APPEL DE LEAVEN A JULIAN

Attrapant son téléphone sur la table basse, Leaven composait un numéro à la va vite. Elle avait besoin de parler, d'exprimer son inquiétude. Oréo, sa chienne guide d'aveugle, ne semblait pas en très grande forme, c'est donc avec détermination qu'elle appelait le vétérinaire. Un numéro qu'elle connaissait par cœur puisque la chienne avait souvent besoin d'un check up. Mais dans la précipitation, la jeune femme s'était trompée d'un seul numéro mais ça, elle n'en avait pas encore conscience quand un homme décrochait le téléphone. « Allô, oui, bonjour. J'ai une chienne et elle n'a pas l'air d'aller très bien seulement je suis atteinte de cécité et incapable de l'aider. Vous pouvez envoyer quelqu'un ? » Elle débitait ses paroles à une vitesse dingue. Sa chienne c'est toute sa vie, il était hors de question qu'elle la perde.

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J'étais tranquillement installé dans le canapé quand mon téléphone ce mit à donner, au début j'étais décider à ne pas répondre, que l'interlocuteur allait ce décourager mais après quatre sonneries je décide de prendre mon courage et de répondre. Mais je n'ai pas eu le temps d'en placer une qu'une jeune femme parle « Allô, oui, bonjour. J'ai une chienne et elle n'a pas l'air d'aller très bien seulement je suis atteinte de cécité et incapable de l'aider. Vous pouvez envoyer quelqu'un ? » . Elle me prend pour qui au juste cette femme ? SOS cœur en détresse ou quoi ? Mais je ne voulais pas la blessée de plus elle avait l'air complètement paniquée, elle a du sûrement s'être trompée de numéro. Je prend alors une voix douce et posée, qui m'étonne moi même et répond « Je suis désolé mademoiselle, mais vous avez fait un nouveau numéro, au revoir... » Mais avant de raccrocher je me remémore la phrase de la jeune femme et me fait rappeler qu'elle est atteinte d'une maladie grave, je ne peux pas ma laisser comme ça

En panique, elle était littéralement en panique. Elle ne savait pas quoi faire pour soulager sa chienne d'un mal dont elle ignorait tout. Oréo était toute sa vie, elle avait grandit avec elle, elle avait aimé avec elle, elle avait fuit avec elle. Elle était l'être vivant qui la rattachait à tout son passé, aussi bien les moments heureux que malheureux, et elle ne voulait pas la perdre, elle ne voulait pas perdre le témoin de son évolution et de son futur. Elle voulait continuer de faire sa route prêt de son fidèle compagnon. Alors non, non et non, elle ne comprenait pas qu'on lui dise qu'elle s'était trompée de numéro, elle, si persuadée du contraire. « Me dites pas que le vétérinaire a changé de numéro et qu'ils l'ont attribué à une personne civile? » Une question qui n'attendait pas de réponse, une question rhétorique parmi tant d'autres. Elle n'avait qu'une envie à l'instant même: pleurer, encore, encore et encore. Elle était incapable de lire dans un bottin pour trouver un autre numéro, elle n'avait pas le temps de chercher sur internet et elle savait que Clarence ne répondrait pas étant actuellement au travail. « Je sais pas quoi faire. J'ai besoin d'elle dans ma vie de tous les jours, d'une façon ou d'une autre j'ai besoin de votre aide... s'il vous plait. » Suppliante, littéralement. Elle se fichait bien de passer pour une personne désespérée parce qu'au fond, à ce moment précis, c'est ce qu'elle était.

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Avec ma chance elle s'est trompée de numéro, et bien sûr c’est tomber sur ma pomme ! Bon ce n’est pas sa faute mais quand même il y a toujours quelqu’un pour gâcher le moment où je suis tranquille. Mais je devais quand même l’aider je pris une grande respiration « Je pense que vous vous êtes tout simplement trompée, mais comme c’est assez urgent je peux vous aider… » Mais comment ? Je me gratte la tête en guise de réflexion. Il y avait deux solutions soit je dois aller l’aider de ma propre personne ou j’appelle vétérinaire pour elle. Je décide donc de lui proposer les deux solutions « Ecoutez j’ai peut-être une idée. Soit je viens chez vous pour vous amener au vétérinaire, ou alors j’appelle pour vous votre vétérinaire. » C’est vrai que dans le timbre de voix de la jeune femme je sens de l’inquiétude et du désarroi. Je me sens d’humeur à être un peu plus gentil avec les personnes, de plus on me reproche d’être un gars sans cœur qui a un sexe à la place du cerveau. La preuve que non !

Elle avait toujours dit que sa maladie n'était pas un obstacle pour vivre normalement, et là était l'important. Mais aujourd'hui, ce moment précis prouvait le contraire et Leaven se trouvait être totalement désorientée. Finalement sa maladie était une contrainte qui pouvait coûter la vie à sa chienne et c'était une chose qu'elle n'acceptait pas et ne supportait pas. Alors oui, forcément, elle avait demandé de l'aide à la personne au bout de son téléphone. Sa désorientation était telle qu'elle n'avait pas pensé à son frère (bien qu'il devait aussi travailler) ou à une quelconque personne proche d'elle. Peut-être que Gabriel, son voisin, était là. Mais son réflexe premier n'était pas d'aller le chercher. De toute façon avec son fauteuil roulant, il ne pourrait pas faire grand chose pour elle non plus. Elle était sur le point de lui répondre, l'émotion bloquant sa voix et ses yeux embués de larmes. Mais c'est l'instant qu'avait choisi Oréo, sa chienne guide d'aveugle, pour se lever et lâcher une flatulence relativement énorme. L'étonnement de Leaven était telle qu'elle ne disait plus rien... jusqu'au moment où elle se mit à éclater de rire, rassurée que ça ne soit que ça qui bloquait et gênait sa chienne. « Oh mon dieu, je vais mourir, quelle horreur. » Ne lâchant pas son téléphone, elle ouvrait la porte fenêtre qui menait sur son balcon, histoire d'aérer son appartement et d'aller se poser dehors. Essuyant ses yeux, elle rassurait la personne au bout du téléphone. « Je suis désolée de vous avoir dérangé... ma chienne se fait un peu vieille et elle a juste un souci de digestion faut croire. Je panique pour pas grand chose parfois. » Souriant doucement, elle continuait sur sa lancée. « Merci en tout cas d'avoir proposé de venir ou d'appeler pour moi. »

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Elle se fout de moi, c’est la meilleure celle-là ! Alors elle appel parce que son chien a juste un problème de digestion et qui plus est vient de faire dans son salon ! C’est une blague c’est ça, où sont les caméras ? C’est une première pour moi ça, et je pense que ça n’arrive pas à beaucoup de personnes mais comme d’habitude les trucs bien foireux c’est pour ma pomme. Elle me fait par qu’elle panique pour pas grand-chose, ouais bha tu m’étonne tu allais appeler ton véto pour ça et j’imagine même pas si j’aurais dû faire le déplacement juste pour voir un chien faire des besoins ! « Ouais bon ce n’est pas grave, en tout cas bonne chance pour nettoyer je vous propose pas mon aide mon ça en tout cas ! » Je devrais peut être m’inscrire dans un truc, SOS détresse un truc comme ça je ferais un succès fou ! Enfin je pense que je n’aiderais pas les personnes je les démoraliserais encore plus. « Au revoir mademoiselle » Je souris rien qu'à imaginer la scène, c'est assez marrant quand même...

Appuyée sur la rambarde de son balcon, elle se remettait petit à petit à de ses émotions fortes. La chienne n'avait rien de grave au final, et c'était ce qui lui importait le plus. Après tout, elle couinait depuis une bonne heure dès l'instant où Leaven lui touchait le ventre, il y avait de quoi s'inquiéter, non? Et amoureuse des animaux comme elle est, la blonde n'avait pas sut attendre une seconde de plus pour appeler le véto et ne plus laisser sa chienne en souffrance. Mais maintenant qu'elle était décoincée après avoir lâché quelques gaz, tout allait vraiment mieux, aussi bien pour la chienne que pour Leaven. Une Leaven qui éclatait de rire au téléphone. « Je vous rassure, il y a rien à nettoyer. Elle a juste pété, heureusement. Je pense pas que je serais dans cet état si c'était autre chose. » Rien que d'y penser elle en avait des frissons de dégoût, erk erk erk. Quoi qu'il en soit, si Leaven et Oréo allaient bien, la jeune femme allait devoir passer un bon moment sur son balcon, histoire d'aérer son appartement maintenant qu'il était infesté par une odeur nauséabonde. « Attendez! Je peux savoir votre nom? Même si vous n'avez pas fait grand chose, vous vous êtes quand même proposé pour venir ou pour appeler le vétérinaire pour moi et j'aimerais vous remercier plus correctement que cela quand même. » Leaven ou l'art de ne pas comprendre qu'elle dérange peut-être. Tant pis, c'était pour la bonne cause puisqu'il était question de politesse et là-dessus, Leaven ne laissait rien passer.

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Maintenant la conversation tourne autour de pets, c’est de mieux en mieux. En me levant ce matin je ne pouvais pas rêver mieux comme conversation avec une inconnue. Quand je vais raconter ça à ma cousine elle va bien ce foutre de moi, ce qui est normal je ferais pareil si ça lui était arrivé. Je passe ma main dans les cheveux avec un demi sourire et répond « Tout vas bien alors, c’est le principal ! » Le coup de fil pouvait enfin prendre fin et je pouvais retourner à mes occupations qui n’est que t’autre que de regarder du sport à la télé donc glander. Mais l’inconnue que j’ai au téléphone voudrait savoir mon nom, je ne sais pas pourquoi mais je réponds « Euh.. Pas besoin de me remercie c’est normal enfin je crois… Mais je m’appelle Julian Kane. Vous auriez fait pareil je pense. » C’est vrai sa voix porte à confiance et elle a l’air gentille comme tout. Tout le contraire de moi, mais avec cette appel j’ai été un homme assez gentil. Je m’étonne moi-même des fois…

Honte de rien, clairement. Leaven n'avait pas peur de parler de pets, de rots ou que sais-je avec la personne au bout du téléphone, bien que cette dernière lui soit inconnue. Après tout, ces relâchements de gaz sont naturels et bien que tabou pour la plupart des gens, la blonde n'a jamais eu de réticence à en parler comme d'un sujet banal. Un sourire aux lèvres, elle était enfin rassurée, soulagée d'un poids qui lui pesait sur les épaules. « Oui, j'aurais probablement fait la même chose parce que je suis d'un naturel altruiste, mais tout le monde n'en aurait pas fait de même. » Bah ouais, beaucoup lui aurait probablement raccroché au nez et l'aurait laissée se débrouiller toute seule. « Du coup, ce qui est normal c'est de remercier les personnes altruistes comme vous. Alors merci Julian, c'est très gentil de ne pas m'avoir raccroché au nez et de m'avoir aidée comme vous le pouviez le faire. » Elle savait d'avance qu'avec son nom, elle allait probablement pouvoir retrouver son adresse pour lui envoyer une carte ou des chocolats, peu importe. « Je vais pas vous embêter plus longtemps je crois. Vous devez probablement être occupé. » Sa phrase marquait la fin imminente de la conversation.

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