We met on a wrong way. Or good.
Joshua & Maggie
Pour une fois que le soleil montrait le bout de son nez, je décidais de sortir prendre l’air. Durant une semaine nous avions essuyé des journées entières de pluie incessantes. Les plombs de mon loft avaient sautés deux fois. Je crois que ça restera gravé dans les annales. Cette après-midi, alors que j’entendais enfin le chant des oiseaux dans ce parc (parce que oui, en ville, les oiseaux sont silencieux), je m’asseyais sur un vieux banc à la peinture écaillée. Le bois était encore un peu mouillé mais qu’importe, je n’étais pas d’humeur à chouiner aujourd’hui. Je respirais à plein poumons, heureuse de ne plus avoir de l’eau partout le visage une fois dehors. Je croisais des gens qui couraient, des amoureux en pleine ballade… Ça faisait plaisir de voir du monde. Je sortis mon Ipod de mon sac, vissais mes écouteurs dans mes oreilles et enclenchais le bouton Play sans même savoir ce sur quoi j’allais tomber. J’aimais bien laisser le hasard faire les choses. Même dans ce genre de situations futiles, j’aimais être surprise. C’était un peu ma manière de fuir la routine et l’habitude. Le son rock d’une chanson de Paramore me vint aux oreilles et je souris. Devant moi, je repérais un couple d’oiseaux sur une branche. Ils se câlinaient tendrement. Je priais pour que personne ne les dérange pendant les 10 prochaines minutes à suivre et je sortis mon carnet à dessin, ainsi d’un vieux crayon gris. Je m’installais à mon aise et commençais à croquer rapidement ces volatiles. Je fredonnais les dernières paroles de la chanson puis le son changea. « Wrong way » de Mad Minds. J’adorai ce morceau. Je l’avais entendu le mois dernier passé à la radio. Je ne savais même pas d’où ils sortaient, qui ils étaient. Tout ce que je pouvais dire c’est qu’ils me foutaient les frissons. Mon pied bougea en rythme malgré moi et je chantonnais entre mes dents, pour que personne ne me trouve trop bizarre. Soudain, les oiseaux que je dessinais disparurent en un battement d’ailes lorsqu'un chien surgit d’un buisson en aboyant. C’était un gros berger allemand noir. Il fonça droit sur moi. J’ai bien cru qu’il voulait me sauter dessus. Les yeux écarquillés, je restais immobile, comme paralysée, serrant mon carnet de croquis contre moi. Continua d’aboyer quand il arriva à ma hauteur, fourrant sa tête sur mes jambes comme s’il voulait une caresse. Surprise, je jetais un œil à droite et à gauche pour voir s’il y avait quelqu’un qui lui courrait après. Personne. Alors je mis pause à ma chanson, enlevais mes oreillettes et pris la tête du chien entre mes mains. « Mais qu’est-ce que tu fais là toi hein ? T’es trop beau, seigneur. » Son poil était tout doux et il avait l’air tellement gentil. Je le caressais doucement quand j’entendis que quelqu’un criait « Rusty ! Rusty ! ». Et un homme sortit de derrière les mêmes buissons d’où venait le chien. Oh mais je le reconnais... C'est le motard de la dernière fois.