Let me help you.
Pandore & William
J’avais cette sensation étrange de courir à une vitesse folle. D’aller beaucoup plus vite que d’habitude. Et mon souffle qui ne s’épuise pas. Je me sentais vivant, c’était extraordinaire. Je courais dans cette immense allée de platane sans savoir où aller. Il n’y avait personne, appart moi. Lorsqu’au loin, je distingue cette fumée poussiéreuse que j’ai tant connu, que j’ai tant respiré. Oh, je savais ce que ça voulait dire. Que j’allais revivre ce cauchemar. Je voulais m’arrêter et faire demi-tour, alors que les résonnances des bombardements faisaient trembler mes oreilles. Je voulais fuir ça. Mais mes pieds le refusaient. Ils continuaient d’avancer sans que je n’en ai le contrôle, et je sentais cette panique me monter à la gorge. Il y eut soudainement un BOUM résonnant qui me fit trébucher la tête la première au sol. Lorsque je rouvris les yeux, j’étais dans mon petit appartement, seul dans mon lit, la couette à demi par terre. J’avais dû bien remuer cette nuit. Je jetais des rapides coups d’œil autour de moi. Cette fois-ci j’étais bien réveillé, sain et sauf dans le présent, la réalité. Je m’assis sur le rebord de mon lit pour souffler un instant. Mes yeux étaient légèrement gonflés ; malgré ce cauchemar agité, je n’avais pas beaucoup dormi. Mais un autre BOUM retentit, comme dans mon rêve. Je sursautais et tournais la tête vers le mur. Le son provenait de chez le voisin. Si je me taisais un instant, je pouvais entendre que les gens criaient. Ce devait être une sacrée engueulade derrière. De couple peut-être bien. J’ignorais ce raffut -au fond, ce n’était pas mes affaires- et allais vers mon armoire pour enfiler un survêt’ comme je les aime. J’avais laissé les fenêtres ouvertes toute la nuit et maintenant, je me les caillais en caleçon. Puis je fis mon lit, mais deux autres BOUM frappèrent mon mur. Je commençais à m’inquiéter. L’impact était plutôt violent pour résonner autant. Je finis par m’interroger sur ce qu’il pouvait bien se passer dans l’appartement d’à côté. Dans mes souvenir, la locataire était une jeune fille d’une vingtaine d’année je dirai. Je crois même l’avoir déjà croisé à l’UCLA plusieurs fois. Elle n’avait pas l’air violente aux premiers abords en tout cas… Le ton de l’engueulade monta d’un cran puis la porte se mit à claquer, précédant des bruits de pas hâtifs dans le couloir. Le silence revint et je me demandais si elle allait bien. J’avais peur que l’autre personne avec qui elle s’engueulait ne l’avait pas frappé. Je me regardais dans le miroir ; j’avais vraiment la tête d’un gars qui manquait de sommeil. Mais peu importe. J’hésitais pendant une minute, mon regard vacillant entre le mur et ma porte d’entrée. Après tout, j’étais pompier non. Ce serait manquer à mon devoir si ma voisine s’était frappé et que moi je ne fasse rien. Alors je sortis de mon appartement pour aller toquer au sien. Au début, pas une seule réponse. Je retentais mais pas de réponses. Peut-être devait-elle se demander si ce n’était pas le gars en question qui revenait à la charge. Alors je m’annonçais. « C’est le voisin d’à côté. William. » Elle ne devait pas connaître mon prénom en fait. Tant pis. Je voulus retoquer une dernière fois mais la porte s’ouvrit enfin, et je découvris le visage triste et humide de ma voisine.Pandore & William
La passion de Louise aura raison de moi, autant que celle de Molière a eu raison de lui. J'ai vu ces flammes danser sur ma peau jusqu'à entrer dans mes chairs et les brûler. Mon corps paralysé, j'ai senti la douleur crisper chacun des membres de mon corps. Et mon cri s'élevait dans la salle, transperçant le toit pour flotter jusqu'à la lune. Car c'est là-bas que j'ai abandonné ma fierté et mon amour propre.