(lilas) bring me to life

Le cour devient vague, un bruit de fond, je n'arrive plus à me concentrer.. Je te tente mais impossible.. Plus je me concentre plus j'ai mal à la tête.. Et je connais que trop bien ce symptôme. Il va falloir que je sorte mais je ne sais même pas si j'en suis capable.. Je commence à trembler.. Bien c'est le moment, je laisse carrément mes affaires sur la table de l'amphi, je ne prend que mon sac où se trouve l'adrénaline pour me remettre de mes crises.. Je sors maladroitement de l'amphi presque bondé.. je suis sûre que les gens me prennent pour une folle, mais je suis juste malade et la maladie fait fuir tout le monde. Je ne suis pourtant pas contagieuse. Je descend, il faut que j'aille aux toilettes, je tente d'envoyer un message à Adam pour qu'il m'aide mais je fais tomber mon téléphone qui se fracasse jusqu'en bas de l'escalier.. Il faut que je le récupère et prie pour qu'il fonctionne toujours. Mais ma crise ne se calme pas, mon corps se raidit presque.. Et je tombe moi aussi, oubliant tout.. je convulse, je tremble.. je ne me contrôle plus.. je ne suis plus moi même juste la marionnette d'un lymphome cérébral qui me bouffe jour après jours. Et doucement je vais comater.. peut-être mourir si personne ne me trouve gisante.. Je sens mon nez saigner.. je n'y fais plus attention c'est comme ça à chaque cris.. Ma vision se trouble.. une acouphène m'empêche d'entendre clairement.. je suis perdue..

PUTAIN JE SUIS EN RETARD. Je commence à courir pour traverser les couloirs et commencer à arriver jusqu’à la porte des escaliers quand je me stoppe. POING DE COTE POING DE COTE. Je continue cependant car je suis très très en retard. Je soupire en poussant la porte quand d’un coup un téléphone me tombe sur la tête. « AIE. » C’est vrai que ça fait mal putain. Je me masse le dessus du crâne où une belle bosse commence à apparaitre avant de relever la tête pour entendre un ramdam pas possible au-dessus de ma tête. Alors, je relève pour ramasser l’appareil qui semblait intact et en état de marche avant de me précipiter plus haut tout en ayant le tournis. Putain, je viens de me faire assommer par un GSM, qu’est-ce que c’est que ces conneries ? J’arrive à la hauteur d’une jeune fille qui semble désorientée et qui me glisse entre les mains. Je l’attrape alors avant de lui donner quelques tapes sur la joue. « Mademoiselle ? Mademoiselle ? Est-ce que vous m’entendez ? » Non, elle semble totalement dans les vapes. « Désolée mademoiselle mais… » Je pries son sac qui était en lambeaux avant de vérifier s’il n’y avait pas un morceau de sucre ou de l’eau. Je trouve une bouteille intact pour tenter d’humidifier ses lèvres. Mais sans succès. Merde. Je fixe alors son téléphone qui vient de s’éteindre et mon sac qui est bas des marches. « A L’AIDE. EST-CE QU’IL Y A QUELQU’UN ? » J’ai l’air bien moi avec une poupée de porcelaine. Je tente de la secouer mais sans effet. Alors, je touche son pouls qui semble régulier. Putain si Aaron était lààààà, il saurait quoi faire. J’inspire, j’inspire. Ça sent la crise d’angoisse. Je réussis à trouver un truc dans son sac. Une espèce de piqure et un flacon. Je tente de lire dessus mais tout est en anglais. Alors, je remplis la seringue avec le liquide avant de chercher des traces de piqures. Puis, je la plante dans son bras avant de déverser le liquide et d’attendre. « Pitié, mourrez pas. Vous êtes trop jolie pour mourir. »

Ces affreuses visions lorsque la crise est ent rain d'arriver. On vit un cauchemar pur et dur. Tout est déformé, on voit des ombres de partout et notre tête imagine des choses totalement irréelles. On n'a pas le temps de se dire que ce n'est pas la vérité. On panique et là c'est l'engrenage totale. Plus rien ne peut arrêter ce qui suit, sauf une seringue avec un produit miraculeux.. il ne soigne pas que les gens comme moi d'ailleurs, je crois qu'il est un peu multi fonction. Seulement c'est trop tard, je n'ai pas eu le temps d'injecter le sérum dans mon corps. Je me sens partir littéralement dans les escaliers.. je crois que ma chute est relativement spectaculaire.. enfin j'en sais rien, c'est l'impression que j'ai je dois avouer. Je ne sens plus grand chose dans mon corps.. comme toujours c'est engourdi. Je ne suis plus tellement là.. je sens mon nez couler.. du sang.. c'est toujours comme ça que mes crises débutent, par du sang.. puis la maux de tête me donne envie d'hurler, tellement que je n'y arrive pas.. mon corps se contracte.. parfois je convulse..j'entend un voix lointaine.. je suis incapable de dire qui s'est.. je ne vois pas bien.. la déformation est affreuse. j'ai envie de vomir. Je sens un truc sur mes lèvres.. je ne peux rien avaler.. rien faire.. un légume presque. Je voudrais parler mais je ne retrouve plus le chemin de mes lèvres.. j'ai cette impression toujours qu'une lumière m'éblouie.. la mort attend pour me prendre. Mais je ne tarde pas à sentir cette sensation glaciale dans mon corps. Le choc est impressionnant, toujours. Je me redresse presque en inspirant et toussant. Mon cerveau est rebranché. Je m'effondre dans les bras de la personne que je ne connais pas. Une fille. Je suis à bout de souffle, les larmes coulant.. mon nez plein de sang.. mon mal de tête diminuant. " Merci.. " je me permet de rester contre elle et je me rend compte que je lui met du sang sur elle. " Je suis désolée, j'tai tâché ! " Je tousse et j'essuie du refaire de ma main le sang coulant de mon nez. Je tente de me reprendre.. parfois je perd connaissance quand je n'ai pas le médicament.. et direction les urgences.. là elle m'a sauvé !

Ouf ! J’étais soulagée qu’elle ne soit pas morte. Je la regardai un moment. Elle semblait si jeune et si affolée. Je la tenais entre mes bras comme si je tenais un enfant. Bien que ça ne soit pas une bonne idée de me confier un enfant. Je la regardai un moment, je connaissais ce qu’elle devait ressentir. Après ce genre de crises on se sent désemparée. Je sortis un mouchoir doucement pour sécher ses larmes et lui mettre sur le nez avant de le relever un peu. « Mais de rien, c’est normal. » Je savais que l’humanité avait tendance à laisser ses pairs mourir de nos jours. On croisait quelqu’un et on le laissait dans sa merde tandis que moi, non. J’ai toujours voulu aider mon prochain bien que j’en ai peur. Je la regardai alors avant d’inspirer longuement pour regarder mon haut qui était tâché. Ce n’est pas grave, au pire, j’allais le jeter en m’en acheter un autre. Le fait que je sois bloggeuse de mode aidait à avoir des vêtements gratuits et en abondance. Je lui fis un sourire qui se voulait engageant avant d’inspirer. « Ce n’est pas grave, j’en ai d’autres. Et pis au pire ça fera l’occasion de se revoir pour aller faire du shopping. » J’éclatai de rire. Apaisons la situation. « Je m’appelle Lilas. J’aurai espéré te rencontrer dans d’autres circonstances. » Elle semblait étonnement pâle et je m’inquiétai de son état. Alors, je sortis mon téléphone pour composer le numéro des urgences. Elle avait besoin d’un médecin et le seul que je connaissais était vétérinaire et mon petit-ami. « Je pense qu’on va t’emmener aux urgences. Je vais demander une ambulance. Tu as besoin de quelque chose ? » C’est rare que je sois aussi gentille avec les autres mais elle me faisait de la peine dans cet état. « Tu veux que je joigne quelqu’un ? Famille ? Petit-ami ? » Une fille aussi jolie ne pouvait pas être seule, non. Elle devait avoir quelqu’un.

Je me reprend. Je sens le produit glacer mon sang. Puis le chauffer.. puis me sauver. Je ne mourrais pas ce soir. C'est un petit miracle que cette fille vient de faire. Je lui dois une fière chandelle. En tout cas je suis rassurée. Enfin, je ne m'en rend pas spécialement compte mais je fais bien quoi. Je reste contre elle un moment, je me permet, je ne me sens pas d'être allongée par terre, sur le carrelage froid. Mais je tâche ses vêtements de sang. Je m'excuse.. Je tente d'essuyer le sang de mon nez. Le saignement a déjà cessé.. c'est le moment de la crise et puis basta. Je m'excuse quand même, même si elle en rit. Sa réponse me fait rire légèrement, je suis un peu dans les vapes. Mais je sens que ça va aller.. " avec plaisir, j'adore le shopping " elle se présente. Lilas.. je comprend doucement qu'elle a un accent aussi, ce prénom sonne français. Je souris contre elle. " Lilas c'est un truc français ou italien non ? " Je soupire à bout de force. " Je m'appelle Eliott, désolée pour cette scène pitoyable. " Je déglutis. Là elle m'annonce qu'elle veut m'emmener à l'hosto.. oh non ! je vais avoir encore une batterie d'examen et j'en ai pour plusieurs jours, pas question. " Non juste pas l'hôpital, je te jure que ça va aller.. " Je sens mon coeur reprendre un rythme normal. " juste laisse moi un peu de temps. ça va aller, j'ai l'habitude " Je m'écarte un peu d'elle.. " Tu aurais un mouchoir s'il te plait ? " pour le sang sur mon visage. " Je n'ai personne pour l'instant, je vais pas déranger quelqu'un. J'vais trouver un taxi pour rentrer ok ? " Je souris pour la rassurer, je commence même à rassembler mes affaires dans mon sac, mon portable .. où il est ? " Tu n'as pas vu mon téléphone ? "

La pauvre, elle est dans un état. Je peux voir les gouttes de sueur suite à l’énorme stress perlées sur son front. J’ai envie de dégager son visage mais toucher les inconnus, ce n’est pas trop mon truc. Je n’aime pas voir les autres dans un état de détresse. Je sais que j’aime bien qu’on m’aide, alors pourquoi ne pas aider une jeune fille qui est dans un tel état. Alors, je lui tends un mouchoir pour qu’elle essuie son nez. La vue du sang me donne encore des nausées et me transporte rapidement dans un passé pas si lointain. Je peux me revoir en train d’essayer de me détacher alors que je suis attachée au fond d’une cave. Mes mains sont en sang, ainsi que ma tête à force de vouloir mourir. J’ai tenté d’échapper à cet enfer par la mort mais la vie me tient trop entre ses griffes pour me mettre entre celles de Scott et de mes amis. « Je n’aimais pas trop ça avant mais il s’avère que c’est très thérapeutique. Quand on ne va pas bien, on achète, on essaie et même si on ne les met pas, ça aide énormément. De plus, j’ai besoin d’un modèle suffisamment petit et d’une silhouette fine pour exposer les œuvres. En plus, c’est bien, tu as des formes, pas comme moi. » Plaisanterie qui est également une demi-vérité. Je la regarde avant de sourire. J’ai tendance à parler comme une encyclopédie sous pression. « C’est français. Une fleur française. Ma mère m’a appelé comme ça parce que je suis née à la période où les Lilas fleurissent. » Je la sens soupirer alors je lui frotte doucement le dos. Elle doit être exténuée. « Enchantée Elliot. Ce n’est pas grave. Je fais des crises d’angoisses de temps à autres. » Confidence pour confidence. C’est comme ça que ça marche non ? La socialisation ? « Ok. Pas d’hosto. J’en ai une phobie donc si on n’y va pas, ça me va. Tu veux aller boire un coup. Pas à la cafèt mais genre dehors pour prendre l’air. » Elle s’écarte et je lui tends le mouchoir que j’avais sorti au préalable. La pauvre, elle ne ressemblait plus à rien. « Certainement pas, tu ne rentres pas toute seule. Ni dans cet état. On dirait un zombie. On va aller boire un coup et manger un morceau pour te redonner des couleurs. » J’eus l’air gêné quand elle me parla de son téléphone. « Il est mort en bas. Désolée. »