Kaëlyane ∞ Adam
i can't support you
La bibliothèque. Ce lieu calme et reposant qu'elle appréciait tant. Un peu de silence ne faisait pas de mal et elle avait toujours tendance à se sentir bien entre ces murs. Elle se sentait à sa place et il n'y avait rien de mieux au monde. Elle aimait son métier. Cela pouvait paraître ennuyant à mouir mais en réalité c'était tout le contraire ! Les gens ne soupçonnaient pas tout le travail que cela demandait. Évidemment comme dans beaucoup d'autres métiers il y avait des moments de plat où elle se devait de tuer le temps comme elle le pouvait. Généralement elle tentait de lire quelques livres sans grande conviction et au final se contentait de rêvasser. Elle pensait à Blake, à ce qu'ils seraient tous les deux aujourd'hui si il n'était pas parti pendant cinq ans. Elle repensait forcément au bébé qu'elle avait perdu. Elle était persuadée qu'au jour d'aujourd'hui ils auraient formé une jolie famille et cette pensée lui fit mal au coeur. C'était terriblement injuste. Blake n'était pas encore au courant pour le bébé, elle ne savait pas comment aborder le sujet mais elle craignait surtout son jugement. Elle avait peur de passer pour une folle, pour une femme insensible car la mort de son enfant ne l'avait pas affecté. Personne ne l'avait comprise. À l'époque elle s'était sentie terriblement seule et parfois encore elle se sentait à part, comme différente. Elle remerciait ses proches de ne l'avoir jamais jugé à ce sujet. C'était déjà difficile pour elle d'entendre les médecins la traiter d'anormale, même si désormais elle passait au dessus. Elle se fichait de ce qu'ils pouvaient dire, elle savait qui elle était et ce qu'elle valait, c'était tout ce qui comptait. Mais qu'en penserait l'amour de sa vie ? Elle n'en savait rien et cela la terrifiait un peu plus de jour en jour. Elle craignait de le perdre à cause de cette histoire. Elle était terrifiée à l'idée de le voir poser un autre regard sur elle. Mais surtout elle était pétrifiée de penser qu'elle pouvait le perdre à nouveau. Elle n'y survivrait pas, elle en était certaine. Ces cinq années avaient été bien trop difficiles pour qu'elle supporte un nouvel éloignement. Elle avait besoin de Blake dans sa vie, ni plus ni moins. Il lui était vital. Alors qu'elle était dans ses pensées un énorme brouaha vint la tirer de ses rêveries. Encore un étudiant qui avait voulu faire le malin en se débrouillant seul au lieu de demander de l'aide. Elle soupira légèrement et se leva pour voir ce qu'il s'était passé. À sa grande surprise ce n'était pas à un etydiantqu'elle devait tout ce bruit mais à un professeur. Une dizaine de livres étaient éparpillés sur le sol et il semblait ne pas y prêter attention, se disant probablement que la bibliothécaire s'en chargerait. Et bien si il croyait qu'elle n'allait rien dire il s'était lourdement trompé. Kaelyane était peut-être réservée elle ne se laissait pas marcher sur les pieds pour autant. Alors que le jeune professeur continuait de chercher parmis les rangées de livres elle toussa bruyamment afin qu'il la remarque et se retourne. Bingo ! Il n'en fallut pas moins pour qu'il lui prête attention, haussant un sourcil comme si il ne voyait pas ce qu'elle lui voulait. Exaspérant ! Elle détestait ce genre de comportement et comptait bien le lui faire savoir. « Vous ne comptiez pas laisser ça comme ça j'espère ? » demanda-t-elle les bras croisés contre sa poitrine en signe de mécontentement. Elle ne saurait dire pourquoi mais elle sentait qu'il allait lui donner du fil à retordre. Rien qu'à son petit air elle pouvait le pressentir. Pourquoi il avait fallu que cela tombe sur elle ? Elle n'aimait pas les conflits. Pas par faiblesse ou par peur mais tout simplement car elle ne voyait pas l'intérêt de se prendre la tête. Néanmoins elle n'était pas non plus du genre à se laisser marcher sur les pieds et si elle essayait toujours d'éviter les disputes, elle savait que cette fois elle n'allait pas y échapper. Tant pis, il allait voir de quel bois elle se chauffait. Elle n'était pas aussi timide et fragile qu'elle en avait l'air et il risquait d'en faire les frais. La journée s'annonçait corsée.
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