MADISON & ALICE • you know I care 'bout you

Une soirée entre filles comme je les aime. Et puis, ce soir c'est avec Madison, autrement dit pas n'importe qui. Quand bien même notre relation aujourd'hui est amicale, je n'oublierai jamais nos débuts ensemble, comme s'il s'agissait vraiment de débuts amoureux. OK c'est étrange de dire ça comme ça, mais a priori je la trouvais séduisante, délicieuse à regarder. J'avais littéralement eu un crush, pour une fille. C'était la première fois que ça m'arrivait d'être attirée par une fille mais je ne trouvais pas ça étrange, bien au contraire. C'était agréable, naturel... Ouais, j'aimais ça, d'autant plus que ses regards ne m'incitaient pas à rejeter cette attirance. Elle était plus sage et plus calme que moi mais comme on dit, il faut bien un élément moins docile que l'autre dans une relation, non ? Alors nous avons eu notre première fois « entre filles » ensemble, souvenir ô combien sympathique je dois l'avouer. Et puis petit à petit notre vie nous a entrainées ailleurs, les prémisses d'une forte amitié se sont introduits pour nous faire réaliser que ce qui nous allait le mieux, c'était bien ça.

Je l'ai invitée ce soir à diner et à mater un film à l'eau de rose, sans doute parce que... les filles font ça, de temps en temps. Et puis, j'ai envie de la voir, elle m'a manquée ces derniers temps, avec la préparation des examens. Des tonnes de choses se sont passées dans ma vie, je ne sais même plus si je lui ai parlé de l'évolution de ma relation avec RJ, il faut dire que c'est assez récent et que je n'ai jamais voulu trop m'épancher là-dessus avec quiconque. De son côté aussi, il a du se passer des choses. J'ai vraiment hâte qu'elle arrive. J'ai préparé des pizzas faites maison et de la glace nous attend dans le congélateur. Il y a une ambiance tamisée dans ma chambre - oui parce qu'avec elle je squatte toujours ma chambre plutôt que le salon - pour mettre le plus à l'aise possible. Nous sommes des filles je vous le rappelle ! Quand ça sonne, je me précipite à la porte en criant à l'adresse de mes colocataires : « C'est pour moi bougez pas ! » et je fonce ouvrir avec le sourire aux lèvres. « Mads. Entre ! »

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Je regardais depuis plus d’une heure dans mon placard pour savoir ce que je vais mettre. Robe de soirée ? Jean ? Habillée ? Je ne savais pas trop. Je me prenais la tête pour revoir Alice alors que je sais qu’elle s’en fout de ma tenue pour une soirée entre filles, ce n’était pas les vêtements qui primaient dans notre amitié. Mais bon … elle est importante pour moi, je me sens proche d’elle, sûrement parce qu’elle a été la première fille avec qui j’ai passé la nuit.
Finalement, je fais simple, un débardeur blanc sous une petite chemise avec un jean moulant. C’est simple et assez élégant à la fois. Je remarque alors l’heure qu’il est ! Mes yeux sortent de leur orbite et je me dépêche de plier bagage pour prendre un taxi. Une fois qu’il fut parti en direction de chez Alice, je fermais les yeux pour expirer un bon coup. Enfin un bon moment ! J’ai vraiment du mal en ce moment. Entre Andreas, Adam … je ne sais plus où donner de la tête. Je me sens malade psychologiquement.
Mais je garde espoir. Mon remède se trouvait peut-être à quelques mètres d’ici, un remède nommé Alice Collins. Je frappe à la porte, le cœur battant. J’entends les bruits de pas et sa voix. Je m’allège aussitôt, et encore plus quand je la vois apparaitre. « Aliiiice ! » Je ne me fais pas prier pour rentrer dans l’appartement. Une fois la porte fermée, je laissais mon sac tomber par terre et je serre mon amie dans mes bras. Fort. Passionnant. Je retrouve son odeur quand je la serre dans mes bras, c’est un si bon souvenir.
« Tu m’as manqué, tu sais ? » Je reprends mon sac à main et entoure les hanches de la demoiselle pour la serrer contre moi. Je ne la quitte pas d’une semelle ! Je suis très attachée à mes amies alors bon … autant de temps à ne pas se voir, surtout si entre temps, je n’ai pas une vie facile. D’ailleurs, je la suis jusqu’à sa chambre et je m’installé sur son lit, m’allongeant prestement. « Rassures moi, tu as pris de quoi faire pour un régiment ? J’ai la dale ! » Je ris à m’en faire exploser les poumons !

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C'est un lien particulier qui nous unit, Madison et moi, et c'est en cela qu'il est important. Elle figure parmi mes meilleures amies et ce petit plus sentimental qui caractérise notre amitié rend le tout plus intense encore, c'est indéniable. La voici qui entre, je la prends alors dans mes bras un moment avant de frotter doucement son dos et de m'écarter. « A moi aussi ! Un mois sans se voir c'est carrément trop long. » J'affiche une petite moue déprimée. « Fichus examens. » Mais retrouve rapidement le sourire tandis qu'on se dirige de suite jusqu'à ma chambre. Nous nous installons sur mon lit et quand elle me parle de nourriture, je m'exclame. « Ah les pizzas !! » Telle une fusée je me rue vers la cuisine et le four où l'une des deux pizzas a terminé de cuire. Parfaite. Les quatre fromages que j'ai mis créent une belle palette de couleur sur la base tomate. Je la retire de la plaque, coupe des parts égales et ramène l'assiette ainsi que deux verres dans ma chambre avec un sourire triomphant. « Chose promise, chose due, voici notre délicieux repas de ce soir très chère. » J'installe l'assiette et les verres par terre juste à côté du lit - il y a d'ailleurs une bouteille d'eau non loin - avant de rejoindre mon amie dessus. Allongée sur le ventre, je me tourne afin d'attraper mon ordinateur portable et l'allume. « Bon, je dois bien avoir un film pour nanas dans ce PC... Tiens, viens choisir avec moi ! » Dis-je à l'adresse de la blondinette pour qu'elle se rapproche et m'aide.

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Les examens… le passage obligé pour réussir ses études. Et pourtant, on y est passé. On est tranquille pour l’instant. Et j’ai besoin de repos, d’être auprès de mes amis pour me réconforter. Entre perdre Adam, ma relation compliquée avec Andreas, tout ça à cause de ma maladie, j’ai du mal à gérer. J’ai besoin de soutien, du moins, de la présence des gens. Je ne peux pas leur dire que je suis malade, je serais rejetée.
Je profite d’ailleurs pour faire ma princesse, réclamant joyeusement à manger. Alice va chercher des pizza et mon ventre danse la salsa à la vue du fromage et de la sauce tomate. « ça a l’air super bon ! Donne, Donne ! » quémandais-je en prenant une part de pizza. Je mords dedans, et savoure la douceur. Mon regard se pose sur Alice qui s’allonge dans le but de nous chercher un film.
Goinfre de mon pays, je finis ma part de pizza et je viens carrément m’allonger sur le dos d’Alice, tout en me tenant un peu avec les avant-bras contre les siens pour ne pas l’écraser totalement. « Mets ce que tu veux, je ne suis pas difficile pour les films. » Je plaque ma joue contre la sienne alors que je reste la liste de ses films sur son ordinateur.
Je me mets à rire quand je vois l’un des films. « Bridget Jones ! C’est un film qui me ressemble tellement ! Sauf que je n’aurais jamais mon Marc Darcy. » Je bougonne et reprend ma recherche. J’ai un petit pincement au cœur mais je tente de l’oublier rapidement. Je baisse alors la tête, l’enfouissant dans le cou d’Alice.

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Visiblement ma pizza semble avoir du succès aux yeux de Madison et cela ne peut que me ravir. Je ne suis clairement pas une fille reconnue pour sa cuisine, loin de là. Cela n'a jamais été une passion pour moi, mais quand il s'agit de cuisiner pour quelqu'un, j'y mets toujours du coeur. La preuve ce soir ! « Gourmande va ! » Répondis-je en riant, m'installant sur mon lit confortablement pour y rechercher un film. La pizza pourra attendre, même si son odeur vient titiller mes narines. Une fois dans mon dossier intitulé précisément « comédies sentimentales », je déroule la liste de films et y zieute chaque nom afin de trouver le film parfait. Sauf que sans l'aide de Madison, je vais avoir du mal. La blondinette se rapproche alors et me grimpe carrément dessus. Là elle me dit qu'elle n'est pas compliquée en matière de films... et bien ça ne m'aide pas en vérité ! Je soupire jusqu'au moment où elle parle de Bridget Jones et du fait qu'elle ne trouvera jamais son Mark Darcy. Je souris avant de relever mon visage vers le sien et d'y déposer un baiser chaste sur sa joue. « Je n'aime pas quand tu es négative comme ça ! » Un petit sourire, un croisement de regard. « Et pour l'avoir faudrait déjà le trouver... quoi que.. l'aurais-tu trouvé ? » Je m'exclame en la regardant et en la faisant même tomber de sur moi pour pouvoir lui parler. « Tu ne m'as pas dit que tu avais un nouveau copain d'ailleurs ? Je crois que tu as pas mal de choses à me raconter en fait ! » J'abandonne presque ma recherche de film pour le moment.

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Je mange avec appétit. Rires, mangé, délirer… c’est ce qu’il me faut. Même si je sais que je vais pleurer quand il faudra me bouger pour perdre toutes les calories dû à la pizza, aux boissons et autres gourmandes que me prépare Alice !  Je rêvasse à ma vie de Bridget. J’ai pensé trouvé l’homme de ma vie et ma relation avec Andreas n’a rien à voir avec ça.
Je sais que c’est parce que mon cœur est épris d’un autre. Que je pense à un autre homme et que je n’arrive pas à être celle d’Andreas au point de me sentir le perdre petit à petit. Je suis négative mais après tout, l’homme de ma vie ou l’homme de dix ou vingt ans ? Combien de temps je vais vivre au juste ? Il suffit de …
Alice le sait. Je suis « avec lui ». On ne se cache pas et on ne peut pas dire que ça passe inaperçu. Et pourtant, si elle savait… notre relation est tellement tendue. Nous ne sommes pas ce que les gens pensent de nous. Je rougis lorsqu’elle se rappelle de ce fait. « C’est plutôt compliqué, tu sais… »
Ou comment essayer de tourner la situation sans lui dire « Hey alice, j’ai le SIDA et je sors avec un garçon que je n’aime pas et j’ai refoulé un homme qui me plait tellement ! ». Je me laisse plonger sur le côté toujours proche de ma petite Alice. « Je ne suis pas amoureuse. Et je ne sais pas comment il fait pour tenir le coup avec moi. On ne se parle plus en ce moment. C’est tellement… déroutant. J’ai envie de m’amuser pour oublier les hommes. Sont débiles… »
Je soupire et je me mets sur le ventre pour sélectionner le premier film que je trouvais. Je prends les mains d’Alice pour l’attirer vers moi, posant mon dos contre le mur. Ma tête se baisse sur son épaule. Je me mords la lèvre. « ça va se passer. J’ai envie de me changer les idées avec toi et on y parvenait très bien ! D’ailleurs, toi, ç’en est où les amours ? » dis-je en la poussant légèrement avec l’épaule, l’air taquine. Mes yeux se posent cependant sur l'ordinateur d'Alice. J'ai lancé un film comique sans le vouloir avec Eddie Murphy, je souris en le voyant dire une bêtise. ça commence bien ! J'attrape une part de pizza et une seconde pour Alice.
ça, c'est une soirée entre filles comme je les aime !

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C'est compliqué, qu'elle me dit. Pourquoi faut-il toujours que ce soit compliqué ? Et ils sont où, ces couples qui n'ont aucun problème, pour qui tout roule sur des roulettes, hein ? Je n'en ai jamais connu je crois, et heureusement en un sens, car ça me donnerait envie de vomir. Un couple parfait qui n'a rien à se reprocher. Je souris simplement quand Madison se met à rougir du fait de cette relation qu'elle a avec je ne sais qui, et je pose ma tête dans la paume de ma main pour écouter ce qu'elle a à me dire. Et bien, si elle vient de rougir ce n'est certainement pas à cause de ses sentiments pour ce gars, loin de là. Pas amoureuse, ils ne se parlent plus... et sinon, ils partagent quoi ? J'hausse les sourcils avant de répondre. « Tu peux me rappeler pourquoi tu as décidé de sortir avec lui ? » Je rigole avant de poursuivre. « Le jour où je ne peux plus discuter avec un copain,  crois-moi je lève les voiles ! Ne reste pas avec lui Mads, ça se voit que t'es pas heureuse. » Bien sûr, qui suis-je pour lui donner mon avis ? Juste une amie. Et puis, c'est sa vie, je ne suis pas dans sa tête... Mais quand même, elle ne va pas rester avec quelqu'un juste parce qu'il a une belle gueule, non ? « J'espère qu'au lit ça déboîte au moins, sinon vraiment je ne te comprends pas. » Rajouté-je en riant à moitié et en lui tirant la langue malicieusement. Après tout, nous n'en sommes pas à notre première conversation sur le sujet. La blondinette choisit un film, une comédie, et m'attire vers elle, chose que je ne refuse pas étant moi-même particulièrement tactile avec mes proches. Contre elle, je regarde la première scène du long-métrage se dérouler sous mes yeux, tandis qu'elle me murmure vouloir se changer les idées. « Pas de souci chérie. » Espiègle je lui adresse un clin d'oeil avant de répondre à sa question. « Ça  en est que j'en pince pour mon meilleur ami mais à part ça tout va bien. » Je hausse les épaules, un sourire aux lèvres tout de même en pensant au grand brun et à nos baisers volés. « RJ embrasse bien... Et je suis prête à parier qu'au lit c'est... enfin bon. » Je me pince les lèvres avant de rire toute seule et de regarder Madison. Qu'elle me pardonne, mais on a toutes un homme qui nous rend dingue. « Désolée, je parle comme une ado de 15 ans complètement fada là, non ? Ça craint. » Ne résistant plus, je croque dans la pizza et savoure le goût délicieux à l'aide mes papilles. Je ne peux m'empêcher de faire du bruit pour accompagner le plaisir gustatif. Mon épaule contre la sienne, je tourne mon visage vers le sien, guette son expression avant de venir coller mon front contre sa tempe, tendrement. « Tu n'as pas quelqu'un qui te fait te sentir comme ça, toi ? »

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Avec une insupportable vanité, elle s'était imaginé pouvoir sonder le cœur de tout le monde. Les évènements avaient montré qu'elle s'était complètement trompée. Austen

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Elle a raison. Ma relation avec Andreas est un véritable désastre. Et puis, vu ce qu’il s’est passé entre nous, je n’ai pas envie de le revoir. Je lui en veux même si au fond, je sais qu’il n’aurait été qu’une relation qui ne durait pas et pourtant … « On verra… » concluais-je sur le sujet. Ce dernier n’était pas vraiment mon favori en ce moment. Je grimace cependant quand elle parlait des talents d’Andreas au lit. Comment dire que je n’en sais rien vu que je refuse obstinément de coucher avec lui ? J’ai dit que je coupais court.
Ses amours m’intéressaient plus. Ça m’aiderait peut-être à retrouver le moral, à me motiver en me plaisant dans le bonheur de mon ami. Et contre toute attente, elle m’avoue craquer par son meilleur ami. Et je le connais que bien : RJ. On ne peut pas dire que je l’ai eu dans mon cœur celui-là. Et pourtant, ça ne m’empêche pas de sourire tout en me retenant de rire pour ne pas me moquer d’elle. Je me sens pareil quand je pense « à lui ».
« Je dirais plus sur 13-14 ans tu vois ! » la taquinais-je avec un large sourire sur mes lèvres. Autant dire que je n’ai pas encore parlé d’Adam. Oh, ce salaud comment il me rend dingue. J’ai envie de le violer à chaque fois qu’il me cherche. Mais à présent, c’est fini tout ça. Je n’ai pas le droit de rêver au bonheur avec lui, ni même de l’espérer. Je tourne mon visage vers elle quand elle se met à penser amour. Oh…
« Si… mais ce n’est pas Andreas. Et c’est foutu d’avance, donc … je préfère l’oublier. » Je fixe l’écran de l’ordinateur pour me concentrer sur le film et espérer qu’Eddie Murphy la distrait plus que moi. Au final, je pense encore à lui et ça m’énerve. Je pose ma main sur celle d’Alice pour y entremêler mes doigts. « ça a l’air de bien se présenter avec RJ… C’est dommage, moi qui pensais te mettre toute nue pour moi ! Ce sera pour une autre fois ! Je rigole, histoire de détendre l’atmosphère. Eddie sait bien s’y prendre lui !

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Le sujet Andreas semble destiné à ne pas durer, tout comme sa relation avec lui d'ailleurs. Je ne connais pas exactement les dessous de leur histoire mais visiblement il ne l'a pas rendue heureuse et rien que pour ça, je pense qu'elle devrait songer à le larguer. De toute façon, ce n'est pas comme si elle en était mordue de ce gars alors à quoi bon rester avec plus de temps alors qu'elle pourrait profiter d'autres plaisirs librement ? C'est ma vision des choses en tout cas, je sais très bien que Madison est parfois plus sensée et posée que moi. Nous changeons vite de sujet, je lui raconte où j'en suis moi avec RJ. Ce n'est pas peu dire que d'affirmer que cette histoire me rend adolescente parfois. Je crois en vérité que l'amour, le vrai, nous emballe un peu trop parfois. J'en suis la preuve vivante et la remarque de Madison me fait soupirer. « Sympa ! J'apprécie ta franchise ! » Que je réponds en riant finalement pour dédramatiser avec elle. Je suis bien consciente de fantasmer un peu trop mais il y a plus désespérée que moi comme cas non ? Certaines communiqueraient leurs pensées les plus coquines pendant des minutes et des minutes, moi à côté ce n'est rien, et Madison encore moins... Oui, elle est bien mystérieuse à ce sujet. Je flairais avant qu'elle ne me le dise qu'il y avait quelqu'un d'autre mais elle ne semble pas particulièrement prête à en parler... Dommage car quand j'ai envie de satisfaire ma curiosité, c'est dur de m'en empêcher. « Pourquoi donc ? C'est qui, je le connais ? » Demandé-je donc sans attendre de restes. Je suis prête à l'écouter si elle a envie de se confesser et dans le cas contraire, je changerai de sujet. Le film se passe, je rigole lors d'une scène cocasse et abaisse mon regard vers la main de Madison qui se lie à la mienne. Nous avons toujours été proches de cette façon, cela ne me surprend donc pas le moins du monde. Quand mes prunelles retrouvent les siennes, j'affiche un sourire d'abord amusé puis tendre. « Ça se présente bien tu trouves ? On s'attire mais le destin ne semble pas vouloir de nous deux pour l'instant. » Je ris légèrement avant de caresser doucement la paume de sa main. « Qui sait, s'il est l'homme de ma vie et qu'on finit par se mettre ensemble lui et moi, cela signifie que nous avons là l'une des dernières occasions de consommer. » Elle et moi j'veux dire. Je dis ça sur le ton de l'humour mais à bien y réfléchir, l'idée est presque tentante. Non pas de consommer mais juste... juste un peu de tendresse, cela ne ferait pas de mal non ? Oui, et si je me laissais aller ? C'est Madison après tout, nous avons toujours eu un crush, au fond. Enfin je crois, je n'sais plus si le « toujours » tient encore en réalité. « Plaisanterie à part, j'adore ce débardeur, il met ta poitrine en valeur. Je te l'ai déjà dit ou pas ? » Oh vous savez entre filles... la mode est un sujet si banal.

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Avec une insupportable vanité, elle s'était imaginé pouvoir sonder le cœur de tout le monde. Les évènements avaient montré qu'elle s'était complètement trompée. Austen

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Je rigole. Oh mon dieu, j’avais l’impression que ça faisait longtemps que mes poumons n’avaient pas soulevé, tirailler, ma poitrine pour ça. Ça me faisait du bien et bien malgré que je fusse mal par rapport à Andreas et Adam. D’ailleurs, je n’ai pas envie de m’attarder sur Adam. Il fait sa vie avec Elliott, alors je dois faire ma vie aussi. Passer à autre chose, si j’y arrive. Et je suis bien motivée à me sentir mieux. « Non, je pense pas. Je n’en sais rien à vrai dire. Il n’a jamais trainé avec nous et c’est tant mieux. J’ai pas envie de parler de lui ce soir. » Je préfère avoir sa main dans la sienne, rire et m’amuser. Ça faisait tellement longtemps que je n’avais pas ris avec une amie, que je n’avais pas profité de la vie. D’ailleurs, elle me parle de sa vie amoureuse… avec RJ. Je l’envie car même si j’ai encore du mal avec lui, il semblerait qu’il pourrait la rendre heureuse, qu’ils pourraient se mettre ensemble et il n’y aurait pas d’ombre à ce tableau. Elle me fait rire quand elle dit qu’elle risquait de se mettre avec lui et que c’est peut-être notre dernière soirée pour consommer « son célibat ». Sur le coup, mes yeux se posent sur son corps. Elle n’est pas totalement habillée alors je peux observer sa poitrine, ses hanches, ses jambes. Ils ne me sont pas inconnus vu que c’est ma première fois, que je n’ai rien oublié de ce qu’il s’est passé. « On pourrait. Je n’ai pas oublié notre dernière fois à toute les deux qui étaient géniale. » Je souris cependant, j’essaye de ne pas m’emballer, de m’imaginer me glisser nue contre elle pour glisser mes lèvres sur son corps. Surtout si elle veut se préserver pour RJ. Mais sa seconde phrase ne m’aide pas vraiment. Mes seins, mon débardeur. Je baisse mon regard sur ma poitrine, y passant ma main pour en apprécier la forme. On ne peut pas dire que j’y fais tellement attention. « Merci… je pense plus que c’est mon soutien-gorge qui les rend… enfin… appréciables. » Pour le lui montrer, je retirais mon soutien-gorge sans pour autant enlever mon débardeur. Et pourtant, on en devine bien nettement sa présence. La pointe de mes seins trahit fortement l’absence de mon soutien-gorge. Au fond, j’étais contente qu’ils aient une belle forme. Je pose alors le sous-vêtement sur la cuisse d’Alice, guidant ses doigts sur le tissu. « Tu vois… la matière est super agréable et la forme est bien cousue. Du coup… ça me fait au moins un plus… » Sans vraiment me rendre compte, ma main caressait la sienne avec tendresse. Du moins, je finissais par m’en rendre compte car mon corps captait bien les sensations et je penchais mon visage pour m’approcher du sien. Je suis à quelques centimètres de ses lèvres, prête à l’embrasser. J’hésite, j’ai un peu peur. Je me souviens que je suis malade, qu’elle pourrait me rejeter si elle savait. « Pardon… » riais-je faiblement, surtout plus que nerveusement. Je décide alors de me mettre à plat vendre sur le lit pour regarder le film. J’ai peur, mais j’ai envie ? De la tendresse, d’une amie, d’elle.  

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Ses yeux se posent sur moi et je devine qu'elle pense à la même chose que moi. Comme si c'était inévitable... alors que ça l'est, pourtant. Mais je ne mens pas quand je dis qu'elle m'a toujours attirée, et puis la réciproque est valable. Nous ne sommes pas casées alors pourquoi autant se torturer ? Ce n'est pas moi ça, je cesse rapidement de réfléchir quand elle me répond. « Géniale, oui c'est le mot. Quand il y a un feeling de toute façon... que peut-on y faire ? » Dis-je en haussant l'épaule, malicieuse. C'est vrai, on ne peut rien y faire, cela ne sert à rien de retenir ses envies quand rien ne les rend illégitimes, tout du moins c'est ce que je crois. Suite à ma remarque sur son débardeur, je l'observe glisser sa main sur sa poitrine avec un air que je tente de garder neutre pour le moment. Mon visage souvenu par ma main, je remonte mes prunelles vers les siennes pour mieux apprécier ses paroles. J'allais lui répondre mais elle prend le devant en décidant de retirer son soutien-gorge sous son débardeur. Je souris alors faiblement et me délecte silencieusement de sa poitrine libérée que je peux dorénavant aisément deviner sous le tissu. Oh oui, j'aime les femmes, c'est une certitude. Les yeux brillants, je suis soumise à ce qu'elle veut que je fasse. Mes doigts caressent le tissu comme elle le souhaite, me fichant pour le coup pas mal de cette pièce de tissu. Je suis une fille qui est le genre à toujours privilégier des sous-vêtements simples sans trop de dentelle ou autre détail du genre, alors si en plus j'ai une fille attirante à côté de moi, vous pensez bien que mon intérêt pour cette lingerie ne va pas décupler maintenant. Je me mets à rire doucement, mais c'est plutôt nerveux. Non pas que je sois énervée, non bien loin de là, e doit juste être mon corps qui se prépare à ce qui pourrait arriver. Il n'y a pas que les hommes pour développer des pensées coquines rapidement, qu'on se le dise. Je vois que Madison se rapproche, quand sa main caresse la mienne et déclenche en moi tout un tas de sensations agréables, que je n'ai pas envie de rejeter. Mes yeux se relèvent sur elle, mes paupières s'abaissent légèrement quand je pense qu'elle va m'embrasser... mais elle ne le fait pas, et s'excuse. Mais de quoi, au juste ? Interdite et frustrée je la regarde se rallonger sur le lit tandis que je reste immobile. De suite, ma main vient se poser sur son bras et je la rappelle. « Madison... » Nous ne faisons rien de mal, je ne suis promise à personne, elle non plus. J'ai envie de l'embrasser, elle aussi. Alors quoi ? On va continuer à prétendre qu'il n'y a rien ? Tout de même, je me rallonge à ses côtés et fixe l'écran un très bref instant. « Je n'ai plus la tête à regarder le film. » L'honnêteté est de mise, je ne lui mentirai jamais et surtout pas sur ça. De nature à prendre des initiatives sans que l'on me le demande, je rabaisse l'écran de mon ordinateur portable et le pousse un peu avant de glisser ma main sur la joue de mon amie afin de l'inciter à me regarder. « Trouve-moi une seule bonne raison pour que je remette ce film. Une seule. » Un sourire s'étend sur mes lèvres lorsque le bout de mon pouce vient caresser les siennes, doucement.

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La situation tournait d’une façon que je n’aurais jamais pu prévoir. J’ai envie d’Alice, là tout de suite. J’ai envie de son corps, de me souvenir à nouveau de la dernière fois que nous avions fait l’amour. C’était si bon, elle avait su me mettre à l’aise. J’ai toujours été curieuse de la relation entre femmes et elle avait réussi à m’y faire prendre gout. Je suis frustrée de ne pas le faire mais j’ai un peu peur. Peur de ma maladie, peur de la faire fuir à cause de ça, et je ne me voyais pas passer un moment intime avec elle alors qu’elle risquait sa « vie » si la moindre partie de ma peau se retrouvait abîmé par un ongle, un échauffement qui menait à ce que mon sang sorte de mon corps. Je ne pourrais me pardonner. Et malheureusement pour moi, elle aussi en a envie. J’aurais pu l’embrasser il y a quelques secondes, elle m’aurait dit oui. Je le sais, je le sens. J’ai envie qu’elle me touche. J’ai envie de me souvenir de sa langue sur ma peau. Mais à l’époque, je ne risquais pas de la tuer. L’écran de son ordinateur se baisse et je suis obligée de poser mon regard sur Alice. J’appréhende, je réfléchis à comment me sortir de ça. J’ai envie de lui faire l’amour, je me vois tellement bien glisser mes mains sur son corps. Alice a toujours été une belle fille à mes yeux. Elle n’a pas changé négativement sur ce point-là.
Mon cœur s’accélère. Sa proximité, sa proposition plus que bien sous-entendue, et sa main sur ma bouche. J’ai envie de lui dire qu’il n’y avait aucune raison mais c’est difficile. Je me trouve même une raison plus qu’absurde. Ma main se pose tendrement sur la sienne, la ramenant près de mon ventre, la rapprochant encore plus de moi. « Tu pourrais t’ennuyer de moi s’il n’y a pas quelque chose pour nous distraire. » Et si je tentais de lui dire ? Le dire à Alice que l’un de ses potes m’a refilé le SIDA juste avant de me quitter comme un salaud. C’est bête, et difficile. Est-ce qu’elle serait compatissante pour moi ? Est-ce qu’elle aurait peur de ce que je suis ? J’aime Alice. Pas de l’amour avec un grand A mais d’un amour, amitié. Je l’attire en tirant sur son bras pour qu’elle se retrouve allongée sur moi, je glissais mes cuisses autour des siennes. Ma main se pose sur son bras que je caresse. « J’ai changé, plus que tu ne le crois. J’ai peur que la … nouvelle Madison ne te plaise pas. J’ai peur de te perdre. J’ai peur de ne pas pouvoir goûter à tes lèvres. Je peux pas te voler de la tendresse sans te parler de la nouvelle Madison… » Ma main descend dans son dos et caresse la barrière de son sous-vêtement que je ne franchirais pas.

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Elle m'a manqué ces derniers temps. Autant elle que moi avons été plongées dans d'autres occupations, d'autres histoires qui nous ont éloignées et pourtant, lorsque l'on se retrouve, il y a souvent cette même attirance, ce même désir d'aller plus loin que ce que les limites de l'amitié demanderaient. Pour être honnête, je m'en fiche complètement, je n'ai jamais eu pour habitude d'attendre qu'on vienne à moi passivement, bien au contraire. C'est pour cette raison que j'ai rabaissé l'écran de mon ordinateur, c'est pour cette raison aussi que j'ai attiré son regard vers moi et ce serait mentir que d'affirmer l'avoir fait dans cet unique but. En plus de cela, j'aimerais rapprocher mon visage du sien, l'embrasser et plus encore comme nous l'avons déjà fait plusieurs fois sans trop se gêner. Je me dis que ce n'est qu'une question de secondes avant que je craque et que je m'exécute, en proie à mes envies. Néanmoins, Madison semble plus hésitante et cela réussit à me freiner. Sa main attrape la mienne, l'amène vers son ventre et moi je me réchauffe, encore et encore plus tandis qu'elle, elle dit des sornettes. M'ennuyer d'elle, comme si cela était près  d'arriver. « Qu'est-ce que tu racontes... Je ne m'ennuie jamais avec toi. » Chuchote-je à son adresse en plissant les sourcils légèrement car je ne vois vraiment pas pourquoi elle dit ça. Quelle raison y a-t-il à hésiter autant ? A se poser des questions ? Quelles questions, en plus ? C'est vrai, je manque parfois de bons principes quand ça m'arrange, mais tout de même. Son soit disant petit copain ne la rend pas heureuse et ça m'a tout l'air d'être terminé, et puis... Madison et moi, c'est particulier, c'est beau et ça ne compromet rien, jamais. Parce que c'est notre bulle à nous, quelque chose d'inexplicable. Notre proximité s'accroît quand elle m'attire sur elle, naturellement mes mains viennent caresser son visage, ses cheveux, tandis qu'elle me parle d'une nouvelle Madison qui pourrait possiblement me décevoir. Je ne comprends pas, j'ai beau essayer du mieux que je peux, je n'y arrive pas. Tout ce à quoi je pense et tout ce que je suis capable de faire à ce moment-là, c'est d'aller poser mes lèvres sur les siennes pour l'empêcher de dire d'autres choses incompréhensibles et bon dieu ce que c'est agréable. Le contexte est parfait, prêt à être témoin de notre affection, j'en suis persuadée. « Tu ne me perdras pas Madison. » Je glisse mes doigts le long de sa mâchoire, viens y poser mes lèvres également qui ensuite s'aventurent dans son cou sans que je ne lui laisse vraiment le choix. Sa poitrine sous la mienne excite mes sens, son parfum m'enivre comme il l'a toujours fait. A quoi bon lutter... « Je sais que tu en as envie aussi alors pourquoi te retenir... ? » Explique-moi si vraiment il y a une bonne raison... repousse-moi si vraiment tu n'aimes pas ça.

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Avec une insupportable vanité, elle s'était imaginé pouvoir sonder le cœur de tout le monde. Les évènements avaient montré qu'elle s'était complètement trompée. Austen

Alice & Madison

Ses lèvres me font frémir. J'ai envie de les goûter, de me rappeler la dernière fois que nous avions passés du temps ensemble. Mieux encore, de vivre un nouveau bon moment avec Alice. Elle a raison, je ne dois plus rien à qui que ce soit, je pourrais passer un moment intime, intense avec elle, surtout que les idées qui me viennent, me donnent envie de la toucher. Mais contrairement à ma première fois avec elle, une chose à changer : J'ai le SIDA. Je sais parfaitement qu'elle ne court aucun risque, que ce n'est pas une relation entre femmes qui peuvent contracter le SIDA chez elle. Mais je n'ai pas envie de le faire sans lui dire, mais j'ai peur de sa réaction. Et la proximité que j'ai entamé avec elle ne m'aide pas du tout. J'ai envie de glisser à mon tour mes doigts sur sa peau : sa poitrine, son ventre, ses cuisses. Elle dit que je ne la perdrais pas. Se pourrait-il que je puisse lui dire sans avoir peur des conséquences ? Qu'elle garde pour elle ce que je lui dise et qu'elle ne soit pas dégoûter de me toucher en sachant ce quej 'ai ? Même si je sais que ce n'est pas dangereux. Elle a envie de moi, j'ai envie d'elle. Je la regarde droit dans les yeux, je ne pouvais que lui donner raison quant à ses mots : « Tu as totalement raison. J'ai envie de passer un bon moment avec toi... je... » Je n'ose pas lui dire. Je penche mon visage pour attraper ses lèvres et lui offrir un baiser inoffensif en soi. Je descend ma main sur sa poitrine que je frôle du bout des doigts. J'inspire profondément, cet halo de chaleur m'envahit soudainement. Je remonte ma main au dessus de son buste pour le plaquer contre les draps. Je me mets au dessus d'elle, m'asseyant à califourchon sur ses hanches. « Si je te disais que... malgré ce que je vais te dire, tu ne seras jamais en danger quoi qu'il se passe, tu promets de garder ce détail de moi, secret ? » Je me pince la lèvre, caressant le ventre d'Alice en proie au désir de glisser ma main en dessous pour la caresser et lui retirer tout ça. Déjà rien que ce que je peux voir me donne envie, je me torture tellement. Je me penche sur elle tout en continuant de caresser sa peau. « Je... Je suis malade... une maladie qui nécessite que je t'en parle. Même si le faire avec toi est sans danger, je le sais, mais je ne peux pas le faire sans t'en parler. Tu accepterais... de me toucher en sachant que je suis malade ? Elle est transmissible sexuellement mais pas entre femmes... Tu me détestes maintenant ? » je me pince la lèvre inférieure, espérant qu'elle ne me rejette pas. Je ne lui ai pas dis le nom mais il est facile à reconnaître. Je fais confiance à Alice pour qu'elle ne dise rien à qui que ce soit. Depuis le temps qu'on est amies...

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Sous moi, je la sens toujours pleine d'hésitation, mais au fil des secondes elle semble se détendre un peu, se laisser porter par ses envies qui sont, je le sais, similaires aux miennes. C'est plus fort que moi, je songe déjà à tout ce que je pourrais lui faire, tout ce qu'elle pourrait me faire à moi, et ça me fait frissonner, ça m'emballe un petit peu plus. J'ai envie de retrouver cette tendresse passionnée qui a toujours été caractéristique de notre « couple ». Enfin elle abdique, avoue son désir. Et j'apprécie ce baiser qu'elle commence, qu'elle accompagne d'une main aventureuse sur ma poitrine. Sa respiration devient plus prononcée, invite la mienne à en faire de même quand elle nous fait basculer. Puis à nouveau elle prend la parole, me fait comprendre qu'il y a quelque chose que je dois savoir mais qui ne doit pas altérer notre relation. Mon bas ventre me fait légèrement perdre la raison mais je reste à l'écoute et une petite curiosité naît même en moi. Je hoche la tête en signe d'acquiescement et caresse le dessus de sa main qui chatouille ma peau. « Je suis malade. » Là, je perds ma légèreté et porte tout mon intérêt sur ce qu'elle s'apprête à me dire. Tout ce qui sort de sa bouche n'a tout d'abord pas trop de sens et quand je relie chacun des mots, chacune des expressions, alors je comprends, tout du moins je crois comprendre. Et évidemment, ça me retourne le ventre. « Mads... Attends. » Je me redresse, de sorte qu'elle soit finalement assise entre mes jambes, et mon regard se plante dans le sien, un moment, sans que je ne dise rien. A vrai dire j'ai peur. Si c'est bien ce à quoi je pense, alors oui j'ai peur. Pour elle, pour moi aussi un peu, tout un tas de questions viennent s'entrechoquer dans ma tête et ont du mal à sortir. « Tu... Tu as le... » Bon sang, pourquoi est-ce si dur que cela à dire ? « Depuis quand ? Et c'est grave ? Enfin... » Quelle idiote Alice, bien sûr que c'est grave, le SIDA n'a jamais été comparable à une grippe jusqu'aux dernières nouvelles ! Je tapote mon front pour marquer ma bêtise et me perds un moment dans tout ce que cette maladie peut représenter. Bordel, le SIDA, Madison... Ce n'est pas juste, tout ça n'a jamais été juste, personne ne mériterait ça. Chamboulée, je me retire et m'éloigne, vais m'asseoir sur le bord du lit pour remettre mes idées en place. Pour le coup, ça a calmé mes envies, mais il fallait s'y attendre non ? « Je... Je ne sais pas. Il faudrait que je me renseigne, je n'y connais rien en fait. » Enfin si, mais dans le sens où je ne sais pas ce que l'on peut faire et ce que l'on ne peut pas faire. Oui là sur le coup, je suis prise de court. Mon visage se retourne lentement et si je fixais auparavant le sol, là je m'en vais retrouver son regard. « Madison... Je suis tellement désolée. Que... Que tu aies attrapé ça. » Je ne la quitte pas du regard et sens que mes yeux s'humidifient légèrement quand mon cœur lui s'emporte à nouveau, pour une raison différente cette fois.

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Avec une insupportable vanité, elle s'était imaginé pouvoir sonder le cœur de tout le monde. Les évènements avaient montré qu'elle s'était complètement trompée. Austen