Je regarde autour de moi, et derrière moi. Bordel, j'ai aucune idée de ce que je fais ici. Je suis sur le toit, sans savoir réellement comment j'y suis arrivé. Je marchais, perdue dans mes pensées, et voilà. Après un moment, je me suis souvenue que je cherchais le deuxième étage, et j'ai l'air de l'avoir assez dépassé. Je soupire, prête à revenir sur mes pas pour trouver ce que je voulais. En me tournant, de l'autre côté du bâtiment, se trouvait un homme, au bord de l'immeuble. Waoh, non sérieusement ? Je n'allais pas partir comme si de rien alors que cet homme allait se tuer à vingt mètres plus bas. J'aurais l'impression d'être celle qui l'aurait poussé. Après un lourd débat mental, je décide d'y aller. Si j'y vais pas, je me sentirais mal de ne pas l'avoir fais, essayer de l'en dissuader. Quelque soit sa vie, s'il est sur terre c'est pour une bonne raison, et je doute que sa vie valent vraiment si peu pour s'arrêter si brusquement, sur une rue piétonne. Quitte à se tuer, autant le faire en privé. En public, ça perd son sens, et en plus ça traumatisme les dizaines d'enfants probables qui passent à côté. Non merci. Je m'avance doucement, parce que si je fais un geste brusque et qu'il perds l'équilibre, ce serait bien débile. J'avance donc doucement, et me racle la gorge. J'attends quelques secondes qu'il me remarque, et prononce doucement, « ça à l'air haut. », assez pour mourir, ouais. Bon sang, qu'est ce que je fais pas. Qu'est ce que je peux lui dire pour qu'il pense à autre chose ? J'en ai aucune idée, qu'est ce qu'on fait dans ce genre de situation ? Lui dire qu'il a une tête de gagnant ne résoudrait rien, et je mentirais certainement. Je souris un peu et m'avance, mais pas trop non plus, parce que je suis prévoyante et que s'il perds l'équilibre et qu'il m’entraîne avec lui, ce sera pas une vie de perdue mais deux, dont une non-voulue. « Okay.. j'vais.. » tu vas quoi ? « tu sais.. ça va peut-être pas aujourd'hui mais.. ça ira mieux demain. », je le regarde, essayant de le réconforter comme on fait avec un enfant. « et si c'est pas demain, ce sera après demain.. » et je dis des conneries, et je le sais. Si ça va pas aujourd'hui, ça n'ira pas mieux demain sans changement. « C'est débile, en fait. » je grimace un peu, « mais je pense sincèrement que Dieu nous envoie pour une chose précise, et qu'on a tous un rôle à jouer là dedans.. et.. tu te sens peut-être délaissé mais il te délaisse uniquement parce que tu as ces.. pensées qui te font aller vers le bas.. et ça fait jamais du bien de voir l'une de nos créations se perdre, mais il est là pour toi. », il est là pour toi parce que tu n'es pas homosexuel, précision. Bien que depuis la morts de mes parents, j'ai un peu perdu mon amour pour Dieu. « Tu devrais pas faire ça.. », sauter, te tuer, si violemment. Pour toi, mais aussi pour tous ses futurs traumatismes qui arriveront. « des tas de personnes arrivent à vivre avec cette envie sans jamais le faire.. », soit fort, allez, descends de là et arrête ma torture mentale.