Why so serious ?
Alors que depuis vendredi soir, certains étudiants faisaient la fête, moi je venais juste de sortir de mon trou. C'était samedi soir, et il était tout bonnement normal de foutre son nez dehors ! J'avais rendez-vous avec ma cousine ce soir-là. Elle m'avait demandé de la rejoindre à vingt-deux heures dans la rue Jefferson street 240. C'était dans la partie Sud de la ville et en six ans, je n'y avais jamais mis les pieds. Je ne sortais pas tellement, et les rares fois où je mettais le nez dehors c'était pour aller à l'université où dans un périmètre relativement proche de mon petit appartement. Je ne sortais pas trop et pourtant je parlais facilement quatre langues et voulais voyager à travers le monde. J'étais terriblement paradoxale.
Bref, caressant la petite tête de Cujo une dernière fois, je pris mon sac à main et m'éclipsai de mon logement. Je ne savais pas trop ce que me réservait JJ aujourd'hui. On s'entendait bien et pourtant nous étions bien différentes. Elle devait sûrement croire que j'avais un balai enfoncé dans le derrière, quand à moi je me demandais si elle était sérieuse des fois. Vêtue d'une mignonne petite robe noire, d'un blouson en jean, d'un foulard têtes de mort, de collant jaune (coucou j'suis Maya l'abeille) et de creepers noires, je sautai dans le premier taxi. Au fur et à mesure que les minutes défilaient, le regard rivé sur la fenêtre je me demandais si JJ ne s'était pas trompée d'adresse. Le taxi me déposa dans la rue Jefferson, je le payai et me dépêchai de me rapprocher du premier mur que je trouvais, histoire de ne pas bloquer le passage. J'étais en avance. Je regardais un peu autour de moi. Des couleurs roses, rouges, des panneaux clignotants, des paillettes... Bon sang ! Pas mal d'hommes passaient près de moi, certains pressés et d'autres me lancèrent des regards. Regards étranges. J'avais l'impression d'être un animal sur le coup. Je lançai un petit regard sur la bâtisse qui se trouvait derrière moi. Chez Margaux, où vos fantasmes deviennent réelles ... Tu m'étonnes que les hommes te regardent bizarrement, j'étais devant une maison close. Ils devaient me prendre pour une prostitué qui était sortie prendre l'air. Je grimaçais, et longea le mur. J'avais beau aimé ma cousine, à ce moment-là j'avais envie de l'étriper. Où était-elle ? Calamity Jane dépêche-toi de venir avant qu'on me violer !