il y parviendrait finalement ! Comme d’habitude, il se plierait à leurs demandes, en acceptant cet engagement. Cela ne serait pas aussi désagréable que cela, il lui suffisait de voir les choses différemment, de les appréhender autrement et peut-être à force, y trouvera-t-il son compte. Et puis, il voyait cela comme insurmontable car il n’avait pas encore accepté, dès lors qu’il aura fourni les efforts nécessaires pour cela fonctionne, il n’y avait aucune raison pour que cela n’aille pas comme sur des roulettes ! Tout allait bien se passer, il faudrait seulement qu’il donne de sa personne, fasse la part des choses pour transformer cette nouvelle en quelque chose de positif ! Mais d’un côté, il ne pouvait s’empêcher de penser à Alice, à la manière dont les choses avaient avancées entre eux, à la tournure qu’avait pris leur amitié et le regret lui étreignait la gorge. Rien ne servait de s’attarder là-dessus. La faute lui incombait d’avoir poussé le vice, malgré les avertissements de sa conscience qui tentait vainement de le rappeler à l’ordre. Il ne devait pas agir de la sorte…voilà où cela l’avait mené ! Quel con avait-il été ! L’espoir est une belle connerie ! Il n’avait pas pensé que la date d’échéance arriverait aussi rapidement ! Il soupira de nouveau et trempa ses lèvres dans son thé sans sucre, le regard perdu dans le panneau d’affichage. L’avion ne tarderait pas à atterrir, sonnant ainsi le gong de la fin de sa liberté. Il n’avait qu’une envie, prendre ses jambes à son cou mais au lieu de quoi, il demeurait là, immobile, sa boisson chaude en main, le cœur battant la chamade. Sa mère lui avait fait l’honneur de lui téléphoner hier pour lui rappeler d’aller chercher Catherine à l’aéroport et de l’accueillir comme il se devait, en plus de lui prodiguer d’autres prérogatives à suivre scrupuleusement. Pas une seule question sur l’état de son fils, sur la façon dont il prenait ce mariage à venir. Rien. Il n’avait en somme que d’autre choix que d’y passer, vous savez un peu comme ces animaux que l’on envoie à l’abattoir, eux, au moins, ont un avantage certain, ils ignorent tout de ce qui les attend. Une voix résonna dans tout le bâtiment, annonçant l’arrivée du vol de la mort et fidèle à son éducation, RJ se leva, s’empara des fleurs qu’il avait acheté et alla se positionner à un endroit d’où il pouvait facilement la repérer.
I CAN LIVE UNDERWATER
When I fall to my feet wearing my heart on my sleeve, all I see just don't make sense. Because all I need is the love you breathe. signature by anaëlle.