E. Sur ma peau, j'ai signé des promesses, gravées à fleurs de mots.

Aujour'hui pourrait être une journée comment les autres. Pour moi c'est relativement le cas, pour les autres, et passe encore pour la fille extrémiste qui n'a peur de rien. Il y a quelques jours j'ai reçu un mail d'un ami qui partage mes convictions et qui m'a annoncé qu'une grande maison de couture s'apprêter à utiliser de la fourrure animale pour leur prochain défilé. C'est tout bonnement affreux et il est hors de question qu'on laisse faire cette abomination. Nous nous sommes répartis un peu partout dans la ville, il ne faut pas croire que je sois la seule à faire ce genre de chose. Bien que j'ai pris la zone du campus et que là je serais toute seule. De toute façon il faut se faire remarquer. Alors il est quoi 15 heures, le parc est blindé d'étudiant qui ne m'écouteront pas si je ne fais que tracter ou gueuler. Je pose une table, des papiers, des affiches.. Il fait chaud.. alors je me lance après avoir attaché en une grande queue de cheval mes longs cheveux roux. J'ai besoin de me défouler. Après tout, j'ai appris que ma mère m'a toujours menti. Je suis perdu, j'ai l'impression que ma vie est un mensonge, elle m'a raconté un mensonge pour me protéger dit-elle. Je lui en veux. Mais est ce que je suis censée lui en vouloir longtemps ? Elle vit avec mon frère, et je ne veux pas me couper de lui. Enfin bref, ayant doublement les nerfs, je me déshabille, en sous-vêtements. Là je vois que je commence à attirer l'attention. Et je peux parler de mon problème, bien que ce ne soit pas encore un succès fou. C'est dur de ne pas passer pour une tarée qui se fout à poile quand on est seule comme moi. Mais je ne me démène pas.  

Milieu de journée. Je décide de prendre une pause et de sortir du bureau étouffant du L.A Times. De toute façon c'est comme si j'étais invisible avec cette masse d'employé tous aussi impitoyables les uns que les autres. J'avais attrapé un sandwich en cours de route, je l'avais terminé en entrant sur le campus de la faculté que je commençais à connaître par coeur. UCLA était ma deuxième maison. J'y travaillais la nuit et parfois il m'arrivait d'oublier des affaires dans ma loge, le parfait exemple était mon enregistreur vocal pour interviews. Après l'avoir récupéré, j'avais flanqué un coup de pied dans une porte battante et le soleil m'avait ébloui. Une fois la vue recouverte, je m'étais mis à regarder les étudiants éparpillés sur la pelouse. Tous semblaient regarder dans la même direction, par pur réflexe humain, je fis la même chose. Mes yeux s'arrêtèrent sur une silhouette à moitié nue, surplombée d'une chevelure flamboyante attachée au sommet de son crâne. Que faisait-elle en petite tenue à brailler ? En tout cas, je sentais qu'un gros malaise commençait à s'immiscer. La jeune femme portait une banderole en haut de sa tête. M'approchant peu à peu, je compris enfin qu'il s'agissait probablement d'une militante pour les droits des animaux. La pauvre. Toute seule devant une marmaille de débiles. La moitié avaient sorti leur téléphone de luxe. Je ne pouvais pas laisser cette jeune fille se ridiculiser seule plus longtemps. M'asseyant sur un muret, j'ôtais mes chaussures, mon jean, mon tee shirt, j'étais presque nu. Recouvrant mon paquet d'affaires de mon sac en cuir, je m'étais avancé dans l'herbe en tenue d'Adam pour épauler la demoiselle. Scandant les mêmes propos qu'elle, j'avais tout de même marqué une pause en la regardant timidement de temps à autre. " Qu'est-ce que vous êtes entrain de foutre ? Vous ruinez votre vie " lui avais-je chuchoté en balançant ma tête vers elle. Et là, un éclair transperça mon corps et plus précisément mon coeur. Elle était absolument divine, la perfection incarnée. Un visage pur, sans défaut, des yeux perçant, des pommettes rougies peut être par la honte ou par les convictions qu'elle jetait. Ce bout de femme ne me laissait plus de marbre. Pourtant j'ignorais encore tout d'elle. Non pas que je puisse avoir honte de mon corps, je commençais vraiment à me sentir mitrailler de toute part. " J'pourrais essayer de faire paraître un article sur le journal de la ville plutôt, je suis rédacteur, arrêtez mademoiselle " lui avais-je demandé en lui faisant enfin face et en attrapant ses poignets levés pour les bloquer le long de son corps. 

Je n'ai pas de gène à me retrouver en sous-vêtements. Je n'ai pas tellement de défaut sur mon corps. Je suis sportive etc.. non je ne suis pas du genre pudique pour un sous. RJ pourra vous le dire, quand je dors avec lui - en tout bien tout honneur - je suis en culotte et soutif.. il a finit par avoir l'habitude. Je veux dire que je ne le fais pas pour m’exhiber. Là c'est pour la bonne cause et je ne crois pas être provocatrice. En plus mon soutient-gorge n'est même pas assorti à ma culotte. J'ai vraiment pas la classe d'un mannequin. Mais je n'ai pas peur de brandir ma pancarte avec une image horrible d'un animal torturer pour sa fourrure. Il faut que les gens se rendent compte de ce qui se passe autour d'eux. J'en ai marre de devoir me battre pour une centaine de millier de personne, c'est juste injuste. Alors s'il faut que je sois à moitié à poile pour me faire entendre, et bien je n'hésite vraiment pas. Je cris. J'ai beaucoup plus d'attention; des mecs pour la plupart, bande de dégueulasse mais si ça peut les faire réfléchir sur autre chose.. après tout je n'aurais pas tout perdu. Tout se passait bien, jusqu'à ce qu'un mec déboule en criant pour les même choses que moi et en caleçon. Il sort d'où ? il n'est pas de mon association.. Je le détaille.. Ok il est bien foutu, je suis sûre que je peux avoir l'intérêt des filles en plus. Il s'adresse à moi.. j'arque un sourcil. " C'est ma vie justement.. c'est plutôt à moi de poser la question. " Je souris pour insister sur mes propos. Mais il finit par m'empêcher de manifester, qu'est ce qui lui prend ? Il se propose un article dans un journal.. pas mal. " Quel journal ? Et qui me dit que vous n'êtes pas un menteur ou un personnel de la fac.. justement là pour que j'arrête mon petit spectacle.. " Je me débat un peu et je remet mess bras en l'air. " Aidez moi donc avec les tractes si vous voulez vous rendre utile, on attire du monde ! " Je le remercierais plus tard !

Quoi moi un imposteur ? Décidément elle était vraiment culottée cette demoiselle. J'avais roulé les yeux et l'avais laissé reprendre. Aucune fille depuis des lustres n'avait osé me remballer comme elle l'avait fait. C'était peut être ça qui m'avait surpris et donné l'envie de suivre ses instructions. Les gens affluaient et je n'avais pas hésité à leur distribuer les fameux tracts de la rouquine. Des demoiselles par centaines se ruaient sur moi. Le stock de paperasse s'épuisa rapidement. " Tu as eu ce que tu voulais on est à sec " lui avais-je déclaré avant de regagner mon tas de vêtements plus loin. Mais en cours de route, je m'étais retourné pour établir la vérité. " Tu n'as pas tort, je suis membre du personnel mais aussi rédacteur au L.A Times ma cocotte, tant pis pour toi " Tournant une dernière fois mes talons, je m'étais rhabillé près du muret puis assis dessus pour lacer mes chaussures. Je m'étais mis à baragouiner tout seul dans mon coin. Pourquoi mon coeur palpitait, pourquoi j'avais soudainement envie de lutter contre les injustices, pourquoi j'avais envie... d'entrer dans son jeu et de creuser sur cette fille. Elle avait les traits d'une jeune femme effleurant la vingtaine alors que moi j'étais attiré par la trentaine. Je me sentais soudain dans l'interdit. Comme si j'étais attiré par une personne avec qui rien ne serait possible. Une attirance momentanée à sens unique. Jusqu'où je pouvais aller à me créer des scénarios. Étais-je entrain de devenir fou ? Non, je n'avais simplement pas était aussi proche d'une inconnue qui pouvait me plaire physiquement et psychiquement depuis si longtemps que je m'étais rouillé. Les relations humaines, je ne savais pas plus comment m'y prendre et la drague encore moins. Je n'avais jamais dragué de ma vie. De toute façon, elle avait l'air bien perché celle-là. Loin de mes attentes dans une relation amoureuse. Après avoir recouvert mes bottines de cuir usées de mon jean, j'avais relevais la tête et j'étais tombé nez à nez ou plutôt nez à nombril avec la demoiselle. " Qu'est-ce que tu fous ? Tu ne devrais pas rejoindre ta bande de dégénérés ? " Ah ben là pour le coup, je m'étais bien foiré. Au lieu de passer par le sentier de la douceur j'avais opté pour la bestialité.

 Je n'ai jamais eu peur de me foutre en sous-vêtement dans un parc bondé d'étudiant. Pour être honnête ce n'est pas la première fois que cela m'arrive. Etre dans cette tenue c'est un peu comme être en maillot de bain. Bon ok je ne suis pas sur la plage mais de nos jours si on veut attirer un peu l'attention il faut choquer, étonner.. je ne suis pas fan d'elle.. je la déteste à vrai dire, mais Lady Gaga semble parfaitement avoir compris le système. Si je pouvais attirer autant l'attention qu'elle s'en porter de fourrure cela serait parfait.. Je fais un peu avec les moyens du bord. Alors moi je ne m'habille pas de fourrure je retire ce que je porte. Bon j'avoue que cela ne marchait pas tellement bien. Lorsque l'on est seul, les gens vous regardent comme si vous aviez la peste noir.. la pire de toute, je vous jure. C'est bon.. je tente de défendre les causes que les autres oublies. Mais je ne m'attendais pas à voir un mec.. pas mal soit disant passant, il est en caleçon. Je le détaille.. je ne vais pas me plaindre.. il fait venir du monde. Je sens tout de même qu'il est pas net, je veux dire, qui soutiendrait une parfaite inconnue comme moi.. dans un tel moment ? Même mon meilleur ami ne le ferait pas. Alors un mec que je ne connais pas.. c'est forcément un plan drague. Il est journaliste me dit-il.. et comment je suis censée le croire ? J'ai appris à me méfier, même ma mère m'a menti.. alors maintenant pour avoir ma confiance il faut en vouloir. Mais il attire au moins toutes les filles désespérées du coin.. je suis sûre qu'elle espèrent obtenir son numéro de téléphone sur les papiers. Dommage c'est celui de l'association. Je sens qu'on va avoir des appels juste pour lui. Pas question que je sois messagère. Mais en quoi 15 minutes il vide mes 200 tractes. Je n'avais pas prévu ça.. et ça me laise une après midi de libre. Je pensais en avoir pour la journée et me voilà libre. J'ai peut-être été un peu dure. J'ai dis que je le remercierais. J'étais sûre qu'il était du campus. Donc il a fait ça surtout pour que je me tire vite fait bien fait sans faire de scandale. Oh j'en aurais fait un sinon. Je le regarde repartir vers ses fringues. Je plie mes pancartes mais je ne me habille pas de suite. Certaines personnes me regardent encore amusées, rien à foutre. Je vais vers lui, il est aussi journaliste après tout.. Je m'avance vers lui alors qu'il met ses bottines. Charmant. J'ai les mains sur les mains. Je le regarde attendant qu'il remarque ma présence et qu'il termine surtout. J'étais prête à le remercier.. l'inviter à boire un verre mais sa phrase me fait froid dans le dos et là je change immédiatement d'avis. " pauvre con ! " Je fais demi tour et je vais vers mes affaires. " Les dégénérés t'emmerdent " je cris avant de commencer à remettre mon short en jean, mon petit sweet shirt et mes bottines aussi. Pas question de me faire insulter par un mec qui se croit plus fort que les autres.

Si j'étais allé la voir, c'était pour sauver son honneur, au lieu de ça, je récoltais ses foudres. En même temps je n'avais pas été très fin. Je lui accordais son insulte, je n'avais pas vraiment le sang chaud. Au contraire, il était gelé et mettait du temps à bouillir. Je l'avais donc regardé s'éloigner pour retrouver une tenue sortable. J'avais sûrement acquis beaucoup de maturité mais son côté effronté et rebelle me faisait sourire. J'étais son opposé mais prêt à entrer dans de longs débats avec elle pour rétablir mon égo. Je n'étais pas un con, loin de là. De la bonté émanait naturellement de moi, peut être un peu trop. Quand je m'en rendais compte, j'avais ce genre de comportement stupide. Je remballais les autres avec froideur sans prendre le temps de remettre en cause mes préjugés. Jetant mon sac sur une de mes épaules, j'avais rejoint la rousse qui terminait de se chausser. " Je m'excuse. Je m'appelle Ethan et je ne suis que veilleur de nuit ici, je n'ai pas grand mot à dire la journée. J'suis ravi de voir qu'il y ait encore des gens qui se soucie de la planète " je lui avais alors proposé ma main pour la saluer, comme si nous recommencions à zéro notre rencontre. Rien n'était foutu, je l'avais juste secoué par maladresse, si son coeur était si pur qu'elle le laissait paraître, elle pardonnerait un simple inconnu... " Tu es ? "

Pour qui il se prend ce mec ? Parce qu'il a donné tous les tracts en se foutant en caleçon pour m'aider qu'il pense que je ne vais être toute mignonne lorsqu'il me traite limite de folle ? Pas question que je le laisse me marcher dessus. Il se prend pour qui ? Si c'est le genre de mec qui drague ouvertement.. et qui se croit plus fort que les autres, et bah il est pas près d'arriver à ses fins avec moi. Je ne veux pas être une fille de plus. Ok je me trompe peut-être, je ne connais strictement rien de lui. Même pas son nom, mais il ne me laisse pas le temps d'en vouloir plus. Je l'emmerde.. et je n'ai pas peur de le crier. Je vois bien que des gens me regardent. Certains parce que je suis dingue, donc ça les fait rire. Dingue sous le sens, moi je relève tous les défis du monde. Je suis même allez dans les égouts avec RJ, si c'est pour vous dire. J'aime bien. Je constate aussi qu'un groupe de mecs me matent et je sens que rapidement l'un d'eux va venir pour me demander mon numéro de téléphone. Que je ne donnerais pas. Je ne suis pas une fille facile. Je ne couche pas comme ça.. il me faut connaître la personne et me sentir bien avec elle. Il faudrait que je sois bourrée pour que cela arrive et je ne bois pas des masses.  Bref je vais me rhabiller et je range mes pancartes. Il se pointe en plus de ça. Je le regarde s'excuser, je suis assez contente qu'il vienne le faire. En tout cas j'en sais un peu plus sur lui.. Ethan alors ? Je souris légèrement et je serre la main qu'il me tend. Il sait au moins reconnaître ses torts. " Indiana, mais je préfère Diana ou Indie, comme tu préfères. " J'inspire légèrement. " Tu as rien à faire alors ? Tu m'aiderais avec mes pancartes pour aller les ranger dans le local et après je sais pas, je pourrais te remercier ! " Buvant un verre je suppose.. " On improvisera ? " Je souris, je tente d'être un peu sure de moi, je ne veux pas qu'il pense que je pourrais être timide ou autre..

J'hallucine. Il faut l'avouer son prénom inspire l'aventure, le risque, l'héroisme. Mais une héroine un peu présomptueuse non ? Comment pouvait-elle deviner que je n'avais rien à faire ? Le culot, toujours du culot. Mais étant très respectueux vis à vis de UCLA qui m'avait offert un poste, je ne pouvais pas laisser ses pancartes immondes jonchaient le sol. " Ok, allons-y " j'avais regroupé ses immenses feuilles cartonnées remplies de phrases chocs, puis nous étions allés les ranger dans le local à hippie comme je l'appelais. Il faisait une chaleur intense dans cet abris en bois. C'était maintenant qu'il fallait improviser c'est ça ? Ou devait-elle me remercier ? Me remercier pour quoi d'ailleurs ? Je n'avais rien fait, tout était parti de ma propre volonté et même si je n'avais pas été là, elle aurait continué. Je ne m'attendais donc pas à ce qu'elle me dise merci. Accablé par la chaleur j'avais secoué mon tee shirt pour ventiler mon torse. " C'est une serre ce machin, donc en gros tu es étudiante ici ou juste une manifestante Greenpeace ? " À vrai dire je la voyais pas étudier. Elle avait plutôt une tête et un comportement à vivre dans une caravane avec ses amis musiciens à consommer des drogues douces. Mais c'était le moment de voir si mes préjugés étaient à côté de la plaque. Je pouvais avoir l'air de ne pas être mal à l'aise et sûr de ce que je faisais, mais à l'intérieur de moi, c'était la pagaille. Qu'est-ce que je devais faire ensuite. La laisser. Continuer à lui taper la conversation. J'observais mon poignet, il me restait encore deux heures avant de reprendre au journal. Respire Ethan, ce n'est pas parce qu'elle avait un charme fou et la capacité de te remballer que tu devais tout à coup tomber raide dingue d'elle. Pour le moment elle te paraissait un peu trop compliqué pour la gérer de toute façon. Règle numéro un, ne te fies pas aux apparences, écoutes juste ce qu'elle dit. Nous étions donc restés en tête à tête un instant sans mot, un silence gênant où mes yeux avaient jonglé entre Indiana et le reste du cabanon. La pression était telle que j'avais fini par sortir " Bon j'ai été ravi de t'aider en tout cas " frappant des mains, j'avais quitté le local pour reprendre de l'air pur. Mes joues étaient bouillantes, j'avais sûrement exagéré, ce n'était pas la chaleur dans l'espèce de chalet qui m'avait conduit dans cet état, c'était tout simplement sa présence et sa proximité déroutante.

Il accepte en plus de venir m'aider. Je me retiens de penser que ce type est une perle. Mais hors de question que je le lui dise. Mais j'apprécie qu'Ethanm'aide en tout cas avec les pancartes. Pas que ce soit lourd, mais c'est affreusement galère à porter lorsqu'il y en a plusieurs. Alors forcément je suis un peu contente qu'il accepte de m'aider. En plus le local est pas non plus à coté. Il faut traverser une bonne partie du parc et donc du campus. Je luis souris et on avance en silence vers le cabanon pour ranger les affiches. Il fait toujours super chaud là dedans, c'est pénible, heureusement que nous ne nous en servons jamais pour les réunions, l'hivers on meurt de froid et l'été de chaud. Tellement pratique. En tout cas on dépose les affiches, je regarde autour de moi pour récupérer mon sac. Je le met sur mon épaule. " Oui, un véritable sauna, plus qu'à se foutre à poile " Je rigole bien sûr. Je suis comme ça, sans gène, parfois je sais qu'il faudrait que je tourne ma langue sept fois dans ma bouche. Un jour j'y penserais. Mais ce n'était pas vraiment une invitation à le faire de toute façon. Je ne suis pas comme ça. Mais on pourrait se voir.. je ne sais pas, pour apprendre à connaître un mec qui vient de m'aider. Mais il sort déjà.. Je le regarde.. sortir u peu déçue, finalement il ne va pas vouloir rester.. ou trouver une excuse. Je connais ça.. Je sors aussi et je referme derrière fois. Il semble un peu ailleurs.. la chaleur surement de l'intérieur. " ça va ? Il faut chaud aujourd'hui, si tu as un peu de temps, on peut aller sur la plage se baigner.. c'est une idée comme ça.. ou peut-être que tu bosses.. tant pis sinon. " Je souris, cherchant à trouver son regard. " Merci en tout cas ! " Je caresse sans bien gentiment, affectueusement, peut-être que je ne devrai spas, je suis trop tactile aussi parfois, je le sais, mais je ne sais pas si c 'est toujours une bonne idée.

Mais quel âge avait-elle ? Elle paraissait si jeune et si insouciante. Pesait-elle ses mots avant de les sortir ? Si j'étais un pervers comme la plupart des hommes, il y aurait longtemps que j'aurais tenté d'abuser d'elle à l'abris des regards dans ce local. De quoi se mettre à poil ? Ma hantise. Moi qui avait la pire des phobies, la peur de la nudité. Pour être à l'aise avec quelqu'un, il en fallait du temps et de l'amour. Heureusement que j'avais pris la fuite sinon j'aurais explosé là-dedans. " La plage pourquoi pas ! J'ai encore deux bonnes heures devant moi avant de retourner bosser, ça me rafraichira un peu. Je ne suis pas d'ici, je supporte assez mal la chaleur " Le moins que l'on puisse dire c'est qu'Indiana avait fini par me remercier, et même si je ne lui avais pas dit à quel point j'étais content de ses remerciements, j'espérais qu'au fond d'elle elle le sente à travers mon acceptation pour sa proposition. J'avais emboité le pas vers la sortie de l'université, Indie me suivait. Je me sentais très déstabilisé tandis qu'elle paraissait confiante et remplie d'assurance. " Tu viens d'ici toi ? " lui avais-je demandé en jetant rapidement un coup d'oeil sur son visage avant d'abaisser de nouveau mon regard sur mes chaussures. Nous traversions un long trottoir qui descendait jusqu'à l'océan. On pouvait même le voir d'ici en se focalisant bien sur l'horizon. Chose que j'avais faite rapidement avant de me concentrer sur mes bottines. Tellement concentré que deux minutes plus tard, ma maladresse et malchance me rattrapa. Un poteau m'arrêta net dans mon élan. En plein dans le front et le nez. J'étais totalement sonné. Sur le coup je n'avais rien compris à ce qui m'arrivait. De simples insultes jaillir à ma conscience " Enculé de ta mère ! " je m'étais pris un putain de poteau en pleine rue. Flanquant un coup de pied dans cette colonne de métal, la douleur m'habita terriblement. J'avais porté mes mains au visage en essayant de me plaindre le moins. Si je me retournais, je verrais sûrement Indiana se foutant de ma gueule, autant dire que je n'en avais pas franchement envie.

Il accepte de venir un peu à la plage. Il a fait le premier pas je tente de faire le deuxième. D'être avenante. Je sais que je peux être un peu brusque comme fille. En plus de ça je suis très susceptible mais je crois qu'il a pu le remarquer. Un avantage, je ne suis pas rancunière. Sinon je serais partie sans l'inviter à me rejoindre à la plage. J'avais prévu le coup. Je n'ai pas de maillot mais une serviette et de la crème. J'ai la peau claire et j'aimerais éviter les coups des soleil. Je suis assez contente qu'il accepte de venir avec moi. Je pense que nous pouvons peut-être bien nous entendre. On ne sera pas si on essaie pas. Pourquoi il est venu vers moi si ce n'est pas pour ça alors. Remarque j'ai remarqué que les mecs étaient prêts à tout pour une partie de jambe en l'air. Sauf que je ne suis pas une fille qui couche avec un inconnu. Ce n'est pas vraiment mon genre, cela ne me ressemblerait pas. Je crois que c'est juste impossible d'éprouver le même plaisir avec une personne que l'on n'aime pas. En tout cas il est ok pour la plage et on verra pour la suite. Je me demande d'où il est avant de me dire qu'il doit être anglais. Son accent, il est léger mais il est là, et puis avec Ucla est toutes les nationalités je commence à être experte en accent. " Anglais je parie ? " Je souris, il me demande d'où je suis moi. Je défais mes cheveux qui retombent bas dans mon dos. Je lui souris avant de répondre. " Non de la Louisiane, il fait chaud aussi et humide, bourré de moustique, je suis habituée ici après 5 ans, je m'habitue, j'ai de la crème si tu t'inquiète pour ta petite peau claire " Je le taquine c'est sûr. On prend le chemin de la plage qui est non loin du campus au final. Je le suis. On arrive sur une avenir qui mène sur le front de mer interminable de santa monica. Je regarde l'horizon en souriant un peu comme lui. Je suis distraite lorsque j'entend un boum suivi d'un juron. Je me retourne et je fonce en direction opposée à celle de la plage. " Oh merde Ethan ! " C'est moi ou il vient de foncer dans un poteau ? Comment a-t-il réussi son compte ? Il saigne du nez forcément et je le vois bien sonné. Je l'attrape les épaule, je ne comprend pas tellement ce qui se passe. Il semble à la fois énervé et prêt à tomber dans les pommes. " Allez assis toi, je vais regarder " ok je suis en médecine vétérinaire mais je pense pouvoir savoir si son nez est cassé ou pas. Je sors un mouchoir de mon sac et je le met sur son nez. " Respire surtout, j'aimerais pas que tu tombes dans les pommes. " J'ai déjà sur sang sur les mains, c'est dingue ce que le nez saigne. Je touche son nez en grimaçant sachant que ça doit être douloureux. Ce n'est pas cassé, on le sent quand c'est le cas, mais c'est déjà gonflé, cela n'a pas du passé loin. Il ne va pas être le plus beau du campus avant un petit moment. " C'est pas cassé.. mais c'est pas passé loin. " Je lui passe un nouveau mouchoir. " ça va ? Je te distrait à ce point ? " Je ris un peu, c'est comique quand même. Je lui fais un bisou sur la joue, déformation professionnel d'une grande soeur. " Tu peux te lever ? J'habite pas loin si tu préfères te poser ça serait mieux que d'être en plein soleil avec le coup que tu viens de prendre " Je souris, il est chou quand même. Je n'ai jamais eu de "rendez vous" comme celui ci, je m'en souviendrais.

Indiana avait l'oreille fine. Elle avait reconnu mon accent et de fil en aiguille j'avais pu apprendre qu'elle n'était pas originaire de Los Angeles mais de la Louisiane. Un état qui m'avait fait toujours rêver dès ma plus tendre enfance et que je rêverais de visiter. " Hey ma peau n'est pas claire, je suis aussi d'origine italienne alors je brunis, je ne rougis pas comme les anglais ! " c'était après cette réflexion que je m'étais mangé le poteau plein fer et que j'avais pissé du sang à outrance. La rouquine était venue à moi rapidement, j'avais eu le temps de rejoindre un banc où Indiana m'avait ausculté. Je me demandais d'ailleurs comment elle faisait pour ne pas fuir et au contraire manipuler avec facilité mon nez. Je me laissais faire, l'observant essuyé les dégâts. Elle était appliquée, se pinçant les lèvres tout en m'ôtant les quelques gouttes de sang qui glissé sous mon nez. La douleur se dissipait juste en la regardant agir. Mais pas question de le lui avouer. Je n'avais pas rêvé, elle m'avait déposé un baiser de réconfort comme un gosse sur ma joue. Je ne supportais pas qu'on m'infantilise mais pour une fois je me laissais faire, cela faisait si longtemps que personne n'avait pris soin de moi. " Oui tu m'as distrait dès que je t'ai vu gigoté sur le campus " attrapant le mouchoir que maintenait  la jeune femme, j'avais effleuré ses doigts pour compresser à mon tour ma blessure légère. " Si tu as du coton chez toi, je veux bien y faire un tour, le temps que ça s'arrête de fuir " il fallait l'avouer, je ne pouvais pas être plus pitoyable qu'à cet instant. Je devais prendre sur moi, espérant qu'Indiana ne m'en tienne pas rigueur. Je m'étais alors relevé, prêt à découvrir son lieu de vie sans non plus faire intrusion. Cette fois-ci je regardais droit devant moi me laissant guider par la jeune rousse " Dis moi tu fais médecine ? "  

C'est totalement dingue. La seconde d'avant nous parlions. Il me faisait rire en insistant sur le fait qu'il bronze. Je n'e doutais pas c'était juste une plaisanterie.. moi je ne bronze pas du tout, aussi blanche qu'un vampire. C'est charmant. C'est ça d'être rousse. " Je rigol.. " La seconde d'après j'étais en train jurer après qu'il venait de manger un poteau.. royalement. Son visage est couvert de sang et il a de la chance que je n'en ai pas peur. Je connais des filles qui tournent de l’œil en voyant une goûte de sang. Il s'installe avec mon aide sur le banc à coté. Il faut que je regarde si c'est cassé, parce que c'est c'est le cas, son nez s'arrêtera pas de saigner aussi facilement. Je tente d'essuyer ce qui coule et je glisse mes mains sur son visage pour vérifier. Il va juste avoir un bleu monstrueux. J'ai eu assez peur sur le coup. Il lui faudrait de la glace et un peu de repos, il doit être sonné. Je me permet de le taquiner. Après tout ce n'est pas la mort. J'espère qu'il n'est pas comme moi ultra susceptible. " Tss n'importe quoi.. tu es sonné tu dis des bêtises ! " Je lui tend un second mouchoir pour presser son nez. Je n'habite qu'à deux rues, il faudrait passer chez moi, parce que vu la chaleur, cela ne va rien arranger. " J'ai tout ce qu'il te faut.. notamment de la glace, parce que ça risque de gonfler un peu et ça arrêta l'hémorragie. " Je l'aide un peu à se redresser. J'ai peur qu'il tombe dans les pommes..le choc, la perte de sang et la chaleur.. je me sentirais bête de devoir le réanimer. J'inspire et je le tiens par le bras mine de rien. Je ris à sa demande. " Non, enfin si, mais médecine vétérinaire, je connais les bases de la médecine pour les Hommes mais c'est juste que là, je peux parfaitement m'en sortir. " On marche encore un peu avant d'arriver en bas de mon immeuble. Classique.. grand blanc avec balcon face à la mer. Et tout petit.. On monte par l'ascenseur et je lui ouvre la porte. "J'ai un perroquet, surveille ton langage, il répète tout quand ça l'amuse ! " Je ris, je fais ouvrir la cage de la bête pour qu'il se dégourdisse les ailes. " Assied toi là, ton infirmière arrive! " Je file vers le frigo et je prend de la glace, j'attrape une serviette dans la salle de bain. " Déjà met ça.. " Je m'assois à coté de lui. " ça va aller ? on dirait que tu as égorgé un porc avec autant de sang sur ton t'shirt. "

Franchement je me voyais pas encore traversé la ville pour retrouver mon appartement dans cet état. Il me fallait le temps de me poser et vu qu'Indiana me l'avait gentiment proposé je n'avais pas pu refuser. Était-ce une mauvaise excuse pour simplement passer du temps en sa compagnie et apprendre à la découvrir ? Sûrement. Je n'étais pas une mauviette, la douleur avait été forte sur le coup, mais je savais rapidement la faire taire. Cette technique était venue après un long apprentissage à base de relaxation, sophrologie et j'en passe. Mon séjour dans un temple bouddhiste m'avait aussi aidé. Mais me faire chouchouter par une jeune femme absolument charmante n'était pas refusable. Je l'avais suivi jusqu'à chez elle. Un immeuble moderne et propre. Nous avions pris l'ascenseur et j'avais ensuite pénétré chez elle. Un appartement qui lui ressemblait parfaitement, je n'osais pas m'aventurer plus, je restais un peu coller aux baskets de la jeune femme. Elle m'apprit alors qu'elle avait un perroquet, j'aurais dû m'en douter, c'était une écervelée cette fille et en plus elle faisait médecine vétérinaire. Elle l'avait même laissé sortir de sa cage. La bête s'était posée sur un perchoir face à moi pendant qu'Indiana était aller chercher de la glace. " Indiana est susceptible " chuchotais-je à l'animal plusieurs fois. Puis elle était revenue et je l'avais fermé comme un petit garçon, exécutant ce qu'elle me disait de faire avec un sourire en coin. " Si j'avais égorgé un porc, tu ne m'aurais sûrement pas ramener ici n'est-ce pas ? " posant la glace sur ma blessure, j'avais légèrement froncé les sourcils par la différence de température puis j'avais fini par m'y habituer. Un silence s'était installé et c'est à cet instant que le perroquet avait décidé d'ouvrir son bec pour répéter tout haut les mots que je lui avais chuchoté " Indiaaana est susuuuceptible " j'avais aussitôt ouvert mes yeux en grand complètement choqué. " Putain ton perroquet est intelligent, il te connait bien " déclarais-je en éclatant de rire avant d'arrêter rapidement. Le fait de rire était terriblement douloureux, mon nez qui se plissait m'envoyait une épine au coeur. " Il s'appelle comment ? je sens qu'on pourrait être amis nous deux " lui demandais-je en me levant pour enlever mon tee shirt tâché et finir comme on s'était rencontré quasi nu.

La situation est étrange lorsque l'on y pense. Je ne connais que depuis même pas deux heures Ethan et pourtant il est déjà dans mon appartement. Je crois que c'est l'un des rares garçons que j'ai emmené ici. C'est sûr que je ne suis pas le genre de fille à ramener des inconnus chez moi. Non, je ne suis pas une fille facile. Je trouve que faire l'amour c'est un acte qui se d'être réfléchi.. pas fait juste pour dire qu'on a assouvi un désir intense. Sincèrement je ne pourrais pas.. je bloquerais totalement. J'aime faire l'amour avec des sentiments. Je ne suis pas une experte en la matière, j'ai bien fait l'amour avec 2 partenaires.. et lorsqu'il y a des sentiments tout est décuplé. En tout cas ce Ethan est relativement attachant, j'aime déjà bien son petit coté maladroit. Je ne sais pas quel âge il a. Il est plus vieux à tous les coups et je ne crois pas que cela me pose de problèmes. L'âge ne doit pas être une barrière. Enfin je dis ça comme si c'était fait entre nous. N'importe quoi. Je lui donne de la glace. Je le regard, je me moque un peu de lui et de son t-shirt juste dégoûtant et plein de sang. " Notre amour aurait été totalement impossible.. quel dommage " Je lâche un petit rire, c'est sarcastique. Il n'y a pas d'amour entre nous. Je le regarde avec sa glace sur le nez.. jusqu'à ce que mon perroquet se mette à hurler une phrase que je ne pense pas lui avoir appris. Je regarde le perroquet puis Ethan. Il me prend pour une conne ou bien ? " Bien sûr.. il est si intelligent qu'il répète tout ce qu'un crétin lui dit. " Ok je suis susceptible, je le sais.. mais là il s'est foutu de moi alors que je l'aide, j'aurais dû le laisser sur le bord du trottoir à se vider de son sang. Je l'ai un peu mauvaise. " Anakin " Oui je suis fan de science fiction et star wars reste un de mes grand classique. Il retire alors son haut. Je le regarde faire, ok je matte littéralement le corps de dieu qu'il a. La tentation est un truc qui ne devrait pas exister. Je détourne le regard. Je me pince les lèvres. " Je suis sûre que tu fais souvent le coup.. tu attires l'attention.. tu te blesses pour entrer chez les filles ? Dis moi que je me trompes.. "