Il était une fois... feat. Brad'

C’est bien la première fois que j’accepte ce genre de rendez-vous moi… Je mettais promis de ne jamais accepter ce genre d’invitation surtout dans le boulot que je fais le soir. Étant pas très fière de ce deuxième travail, et personne n’est au courant surtout pas ma mère. Oh mon Dieu, je n’imagine même pas sa réaction, elle me claque entre les doigts à l’instant même que je prononce « maison close ». Elle serait tellement déçue, mais il faut bien que je paye le loyer et tout ce qui va avec, mais je ne vais pas cracher sur ce travail car, au fur et à mesure que j’ai pris du plaisir à faire ça… Au début j’étais vraiment embarrassée par cette situation, je ne savais pas comment me conduire avec les hommes dans ce genre de travail mais certaines filles ont su m’aider, me donner des conseils pour me sentir le plus à l’aise possible. Dans ce job qui me sert donc à payer mon loyer, j’ai rencontré Bradley… Un jeune homme très charmant, qui vient assez régulièrement à la maison close… Je ne sais pas si c’était un habitué mais maintenant ça l’est. Il est toujours là quand je fais un show… Et avec lui je n’ai aucune gêne quand je danse, il sait me mettre à l’aise avec un seul regard. Il n’a jamais eu de gestes de trop ou même de parole, et j’apprécie vraiment. Car j’ai connu des hommes qui avaient un peu trop la main baladeuse… Il est très charmant, c’est tout à fait mon style d’homme. Un soir après ma prestation, il me retient le bras et me propose de sortir un soir avec lui… Je ne savais pas comment réagir face à cette situation, c’était la première fois que ça m’arrivait après tout… Mais il m’aspire confiance alors, c’est tout naturellement que j’accepte avec le sourire. Il me donne alors l’endroit et l’heure de notre rendez-vous… Et c’est aujourd’hui le rendez-vous. J’avoue que je suis vraiment stressée par ça, mais tout va bien se passer Ruby, ne t’inquiète pas. Il t’a donné rendez-vous dans un lieu public alors pourquoi ça se passerait mal ? Je décide de m’habille tout à fait normalement, un jean couleur noire et un top avec des talons hauts. Une tenue de tous les jours. Je suis en train de marcher en direction du bar où Bradley m’a donné rendez-vous, je regarde ma montre et bien sûr je suis en retard… J’espère qu’il ne va pas trop m’en vouloir… J’arrive devant le bar, très classe en apparence, je pousse la porte d’entrée et balaie la salle d’un coup de regard en cherchant Bradley… Je l’aperçois depuis, il est accouder au comptoir. Je prends mon courage à deux mains et vais à sa rencontre. « Salut Brad' » Je lui souris.

Je tente de réfléchir à comment je m’étais retrouvé là-bas, la première fois. Une soirée avec des potes de boulot, un truc vraiment con, des mecs en bande qui vont voir de belles femmes danser. S’exciter entre pote et faire comme si tout était normal en plus de cela, boire jusqu’à en avoir envie de vomir, de crever. C’était con, mais c’est ce qui m’a mené à elle la première fois. Quand j’ai posé mes yeux sur son corps se mouvant au rythme d’une chanson qu’aujourd’hui j’ai oublié, je crois que j’en ai oublié de parler, de respirer et je-ne-sais-quoi encore. Je sais juste qu’elle était belle et que j’aurai envie de la revoir en sortant de l’endroit. Sans le voir venir, donc, je suis retourné la voir, plusieurs fois, n’ayant d’yeux que pour elle c’est vrai, souriant lorsqu’elle le faisait, et tentant le diable en l’invitant hors du club, juste nous deux, pour qu’on parle, pour qu’on voit. Je suis au bar, un verre à la main. J’attends qu’elle se pointe, la peur au ventre qu’elle ne le fasse pas, après tout je comprendrai son choix, on ne se connait pas et ça peut paraitre étrange qu’un homme passant quelques minutes à vous regarder danser la nuit vous invite à prendre un verre. Je me rends compte que maintenant d’à quel point la situation est bizarre, c’est vrai, si j’m’en étais aperçu avant, surement que j’aurai les mains moins moites maintenant. Après quelques minutes à l’attendre et à me torturer l’esprit, la belle se pointe enfin. « Salut Brad' » A son sourire je lui réponds par un des miens, je ne sais pas trop quoi dire mais je sais bien que je vais finir par trouver, lorsqu’on me connait on peut clairement dire que je ne suis pas de ceux qui ont leur langue dans leur poche. Alors je regarde finalement le bar et je lui demande pour briser la glace, le silence, donner un sens à cette rencontre. « Je t’offre quelque chose à boire ? » Autant commencer par le commencement. Ne pas me battre inconsciemment contre ma femme qui n’est pas là et qui ce soir encore ne m’appellera pas. « Je suis content que tu sois là. » Qu’on essaie d’apprendre à se connaitre toi et moi.

Il est très charmant il faut se l’avouer mais je ne sais toujours pas pourquoi j’ai accepté son invitation, si mon patron sait ça il va me tuer sur place. J’imagine déjà sa réaction à ce rendez-vous, l’angoisse totale ! Mais je secoue doucement la tête pour faire partie cette mauvaise pensée de mon esprit et je me mets en condition pour être un peu chaleureuse… Mais il y a  toujours pleins de questions qui fussent dans ma tête, il fait ça souvent, enfin donner rendez-vous à des filles qui dansent dans des maisons close ou c’est juste une exception ? Bon arrête de te poser des questions comme ça Ruby et souris à ce beau jeune homme qui est là à ce bar qui te proposer quelque chose à boire. Je ne réfléchis pas vraiment, je regarde son verre et répondit en levant les yeux vers lui «  Oui s’il te plait, je prends comme toi. » Je regarde autour de nous, il y a pas beaucoup de monde pour un soir en même temps nous sommes en semaine alors bon. Je prends la grande chaise qui se trouve juste à côté de lui et m’assois dessus, il me fait part qu’il est content que je sois venue à ce rendez-vous. Je n’allais pas lui poser un lapin, il a l’air gentil mais les apparences sont souvent trompeuses j’en connais un rayon sur ça… «  Et je suis contente d’avoir acceptée. » A peine avoir finis ma phrase que le serveur revient avec mon verre, je lui souris et je remercie. Je veux aussi remercier le beau jeune homme mais je me rends compte que je ne connais même pas son nom, ça peut être un psychopathe que je sais rien du tout de lui… Bha bravo Ruby ! Je me mords la lèvre, je ne sais pas comment lui demander sans paraître cruche. Je souris gênée et je décide de me lancer «  Si on commencé par de nouvelles bases non…» C’est vrai que notre rencontre est peu commune alors je pense que reprendre un nouveau départ est une bonne chose enfin c’est mon avis, je tends ma main en espérant qu’il accepte. En attendant sa réponse je décide de me présenter « Je m’appelle Ruby Azarova, j’ai 23 ans et toi ? » C’est bizarre quand même cette situation, je ne me sens pas totalement à l’aise à cet instant.

Cela ne m'arrive pas souvent, de ne pas savoir comment me comporter avec une femme, mais la vérité c'est que j'ai passé tellement d'heures à la regarder qu'aujourd'hui j'ai du mal à retirer cette image de mon esprit. Ses courbes parfaites, ses mouvements lascifs, sensuels, ses petits sourires en coin, qui je le sais sont surjoués, mais qui font leurs effets. Je lui dis finalement que je suis content qu'elle soit là, et puis je lui propose un verre parce que nous sommes là pour ça. J'essaie de me vider la tête, de ne pas trop me la prendre d'ailleurs en me disant que je ne devrai pas être là, que les hommes mariés ne font pas cela. Maggie a raison, oui, ma sœur a raison, il est temps que je divorce, au risque de tirailler l'intérieur ses sentiments amoureux qui contrairement aux miens ne veulent pas s'effacer, restent en elle en ayant toute la joie de la briser. Je reviens sur terre lorsqu'elle me dit qu'elle prendra la même chose que moi, je lui sers d'abord un petit sourire en coin avant de commander deux vodka, même si mon précédent verre n'est pas terminé, je ne sais pas j'ai l'impression que je dois m'armer de courage pour l'affronter. Elle me dit finalement qu’elle est contente d’avoir accepté mon invitation, alors je me détends, j’oublie Anna pour de bon, pour ne me contrer que sur la femme qui se tient devant moi et qui décide qu’on va reprendre du début elle et moi. J’aime ça, je ne mentirai pas, je troque mon semblant de mal à l’aise pour un sourire satisfait, je suis peut-être un connard, parfois, souvent, je ne compte plus, je l’avoue, je n’étais pas vraiment fan de l’idée de passer pour le pervers qui regarde des filles danser dans une maison close pour les inviter et espérer les baisers. Je lui réponds donc pas la positive en serrant sa main, les yeux dans les siens. Elle se présente à moi, un nom qui sonne Russe, je le sais à cause de Sofia, ma Russie à moi, qui vient d’ailleurs, un truc qui semble aller bien à son cœur. Vingt-trois ans, plus jeune que moi, mais cela ne me dérange pas, non, ça lui donne un autre côté mignon, je sais, je suis con. Je bois une gorgée et je finis par lui répondre. « Ruby, ce n’est pas commun, ça te va bien … » Je sais bien que c’est bateau comme phrase, mais je n’ai rien trouvé de mieux, étant donné que c’est ce que m’a fait ressentir son prénom. « Je dois aussi me présenter ? » Je demande sans vraiment attendre de réponse, j’ai envie de le faire, d’entrer dans son jeu, de me reconstruire à travers ses yeux. Alors je reprends, souriant de toutes mes dents. « Bradley, enfin Brad, c’est mieux. 27 ans, pigiste à plein temps, même si j’espère devenir journaliste un jour, qui sait. » Puis je ne sais pas quoi dire d’autre, je n’ai aucune idée de quel chemin je dois emprunter. Je veux les choses bien, mais je m’en sais incapable, enchainé. « Pourquoi le Red zone ? » J’opte pour cette question, intrigué, et j’envoie valser le détail de mon mariage, comme à chaque fois, ne voulant pas le mentionner.

Ce rendez-vous est peu commun je le sais très bien, mais c’est ce qu’il fait son charme. Il est très séduisant et c’est tout à fait le style de mec qui avec je vais coucher mais qui ne se passera rien de plus pour plusieurs raisons, incompatibilité de caractère, marié ou je ne sais pas. Toujours des raisons des plus folles, et bien sûr ça tombe toujours sur moi c’est assez amusant. C’est peut être un signe du destin, qui me dit de laisser tomber les mecs et de me tourner vers les femmes… J’ai déjà essayé avec une femme, non que ça ne m’ait pas plus mais je suis d’avantages attiré par les hommes, mais je ne dis pas non à quelques dérapages (a)… Peu de personne de mon entourage connaisse ma vraie nature, je peux faire la parfaite réplique de barbie mais sans le caractère car avec le caractère de cochon que j’ai… Ça m’a souvent porté défauts mais c’est ma marque de fabrique, c’est ça ou rien je ne me démonte pas enfin plus. Je suis interrompu dans ma rêverie quand le jeune homme me fait une flatterie par rapport à mon prénom, c’est vrai que Ruby n’est pas très rependue dans le monde et je me demande bien d’où ma mère a eu cette idée de m’appeler comme ça. J’ai eu droit à beaucoup de remarque pour mon prénom, des personne me demander pourquoi ma mère m’a appelé comme ça et je dois dire que moi-même je ne sais pas alors pour leur répondre je dis qu’elle à choisir au hasard, j’avoue ce n’est pas top comme réponse mais pour les mensonges je ne suis pas la reine. Je tourne la tête vers lui et sourit « Merci… » On dirait une réplique tout droit sortir d’un roman à l’eau de rose, mais je n’ai pas le temps de faire de remarque sur ça qu’il se présente à son tour, il s’appelle donc Bradley mais ça je le savais déjà, et il est plus âgé que moi. On ne dirait pas pourtant… Il fait partie d’un journal, tiens c’est bizarre ça, je n’ai pas très bon souvenir d’un journaliste là-bas, je me demande si il connait cette fameuse personne. C’est là qu’il pose LA question que j’ai eu souvent trop souvent même entendue… Pourquoi je travaille dans un endroit pareil, et pourquoi ceci, cela… Ce n’est pas que ça me gêne de parler de ça mais j’ai eu beaucoup de mal à accepter ce travail et surtout à l’assumer alors qu’on me pose cette question c’est difficile. Je ne me rends même pas compte mais je me mords la lèvre au point qu’elle devienne toute rouge, je tourne la tête pour le regarder dans les yeux et décide de répondre honnêtement. « C’est compliqué mais en gros, quand je suis arrivée ici j’ai trouvé un travail qui est d’être prof’ de danse classique pour des gamines, au début je m’en sortais pas mal mais après quelque temps je me suis rendue à l’évidence. Ca ne suffisait pas, alors j’ai posté de partout et une fille m’a parler de cet endroit. J’ai tenté et puis voilà… » Et voilà, je suis rouge comme une tomate super comme premier rendez-vous. Il doit me prendre pour une fille facile, qui ce trémousse devant les mecs en manque… Alors que je fais que danser, certes de façon très sexy mais il ne se passe rien de plus et ça ça a été clair de suite. J’ai constamment besoin de me justifier sur ce deuxième travail. « Mais il ne faut pas se fier aux apparences, ce n’est pas parce qu’on travaille là-bas qu’on est des filles faciles ou qu’on couche forcément avec les clients. »

Je ne fais pas parti de ces gens qui jugent les autres personnes. Ne comprends pas qu’on puisse décider de si quelqu’un vaut quelque chose selon ce qu’il fait dans la vie, selon les choix qu’il a suivi. Et puis, je ne suis surtout pas le mieux placé pour faire cela, mon mode de vie n’est un exemple pour personne, bien au contraire. Je suis le premier à devoir être jugé, le premier à qui l’on doit jeter la pierre. J’ai plusieurs défauts à mon actif, plusieurs plaintes aussi et c’est pour cette raison que ma question est une pure est simple curiosité mal-placée. Elle tourne son regard vers moi, et avec un fin sourire sur mes lèvres, pour l’encourager à se confier surement, j’attends ses mots, avide de voir cette curiosité comblée. Peu importe la réponse, je me dis que je serai satisfait, c’est stupide, je le sais bien, mais c’est aussi la stricte vérité. Après tout, j’essaie d’apprendre à la connaitre, j’essaie de m’intéresser, de voir la femme derrière le masque de la danseuse aux milles mouvements sensuels et envoutant, mouvement que j’ai su regarder en me délectant. Elle me dit alors qu’elle est aussi professeur de danse pour les enfants, et il suffit de cela pour que je lui trouve dans la bienveillance dans le regard, je n’avais pas remarqué, avant, mais maintenant, c’est presque flagrant. Et puis, elle m’avoue que c’est une question d’argent, que la vie à Los Angeles, c’est compliqué, qu’il faut forcément que le porte-monnaie suive et que parfois, ce n’est pas le cas. Alors je bois une gorgée, parce que je la comprends, tout simplement, j’aspire à devenir un journaliste, mais en attendant, je ne roule pas sur l’or, et ça m’émascule un peu plus question vie maritale, car je le sais, qu’Anna touche plus que moi, je sais bien qu’elle est meilleure et que moi je me permets d’abimer son cœur. Elle me précise finalement que ce n’est pas parce qu’elle travaille là-bas qu’elle est une fille facile, je n’en aurai jamais douté, en réalité, je n’ai même jamais envisagé que l’on couche réellement ensemble elle et moi, alors que normalement, avouons-le, je le fais à chaque fois. « Tu sais, je ne pense pas cela de toi. » C’est la stricte vérité, la seule l’unique. « Enfin que tu es une fille facile, que tu couches avec n’importe qui … » Puis je choisi l’humour, je ne sais pas trop pourquoi. « Bon je ne vais pas te mentir, hein, quand je t’ai vu danser, j’avoue que j’ai eu quelques pensées pas très platoniques à ton sujet. » Faute avouée, à moitié pardonné, pas vrai ? « Mais ça, c’est seulement parce que tu es magnifique quand tu le fais. » Personne ne peut le nier. Et je ne demande même pas un quelconque pardon pour ce que je viens de lui dire, j’assume vraiment, de la trouver merveilleuse sur un podium.

Je ne sais pas ce qu’il me prend à cet instant-là, je me retrouve en train de me confier comme chez un psy. Je n’ai jamais fait ça même quand j’étais en Russie, je n’avais pas beaucoup d’amis quand j’étais petite faute d’être trop timide et depuis que je suis arrivée dans cette ville rien n’a évolué. Je ne connais pas grand monde et je ne me confie à personne même à ma mère quand elle m'appelle au téléphone. Je la rassure en disant que tout ce passe pour le mieux, je que j’ai un travail des plus respectable qui est d’enseigner la danse classique à des petites filles qui rêve de devenir une grande danseuse étoile et que cela me suffit amplement pour payer toute mes dépenses. Mais si elle me voyait à cet instant-là, le soir en train de danser sensuellement devant des inconnus elle fera une crise cardiaque sur les champs… Je ne suis pas très fière de ce que je fais mais je me sens plus épanouie dans ce travail de nuit, je me sens plus libre et surtout je sais que personne ne peut me juger sur ce que je suis en réalité. Je n’ai pas le temps de comprendre et d’analyser ce que je viens de dire que le jeune homme me sourit et me rassure en me disant qu’il ne pense pas un mot de ce que je viens de dire, sur la petite remarque que j’ai faite qui est que je ne suis pas une fille facile. Je ne sais pas si je dois le croire mais il a l’air tellement sincère alors je peux lui laisser le bénéfice du doute. Et puis il commence à me faire des confidences à son tour aussi, c’est rassurant de n’être pas la seule qui commence à se laisser aller. Il m’avoue que ses pensées ont étaient un peu sexuelles quand il m’a vu danser. Cette remarque me fais beaucoup rire, il fait de l’humour maintenant c’est surement pour détendre l’atmosphère, en tout cas il y arrive avec brio var je me sens de plus en plus à l’aise avec lui. Et puis il me fait un compliment maintenant, je fronce les sourcils et essaye de répondre à ça sans être gêner. Je suis sure que je commence à rougir en plus ! Quelle gourde en plus ! Normalement je je rougis jamais, j’accepte les compliments avec le sourire et ça s’arrêter là ! Je mets ça sur le compte de la fatigue rien d’autre… « C’est très gentil pour ce compliment, mais si tu voyais les autres danseuses… Elles sont incroyables, et surtout sont dix fois plus belles que moi » Je lui fais un clin d’œil et continue dans ma lancé. « En tout cas pour une fois, je suis contente qu’un homme soit venu dans le club… » Je lui souris timidement et regarde autour de nous. C’est vrai que je ne sors pas beaucoup et je commence à regretter tout ça de plus en plus. Je dois reconnaître que je ne connais absolument aucun bar, c’est d’une tristesse… « En tout cas, je dois te remercier car grâce à toi je viens de découvrir le tout premier bar de cette ville. Je ne suis jamais sorti depuis mon arrivée ici. »

Quand je lui dis que je l’ai déjà imaginé dans des positions qui normalement ne sont pas à citer, je me rends compte que même si c’est sur le ton de l’humour, je ne peux pas m’empêcher d’être honnête avec elle, parce que c’est la stricte vérité, elle fait partie de ces filles qui me font un peu rêver de par cette beauté et ce talent qu’elles possèdent lorsqu’elles sont sur scène, et j’espère sincèrement qu’elle ne tient en compte que de cela, de mon côté honnête, et non de ce que la révélation veut réellement dire. Et quand elle rit, je ris aussi, je me dis que finalement, ce n’était même pas la peine d’avoir « peur » de quoi que ce soit. Après tout, qu’est-ce qu’elle aurait pu faire ? S’enfuir, ou je ne sais quoi, j’aurai survécu, hein, qu’on ne s’y trompe pas. Puis je continue, je lui parle de son côté envoutant, de cette douceur qui colle à sa peau malgré le métier qu’elle exerce. Ses joues se pourprent directement, et bon sang, ça m’arrache un nouveau sourire ça, j’aime lorsque mes mots vont leur chemin dans les esprits des femmes, j’aime avoir un certain impact sur elles. Je me connais bien trop dragueur, mais le fait est que j’aime ça, et puis, Ruby … Elle fait partie des exceptions, je crois. « C’est très gentil pour ce compliment, mais si tu voyais les autres danseuses… Elles sont incroyables, et surtout sont dix fois plus belles que moi » Les autres danseuses ? Moi, je jure que lorsque je me retrouve dans ce club, je n’en vois qu’une. Les autres n’existent pas, et je réalise à quel point elle ne se doute pas du pouvoir attractif qu’elle peut avoir sur les hommes. C’est idiot, vraiment, parce que si elle se retrouve à travailler dans un endroit du genre, c’est bien parce qu’elle est incroyable en train de danser. Captivante. « En tout cas pour une fois, je suis contente qu’un homme soit venu dans le club… » Une envie d’en savoir plus sur cette phrase me brûle un peu les lèvres et je me connais, je ne vais pas tenir longtemps avant de lui demander, de peut-être la pousser dans ses retranchements. D’ailleurs, il suffit que je le pense pour le prononcer. « C’est vrai ? » Ce n’est pas une question pour satisfaire mon égo mal placé, qu’on ne s’y trompe pas. C’est surtout pour parfaire cette question-là. « Et pourquoi ? » La curiosité est mal placée, mais je jure que c’est mon défaut préféré.
Et puis elle me révèle que c’est la première fois qu’elle sort depuis qu’elle est arrivée, évidemment, j’avais compris qu’elle venait d’un ailleurs qui est cher à mon cœur, cœur qui directement, pense à Sofia. C’est elle, la douceur de ce monde, mais ce n’est pas le moment pour que je m’égare sur ce sujet là, alors je fronce les sourcils pour la chasser de ma tête, et je me concentre à nouveau sur Ruby. « La première fois ?! » Je feins d’être choqué, ou alors surement que je le suis en réalité. « Alors il faut que cette soirée soit mémorable. » J’affirme en souriant grandement. « T’es prête à me faire confiance ? Tu finis ton verre, et je vais te faire découvrir LA. » Parce que de nuit, cette ville, elle est encore plus belle qu’en journée.