Kaël&Blake ♦ “I'm not ready to lose you yet”

Kaëlyane ∞ Lukca Blake

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Assis dans le train je manque de m’y endormir, et somnole légèrement. Après quelques étirements, et contorsions je laisse tomber ma tête contre la vitre froide tout en regardant les paysages qui défilent sous mes yeux. Par le passé j’aurai pu dire que c’était plutôt joli, mais le goût des choses belles ou non je l’ai perdu depuis un certain temps. Ce qui est étrange c’est que pourtant quand je pense à elle, c’est différent. Enfin quand j’arrive à me plonger dans les bons moments, malheureusement ils restent beaucoup moins longtemps que les cauchemars. Un soupir s’échappe de ma gorge et je passe lourdement ma main sur mon visage. Le manque, je le ressens. Les tremblements sont beaucoup moins violents qu’auparavant mais ils persistent ainsi que ma fatigue. Néanmoins je tente de ne pas fermer les yeux de peur de me perdre encore ailleurs.

Cela devait bien faire plus d’une semaine que je n’avais touchée à rien. Mon reflet dans le miroir m’avait peut-être provoqué une sorte  de choc. Bien même si mes traits restent tirés, la couleur de mon teint est nettement moins gris, alors autant me réjouir déjà de ça, c’est un bon début.  Et je soupire une énième fois. Mon téléphone vibre, je sais que c’est mon psychiatre, alors je l’éteins. Il veut me pourrir. Constamment il est là à me parler de changer de vie, de m’en créer une autre. Il ne comprend toujours pas que ma vie est nulle part ailleurs qu’auprès de Kaël. Les seules fois où j’ai daigné lui adresser la parole c’était pour lui parler d’elle. Je sais que c’est elle qui me sauvera. Elle l’a fait une fois, pourquoi pas deux ?  

Il y a de cela une semaine j’étais retourné voir ses parents, après presque trois mois d’absence. Tout simplement ils m’avaient donné ses coordonnées devinant sûrement mes intentions. Pas une seule seconde ils avaient douté de moi malgré ce qu’on pouvait entendre dans le quartier. Ça avait d’ailleurs été les uniques personnes à croire en nous. Quoique les gens pouvaient dire. Quoique j’ai pu faire, pas une fois ils se sont posés de questions. C’est peut-être un peu grâce à eux qu’au fond de moi j’ai toujours gardé une pointe d’espoir. Alors je m’étais mis dans l’idée de tout faire pour redevenir celui qu’elle avait réussi à faire de moi. Chaque jour je lui envoyais une rose rouge à son bureau. Pour le premier, une. Pour le second, deux. Pour le troisième, trois. Et ainsi de suite. Jusqu’au 7ième jour, j’y avais laissé un papier. « 21h30 devant la bibliothèque » Rien de plus. Ce soir je serai devant elle.

Le train se stoppe enfin, je jette mon sac de voyage sur le dos et en sors respirant un bon coup. Je n’oublie pas de prendre une clope pour me décompresser en attendant l’arrivée du taxi. Au hasard, en entrant à l’intérieur du véhicule, je donne l’adresse d’un hôtel. J’y fais un saut de quelques heures pour me préparer, voulant être un minimum présentable. Alors vêtu d’un simple jean et d’une veste je pars vers la bibliothèque pour l’y attendre. Tout se jouait ce soir.

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Kaëlyane ∞ Lukca Blake

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Tenant un livre dans ses mains Kaëlyane essayait tant bien que mal de se concentrer. En vain. Elle avait perdu le goût de lire depuis déjà cinq ans. Lorsqu'il était sorti de sa vie. Pourtant elle réussi à se remettre à écrire, mais lorsqu'il s'agissait de se plonger dans un roman il n'y avait rien a faire, c'était peiné perdue. Cela était plus embêtant lorsqu'on était bibliothécaire mais elle s'en sortait malgré tout. Il lui fallut seulement deux fois plus de temps qu'une personne normale pour terminer un bouquin, ce n'était pas bien méchant. Mais cela n'était plus aussi agréable qu'auparavant. Elle n'arrivait plus à s'identifier aux personnages de roman. Ses rêves avaient été brisés et elle en gardait de lourdes séquelles. Elle entendit alors la porte d'entrée claquer et vit Emma rentrer dans l'appartement qu'elles partageaient depuis déjà huit mois. « Tient tient comme c'est étonnant, ma meilleure amie avec un livre dans les mains. Incroyable ! » Cette remarque fit rire Kaëlyane. Emma savait vraiment quoi dire pour la détendre. Cette fille était vraiment exceptionnelle !  « Tu as vu ça ? Je m'étonne moi même. ! » Cette réponse declacha le rire d'Emma. C'était quelque chose qui mettait toujours un peu de baume à coeur à Kaelyane. « L'homme mystérieux a encore frappé ? » demanda-t-elle curieuse. Depuis une semaine déjà elle recevait tous les jours des roses à son bureau. Elle n'avait aucune de qui cela pouvit venir et cela ne l'intéressait pas, au contraire elle était plus inquiète qu'autre chose. Au début elle avait pensé qu'il s'agissait simplement d'une blague de la part d'un étudiant. Mais les jours suivants le manège avait continué. De plus c'était toujours des roses, sa fleur préférées et elle ne croyait malheureusement pas à un simple hasard. Elle se sentait épiée et cela ne là rassurait pas du tout. Bien sur elle se faisait peut-être des idées et puis la rose était sinonyme d'amour, rien d'étonnant alors que ce soit cette fleur qui ai été choisie. Mais Kaelyane sentait qu'il y avait autre chose la dessous et elle ne saurait dire pourquoi. « Encore oui, mais cette fois je n'ai pas eu le droit à des roses mais à un rendez-vous. » Sa meilleure amie semblait excitée face à cette révélation ce qui n'était pas du tout son cas. Elle ne voulait pas d'un homme dans sa vie, ou du moins pas un autre que Blake.  « Mais c'est génial ! Tu vas y aller n'est-ce pas ? » Elle était folle ou quoi ? Ou tout simplement inconsciente ! C'était dû n'importe quoi cette histoire et Emma y accordait beaucoup trop d'importance. Sa meilleure amie s'était mis en tête de lui trouver quelqu'un. Elle comprenait ses motivations mais ne les partageait pas. Personne ne semblait comprendre qu'elle préférait être seule que sans Blake. Son amour pour lui était si fort qu'il était incompris. Il fallait le vivre, le ressentir. Elle avait bien tenté de dissuader Emma mais en vain. Cette fille était aussi têtue que bornée. Quand elle avait une idée en tête personne ne pouvait l'arrêter. « Il en est hors de question ! Je tiens à ma vie merci. » Elle entendit Emma soupirer et la vit rouler des yeux. Si elle pensait pouvoir la convaincre d'y aller elle se mettait le doigt dans l'oeil. Jamais elle n'irait à ce rendez-vous, c'était clair et net. Elle ne reviendrait pas dessus. « T'es vraiment trop coincée Kael ! C'est qu'un rendez-vous. Puis c'est peut-être quelqu'un que tu connais. Qui sait ça pourrait même être Blake ! » Tout son corps se mit à frissonner à ce prénom. C'était horrible de lui faire ça ! Emma n'avait pas le droit de lui donner cet espoir. De toute façon c'était tiré par les cheveux, elle savait qu'il ne pouvait s'agir de l'amour de sa vie. « Tu dis vraiment n'importe quoi. Sérieusement qu'est-ce que Blake ferait là ? Imaginons cinq secondes qu'il soit rentré de la guerre, comment pourrait-il savoir que je suis ici ? Puis je ne pense pas qu'il chercherait à me retrouver après cinq ans. N'essaye pas de me convaincre d'y aller, je n'ai pas envie de me retrouver face à un détraqué voilà tout. »

Neuf heures vingt. Il faisait déjà nuit dans la Cité des Anges. Ne jamais dire jamais avec Emma, point que Kaelyane avait oublié. À force de persuasion elle avait fini par céder. Sa meilleure amie lui avait dit de se tenir pas très loin du point de rendez-vous, de se cacher légèrement et d'attendre de voir qui allait venir. Sa curiosité l'avait poussé à finalement jeter un coup d'oeil même si elle ne comptait pas avoir un rendez-vous galant pour autant. Elle allait simplement découvrir l'homme mystérieux et s'en allait, voilà le plan. Elle ferait ensuite croire à Emma qu'il s'agissait d'une blague, elle savait que de cette façon sa meilleure amie la laisserait tranquille. Plus que dix minutes et le secret serait dévoilé. Elle se sentait nerveuse sans trop savoir pourquoi. De loin elle vit un homme approcher. Cette démarche... Elle là connaissait. Lorsqu'il leva la tête son coeur cessa de battre. Blake... Non ce n'était pas possible. Elle devait se tromper, c'était certain. Son imagination lui jouait des tours. Une douce chaleur se répandit dans son corps, lui confirmant qu'il s'agissait bien de lui. Il était le seul à lui prodiguer autant de sensations. Elle s'approcha doucement de peur qu'il disparaisse tel un mirage. Elle n'y croyait toujours pas. Cinq ans... Cinq longues années qu'elle rêvait toutes les nuits de le revoir. Et aujourd'hui il était revenu. Comme un ange descendu du ciel il venait la sauver de l'enfer dans lequel elle était tombée. Plus elle s'approchait plus son coeur tambourinait dans sa poitrinne. Ses mains se mirent à trembler légèrement, elle craignait que tout ça ne soit qu'un rêve. Mais lorsque leurs regardés se croisèrent, elle comprit que tout cela était bien réel. « Blake... » souffla-t-elle doucement alors que les larmes lui montaient peu à peu aux yeux.

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J’étais parti une bonne vingtaine de minutes en avance. Il m’était entièrement impossible de rester une seconde de plus dans l’hôtel en sachant qu’elle ne pouvait pas être bien loin. De ce qui s’était passé ces cinq ans d’absence je n’avais entendu que des bribes. Les gens de ma ville natale avaient recommencé à parler de nous alors que quelqu’un m’avait vu de retour. A leur regard les jours suivant j’avais vite compris que tout était différent et même que certains d’entre eux m’en voulait. Mais aucun d’eux ne savait clairement ce qui s’était produit et pourquoi j’avais fait le choix de m’enfuir, aussi lâche soit –il. Les jours après mon arrivée j’avais même pu tomber sur les parents d’Emma, la meilleure amie de Kaël. Bizarrement ils étaient venus à ma rencontre, l’air de rien. J’avais d’ailleurs ressenti un étrange malaise en leur compagnie. Ils s’attendaient à quoi en venant me parler franchement. Que j’allais leur déballer ma vie ? Leur expliquer mon choix d’être partie? Malgré que leur fille fût la meilleure amie de Kaëlyane, j’n’avais jamais été très proche d’elle. Pas que je ne l’appréciais pas, simplement à quoi bon me rapprocher d’elle. Par contre une chose m’avait étonné lors de cette rencontre, le fait qu’ils m’évoquent le départ de celle çi à Los Angeles. Sur le coup je n’avais pas vraiment compris leur motivation, avant d’aller voir la famille Jenkins. Elle, l’avait rejoint là-bas. Je soupirais en repensant à toutes ces choses. C’est vrai que dans un sens cet endroit, où j’avais vécu la plus grosse partie de ma vie me manquait. Bien même si il était rempli de gens détestable, pour ne pas dire de débile, tout ce qui avait pu m’arriver de bien, s’était produit là-haut. Ici je ne connaissais rien. Je n’avais aucun repère. Mais surtout je débarquais sans savoir si j’allai réussir ce que j’entreprenais.

L’envie de partir, de me sauver à nouveau me prends. Sérieusement qu’est-ce que je fou là ? Ne suis-je pas encore entrain de faire une belle connerie ? Après tout qui me dit qu’elle m’attend ? Ou simplement qu’elle va venir ? Je n’ai laissé qu’un mot, sans le signer, rien. Et la connaissant elle n’est pas le genre de jeune femme à risquer de tomber sur un détraqué juste parce qu’elle a reçu des roses et un bout de papier. Le doute prend entièrement place sur le courage, déjà qu’il n’est pas au top niveau, cette fois il est en pleine chute. Je dois partir. Faut que je parte. Je fais n’importe quoi. Jamais, je n’aurai du me retrouver ici. Bordel, qu’est ce qui m’arrive. Je me stoppe net en pleins dans la rue. A deux doigts de lâcher prise. Une colère me prenant vivement dans tout le corps. Je devrais vraiment me tirer d’ici. Ca y est j’allai retourner en ailleurs. Après tout Elle ne m’avait pas vu. Ne savait pas que c’était moi qui suis l’auteur de toutes ses choses. J’n’ai qu’à reculer, faire comme si rien de ça ne s’était produit. Et après quoi ? Justement, rien. Le vide, pour ne pas dire le néant. Je reprends une longue respiration, enfonce mes mains dans les poches et retourne vers la bibliothèque. De toute manière je n’ai rien à perdre, tout n’est déjà qu’absence. Faut juste que je fasse comme avant, faire abstraction de tout, et ça ira.

Profondément perdu dans le brouhaha de ma tête je ne remarque même pas que je fais des allés retours devant notre point de rendez-vous. Ce n’ai qu’en ayant légèrement le tournis que je m’en aperçois et que je lève finalement la tête. Mon regard se retrouvant aussitôt dans celui de celle que j’attends. Freinant sec ma démarche je ne peux que la regarder de haut en bas. Curieusement au lieu de rester face à elle, un sourire étire mes traits et j’avance, à peine le son de sa voix parvient à les oreilles. Ses yeux deviennent rapidement mouillés et je l’amène contre moi comme si tout est naturel. Je la presse longuement avant de me décaler légèrement et de prendre son visage dans mes mains déposant un intense baiser sur son front « Ne pleures pas ma puce, je suis là » soufflais je instinctivement. Ne comprenant pas mais laissant faire les choses, une douce chaleur semble me prendre. Et durant bien quelques secondes je la garde contre moi. De telle manière à me conforter qu’elle soit bien là. Que je ne suis pas dans un de ses foutus rêves qui venaient me hanter chaque nuit quand la guerre n’y était pas. Je sens que la bulle qui venait de se forme perd peu à peu de l’importance. Il est temps que je me retire, que je m’éloigne. Il est temps que j’affronte mon choix passé. Il est temps que je m’excuse. Alors, oui doucement je me recule. Je romps tout contact avec elle, ce qui me brise le cœur, et me rend encore plus faible que je le suis déjà. Je tente de reprendre une longue inspiration et commence « Je t’avoue que je n’ai pas vraiment réfléchis à ce qui allait se passer, ‘fin à ce que j’allai te dire, maintenant. Je sais, je dois m’excuser… » Je me coupe, ma voix faiblit. Sincèrement c’est vrai, qu’est-ce que je peux bien lui dire ? « Kaëlyane, je…je suis désolé. Désolé de tout, d’être parti, et de me retrouver là aussi. Je ne pense pas que ce soit encore un bon choix ça. Je ne devrais pas être là. Tu sais je suis venu, en pensant pouvoir me mettre à genou et te supplier de m’excuser, de me pardonner. Mais c’est trop facile, et franchement pas digne de nous. Comme çi ça, ça suffirait. Comme si t’allai me sauter dans les bras et me dire que ce n’est pas grave. » J’arrêtais tout. Je me tais. Tout ça c’est de belles conneries. Parce que oui on était nettement mieux que ça. A quoi servaient tous ses mots ? Aucun d’eux ne pourrait justifier la merde que j’avais foutue et le mal que j’avais causé et peut être continué de faire. Certes elle avait toujours voulu que je lui parle, mais c’était trop tard, non ? « Putain, ça parait tellement con. Je me répète mais vraiment qu’est-ce que je pourrais bien te dire là, devant toi ? Que je n’étais qu’un lâche ? Que je t’ai fait du mal alors que je t’avais promis de te protéger de tout, mais que je ne l’ai pas fait de moi ? Tu le sais déjà je te l’ai égoïstement fait vivre. » Rien à faire. Plus je parle et plus j’ai l’impression de redonner vie à la douleur. Je me sens horriblement mal. Je la regarde dans les yeux en sachant que bientôt je cillerais. Je ne suis pas capable de voir directement la souffrance que je lui ai fait endurer. Je ne peux pas me contraindre à ne serait-ce qu’apercevoir son chagrin.

 

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C'était vraiment dingue ! Jamais elle n'y aurait cru tant cela semblait irréel. Et dire qu'Emma avait eu raison. Elle imaginait déjà la tête de sa meilleure amie lorsqu'elle lui apprendrait que c'était Blake qui serait pointé au rendez-vous. En revanche elle ne saurait dire si celle-ci serait ravie ou au contraire sceptique. Emma et Blake n'avaient jamais été proches à son grand désarroi, néanmoins ils s'étaient toujours appréciés. Seulement Emma était très protectrice envers Kaëlyane alors peut-être qu'elle en voudrait au jeune d'être parti ainsi, de ce fait elle ne serait pas particulièrement enchantée par son retour. C'était tout à fait possible et surtout parfaitement compréhensible. Mais la jeune Jenkins espérait qu'elle serait contente pour elle. L'homme de sa vie était revenu, que pouvait-elle vouloir de plus ? Elle peinait à y croire tellement elle en avait rêvé. Pourtant Blake était bel et bien là devant ses yeux. Le savoir sain et sauf était un soulagement énorme. Pendant cinq ans elle s'était torturée l'esprit à se demander si il était en vie ou non. Savoir l'homme qu'on aime sur un champs de bataille était une souffrance sans nom. De nombreuses fois elle en avait fait des cauchemars, imaginant le pire des scénarios possibles. Aujourd'hui elle se sentait libérée d'un énorme poids.

Elle le trouvait toujours aussi beau. Il n'avait presque pas changé, bien qu'il semblait extrêmement fatigué. Il avait vieilli aussi. Mais cela lui allait terriblement bien ! Il faisait encore plus homme qu'auparavant. C'était dingue à quel point il pouvait lui faire de l'effet même après cinq ans. Jamais elle n'aurait pensé pouvoir être encore plus attirée par Blake qu'elle ne l'était déjà. Pourtant aujourd'hui elle se rendez compte qu'elle avait eu tord. Elle était encore plus amoureuse de lui ! Comment un homme qui allait bientôt approchait la trentaine pouvait être aussi sexy ? Ce n'était pas juste ! Il lui était impossible de rester de marbre face à lui. Son corps entier régissait en sa présence. Elle était complètement bouleversée, perdue entre divers sentiments. Il y avait bien sur la joie de le revoir et de le savoir vivant, la peur qu'il ne lui appartienne plus mais aussi la surprise de le voir débarquer après tant d'années. Néanmoins malgré son soulagement elle ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir. Sa vie avait été détruite et il ne se rendait probablement pas compte des dégâts qu'il avait causé. Si il savait... Elle avait presque honte de paraître aussi faible à ses côtés. Elle était si maigre, si fragile. Mais ce qu'elle avait vécu n'était rien comparé à ce qu'il avait dû enduré à la guerre. Elle se sentait alors terriblement égoïste. Comment pouvait-elle comparer sa soufrance à la sienne ? C'était radicalement différent ! Certes elle avait vécu un enfer sans lui, mais que devait-elle dire de lui ? Lui avait-elle manquait ? Avait-il eu besoin d'elle ? Tant de questions en suspend. Si malgré ces cinq années elle restait folle de lui, elle était loin d'être certaine qu'il s'agissait dû même cas de figure pour le jeune homme. Cette simple pensée lui déchira le coeur. Et puis il a suffit d'un geste, d'une phrase.

Son odeur, cette sensation de bien être, cette chaleur... Tout lui revenait. Collée contre lui elle ne pût retenir plus longtemps ses larmes. Il lui avait tellement manqué. Il ne s'imaginait probablement pas le bonheur qu'elle ressentait à cet instant précis. Sa douleurr s'atténuait peu à peu. Elle pouvait recommencer à vivre désormais, elle ne serait plus seule. Le vide qu'il avait laissé se comblait peu à peu. C'était comme si depuis tout ce temps son âme et son corps avaient été endormis et qu'ils se réveillaient désormais. Lorsque les lèvres de Blake se posèrent sur son front elle eût l'impression que la Terre se dérobait sous ses pieds. Ce simple contact avait sur elle un impact démesuré. « Ne pleures pas ma puce, je suis là » Cette voix. Elle avait la sensation de ne pas l'avoir entendu depuis une éternité, si bien qu'elle eût des milliers de frissons en l'entendant. Savait-il tout ce qu'elle pouvait ressentir en sa présence ? Et ce surnom... Elle fut touchée et soulagée par sa tendresse. Au final, peut-être que rien n'avait changé ? Et aussi fou que cela puisse être il nourrissait peut-être encore les mêmes sentiments qu'elle.

Boum. Brutal retour à la réalité. Elle avait l'impression que Blake s'était bien trop rapidemment éloignée d'elle. Ce contact, cette proximité lui manquaient déjà. Elle avait dû vivre sans lui pendant cinq ans et déjà il semblait lui échapper. Cela lui fit l'effet d'un coup au coeur. Blake percevait-il tout cela ? Ses émotions semblaient multipliées par mille ! La moindre parole, le moindre geste avaient sur elle des répercussions disproportionnées. Le temps des explications arrive et elle se sent défaillir. Elle n'était plus sûre de vouloir savoir les raisons qui avaient poussé Blake à partir du jour au lendemain en lui laissant une simple lettre. Ni même pourquoi il n'avait plus donné aucun signe de vie. Mais elle n'avait pas le choix, Blake était déterminé à s'expliquer, alors elle se contenta de l'écouter. Il semblait si peu de sûr de lui qu'elle en fut surprise. Jamais de sa vie elle n'avait vu le jeune homme douter autant. Il avait toujours eu confiance en lui, c'était d'ailleurs plutôt elle qui se remettait sans cesse en question. Pourtant aujourd'hui elle avait face à elle un Blake hésitant. C'était surprenant et touchant à la fois. Ce comportement reflétait simplement la sincérité de ses paroles, en tout cas elle le voyait ainsi. Elle ne savait que penser de tout ça. Elle savait qu'elle ne pouvait ces cinq années d'absence en un simple claquement de doigts. Et tout comme lui elle savait que des excuses ne suffiraient pas, même si l'intention lui fit chaud au coeur. Seulement ce qu'elle voulait elle c'était savoir pourquoi. S'excuser ne servait à rien si il n'expliquait pas son départ. Elle avait besoin de réponses. Une phrase la fit réagir. « Tu penses que tu ne devrais pas être là ? Tu penses que j'ai besoin d'être encore séparée de toi. De rester ici sans savoir ou tu es, ce que tu fais, qui tu aimes. Tu crois vraiment tout çà Blake ? » Non elle ne pouvait supporter l'entendre dire qu'il n'aurait pas dû se retrouver là. Il avait tord, complètement tord ! Sa place était là auprès d'elle et nulle part ailleurs. Comment pouvait-il remettre cela en question ? Elle même n'en doutait pas ! Alors l'entendre lui dire ça lui brisa le coeur. Elle baissa la tête un instant, se sentant submergée par ce trop plein d'émotion. Elle leva le regard, Blake ne là quittait pas des yeux. Il guettait la moindre de ses réactions, il semblait presque nerveux. Que pouvait-il craindre ? Ne voyait-il pas qu'elle était toujours folle de lui ? Mais il fallait qu'elle sache, elle ne pouvait pas rester ainsi face à lui a l'entendre s'excuser sans s'expliquer. « J'ai besoin de réponses Blake. J'ai besoin de savoir pourquoi. J'ai besoin de savoir comment. Oui comment tu as pu me laisser du jour au lendemain sans même me prévenir ? Tu ne sais pas ce que c'est que d'avoir vécu sans toi toutes ces années... »

 

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« Tu penses que tu ne devrais pas être là ? Tu penses que j'ai besoin d'être encore séparée de toi. De rester ici sans savoir où tu es, ce que tu fais, qui tu aimes. Tu crois vraiment tout çà Blake ? » Soudain je la stoppe d’un mouvement de la main. Je me redresse, droit, presque dur. Que venait-elle de dire ? Qui j’aime ? C’était quoi ce doute. Mais c’était évident de qui j’aimais. Qu’est-ce que je ferais là sinon hein ? Je ne comprenais pas. Perdu je la regarde, l’inspecte de haut en bas. Je remarque à présent la maigreur de son corps et pourtant je la trouve encore plus jolie que dans mes pensées. Je détaille chaque partie d’elle, sans aucune gêne. A croire que je n’étais pas face à elle. Je remarque quelque changement mais surtout fixe tout ce qui lui est restée. Ses traits toujours aussi doux. Son regard brillant, sans même que les larmes n’interviennent là-dedans. Sa fragilité. Je ne désire qu’une chose à ce moment même la reprendre dans mes bras. Respirer à nouveau son odeur. Frôler du bout des doigts chaque parcelle de sa peau. Et après ça elle pense sincèrement que j’aurai pu tomber amoureux de quelqu’un d’autre. Jamais je n’avais regardé ailleurs. Bien même après cinq ans d’absence, il m’était inenvisageable de tourner la tête autre part. « Qui je peux aimer ? Toi, évidemment. Comme peux-tu douter de cela Kaëlyane. Je t’interdis ça, mais vraiment. » Grondais je presque, tellement surpris qu’elle puisse imaginer une seconde une autre réponse. L’avais-je bousillé si profondément que ça ? Je soupire. Oui, je n’avais sûrement rien à faire là. Si cette simple pensée était capable de me toucher, qu’en serait la suite ? Je ne pourrais tenir plus longuement. Tout me devenait impossible, pour ne pas dire irrécupérable. Comment d’un instant empli de tendresse pouvait-on passer à ce genre d’interrogation ? Tout cela, était au-dessus de mes forces. Le temps n’avait pas été de mon côté, bien loin de là. Chaque matin il me prenait. Chaque soir il me hurlait que c’était trop tard, et si il avait raison ? « Oui, je n’ai pas ma place ici. Dis-moi à quoi ça sert que je sois revenu. Ne t’ai-je pas fait suffisamment de mal jusque-là ? Je pars, et je reviens comme si de rien était. Je n’ai quasiment pas le courage de m’expliquer, parce que la vérité est que je n’ai peut-être pas de réponse à ça. Après tout la seule solution possible et que j’ai été lâche rien d’autre. Je me suis constamment répéter que j’ai fait cela pour te sauver, mais aujourd’hui je vois que j’ai juste réussi à empirer les choses. » Répondis-je. Je la regarde. Ne sait pas quoi ajouter. Jamais je n’avais autant parlé de toute ma vie. Et tout ce que je disais ne servait strictement à rien, pourquoi je continuais alors ? « Le truc c’est que je suis faible. Je ne peux pas me résoudre à être loin de toi. Je suis trop égoïste. Je veux que tu souffres avec moi. Je ne veux pas être seul. Bizarrement le pire ces cinq dernières année n’a pas été d’être là-bas, mais de penser à toi. A ce jour je ne pourrais pas certifier  que ce qui m’a rendu dingue soit vraiment la guerre, mais l’éloignement que je nous ai forcé à assumer, tu comprends. » Je me coupe. Tout devient insuffisant. Je ne peux continuer. Je passe ma main dans mes cheveux, inspire profondément. Rien n’y fait. Je dois fuir. Je ne réussis plus à la confronter du regard. Je dois tourner les yeux, si ce n’est la tête. La douleur me rattrape. Comment aurais-je pu envisager que ça fasse si mal. Ce ne sont que des mots à dire non ? Mais putain ils restent coincés au fond de ma gorge, à la limite de m’étouffer. Je tousse en vain, ils se perdent dans ma bouche. Je suis terrorisé à l’idée de dire la vérité. « J'ai besoin de réponses Blake. J'ai besoin de savoir pourquoi. J'ai besoin de savoir comment. Oui comment tu as pu me laisser du jour au lendemain sans même me prévenir ? Tu ne sais pas ce que c'est que d'avoir vécu sans toi toutes ces années... » A sa dernière phrase je plante brusquement mon regard dans le sien. « Je sais ce que c’est d’avoir vécu sans toi, en tout cas » murmurais-je. Enième soupir. Je passe ma main sur mon visage et visant un point à l’horizon je réponds lentement, la voix neutre sans aucune émotion « Le soir où tout à dégénérer et que tu as menti j’avais l’intention de suivre ton plan. J’étais d’abord rentré à la maison. Tout s’est passé normalement. Aucun  remord rien. Je suis allé dormir en me disant que c’était normal, le temps d’encaisser le tout. Puis, les jours ont passés, un, deux, une semaine. Et plus l’évènement devenait passé davantage je ne ressentais rien. Même pas une petite once de regret. J’étais vide. En boucle je me répétais cette foutu soirée. Pourtant rien n’y faisait. Puis peu à peu j’ai compris. Jamais je ne regretterais ce que j’avais fait, pire encore s’il faut je le referais. Tu sais ce que je ressentais seulement ? La déception, j’étais déçu de ne pas en avoir fini avec lui. Alors il  a fallu que pour une fois dans ma vie je fasse un choix qui ne serait pas égoïste. » Je m’arrête quelque seconde pour retrouver confiance et poursuivre « Donc j’ai écrit cette lettre et je suis allé me rendre. C’était le choix le plus difficile que j’ai eu à faire, mais je ne pouvais pas, faire autrement. Je t’assure, c’était aller trop loin Kaël. » Je baisse la tête, au passage croque ma lèvre. « J’ai toujours eu une part de haine en moi, mais ce soir-là c’était différent. C’était pire. Tu ne peux pas imaginer ce que j’ai éprouvé quand j’ai vu ce type près de toi. La rage qui m’a prise. Je pensais qu’à une chose, il doit crever. Et encore maintenant je n’arrive pas me sortir cette phrase de la tête. Parce que putain ouais il doit crever ce mec. Comment a-t-il pu ne serait- ce que t’approcher. Et je n’ai pas été capable d’être la avant, d’empêcher qu’il soit face à toi. J’n’ai pas respecté ma promesse. Je t’ai laissé toute seule Kaëlyane. C’est de ma faute. »

 

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Des doutes. Encore et toujours des doutes. Elle avait passé sa vie à remettre son amour en question et il s'était battu pour qu'elle le croit, qu'elle n'ait plus peur mais aujourd'hui tout était à refaire. Comment pouvait-elle être certaine qu'il l'aimait toujours après tout ce temps ? Elle ne savait rien de ce qu'il s'était passé toutes ces années. Pourtant sa question sembla le faire réagir. Il paraissait perdu et le regard qu'il lui adressa lui brisa le coeur. Cela lui rappela malgré elle un épisode de leur histoire d'amour, un jour où elle avait douté de lui et qu'elle l'avait blessé. Dans ses yeux elle y lisait la même douleur et elle s'en voulait. Elle se mordit légèrement la lèvre, nerveuse alors qu'il s'attardait sur son corps. Il la détailla de haut en bas sans la moindre gêne. Elle se sentit alors mal a l'aise. Elle avait honte de sa maigreur. Elle ne se trouvait pas belle. Si avec les années et grâce à Blake elle avait réussi à gagner un peu de confiance en elle, elle avait tout perdu lorsqu'il était parti. Habituellement elle se fichait du regard des autres, mais aujourd'hui c'était différent. C'était Blake. L'homme de sa vie. Elle craignait son jugement plus que celui de n'importe qui. Il ne l'avait pas vu depuis cinq longues années. La trouvait-il changée ? Lui plaisait-elle toujours ? N'importe quoi, comment pouvait-elle lui donner encore envie, elle était maigre comme un clou et pâle comme la neige. Réveille toi Kaëlyane, jamais il ne pourrait te trouver jolie ainsi ! Se dit-elle. Pourtant il continuait de la fixer ce qui avait le don de la rendre encore plus nerveuse. Ses poings vinrent se poser sur ses hanches et elle le regarda d'un air sévère. « Tu peux m'écouter Blake s'il te plaît au lieu de me fixer comme ça ? Merci.  » Non mais c'est vrai comment pouvait-elle se concentrer avec cette attitude ? Elle était complètement bouleversée et il ne l'aidait pas du tout. Ils avaient énormément de choses à régler sauf qu'en la regardant ainsi elle avait plutôt envie de lui sauter dessus. « Qui je peux aimer ? Toi, évidemment. Comme peux-tu douter de cela Kaëlyane. Je t’interdis ça, mais vraiment. » Comment pouvait-elle en douter ? Cela paraissait évident pourtant. Il était parti du jour au lendemain et pendant cinq ans elle n'avait plus entendu parler de lui. Silence radio. Rien. Pas la moindre petite nouvelle. Sa réaction était plutôt logique non ? « Tu es parti Blake, tu m'as laissé seule pendant des annees avec pour unique consolation une lettre où tu ne disais rien. Alors excuse moi de douter de ton amour pour moi. Après tout ce temps séparée de toi je trouve ça normal de se poser des questions. » Il ne pouvait pas lui reprocher ça, c'était injuste et hyprocrite. Si elle avait peur c'était de sa faute, car en la laissant comme ça elle avait eu l'impression de n'être plus rien, de ne plus compter pour lui. Elle aurait voulu qu'il lui envoie des lettres pour lui dire que malgré son départ il l'aimait toujours. Mais il ne l'avait pas fait. Durant des mois et des mois elle avait prié pour n'avoir ne serait-ce qu'un petit mot de sa part. Mais elle n'avait jamais rien recu. Et puis elle avait appris qu'elle était enceinte et tout s'était bousculé dans sa tête. Néanmoins elle ne put s'empêcher de ressentir un grand soulagement en entendant ses paroles. Alors il l'aimait toujours ? C'était dingue ! Ils avaient été séparés pendant de longues années et c'était comme si rien n'avait changé. Leurs sentiments semblaient toujours aussi forts, ils étaient du moins toujours présents. Un sourire vint prendre place sur son visage sans même qu'elle ne s'en rende compte. Blake l'aimait toujours. Elle ne pouvait pas rêver mieux ! L'amour de sa vie lui revenait sain et sauf et toujours amoureux d'elle. Wow. Elle n'y aurait jamais cru. Pourtant lorsqu'il continua elle se sentit defaillir. Ses paroles étaient comme des coups en plein cœur, si bien qu'elle se sentit vaciller. Elle n'avait pas le droit de remettre son amour en question mais lui pouvait remettre en cause leur relation ? Car c'était ainsi qu'elle le voyait. En disant qu'il n'avait rien à faire ici elle avait l'impression qu'il considérait ne pas devoir être avec elle et entendre cela la brisait. Comment pouvait-il croire une chose pareille ? C'était insensé ! Elle mourrait d'amour pour lui. Elle avait besoin de cet homme dans sa vie, ne le comprenait-il pas ? « Tu crois sincèrement que tu n'as pas ta place ici, auprès de moi ? Et bien moi je dis que tu as tord. Ta place n'est pas ailleurs Blake. Depuis cinq ans je suis comme morte parce que la seule chose qui me rendait vivante n'était plus là. Et aujourd'hui mon corps tout entier se réveille. J'ai l'impression d'avoir été endormie pendant toute ces années et que ta présence suffit à me sortir de tout ça. Je revis Blake. Tu entends ? Je revis ! Alors ne viens pas me demander à quoi ça sert que tu sois revenu car cela me paraît évident. » Cette entrevue était bien plus difficile qu'elle n'aurait pu le prévoir, car si elle était heureuse de le retrouver il lui était insupportable de devoir faire face à  ses doutes; surtout lorsqu'elle repensait au vide qu'elle avait ressenti toutes ces années loin de lui. Et puis il y avait la peur. La peur de savoir enfin pourquoi il était parti. Le mystère allait être levé pourtant elle savait que cela ne changerait rien. Une partie d'elle avait été brisée à jamais. Elle avait enduré bien plus qu'une personne normale. Bien sûr elle savait que la vie n'était pas un long fleuve tranquille, que l'être humain était fait pour souffrir mais à ce point elle n'aurait pu le prédire. Elle avait perdu ses espoirs, perdu sa joie de vivre et même si il était là elle savait qu'il lui faudrait des années pour s'en sortir. Au fond du gouffre elle venait seulement d'apercevoir la lumière. Blake était son guide. Elle était persuadée que si quelqu'un pouvait l'aider à s'en sortir c'était bien lui. Et plus elle l'écoutait parler plus elle retombais amoureuse. Elle ferma les yeux un instant, ses larmes continuant de couler à flot sur ses joues fraiches. Toute sa vie elle avait attendu une déclaration de ce genre. Blake osait enfin s'ouvrir. Il faisait l'effort de communiquer avec elle. À cet instant précis elle n'avait qu'une envie plonger sur ses lèvres et le serrer fort contre elle. Mais elle ne bougea pas de peur que son geste soit inapproprié. Pourtant il venait de lui dire purement et clairement qu'il ne voulait que d'elle, que lui aussi avait souffert de son manque, d'être loin d'elle. Elle peinait tout a coup à respirer. Il fallait qu'elle se calme mais les mots de Blake la retournait completement. Un flot de sentiments et d'émotions venaient de l'envahir et elle n'arrivait pas à s'en remettre. C'était trop pour elle. Elle n'avait plus rien ressenti depuis cinq ans et là des milliers de sensations s'emparaient d'elle la noyant complètement. Et puis avec une force qu'elle ne se connaissait pas elle parvint à se calmer peu à peu. Elle était prête à l'écouter. Il ne tarda pas d'ailleurs à dévoiler les raisons de son départ. Bizarrement elle n'était pas surprise. Au contraire. Elle avait longuement eu le temps de réfléchir à ce qui aurait pu le pousser à partir. À l'époque elle avait certaine que la soirée de son agression y était pour quelque chose, mais jamais elle n'aurait cru qu'il s'en serait voulu autant. Comment pouvait-il encore à l'heure actuelle affirmer qu'il était fautif de ce qui lui était arrivé ? Elle n'en revenait pas qu'à cause d tout ça ils avaient du supporter d'être séparés l'un de l'autre pendant cinq ans. Cinq ans ! C'était fou... « Blake, tu dois arrêter de t'en vouloir pour ça. Ce n'était pas de ta faute okay ? Tu ne pouvais pas être constamment avec moi, personne ne le pouvait. Tu ne peux pas me protéger de tout et tu le sais. » Elle soupira longuement, fatiguée de tout ça. Cette soirée avait gâché leur vie. Ils ne méritaient pas ça. Ils avaient assez soufferts dans leur vie. C'était injuste ni plus ni moins. « Et ce soir là c'est toi qui m'a sauvé. Toi et personne d'autre. De quoi tu t'en veux ? De quoi as-tu peur ? Tu ne m'aurait jamais fais de mal ! Commet as-tu pu penser ça ? Et ne me mens pas Blake je te connais par cœur, je sais ce qui t'as traversé l'esprit. Est-ce qu'un jour tu arrêteras de te voir comme un monstre qui gâché ma vie ? » Oui elle le sentait, elle le voyait ! Blake avait eu peur c'était quelque chose dont elle était certaine. Pourtant elle avait toujours eu une confiance aveugle en lui. Elle était persuadée qu'il était incapable de lui faire du mal. Pourquoi n'arrivait-il pas à se dire la même chose ? Pourquoi continuait-il à croire qu'il n'était pas assez bien pour elle, qu'il ne la méritait pas ? C'était faux, complètement faux ! Aucun homme ne le méritait autant que lui ! De toute façon elle ne voulait personne d'autre. Mais elle ne pouvait retenir cette tristesse qui la prenait lorsqu'elle se rendit compte qu'ils avaient été séparés pour les mauvaises raisons. [/b]

Soudainement je sors de mes rêveries, ne détourne pas pour autant mon regard d’elle. Et au lieu de me défendre j’hausse les épaules en soufflant simplement « Tu es jolie ». Je ne vais pas m’exprimer sur mes pensées actuelles, mon regard en dit déjà suffisamment long là-dessus. Personne ne regarderait aussi envieusement quelqu’un qui lui déplairait. Il lui fallait de la franchise alors sincère je laisse mon cœur parler pour moi. Je parle. Je débite la voix posée. Je ne recherche aucun de mes mots. Chacun d’eux s’échappent seuls de ma bouche. Tant je parle, je commence à en avoir mal à la gorge. Alors je me stoppe, tousse légèrement, lui laissant le temps de répondre.  « Tu es parti Blake, tu m'as laissé seule pendant des années avec pour unique consolation une lettre où tu ne disais rien. Alors excuse-moi de douter de ton amour pour moi. Après tout ce temps séparé de toi je trouve ça normal de se poser des questions. » Attentivement je l’écoute sans pour autant ajouter autre chose. De toute manière je ne peux avoir raison, j’étais en tort. D’abord d’être parti et d’essayer de me trouver des excuses, alors que je n’en ai aucune. Mais qu’est-ce que je peux dire de différent ?  Je comprends qu’elle peut douter de mes dires, après tout j’étais parti sans explication, il y avait de quoi se poser des questions. Mais la sentir si douteuse, provoque une sorte de douleur en moi. Avec tout ce qu’on a vécu, notre passé, ne peut-elle pas oublier une seconde mon départ et se rappeler de chaque moment, chaque instant qui témoignent que même après les pires choses réalisés, mon amour est bien la seule chose à ne pas remettre en doute ?  Entendre ça est difficile pour moi, je ne peux me résoudre à accepter ses paroles. Pourtant je ne surenchéris pas et la laisse se libérer de ce poids. Si il faut ça pour qu’elle se soulage, autant la laisser faire. Je lui dois bien ça, au minimum. Dès le commencement elle avait eu des incertitudes. Aucunes pourtant n’étaient réellement à mon sujet. Elle avait peur de ne pas être à la hauteur. De ne pas être assez jolie ou de n’être simplement qu’une trop gentille bourgeoise qui jamais n’aurait pu intéresser un type comme moi.  Elle était constamment pleine de questions, et je passais une grande partie de notre temps à la rassurée là-dessus, bien même quand elle ne formulait aucune interrogation. J’avais appris à la soulager de cette frayeur constante de ne pas être assez bien. A force elle avait compris. Elle s’était calmée. Mais maintenant je viens de tout remettre en suspens. A sa place qu’est-ce que j’aurai présumé moi ? La même chose. Si elle était partie, ça aurait été parce que je n’aurais pas été à la hauteur, tout simplement.  Comment aurait-elle pu trouver la force pour comprendre qu’on a toujours été différent de tous les autres. Et que les raisons aux choses pour certains, chez nous étaient tout autre. Je n’avais même pas eu le respect de lui laisser une explication, alors franchement comment aurait-elle pu ? Moi je garde le beau rôle en lui disant qu’elle n’a simplement pas le droit de se dire que mes sentiments sont susceptibles de changer. « Tu crois sincèrement que tu n'as pas ta place ici, auprès de moi ? Eh bien moi je dis que tu as tort. Ta place n'est pas ailleurs Blake. Depuis cinq ans je suis comme morte parce que la seule chose qui me rendait vivante n'était plus là. Et aujourd'hui mon corps tout entier se réveille. J'ai l'impression d'avoir été endormie pendant toutes ces années et que ta présence suffit à me sortir de tout ça. Je revis Blake. Tu entends ? Je revis ! Alors ne viens pas me demander à quoi ça sert que tu sois revenu car cela me paraît évident. » Au bout d’un moment, tant je suis dans ma tête à répondre intérieurement plutôt que lui parlait je détourne mon visage et mon regard se retrouve bien loin du sien. Je me suis perdu dans mes pensées ne réagissant pas immédiatement à ses paroles. Avant de me stopper dans le brouhaha de mes interrogations, et je plante mes yeux sur elle. J’avais imaginé mainte et mainte scénario jusqu’à mon arrivé ici, mais pas une seule fois n’avais osé songer à ce genre de discours. Ne me voyant pas réponde et restais droit devant elle, elle reprend « Blake, tu dois arrêter de t'en vouloir pour ça. Ce n'était pas de ta faute okay ? Tu ne pouvais pas être constamment avec moi, personne ne le pouvait. Tu ne peux pas me protéger de tout et tu le sais. » Toujours rien. Elle termine : « Et ce soir-là c'est toi qui m'a sauvé. Toi et personne d'autre. De quoi tu t'en veux ? De quoi as-tu peur ? Tu ne m’aurais jamais fait de mal ! Commet as-tu pu penser ça ? Et ne me mens pas Blake je te connais par cœur, je sais ce qui t'as traversé l'esprit. Est-ce qu'un jour tu arrêteras de te voir comme un monstre qui gâché ma vie ? » De ses dix dernières phrases je ne retiens rien, restant fixé sur sa déclaration. Dans le moindre de ses mots je reconnais ses sensations. Parce que oui comme elle je me sens à nouveau un tant soit peu bien. Ayant presque l’impression d’oublier ses cinq foutus années. Chacune émotion que j’ai pu éprouver quand on était encore ensemble restent accroché à moi. J’ai à nouveau ce frisson violent mais délicieux qui me prend des pieds à la tête. Les battements de mon cœur recommence à se dérégler. Mon corps entier se retrouve attirer au sien. Mais surtout tout l’amour profondément enfuit jusqu’à ce jour refait surface. Et cette fois au lieu de répondre quoique ce soit je m’avance vers elle. Je garde les traits de mon visage impassible. Oblige mon regard à ne rien dévoiler. Puis sans prévenir attrape son visage dans mes mains et ne me retiens pas comme à la première minute pour l’embrasser. Je sens une décharge passer. J’approfondis le baiser tandis que mes mains glissent à sa taille et je la tire d’un geste sec contre moi. Je l’enveloppe dans mes bras ne lui laissant aucune possibilité de s’échapper. Putain je me sens enfin libre. J’oublie chaque foutu douleur et je m’accroche à elle, pas prêt à la lâcher. Mon envie devient bien plus forte qu’à la normal. Je ne sépare nos lèvres qu’une seconde pour pouvoir reprendre ma respiration mais reprend aussitôt sa bouche. La lâcher est impensable et je la fais reculer au premier mur derrière elle. Mes mains se mettent à passer activement sur toute sa peau découverte. Et ce n’est qu’après un long moment que je la libère enfin, légèrement, ne me décollant que de quelques centimètres d’elle. Mon front se colle automatiquement au sien et je soupire un peu étourdi la voix encore brûlante « Putain…c’est horrible j’ai braiment besoin de Kaël, vraiment besoin de toi. » Je laisse un silence rassurant s’installer autour de nous et reprenant doucement « Je t’assure je ne peux pas sans toi… Je sais j’ai merdé et c’est inexcusable mais je te supplie de passer au-dessus. Je ferais tout, absolument tout pour que tu me pardonnes et que t’oublies. Ce ne sera qu’un mauvais souvenir » Je reprends ses lèvres, cette fois plus calmement, avec une infini tendresse « Refais-moi confiance une dernière fois » Je ne suis pas entrain de lui demander de se remettre avec moi. Je lui laisse le temps. Le temps de comprendre et d’accepter mon affreux choix passé jusqu’à réussir à me le pardonner et surtout le faire disparaître de notre vécu. Le temps de redevenir l’ancien Blake qui était prêt à tout pour elle, mais d’une manière plus honnête que celui de maintenant.

 

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Ça y est. Elle était déconnectée de la réalité, au sens littéral du terme. Son esprit était déjà loin. Elle était ailleurs. Son cerveau avait complètement disjoncté à la minute où les lèvres de Blake s'étaient posées sur les siennes. Une chaleur brusque s'empara de son corps et des millions de frissons la traversèrent. Elle avait l'impression de s'être prise la foudre et qu'une décharge électrique l'avait traversé. Oui c'était exactement cela qu'elle ressentait, comme lors de leur premier baiser. Son cœur s'emballa, elle le sentait battre contre sa poitrine. C'était douloureux mais elle n'y pensait même pas. À vrai dire elle ne pensait plus à rien. Tout était hors de contrôle à présent. Son corps lui dictait de se coller à Blake et d'oublier tout le reste. Pour une fois dans sa vie elle se permettait de lâcher prise et de vivre l'instant présent. Elle voulait oublier ces cinq années de souffrance, oublier cette douleur qui la rongeait jour après jour. Au diable les explications ! Ils auraient tout le temps de discuter plus tard. De toute façon elle n'était même plus capable de parler bien trop concentrée par les mains de l'amour de sa vie sur son corps. Jamais en cinq ans elle n'avait ressenti de telles émotions. Ça la prenait de partout si bien qu'elle sentit sa tête tourner. La passion de ce baiser lui faisait complètement perdre la tête. Comment avait-elle survécu à ces cinq années sans lui ? À cet instant précis elle se rendit compte à quel point Blake lui était vital. Il était la clé de son bonheur. Elle intensifia le baiser tandis que ses mains se joignirent derrière la nuque du jeune homme. C'était si bon de le retrouver ! Elle lui caressa tendrement les cheveux dans un geste qui se voulait naturel. De toute façon rien n'était faux entre eux, depuis le début il résidait dans leur relation une simplicité déconcertante qui leur avait prouvé à quel point ils étaient faits l'un pour l'autre. Elle n'en avait jamais douté et aujourd'hui elle le réalisait encore plus. Leurs corps parlaient pour eux. Pas besoin de mots, les gestes qu'ils avaient l'un envers l'autre témoignaient de l'amour qu'ils se portaient mutuellement. Même après cinq années séparés ils agissaient comme un couple, comme si la "rupture" n'avait jamais eu lieu. Son corps tout entier brûlait de désir, la passion qui l'animait était si puissante qu'elle en avait le tournis. Les caresses de Blake sur sa peau dénudée la faisait tressaillir. Waouh. Il n'y avait aucun mot pour décrire ce qu'elle pouvait bien ressentir. C'était bien trop for pour pouvoir l'exprimer. Elle s'enfermait dans cette bulle où il n'y avait que eux deux et leur amour éternel. Ce sentiment de sécurité et cette sérénité qu'elle ressentait seulement auprès de Blake lui revenait peu à peu. Elle était bien, terriblement bien au point de ne jamais vouloir quitter ses bras qu'elle aimait tant. Sa place était auprès de lui et pas ailleurs. Alors oui ils n'avaient peut-être pas régler tous leurs problèmes mais qu'importe ! L'amour l'emportait sur la raison. À cet instant précis Kaëlyane voulait être tout sauf raisonnable. Elle désiraient simplement profiter de Blake, de ses lèvres, de ses caresses, de cette douceur et cette passion qui l'animait. Elle sentit son dos rencontrer le mur froid mais ne stoppa pas leur étreinte pour autant. De toute manière elle ne contrôlait plus rien, son corps agissait sans même qu'elle n'ait le temps de réfléchir. Elle avait l'impression que la Terre s'était arrêtée de tourner jusqu'à que les lèvres de Blake de retirent des siennes, tout à coup le temps semblait reprendre son cours normal. Ses lèvres étaient enflées tant le baiser avait été passionné. Il faut dire qu'ils n'y étaient pas allés de main morte mais cela représentait seulement la force des sentiments qu'ils éprouvaient. Kaëlyane garda ses paupières closes alors qu'elle sentie le front de Blake se poser contre le sien. Le souffle chaud du jeune homme sur son visage lui donnait envie de l'embrasser à nouveau, pourtant elle ne fit rien, tentant doucement de se remettre de ses émotions. Elle avait le souffle court et son cœur prônait de battre la chamade. En cinq ans il n'avait jamais battu aussi vite !  « Putain…c’est horrible j’ai vraiment besoin de toi Kaël, vraiment besoin de toi. » C'était dingue ce que ces quelques paroles pouvaient lui faire. Elle en eut le chair de poule. Blake avait besoin d'elle et il parvenait à lui dire avec des mots. C'était peut-être anodin pour certains mais pas pour eux. Le jeune homme avait toujours eu beaucoup de mal à exprimer clairement ses sentiments, si bien qu'elle avait dû batailler pour être certaine de son amour. Vivre une relation amoureuse avec Blake n'avait pas été facile. Elle avait besoin de mots et pendant des années il avait été incapable de les lui donner. Évidemment elle en avait souffert, se remettant sans cesse en question pourtant aujourd'hui elle se retrouvait face à un Blake qui semblait différent. Un Blake capable de dire ce qu'il voulait ce qu'il pensait. Il lui en avait fallu du temps se dit-elle. Mais elle était touchée par son geste, par cette volonté de vouloir bien faire les choses. Elle tombait encore plus amoureuse qu'elle ne l'était déjà. Haletante elle le laissa poursuivre, elle était de toute manière bien trop essoufflée pour dire quoi que ce soit. Et plus Blake parlait plus elle fondait. Elle avait tant rêvé d'entendre ces mots qu'elle peinait à croire que tout cela soit réel. Tout ce qu'il lui dit la riche en plein cœur et elle sent l'émotion la prendre doucement. Elle avait beau avoir les yeux fermés elle sentait qu'ils lui piquait. Ce qu'il lui disait était bien trop beau pour quelle y soit insensible. Sa sincérité était poignante. Sa requête semblait pleine de désespoir et cela la retournait complètement. Blake ne lui avait jamais semblé aussi fragile qu'à cet instant. Tout comme elle il était vulnérable. Mais elle ne savait quoi répondre. Elle voulait passer au dessus, elle désirait plus que tout oublier tout ça mais c'était impossible. Il ne pouvait pas lui demander cela. Pas maintenant. Elle avait besoin de temps pour se remettre de tout ce qu'elle avait vécu. Elle comprenait son désir et elle le partageait mais elle n'était pas prête. Alors que dire ? Son souhait le plus cher était d'effacer ces cinq années loin de lui,effacer ce bébé perdu, effacer sa maladie. Elle voulait revenir en arrière et faire en sorte que rien de tout cela ne se produise. Mais elle ne le pouvait pas, personne ne le pouvait. Les conséquences de son départ étaient bien trop importantes pour qu'elle oublie et pardonne si facilement. Parce que même si elle le voulait terriblement, une partie d'elle n'était pas prête à excuser le geste de Blake. Elle l'aimait terriblement mais la peur qu'il l'abandonne à nouveau était trop forte. Elle était détruite. Et même si avoir le jeune homme auprès d'elle la faisait revivre elle ne pouvait pas guérir si vite. Seul le temps arrangerait les choses, elle le savait. Mais elle ne voulait pas gâcher le moment. Non elle la air bien trop attendu pour ça. Elle se contenta de lui caresser tendrement les cheveux avant de souffler doucement : « Je t'aime Lukca. » Elle ouvrir alors les yeux plongeant son regard dans celui du beau brun. Elle posa ses mains de part et d'autre du visage de Blake, caressant avec tendresse l'une de ses joues. « J'ai besoin de toi aussi, si tu savais à quel point... Je sais même pas comment j'ai fais pour vivre loin de toi durant tout ce temps. Je te veux juste auprès de moi. Mais j'ai aussi besoin de temps... » Sa voix était tremblante tant l'émotion était présente. Elle avait voulu être sincère, sans pour autant blesser le jeune homme. Elle savait qu'il comprendrait, du moins elle l'espérait. Elle posa ses lèvres sur les siennes dans un baiser tendre mais amoureux.  « Je t'aime tellement... » murmura-t-elle incroyablement sincère et émue. Ce soir elle ne voulait qu'une chose : appartenir à Blake. Elle voulait son amour, sa tendresse et sa violence. Elle voulait tout de lui car c'était ainsi qu'elle l'aimait, avec ses qualités et ses défauts.

 

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Pas de disparition. Plus de problème. Eux. Rien que eux, deux. Tout ce qu'il y avait autour n'avait plus d'importance. Le passé se floutait et tôt ou tard ces cinq dernières années disparaitraient. L'un comme l'autre, ils savaient que ça prendrait du temps mais aussi qu'ils tiendraient le coup. Rien, pas même tout ce temps séparés ne pourrait les faire respirer un air différent que le leur. L'explication n'était certes pas suffisante mais ce moment s'en contentait. Il ne fallait rien de plus. Pas aujourd'hui. Peut être demain. Mais pas là. Pas tout de suite. Pensez vous sincèrement que quelque chose était capable de les retirer l'un à l'autre ? Ne croyez-vous pas que certaine chose sont impossibles à expliquer et que ce moment faisait parti de l'une de ces choses ? Il y a de ces instants qui ne s'expliquent pas, et qui en sont d'autant plus beau. Plus imposant. Tenter quelque chose deviendrait certainement pêcher. Alors pour cette fois il n'y aurait rien que lui. Rien que elle. Rien que eux.

« Je t'aime Lukca. » Je sens un large sourire étirer tes traits de mon visage et plonge directement mon regard dans le sien quand elle ouvre à nouveau ses paupières. Je ne peux tourner la tête, il faut que je garde ce contact visuel tout en renforçant le physique. Mes mains glissant jusqu'à ses hanches. Je retombe d'avantage amoureux d'elle suite à cette appellation. Elle seule me nommait de cette façon. Elle seule avait la connaissance de ce prénom. Depuis bien longtemps on ne m'appelait plus que Blake, faisant disparaitre mon réel prénom. Je laisse un soupir s'échapper de mes lèvres.  Je savoure chaque seconde. Putain qu'est ce que ça m'avait manquer  l'entendre m'appeler ainsi. Dans sa voix il y résidait à chaque fois une tel dose d'amour que ça me bouleversait comme la toute première fois où elle avait oser dire ce nominatif. Je la serre bien plus fortement dans mes bras, ne murmure qu'un "Kaël" mais à l'intonation je révèle tout autant de sentiment, ci ce n'est plus. Je n'ai pas besoin d'ajouter un moi aussi pour que cette arole prenne toute sa valeur. A mon tour je ferme les yeux, tout juste ses mains de chaque côté de mon visage. Je me concentre sur son doigt qui caresse délicatement ma joue et je tourne très légèrement mon visage pour embrasser l'une de ses paumes. Ca y est je craque. Je ne pense à rien d'autre qu'à nous. Je ne peux même pas dire elle, je dois nous assembler. « J'ai besoin de toi aussi, si tu savais à quel point... Je sais même pas comment j'ai fais pour vivre loin de toi durant tout ce temps. Je te veux juste auprès de moi. Mais j'ai aussi besoin de temps... » Malgré sa dernière phrase je reste serein, car je l'avais déjà prédit. L'inverse aurait été hypocrite et peu franc. Ca ne baisse pas mon envie de la garder auprès de moi, au contraire ça la renforce. Alors avec tendresse je la force à lâcher mon visage, ouvre à nouveau mon regard. J'entremêle nos doigts les uns aux autres, comme nos corps à ce moment. Je la laisse me souffler son amour et l'embrasse une énième fois comme unique réponse. Cette fois j'approfondis le baiser, glisse ma langue sur la sienne puis me retire très lentement. Je ne veux rien couper trop vite. "Viens..." que je murmure sans la quitter un seul instant des yeux. Je forme une pression sur l'un de ses bras et la tire sur le chemin de chez moi. Bientôt chez nous, bien même la longue attente avant ce passage. Quelques minutes après. à L'intérieur de l'appartement je n'attends pas plus de temps et tout juste la porte refermée derrière nous je la poussais contre, cette fois nettement plus brusquement que précédemment. J'ai envie d'elle, et je ne peux me retenir. Je sens mon corps appelé par le sien. Et je la soulève l'accrochant à moi, la soutenant par la simple force de mes bras. Je tente de rester calme quand j'ose enfin passer mes doigts froids sous son chemisier. Mais la c'est la chute. Tout devient plus pressant. Ma respiration s'accélère d'un coup. Mon cœur s'affole, c'est brusque, violent et tellement délicieux. Je ne peux me retenir de lui souffler la voix totalement suave "J'ai envie de toi..." Je laisse s'écouler quelques secondes et insiste "Vraiment envie" Ca me prend de partout. J'ai besoin d'elle. Maintenant ce n'est plus juste dans ma vie. Ce n'est plus que d'une façon amoureuse. Non c'est nettement plus profond. Tellement plus intime. Il me la faut. Je la veux, maintenant. C'est ma femme. Je veux me rassurer la dessus. Et lui imposer ce choix. Oui le lui imposer, il n'y a que moi pour elle, personne d'autre. Un par un je déboutonne les attaches de son chemisier que j'ouvre pour longuement observer sa poitrine cacher par son soutien gorge, que je ne retire pas pour autant. Je veux profiter de chaque seconde, bien même si ça en devient douloureux de prendre mon temps. Je veux naturellement tout me réapproprié.

Et ils se retrouvent, seconde après seconde...

 

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Kaëlyane ∞ Lukca Blake

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Cet amour était unique et rare. Profond et sincère. Les sentiments qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre étaient purs. Jamais ils ne pourraient aimer quelqu'un d'autre, ils le savaient depuis toujours. Ils étaient liés pour l'éternité. Pas même la mort ne pourrait les séparer. Des âmes sœurs, voilà ce qu'ils étaient. Ils s'étaient trouvés pour ne plus jamais se quitter. Pour comprendre ce qu'était l'amour il suffisait simplement de les regarder. La vie les avait éloigné pourtant aujourd'hui ils se retrouvaient comme si toutes ces années n'avaient jamais existé. Parce qu'au fond ce qui comptait réellement ce n'était pas le temps qui s'était écoulé mais leurs sentiments qui perduraient malgré les années...

Cette tendresse, cette douceur, ces caresses, ces baisers. Elle se rendait compte à quel point tout cela lui avait manqué. Comment avait-elle pu survivre à cette vie sans lui ? Cela lui paraissait désormais insensé et impossible ! Elle ne pourrait plus jamais vivre loin de lui. Loin de cet homme qui lui apportait tant. Cet homme qui la rendait vivante par l'amour qu'il lui donnait. Blake était son souffle de vie, sa force. Il était son passé, son présent et son futur. Elle l'aimait plus que tout. C'était presque douloureux tant c'était fort. Chaque contact du jeune homme sur sa peau la rendait folle. Il était le seul à lui faire tant d'effet, c'était même dingue à quel point elle était sensible et vulnérable face à lui. Elle avait l'impression de retomber des années en arrière quand ils formaient encore un couple et que l'avenir leur semblait serein. Que c'était bon cette sensation de le retrouver ! Elle n'aurait jamais cru cela possible, pourtant Blake semblait revenir pour de bon dans sa vie. De toute façon elle ne voulait pas y penser, elle était bien trop heureuse dans ses bras pour ne serait ce qu'imaginer ce qui allait se passer le lendemain. Elle ne voulait plus penser à rien. Seuls les caresses et les baisers de Blake sur sa peau avaient de l'importance. Le reste elle s'en fichait complètement. Elle ne voulait pas être raisonnable, simplement amoureuse et passionnée comme elle l'avait toujours été avec le jeune homme. Le moment était bien trop beau et bien trop fort pour le gâcher par des questions ou par des mots. Ils l'avaient compris tous les deux. Ils voulaient simplement se retrouver et s'aimer. Elle sentit les lèvres de Blake se poser à nouveau sur les siennes dans un baiser passionné. Elle se sentit transportée dans un autre monde. Les battements de son cœur s'accéléraient encore et encore. Sa tête tournait. Alors que la langue du jeune homme devint joueuse elle prolongea un peu plus le baiser en s'accrochant à la nuque de Lukca. Il n'y avait pas de mot pour dire ce qu'elle ressentait à cet instant précis. C'était bien trop puissant, bien trop exceptionnel pour l'expliquer. Elle était ailleurs. Elle avait la sensation d'avoir enfin trouvé sa place. Elle ne devait pas être ailleurs que là, dans cette rue, contre ce mur, accrochée aux lèvres de l'homme de sa vie. Elle remerciait intérieurement Emma de l'avoir poussé à venir ici ce soir. Dire qu'au départ elle ne voulait même pas entendre parler de ce rendez-vous ! Pas une seule seconde elle aurait imaginé retrouver son amour perdu. C'était un rêve qui devenait réalité et elle peinait encore à y croire tant elle l'avait espéré. Elle sentit Blake se retirer doucement, elle garda les yeux fermés un instant ayant du mal à se remettre de ce baiser passionné. Elle n'entendit même pas le jeune homme lui parler, elle n'arrivait pas à revenir à la réalité. Elle se sentait si bien... Jamais de sa vie elle ne s'était sentie si apaisée. Elle était complètement déconnectée. Son corps agissait sans même qu'elle ne réfléchisse à quoi que ce soit. Elle était comme portée par une force invisible. Sans même s'en rendre compte ils étaient arrivés à l'appartement du jeune homme. Elle se sentit poussée contre la porte. C'était brusque mais  amoureux. Cela n'avait rien de violent bien au contraire. Ce geste reflétait la passion et le désir qui les animaient tout deux et elle n'en espérait pas moins du jeune homme. Elle aimait ce côté brusque de Blake, elle trouvait cela terriblement attirant chez lui et fondait à chaque fois qu'il agissait ainsi. Tout à coup elle se sentie soulevée, se retrouvant quasiment à la même hauteur que le beau brun, elle le dépassait seulement de quelques centimètres. Ses jambes s'enroulèrent naturellement autours de sa taille. Elle le pressa un peu plus contre elle, frissonnant au contact des mains froides du jeune sur sa peau brûlante. C'était fou à quel point elle le voulait. Le désir la prenait de partout. « J'ai envie de toi. » Cette simple phrases réveilla en elle des milliers de sensations. Elle ne contrôlait plus rien, tout était bien trop fort pour elle. Elle ferma les yeux et savoura chaque seconde. Elle frémit en entendant à nouveau Blake lui souffler son désir. Ses paupières s'ouvrirent à nouveau et elle prit le temps d'observer celui qu'elle aimait tant. Il est beau. Encore plus beau que dans ses souvenirs même. Elle encadra son visage de ses mains tremblantes et déposa plusieurs baisers sur son visage. Elle était tendre et câline. Pourtant la peur de mal faire était présente. Cinq ans qu'elle n'avait rien fait. Elle craignait de décevoir le jeune homme, elle était tout aussi anxieuse que lors de leur première fois mais cette fois elle était bien plus désireuse. Elle avait terriblement envie de lui. Elle était maladroite dans ses gestes tant elle avait du mal à contrôler sa passion. Mais elle n'y pensait plus, bien trop concentrée par Blake. Le regard qu'il posa sur elle la fit fondre, elle qui avait habituellement fonte de son corps maigre. Il semblait la vouloir tout autant qu'elle le voulait. Cette fois elle ne voulait pas cacher son corps, de toute façon elle n'avait pas avoir honte devant lui, c'était l'homme de sa vie. Elle préférait laisser le jeune homme prendre les devants, il semblait bien plus à l'aise, plus maître de la situation. Et puis elle avait peur d'être trop rapide dans ses gestes, trop pressée. Le désir était si fort qu'elle n'était pas certaine d'arriver à prendre son temps et faire les choses comme il fallait. Allait-il remarquer son manque de confiance ? Elle avait l'impression d'être une adolescente et se trouvait stupide être si fébrile dans une situation pareille. Mais elle n'y pouvait rien, Lukca lui faisait bien trop d'effet ! Haletante elle ne parvint qu'à souffler un « J'ai tellement envie de toi aussi si tu savais... » qui témoignait son désir pour le jeune homme. Elle pencha la tête enfouissant sa tête dans le cou du beau brun qu'elle embrassa sensuellement, avant de venir lui mordiller l'oreille. Il avait toujours aimer cela et elle adorait le titiller dansées endroits qui lui étaient sensibles. Car si la jeune femme paraissait réservée et timide, elle l'était bien moins lorsqu'il s'agissait de faire l'amour avec le beau Blake. Ses mains passèrent dessous le haut de son homme, parce que oui Lukca était son homme personne ne devait dire le contraire, il l'était depuis toujours. Doucement elle se mot à caresser son torse retrouvant peu à peu son corps qu'elle aimait tant. Elle l'embrassa tendrement et s'approcha de son oreille. « Tu m'as tant manqué...» murmura t'elle terriblement amoureuse et désireuse. Le mot était faible tant le départ du jeune homme l'avait détruite car c'était bien plus qu'un manque qu'elle avait ressenti mais elle avait besoin de lui dire. Besoin de lui rappeler que durant ces cinq années elle n'avait cessé de penser à lui, cessé de l'aimer. Chaque jour il avait été dans son cœur et dans sa tête. Il avait hanté chacune de ses pensées. Et encore aujourd'hui il n'y avait que lui. Il n'y avait toujours eu que lui. Il n'y aurait toujours que lui...

Je t'aimais. Je t'aime. Je t'aimerai.

 

Impossible. Ce mot n'existe peut être pas d'une certaine manière. Mais il n'était pas possible de les désunir. Ce n'était une simple question d'amour, ou d'attache. C'était tout autre. C'était au delà de la normal. C'était quelque chose d'indéfinissable. C'était des paroles dite par des gestes. Des mots dit tard dans la nuit dans l'espoir qu'ils ne soient pas entendu par peur de la réponse. Même si on sait que ça ne pourrait être négatif, mais la peur reste présente. Parce qu'il parait que rien n'est acquis. Mais il ne faut pas écouter les gens. Il ne faut pas se fier au dire. Il faut juste y croire. Fermer les yeux et se laisser aller. Peut être pas tous les jours mais parfois, ne serait-ce qu'une fois. Il faut s'en donner la peine. Prendre le risque de chuter. Ne pas oublier que dans l'impossible il y figure le possible. Vouloir croire en soi c'est tout d'abord croire en quelqu'un. Elle. Elle est, ce quelqu'un. Son, quelqu'un.

Je ferme les yeux parce que je la sens se lâcher. Et je la laisse faire, m'embrasser sur tout le visage. Je sourie simplement, naturellement. Je sais que c'est beaucoup plus difficile que ça ne l'est pour moi. Si pour moi les mots sont mon blocage, à elle, ce sont les gestes. Pourtant eux ne durent pas. Ils ne laissent pas de trace à part dans le souvenir. Ils surviennent comme ça grâce un identique touché. Les paroles, elles, sont dites. Elles sont répétés. Elles peuvent même être écrite. Une caresse reste en suspend. Elle glisse le long d'une peau. Elle s'incruste dans des pores mais elle change constamment malgré qu'elle soit refaite au même endroit elle ne sera plus jamais la même. Du même touché. De la même personne son image reste changé. Peut être plus douce. Peut être plus brusque. Sage. Violente. Elle perdure mais seulement dans l'esprit de celui qui la fait. Celui qui la reçoit. Personne d'autre ne peut en connaitre la sensation, la raison. Personne. Elle n'est pas une preuve. Alors ça me rassure. Ca ne change en rien ma sincérité. Mais ça m'apaise de ne laisser aucune trace. Mes paupières restent close alors que je la laisse continuer, doucement. Je sens sa crainte. Une certaine maladresse mais ça m’attendrit plus qu'autre chose. Bizarrement je ne tente pas de l'aider. Je veux voir jusqu'où elle se donnera le courage de poursuivre. Malgré qu'elle ne croit pas en elle, je suis là pour le faire à sa place. Rien ne peux gâcher ce moment. Elle ne doit pas se laisser envahir par l'incertitude, bien au contraire.  « J'ai tellement envie de toi aussi si tu savais... » Un doux sourire apparaît sur mon visage et je la force à me regarder.  Je lui vole d'abord un, puis deux, puis trois baiser tout en plongeant mon regard dans le sien. Je n'ai pas besoin de parler cette fois.  Les mots n'ont plus une si grande importance, pour elle non plus d'ailleurs. Je pense que chacun de nous deux comprend qu'à cette instant précis les seules choses qui comptent sont les gestes qu'on fait, qu'on va faire.  Du bout de ses doigts, après ses paroles je la sens caresser mon torse avec l'impression qu'elle redécouvre. Je soupire de bien être, l'accrochant davantage à moi en agrippant ses cheveux. Et pour la pousser encore plus je retire mon tshirt, lentement, le laisse tomber au sol. Je rigole envieux quand ses dents se retrouvent à jouer à mon oreille. Je craque de second en second. Ca devient pressant, et ne retient pas un léger coup de bassin. Ma bouche se dépose contre sa joue et je murmure tout en la glissant a son épaule. « Arrête de réfléchir » Je marque une pause. J'entends jusqu'ici toutes ses questions pleines de doute et de frayeur. « Lâches toi, maintenant » continuais je « Montres moi à quel point je t'ai manqué » Je croque brusquement sa peau et en même temps retire son sous vêtement. Je relève la tête, avec ce sourire en coin, à la fois joueur. « On va jouer à un jeu... On va inverser les rôles » J'attrape ses lèvres, m'amuse quelques secondes avec, en tentant de créer une légère panique en elle le temps de lui dire ce que je souhaite. Puis souffle contre : « Si ce soir tu parles avec les gestes, ce soir je parlerais tout simplement. »

Geste après geste...

 

Code by Silver Lungs

Elle l'aime. Elle a peur. Elle tremble. Elle l'aime. Elle en est folle. Tout son être le réclame si bien qu'elle a du mal à se contrôler. Depuis des années elle n'avait plus rien ressenti d'aussi fort. Elle l'aime, avec sa violence, avec sa douceur. Elle ne pense plus à ces cinq ans loin de lui. Elle est seulement concentrée sur le moment présent. Cet instant si puissant qu'elle en perd la tête. Elle peine à respirer pourtant il est là, près d'elle. Elle du mal à y croire, tout ceci est trop beau, c'est un rêve elle en est quasiment persuadée mais elle ne veut pas y penser. Elle veut profiter de chaque seconde qui lui est offerte. Elle a besoin de le sentir, de le toucher, de voir qu'il est à elle et rien d'autre qu'à elle. C'est sauvage et doux à la fois. Tout son corps se réveillait. A chaque caresse elle frissonnait, sa peau réagissait au moindre contact. Parce que c'était lui. Parce que c'était elle. Parce que c'était eux. Ça ne s'expliquait pas. Ça se vivait, se ressentait ! Et si habituellement elle avait tant besoin de moi, cette fois ci elle ne désirait qu'une chose : sentir le frôlement de sa peau, la douceur de ses lèvres, la chaleur de son souffle. Pas de parole. Ici parler serait superflu. Ils n'avaient pas envie de cela, ils souhaitaient simplement se retrouver, s'aimer comme des fous. Parce qu'ils ne savaient pas aimer différemment. Avec eux c'était tout ou rien. On aimait passionnément ou aimait pas du tout. Il n'y avait pas de juste milieu, il n'y en avait jamais eu. Du premier jour où elle en était tombée amoureuse jusqu'à aujourd'hui elle l'avait aimé avec la même intensité. La flamme ne s'était jamais éteinte. Jamais. Cette étoile brillerait pour toujours, elle en était persuadée. Cet amour était né pour ne jamais mourir. C'était une chose qu'elle savait depuis toute jeune. Elle avait trouvé son âme sœur du premier coup. Certains la prenaient pour une folle, une femme aveuglée par ses sentiments. Mais ils ne savaient pas ! Ils n'y connaissaient rien. Ils ne croyaient même pas à l'amour. Elle se fichait de ce qu'ils pouvaient dire car elle, elle connaissait le grand amour. Et au final c'était eux qui étaient à plaindre. Eux, les ignorants. Eux qui n'avaient jamais aimé comme elle. Elle passait au dessus, parce qu'elle savait la chance qu'elle avait d'avoir trouvé Blake. Elle remerciait tous les jours la vie de l'avoir mis sur son chemin. Peu importait les cinq dernières années passées, ils étaient faits l'un pour l'autre, ils le démontraient aujourd'hui. Dans cet appartement, contre cette porte. Ils s'aiment sans se poser de questions. Sans penser à cette souffrance qu'ils ont traversé. Ils s'aiment. Mais elle a peur, encore et toujours. Peur de mal faire, peur de décevoir. Cette séparation ne l'a pas aidé à gagner confiance en elle, bien au contraire. Mais elle ne sait pas que cela lui plait, qu'il trouve ça attendrissant. Elle ne remarque pas le regard amoureux qu'il pose sur elle, elle est bien trop occupée à redécouvrir le corps de celui qu'elle aime. Elle est concentrée. Elle ne veut pas passer pour une jeune fille qui n'a aucune expérience pourtant c'est exactement comme cela qu'elle se sent. Cinq ans qu'elle n'avait pas succombé au plaisir de la chair. Elle avait des frissons rien que de penser au feu d'artifice de plaisir que cela allait être. Blake avait toujours été un amant exceptionnel. Certes elle ne pouvait pas comparer mais elle était certaine qu'il était meilleur que les autres. Elle le ressentait. Elle s'était toujours sentie mal à l'aise face à l'expérience du jeune homme et puis il avait réussi à la rassurer, à lui faire comprendre qu'à ses yeux elle était parfaite alors elle avait fini par y croire à son tour. Seulement aujourd'hui les choses étaient différentes. Sa confiance s'était envolée, les doutes étaient revenus. Mais elle devait oublier tout ça. Elle devait arriver à passer au dessus de tout ceci. Elle était capable de rendre Blake heureux, elle était capable de lui apporter ce dont il recherchait alors pourquoi douter ? Douter était une perte de temps ! Elle ne le savait que trop bien. Alors elle se lâcha... Guidée par les baisers de l'homme de sa vie. Elle sent son corps se détendre alors que son esprit divague. Elle ne pense plus. Elle a l'impression de voler. Elle a chaud et froid à la fois. C'est une fièvre amoureuse qui la prend de partout si bien qu'elle en a le tournis. Alors qu'il retire son haut elle l'observe, silencieuse mais attentive. Elle sent le désir la prendre si fortement qu'elle ne peut s'empêcher de se tortiller légèrement. Sans même s'en rendre compte elle se mordille la lèvre inférieure. Elle le trouve si beau, si attirant.. Et dire qu'il était à elle ! Encore aujourd'hui elle peinait à y croire. Il était trop bien pour elle, c'était quelque chose dont elle était persuadée depuis toujours. Elle ne s'était jamais sentie à la hauteur, pourtant c'était bien d'elle dont il était tombé raide dingue. Elle et rien qu'elle. Elle se répète cette phrase et elle se sent mieux. Elle est rassurée. Elle écoute chacune de ses paroles, tentant tant bien que mal d'analyser sa demande. Elle est prise dans une telle frénésie qu'écouter devient difficile. Pourtant elle parvient à se concentrer. « On va jouer à un jeu... On va inverser les rôles » Tout à coup elle se tend. La crainte reprend le dessus alors que volontairement il fait durer l'attente tout en jouant avec ses lèvres. Elle ne comprend pas, que veut-il réellement ? Et puis la réponse tombe... « Si ce soir tu parles avec les gestes, ce soir je parlerais tout simplement. » et elle se sent soulagée. Cet arrangement lui paraît tout à fait correct. Ils seraient tous les deux gagnants car malgré la magie du moment elle sait qu'elle aura besoin de mots. Pas maintenant, peut-être même pas ce soir. Mais plus tard... Un jour. Elle a toujours fonctionné ainsi, elle ne changerait pas si facilement. Un sourire se dessine lentement sur son visage de poupée. « Ça marche ! C'est un compromis qui me convient tout à fait. » Elle l'embrasse du bout des lèvres. « On en était où déjà ? » demande-t-elle joueuse. Alors qu'elle est poitrine nue face à lui elle décide de s'attaquer au bas de ce dernier. Ses mains glissent de son torse à son pantalon dans une sensualité qui lui est rare mais qui la rend terriblement séduisante. Doucement elle fait glisser le bas de Blake, en prenant soin de le regarder dans les yeux tout en continuant de se mordre la lèvre sachant l'impact de ce geste sur le jeune homme. Ses mains se posent sur les hanches du jeune homme, viennent caresser son dos avant de descendre sur les fesses de Blake, qui porte encore son sous vêtement. Elle veut prendre son temps et ne surtout pas se précipiter. Chaque geste, chaque caresse a son importance. Délicatement elle passe sa main sous le boxer du jeune Cveko, le caressant légèrement. Elle se colle un peu plus à lui et elle sent contre son bas ventre l'effet qu'elle lui fait. Elle sourit, contente d'elle. Elle relève la tête et l'embrasse avec amour, avec passion. C'est presque sauvage. Elle lui croque la lèvre. Elle sent qu'elle n'est plus Kaëlyane la réservée, la pudique. Non elle est cette jeune femme qu'il a toujours aimé. Cette femme qui lui a fait perdre la tête. Elle n'est plus cette femme enfant, peu sûre d'elle. Chaque minute passée lui fait prendre confiance en elle. La fait se lâcher...

Et dans le calme de la nuit elle se libère, l'aimant de tout son être mais aussi de tout son corps...

 

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