Appel d'Elysia à Samuel

APPEL EN COURS ...

Assis dans un fauteuil en train de lire, pour une fois qu'il pouvait se poser un peu, il sursauta légèrement en entendant son téléphone sonner. Attrapant l'appareil, il vit alors un numéro inconnu. Etrangement, son coeur loupa un battement en imaginant que ça pouvait être elle... Dans un sourire, il décrocha. "Allô ?"

Adossée à un arbre du campus, bien à l'ombre, une pile de bouquins à tes côtés, tu n'avais pas trouvé la motivation pour bosser, tu avais donc fini par craquer, sélectionnant le pseudo de Samy puis tu avais appelé le jeune homme. Ton coeur s'accélérait, tu ne savais même pas s'il allait répondre et encore moins ce que tu allais pouvoir lui dire s'il décrochait. Après quelques secondes d'attente intermibable avec pour seule compagnie ce bip stressant, sa voix te fit sursauter. " Allô ? Euh Samuel ? C'est Elysia " tes pensées s'entrechoquaient, tu voulais lui dire tant de choses mais rien ne sortait mise à part des banalités " Comment vas-tu ? "

Son intuition avait été bonne, il ne savait pas trop s'il devait être heureux, se sentir honoré, ou lui râler dessus pour être partie comme une voleuse. M'enfin, connaissant son caractère, il n'allait certainement pas lui hurler dessus, loin de là. Se mordant la lèvre, il eut un autre sourire en entendant sa voix. "Je vais bien, comme toujours et toi ?"

Bon, s'il répondait poliment sans hurler ou bien sans raccrocher illico à l'énonciation de ton prénom c'était plutôt bon signe. Enroulant une mèche de tes cheveux autour de ton index tu lui avais répondu en mentant, pour ne pas changer. " Ça va bien, tout baigne " Mais la culpabilité te rongeait, et tu ne pouvais jamais garder bien longtemps en toi ce qui te préoccupait, c'est pour cela que tu t'étais précipitée dans un monologue à toute vitesse " J'voulais à tout prix m'excuser de t'avoir laisser en plan l'autre soir, en plus je t'ai piqué des affaires, je... j'ai paniqué, j'arrivais pas à trouver mes marques, je suis une sauvage. Tu m'en veux ? Même si on ne s'est parlé qu'une fois, je pense qu'il s'est produit un petit truc entre nous, ce serait dommage de... " tu n'avais même pas terminé ta phrase, tu avais tapé ton front de ta main libre, les mots étaient sortis tout seuls et tu t'en voulais déjà de les avoir débité.

Il se mordait encore la lèvre lorsqu'elle parlait, mentant probablement lorsqu'elle affirma aller bien, mais comment en être sûr ? Il ne pouvait pas vraiment, et il ne pouvait pas avoir la prétention de la connaître. Il décroisa ses jambes pour les recroiser à nouveau dans l'autre sens, posant son bras de libre sur sur son torse, l'écoutant alors faire ses aveux, il fit une petit moue en repensant à son réveil sans elle, mais esquissa un sourire à la fin de sa phrase, alors pour elle aussi il y avait eu ce petit quelque chose ? "J'aurais aimé te voir les porter, tu devais être belle." Il avait envie de la faire sourire. "Je t'en veux pas Bambi..." Il pouvait comprendre, à son âge, il était pareil après tout, il avait changé en vieillissant. "J'aurais bien voulu me réveiller avec toi et prendre un petit-déj ensemble, mais je me doutais que tu partirais." Pas parce qu'elle était prévisible, mais surtout parce que c'est ce qu'aurait fait les 3/4 des gens dans la même situation. "J'espère qu'on se reverra à vrai dire. Malgré les heures ensemble, j'ai trouvé ça trop court." Tendre aveu.

Un compliment ? Quelle femme ne se sentirait pas fondre face à des propos aussi adorables. Surtout sortant d'un homme au physique totalement appétissant. Il avait réussi, tu avais ri mais toujours aussi timide tu avais aussitôt regardé à droite et à gauche t'assurant que tu n'ai pas attiré l'attention de pipelettes. " J'ai trouvé ça court aussi, je pense que tu as beaucoup à m'apprendre mais je ne suis pas sûre que moi je puisse t'aider en quoique ce soit... Tu es si mature " une coccinelle s'était posée sur ton avant bras, tu la regardais cheminée sur ton poignet avant de souffler pour la faire s'envoler, provoquant ainsi un grésillement dans le combiné " Oops excuses moi si je t'ai détruit le tympan " ricanant timidement, tu avais aussitôt rebondi sur les dernières paroles du jeune homme " Tu es dans le coin ? Enfin quel est le programme de ta journée ? "

"C'est faux, tu as des choses à apporter, et pas qu'à moi, un jour tu t'en rendras compte." Il ne savait pas vraiment comment il devait prendre le : tu es si mature. Parfois, ce n'était pas vraiment un compliment, mais dans le cas-là, il se contentait de sourire même si elle ne pouvait le voir. Le grésillement le fit légèrement sursauter, il ne s'y attendait pas. "Pas grave, je suis déjà à moitié sourd entre la vieillesse et la musique dans le bar." Ce qui n'était pas vraiment faux en soit. Il eut un sourire à sa première question, un petit rire même. "Je devais venir donner un cours à l'université... Mais finalement on m'a dit que c'était pas la peine, dommage, j'aurais pu te voir. Alors du coup... Je me suis vautré dans un des transats du balcon arrière avec un livre en main et une bonne bière fraîche. Et toi ?" Il avait bien envie de lui dire de passer le voir, après tout, il était seul et ce soir s'était sa "soirée de congé." Enfin entre guillemets... Disons qu'un soir par semaine, il était censé être libre, et pareil pour Kill durant une autre soirée, mais l'un comme l'autre ne pouvait pas s'empêcher de venir aider au bar sauf s'ils avaient une sortie de prévue...

Avec Samuel, tu te sentais vivre quelque chose de différent. Tu avais envie d'emmerder le monde, de n'en faire qu'à ta tête. Pour une fois dans ta vie, tes pulsions commandaient et tes mécanismes de défenses avaient beau lutter, ils n'y pouvaient rien. Tu allais carrément tester le tout pour le tout. " Partons ce soir, prenons la route, j'sais pas, soyons fous " tu avais alors basculé sur le côté, t'allongeant dans l'herbe, le sourire toujours scotché à tes lèvres. Tu avais envie de frissonner, de te sentir libre. " Enfin si tu es libre et que tu n'es pas obligé de tenir le bar ce soir... J'ai envie de m'évader Samy, offres moi ça "

Elle le faisait sourire, c'était si facile avec elle. Il se leva alors marchant dans la pièce avant de regarder son reflet dans le miroir. Il n'avait pas hésité longtemps avant de lui répondre. "Je te l'offre... partons, roulons, vivons. Tout c'que tu veux Bambi." Il s'imaginait déjà dans la jeep avec elle, le toit ouvrant, l'air frais, la route libre, le ciel étoilé et juste eux. "Je passe te prendre quand ?"

Bonne question, quand pourrais-tu abandonné ta vie d'étudiante... Tout de suite ! Mais il te manquait un cours sur la démocratie avant d'être totalement libre. Alors tu avais opté pour la fin d'après midi, voir le début de soirée. Tu préviendrais ta nouvelle colocataire au passage, qu'elle n'appelle pas les flics si elle ne te voit pas rentrer. " Viens me chercher vers 19h, on mangera en route, dans un resto miteux, juste toi et moi " arrachant une petite pâquerette, tu l'avais fait tournoyé entre tes doigts, complètement guillerette à l'idée de passer une nuit hors des sentiers battus. " J'serais au parking de la faculté, à toute à l'heure mon Samy, des bisous ! " puis comme une gamine qui voulait se faire désirer, tu avais raccroché, plaquant ton mobile contre ton coeur, un sourire tendre au bout de tes lèvres, la tête pleine de rêves.  

"19h, d'accord, je serais là, va pour le resto miteux !" Il riait tendrement en la sentant si enthousiaste, mais alors qu'elle lui disait au revoir, il fit une petite moue boudeuse, surtout qu'elle ne lui laissa pas le temps de dire au revoir, se faisant désirer. C'était bien une femme tient. Souriant, il se mordit la lèvre en soupirant, se disant que Killian allait finir par l'achever s'il savait où il partait ce soir. Il allait devoir trouver une excuse pour s'évader, mais il s'évaderait quand même.