APPEL DE OCTOBER A AARON

APPEL EN COURS

Assis sur le sofa dans le salon, je suis en train de regarder un reportage sur les jeux olympiques d'hiver quand mon téléphone se met à sonner. Je devine de suite qu'il doit s'agir d'October puisqu'elle m'a signalé vouloir un appel, alors sans attendre j'attrape l'engin, décroche et l'amène à mon oreille. « Bonsoir mademoiselle Tyler. » Dis-je d'une voix malicieuse tandis que je baisse le volume de la télévision en même temps.

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Vois-tu, mon petit, tout dépend de l'aplomb, ici. Un homme un peu malin devient plus facilement ministre que chef de bureau. Il faut s'imposer et non pas demander. Maupassant

Il m'était difficile de voir Aaron aussi régulièrement que je l'aurai souhaité. Nos emplois du temps respectifs ne nous laissait pas énormément de possibilités et ce malgré le fait que nous vivions dans la même ville. Néanmoins, il était important pour moi de garder contact avec le jeune homme. C'était un ami cher à mes yeux et je tenais à être présente pour lui. Surtout que ces derniers temps tout ne se passait pas forcément comme il le voulait. Voilà pourquoi je l'appelais aujourd'hui. J'espérais ne pas le déranger, mais il m'avait prévenu quelques minutes auparavant qu'il était disponible pour un appel, ainsi je ne m'inquiétais pas trop. « Monsieur Campbell ! Comment allez-vous ? » répondis-je joyeusement. J'aimais beaucoup discuter avec Aaron, c'était une des personnes qui me comprenait le mieux mais également l'une des plus matures. Et cette maturité était une des plus belles qualités du jeune homme. Sans parler de toutes les autres, évidemment.

De sa voix enjouée, October a toujours eu le don de me redonner le sourire par quelques simples mots. Je ne la considère pas juste comme une amie, notre relation date de bien trop longtemps et est passée par d'assez multiples étapes pour s'en limiter à ça. Non, elle a une place dans mon coeur bien plus grande que la majorité des femmes que je fréquente à Los Angeles. « Je vais toujours bien voyons, ou presque. » Si je n'étais pas passé par la case rupture il y a quelques mois de cela, sans doute n'aurais-je pas précisé le « ou presque », comme à l'accoutumée. Je suis loin d'être le genre d'homme fada des plaintes, bien au contraire. « J'aime bien quand tu me vouvoies. Un peu de respect dans ce bas monde ne fait jamais de mal » que je rajoute en souriant, avant de finir le plus naturellement du monde par un « et toi alors ? J'ai eu ton frère le lover hier, qui a passé une Saint Valentin de rêve apparemment... Toi aussi, j'espère. » Dis-je en souriant tendrement. C'est une question indirecte à laquelle j'espère avoir tout de même une réponse.

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J'avais une affection toute particulière pour le jeune homme. Peut-être car notre relation n'avait pas toujours été basée sur l'amitié. Il y a avait eu de l'amour, de l'affection mais aussi de l'attirance. Et c'était toutes ces choses qui rendaient aujourd'hui notre lien si particulier. Aaron comptait énormément pour moi. Il avait su m'aider et m'aimer au moment où j'en avais eu le plus besoin et c'était pourquoi j'étais si attachée à lui. Il m'était difficile d'imaginer un avenir sans le jeune Campbell à mes côtés, car il n'était pas un simple ami. Non il était bien plus que ça et je m'en voulais de ne pas faire l'effort de le voir plus souvent, car à mes yeux, il le méritait. « Ou presque ? Ce n'est pas ton genre. Allez dis moi tout. Où tu en es en ce moment ? » Je savais qu'Aaron avait vécu une rupture il y a quelques mois de cela et je m'inquiétais pour lui. Il tenait beaucoup à Shaé, il me l'avait fait comprendre et je n'étais pas certaine qu'il vive aussi bien la séparation que ce qu'il essayait de me faire croire. Mais connaissant le jeune homme, je savais aussi parfaitement qu'il n'allait pas s'étendre sur ses sentiments. Il préférait garder certaines choses pour lui. Se plaindre, ce n'était pas son truc. Mais voilà, je tenais à ce qu'il sache que j'étais une oreille attentive si il ressentait le besoin de confier. « Ne t'y habitues pas trop, je ne voudrais pas que tu prennes la grosse tête, ce n'est pas très sexy tu comprends... » Je riais légèrement. Cette habitude de nous taquiner était toujours bien présente. Je crois qu'en réalité ça ne changerait jamais. C'était ainsi depuis le début. « Moi ça va, enfin ça peut aller on dira. Ah bon ? Il ne m'a rien dit le petit cachottier ! Ça me fait tout drôle de le voir comme ça à vrai dire... Mais c'est agréable. Même si je m'inquiète pour lui... Oh, c'était une Saint Valentin comme une autre. Rien de bien particulier tu sais. » Oui les choses étaient quelque peu compliquées entre moi et Jayden ces derniers jours. Nous avions pourtant passé une excellente soirée il n'y avait pas si longtemps mais notre relation restait difficile et tendue.