Most Valuable Player { William & Gabriel

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Les couloirs de l'université étaient déserts, ce qui était assez normal pour l'heure avancée. Il n'y avait plus dans ces lieux que le concierge et une étrange silhouette à quatre roues. Que pouvait bien faire Gabriel dans ce lieu à cette heure aussi tardive ? Il était là pour un rendez-vous assez récurrent dont peu de gens avaient connaissance, pour ne pas dire qu'il se comptait sur les doigts d'une main. Il devait retrouver William, le prof de basket avec qui il s'était lié d'amitié. Pourtant, on aurait pu facilement dire que tout les opposait, lui grand, fort, sportif alors que Gabriel ne brillait que par ses mots. Il était fan de sport, et de basket plus précisément. Il avait d'ailleurs à de nombreuses reprises été voir des matches des Lakers au Staples Center avec de bonnes places, l'un des privilèges de son statut d'artiste. Mais jamais il n'avait pensé faire lui-même du sport depuis son accident. Il en faisait obligatoirement en poussant sur les roues de son fauteuil, ce qui lui musclait les bras, mais pour le reste, il n'était pas vraiment du genre à prendre un ballon. Jusqu'au jour où William avait débarqué. Il lui avait proposé de faire quelques passes au début, tout en discutant de choses et d'autres. Au final, il y avait prit goût et maintenant, il arrivait assez fréquemment qu'après les cours, ils se retrouvent pour échanger des balles, voir tenter quelques paniers.

Ca avait donc surpris sa sœur que Gabriel s'achète des vêtements de sport. Il faut dire que ses vêtements étaient pour la plus part des vêtements de ville, il ne portait même que très rarement des T-shirts. Il était rentré chez lui en vitesse, aussi rapidement que ses roues le permettait en tout cas, pour se changer, étant bien plus à l'aise chez lui pour le faire que dans un des vestiaires de l'école. Il fallait le comprendre, chez lui tout était équipé pour lui facilité la vie alors qu'à l'extérieur, ce n'était pas toujours le cas. Il pénétrait donc dans la grande salle de sport de l'université, ses roues provoquant le grincement qui était habituellement provoqué par les baskets des élèves. Même s'il avait voulu être discret, c'était bel et bien rater. Il portait un ensemble blanc et, à prendre avec un brin d'ironie, un logo de son équipe favorite dans le dos. Le nom que portait la vareuse n'était pas le sien non plus puisqu'il nommait l'un des meilleurs joueurs à être passé dans l'équipe des hommes du lac, Shaquille O'Neil. Encore une fois énormément d'ironie quand on voit le gabarit de l'un et de l'autre. Il restait là, dans la salle plongée dans le noir avec pour seul lumière celle provenant de l'extérieur, offert par l'astre lunaire. Ce n'est pas tant qu'il ne voulait pas allumer mais il ignorait tout simplement où se trouvait l'interrupteur malgré les nombreuses fois qu'il y était venu. Il laissait toujours le soin à William de faire cette partie. Lui, il se contentait de sortir un ballon de sa cage pour pouvoir jouer. Et il le tenait dans ses bras en ce moment même, devant le panier. William semblait avoir un peu de retard ce soir, qu'à cela ne tienne. Il prit position et lança la balle en direction du panier pour marquer. Malheureusement, ses tirs n'étaient pas toujours bien ajustés et la balle ricocha contre le panneau, provoquant un bruit résonnant dans la salle silencieuse. Le ballon rebondit quelques fois avant de rouler sur le sol pour finir sa course dans les pieds d'une deuxième personne qui venait d'entrer.

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La chaleur du café réchauffait les paumes de main. Et la fumée qui s’en échappait venait chatouiller mes narines. Gourmand, je bus une gorgée  avant de sourire niaisement de plaisir. Parfois, après mes cours, j’aimais venir me détendre, avachi sur ce banc. J’aurai pu dire que mes pieds étaient douloureux, mes mains abîmées et mon corps lourd, mais loin de là. J’avais connu tellement pire dans ma vie. Aujourd’hui, ce n’était que de l’amusement. Parce que oui, j’aimais mon travail à l’UCLA. Les élèves sont… Attachants. Et même doués, il faut se l’avouer. Devant moi, je regardais les élèves défilés vers la sortie. « ‘Revoir M’sieur Stiles. » Dans un mouvement de tête, je les saluais de loin. J’avais envie de me souvenir de moi à leur âge. Mais mauvaise idée.
Pour me réveiller, je m’obligeais à regarder ma montre. Il était bien 18 heure passé. J’avais le sentiment d’oublier quelque chose. Comme si j’avais quelque chose de prévu… Gabriel. Son visage me revint à l’esprit comme un flash en une fraction de seconde. « Et merde ! » Il devait m’attendre. Je bondissais sur mes jambes et pressai le pas vers le gymnase, jetant mon gobelet vide dans une poubelle au passage.
J’avais enfilé un vieux maillot de basket déchiré que j’avais caché sous un vieux sweet à fermeture éclair et un jogging large, digne d’un prof de sport comme moi. Je commençais à courir dans le couloir pour ne pas me faire encore plus attendre. Comme d’habitude. La semelle de mes chaussures couinait dangereusement. Mais au loin, la salle était toujours éteinte. Je ralentis alors le rythme. Gaby serait-il en retard aussi ? Aurait-il eu un empêchement ? Je m’approchais et jetais quand même un coup d’œil à l’intérieur. Le son des roues de son fauteuil résonnèrent jusqu’à mes oreilles. Et je souris quand je le vis s’approcher du panier. Silencieusement j’avançais vers lui en le regardant tenter un tir. Le ballon rebondit contre le panneau, puis au sol, jusqu’à venir se caler sous mon pied. Le regard de Gaby le suivit. Il sourit quand il me vit et je lui rétorquais « Tu aurais pu le mettre, si tu avais allumé la lumière pour y voir quelque chose… » J’éclatais de rire en voyant sa tête. Je remarquais qu’il avait arboré son maillot des Lakers. Bon point ! J’aimais parler basket avec lui. On pouvait vraiment dire qu’il en était fan. Et c’est marqué par sa passion que j’avais décidé de lui apprendre à jouer. Je refusais de voir son handicape mettre des barrières à sa vie. Depuis, il ne loupais aucun de nos rendez-vous sportifs. « Bouge pas ! » Je courrais jusqu’à l’autre bout du gymnase pour actionner l’interrupteur derrière les gradins, puis retournais vers mon collègue. Mon ami.

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La passion de Louise aura raison de moi, autant que celle de Molière a eu raison de lui. J'ai vu ces flammes danser sur ma peau jusqu'à entrer dans mes chairs et les brûler. Mon corps paralysé, j'ai senti la douleur crisper chacun des membres de mon corps. Et mon cri s'élevait dans la salle, transperçant le toit pour flotter jusqu'à la lune. Car c'est là-bas que j'ai abandonné ma fierté et mon amour propre.

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Gabriel se retourna pour suivre le ballon des yeux et apercevoir son arrêt contre la chaussure d'une autre personne. Il releva la tête pour se rendre compte que son ami et partenaire de jeu venait enfin d'arriver. Tout du moins, c'est ce que la pénombre lui laissait supposer par la carrure qu'elle dévoilait légèrement. La voix qui sortit de cette silhouette ne fit que confirmer les pensées du professeur de théâtre, il était bien en présence de Will. Il ne répliqua pas directement à sa remarque, ce n'était pas son local après tout et il ne voulait pas commettre un impair en actionnant involontairement le mauvais interrupteur qui déclenche par exemple la sortie des gradins. Il se contenta donc de regarder simplement son ami partir en direction du mur qui tenait le bon interrupteur afin de faire la lumière dans le local. Pendant ce temps, Gabriel pivota son fauteuil et se dirigea vers le ballon rester au sol pour le récupérer. L'exercice de se pencher pour récupérer un objet qui avait une tendance à rouler n'avait pas été facile au début mais depuis, le dramaturge avait attraper le coup de main. Il posa la balle sur ses genoux et retourna dans la position où il était, rejoignant ainsi William. Il tapa la balle contre le sol pour la faire rebondir dans sa main, en souriant au prof de sport.

"Alors, qu'est-ce qu'on fait ? On se contente de faire des tirs ou tu veux m'affronter ? Je te préviens, je me suis entraîner depuis la dernière fois."

Ceci était bien sûr entièrement faux et Gabriel perdrait très volontiers contre son ami dans un match, ce dernier étant extrêmement plus fort que lui. Mais il se plaisait à le défier, ne cherchant de toute façon pas à gagner un match, c'était bien le plaisir de jouer et de passer du bon temps qui l'intéressait. Et il savait aussi que William le laisserait mettre quelques paniers, histoire de ne pas finir avec un déplorable 88 – 0 comme se serait le cas s'il jouait contre des professionnels. Il arrêta de faire rebondir la balle et la prit fermement entre ses deux mains, pressant un peu contre le ballon gonflé à bloc. Il envoya ce dernier avec toute la force dont il pouvait faire preuve en direction de son adversaire du soir, un passe qui a défaut d'être réellement puissante – William pouvant sans doute l'arrêter sans effort – était au moins bien ajustée et tombait directement vers la poitrine du prof. Un exploit qui n'était pas encore tout à fait possible il y a encore quelques mois quand ils ont commencé ces entraînements et que la seule capacité du basket qu'avait Gabriel était de viser sa corbeille avec les feuilles ratées de sa pièce mises en boule. Et le plancher de son bureau avait bien plus de boulette que la poubelle en elle-même.

"Alors, tu as vu le match l'autre soir ?"

Parler de sport, une véritable discussion de garçons selon certaines filles. Ce n'était pas forcément un sujet qu'il abordait souvent avec ses connaissances car contrairement à ce que l'on pouvait penser, elles n'étaient pas vraiment des fans de basket, ce qui n'est pas un défaut en soi. Alors quand l'équipe favorite de l'auteur de théâtre remportait la partie avec une victoire écrasante, il ne pouvait que vouloir le fêter et qui de mieux pour ça que celui avec qui il échangeait des balles ?

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Gabriel s’approchait de moi avec le ballon sur ses genoux. Ça me faisait plaisir de voir qu’il pouvait ramasser certains objets par terre sans l’aide de personne. En un rien de temps, il avait fait un énorme pas en avant. Il avait beau être dans un fauteuil, il avait progressé plus rapidement que certains de mes élèves sur leurs deux jambes. Je lui souriais pendant que les projecteurs qui éclairaient la salle me faisaient enfin clairement voir son visage. « Alors, qu'est-ce qu'on fait ? On se contente de faire des tirs ou tu veux m'affronter ? Je te préviens, je me suis entraîner depuis la dernière fois. » Je ris. Il y avait toujours cette petite touche d’humour dans ses phrases qui rendaient les circonstances plus agréables. Il enchaîna quelques dribles avant de m’envoyer la balle droit au torse. Je l’attrapais de justesse entre mes deux paumes de mains, et dribla deux trois fois à mon tour en sautillant. « Et ben dis donc, c’est que ça prend de l’assurance par ici ! » Je tâchais de m’approcher de lui avec le ballon. Il fit tourner son fauteuil vers moi et tenta de m’arracher la balle des mains. Je l’esquivais, me démarquais et sautais pour marquer un superbe panier. D’un rire fier, je me tournais vers mon ami, les bras écartés. « Hé hé ! » Je trottinais vers le ballon qui rebondissait hors du terrain pour l’attraper, tout en criant à Gabriel « On commence par des tirs ? Tu veux ? … A moins que tu veuilles vraiment tenter un match. » Je lui faisais mon petit levé de sourcils suspense. Je sentais dans son regard une pointe de curiosité. Je savais qu’un match le tentait bien, mais il n’y a pas de points s’il n’y a pas de paniers. La précision des tirs de Gaby était montée en flèche depuis qu’on avait débuté nos séances régulières. Mais il lui fallait encore apprendre quelques techniques. J’avais envie de le pousser à se dépasser, à grandir dans ce sport. Je n’expliquais pas ce sentiment, cette envie. Tout ce que je pouvais vraiment prouver, c’est que cette heure que nous passions tous les deux me donnait toujours le sourire. Depuis que j’étais ici, il était un des seuls avec qui je pouvais discuter basket à cœur ouvert. Peut-être tout ça le faisait-il grandir, mais je ne pouvais pas nier que ça me permettait de m’épanouir aussi. C’était autant bénéfique pour lui que pour moi. Et je sais qu’un jour viendra où nous pourrons faire un vrai match. Du moins, un match comme il se doit d’être donné. En parlant de ça d’ailleurs … « Alors, tu as vu le match l'autre soir ? » Mmmh ! Ce fameux match, que j’avais regardé, seul chez moi, avec ma bière. Une vraie soirée de bof ! Mais j’aimais bien ça, rester seul devant du basket chez soi. « Oui ! Lakers vs Celtics, de Boston. C’était chaud hein ! » La rivalité entre les deux équipe est intense en ce moment. Le score avait été serré mais il en valait la peine. J’adorais parler de ces matchs avec lui. Nous avions généralement le même avis là-dessus, et ça faisait du bien de partager cela avec quelqu’un. Je lui envoyais le ballon un peu haut mais il leva les bras au-dessus de sa tête et l’attrapa au vol. « Oh bien ! » Je fis remarquer en le pointant du doigt. Puis je fis un signe de tête en direction du panier. « You, first ! » Il sourit et s’apprêtais à tirer. Je le relançais sur le match de la semaine dernière. « 99 – 90. On les a bien eus. A la dernière minute quand même ! »

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La passion de Louise aura raison de moi, autant que celle de Molière a eu raison de lui. J'ai vu ces flammes danser sur ma peau jusqu'à entrer dans mes chairs et les brûler. Mon corps paralysé, j'ai senti la douleur crisper chacun des membres de mon corps. Et mon cri s'élevait dans la salle, transperçant le toit pour flotter jusqu'à la lune. Car c'est là-bas que j'ai abandonné ma fierté et mon amour propre.

[HRP : Sorry pour l'attente ^^"]

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Gabriel continuait de parcourir le terrain en faisant de petit cercle pour trouver une place correcte pour les tirs qui allaient se succéder. Ce n'était pas toujours facile pour lui de juger les distances, ses tirs n'ayant jamais réellement la même force d'une fois à l'autre. Il lui arrivait parfois d'envoyer un tir bien trop fort alors qu'il se rapprochait et au contraire, l'envoyer avec trop peu de force mais à quelques mètres plus loin cette fois-ci. C'est pour ça que le match était une utopie pour le moment, il n'arriverait à marquer qu'une fois sur 10 alors que son adversaire ferrait mouche à chaque fois, le connaissant. La discussion sur le match avait débutée, un match que Gabriel avait trouvé assez divertissant, un combat assez serré mais surtout pas mal de belles actions et quelques paniers magnifique, autant d'une équipe que de l'autre. Bien qu'il fût un fan des Lakers, ce n'était pas pour autant qu'il ne pouvait pas reconnaître le talent de l'équipe en face. Même si son équipe fétiche perdait un match s'étant bien battu, il ravalait son petit pincement au cœur et pouvait même féliciter les adversaires trop forts pour une fois.

La balle parti en sa direction, mais une passe à la taille d'un homme normalement constitué, pas un bloqué dans un fauteuil roulant, aussi la balle était mal cadrée et risquait de lui passer au-dessus. A croire que par moment, William ne savait pas maitriser sa force et oubliait qui était en face de lui. Il n'avait jamais réellement assisté au entrainement qu'il offrait aux élèves de l'UCLA mais ça devait être drôle s'il les "maltraitait" de la sorte. Au final, ce n'était pas si différent que les cours de Gabriel sur la mise en scène. Ses élèves se divisaient en deux groupes, ceux qui le détestait pour sa dureté et son ton sarcastique omniprésent, et ceux qui le détestait avant de ce rendre compte que sa façon de donner cours leur donnait la possibilité de se dépasser. Il va sans dire que cette seconde catégorie était celle que préférait Gabriel d'entre toute et c'était souvent dans ce groupe qu'il allait piocher les jeunes premiers pour ses pièces. Pour en revenir à ce ballon qui parcourait le ciel du gymnase, il était temps pour Gabriel de sortir sa botte secrète. Il saisit les barres métalliques autour de ses roues et offrit une pression sur celle-ci pour s'élancer en arrière, calculant rapidement la courbe de la balle pour qu'elle soit juste au niveau de ses bras tendus. Nul doute que le professeur de sport ne s'attendait pas à une telle manœuvre.

William lui proposa alors de faire le premier lancer. Gabriel fit rebondir la balle sur le sol en s'approchant à une distance réglementaire, là où les lancers francs étaient tirés lors d'une faute dans les matchs. "Je dois avouer que j'ai été ébloui par la technique de Nash, il a réussi pas mal de belles attaques" dit-il pour continuer la discussion sur le match. Il observa le panneau et le panier devant lui. Si pour une personne normalement, la hauteur semblait parfois assez grande, pour lui, elle était encore accentuée. Il changea de bras et s'activa avec la main droite pour recommencer le dribble. Il finit par arrêter le bruit rythmique qu'il avait entamé pour se concentrer sur le lancer en lui-même. Il voulu tirer une première fois mais se ravisa pour un peu mieux jauger et finalement lança la balle qui s'éleva en direction de ce qui servait de but à ce sport. La balle toucha le bord du panier et glissa sur celui-ci pour former un arc de cercle, hésitant sur le côté vers lequel tomber. Histoire de ne pas contenter le dramaturge, ce fut finalement du côté opposé qu'il tomba, ne lui octroyant pas le point de ce premier lancé. Gabriel tapa son poing sur son fauteuil se maudissant intérieurement.

"Moi pour le coup, je ne suis pas encore prêt de les rejoindre pour les mener à la victoire" lâcha-t-il avec le sourire en se dirigeant vers la balle qui continuait sa route vers la porte des vestiaires. Il récupéra le bien et le lança assez bas pour que le ballon rebondisse sur le sol à mi-chemin entre eux deux pour que William tente à son tour sa chance et commence à creuser l'écart des points. Mais l'auteur ne devait pas trop se sentir inférieur, la balle avait été à deux doigts de rentrer. Il se plaça alors à proximité du panier en attendant le tir suivant pour récupérer la balle et ainsi gagner du temps. "Par contre, la défense ne semblait pas trop réveillée, ils ont laissé passer quelques passes qu'on aurait pu facilement arrêter." Quand Gabriel parlait de on, il faisait bien sûr allusion à cette capacité qu'on les supporter de s'associer avec l'équipe et de vanter ses mérites dans la victoire alors qu'il n'a rien fait concrètement.

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« Je dois avouer que j'ai été ébloui par la technique de Nash, il a réussi pas mal de belles attaques. » Un vrai passionné de basket. Son jeu n’était de loin pas le meilleur, certes, mais en théorie, il battait des records. Le genre de fans qui devrait remplir les gradins de tous les stades de basket. « C’est certain ! C’est un meneur d’exception, un élément capital de l’équipe. » Une de mes plus grandes influences en matière de basket je crois bien. La sienne aussi peut-être…
C’était dingue de voir la concentration dont Gabriel faisait preuve. Le ballon sur les genoux, il s’avançait vers le panier, défiant du regard ce filet pendant. Ce mec avait une détermination énorme. En tout cas, elle lui réussissait jusqu’ici, puisque lors de son lancer, il frôla le point de peu. "Moi pour le coup, je ne suis pas encore prêt de les rejoindre pour les mener à la victoire. » Finalement sa détermination avait quelques failles. J’en ris, baissant le regard vers le sol et ses lignes colorées. Je me grattais l’arrière du crâne avec l’envie de lui répondre que les Lakers restaient un rêve pour nous. Lui comme moi n’avions pas le niveau pour intégrer l’équipe. Mais notre propre équipe (oui, de deux. C’est déjà un bon départ) valait tout de même beaucoup à mes yeux. Sur ce terrain, nous jouions basket, nous parlions basket, nous vivions cette passion, et je pense que ça nous aidait l’un comme l’autre.
Gabriel allait chercher le ballon pour me l’envoyer. A mon tour, je m’amusais à faire quelques dribles, le regard vacillant entre la balle et le panier, puis m’élançais et envoyais l’objet droit dans l’anneau. Gabriel pouvait me trouver frimeur. J’aimais juste ce sport, les dribles, les courses à travers le terrain, les sauts et les paniers. Je pense qu’il le comprenait. « Ça serait vraiment top qu’on aille voir un match ensemble un jour. Je veux dire… En vrai. » Son regard croisa le mien lorsque je lui proposais cela. La dernière fois que j’avais assisté à un match de basket, j’avais 18 ans et il s’agissait du match de mon école. Cela remontait à beaucoup trop longtemps ; il me fallait renouveler cela. « T’en as déjà vu un ? »

Spoiler :

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La passion de Louise aura raison de moi, autant que celle de Molière a eu raison de lui. J'ai vu ces flammes danser sur ma peau jusqu'à entrer dans mes chairs et les brûler. Mon corps paralysé, j'ai senti la douleur crisper chacun des membres de mon corps. Et mon cri s'élevait dans la salle, transperçant le toit pour flotter jusqu'à la lune. Car c'est là-bas que j'ai abandonné ma fierté et mon amour propre.

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Gabriel regarda le ballon rebondir sur le sol et la détermination qu'avait son ami à ce moment de cet exercice. Il ne savait pas bien à quoi il ressemblait quand lui-même se concentrait pour tirer au panier mais il ne devait très certainement pas ressembler à ça. Il jouait vraiment pour son plaisir et était conscient d'avoir un niveau bien en deçà de la moyenne alors il jouait uniquement pour le plaisir sans aucun esprit de compétition. Ce qui ne l'empêchait pas d'avoir une véritable passion pour ce sport. Soudain, William s'élança et l'envoya le ballon qui produisit une courbe parfaite à travers la salle pour venir s'engouffrer directement dans le panier, sans même toucher les bords. Il n'était décidément pas encore du même niveau. Gabriel se positionna à côté du panneau et attrapa la balle au premier rebond, la posant une nouvelle fois sur ses genoux avant de se remettre dans la position pour tirer une nouvelle fois. Cet à ce moment que William lui proposa d'aller voir un match, une façon sans doute subtil de le déconcentrer alors qu'il utilisait la vielle technique de visualiser la balle dans le panier avant de l'envoyer.


Il se concentra avant de répondre, levant la balle au dessus de lui puis la redéposant à plusieurs reprises, jaugeant son tir. C'était contreproductif et totalement impossible à faire dans un match mais il avait envie à son tour de bluffer son ami. "Ma foi, pourquoi pas, c'est même étonnant qu'on ne l'ait pas encore fait." C'est vrai qu'il avait déjà été voir plusieurs match mais il ne s'était à aucun moment posé la question de savoir pourquoi il n'y voyait pas son partenaire de jeu alors qu'ils encourageaient la même équipe. La balle partit une nouvelle fois vers le panier, se courbant en l'air comme celle du professeur de sport. Gabriel accompagnait le mouvement le poing toujours tendu, espérant que qu'elle rentre pour une fois, dans ce cercle. Elle tomba sur le bord de l'anneau, rebondit sur le panneau avant de retomber de l'autre côté de l'anneau. La balle tourna alors en décrivant des cercles de plus en plus petits jusqu'à rentrer dedans, ramenant ainsi le dramaturge dans la course aux points. Il ne pu s'empêcher de pousser un cri de victoire lorsque la balle rentra et, si ses jambes lui avaient permis une telle expression de joie, il aurait bien volontiers sauté sur place. Il se retourna alors vers William pour répondre à sa seconde question. "Oui, il m'arrive d'y aller assez régulièrement, avec ma sœur. Mais elle m'accompagne plus pour me faire plaisir que par une vraie passion. Ce sera sans doute plus agréable d'aller voir le match avec un vrai passionner." Il n'avait rien contre sa sœur et il était heureux de passer du temps avec elle autant que possible mais il avait parfois l'impression d'être un boulet pour elle, l'obligeant à aller dans des endroits où elle n'avait pas réellement envie. Mais elle lui rendait bien en l'entrainant, elle aussi, dans des lieux dont Gabriel n'avait aucune envie. Il se poussa, faisant rouler son fauteuil pour laisser la place à William de tirer le prochain coup. "Et toi, quand est ce que tu vas encourager ton équipe préférée ?" lui renvoya-t-il comme une passe au sport qu'ils pratiquaient actuellement.