mea culpa and fiesta (hanna)

J’avais entendu parler de cette soirée étudiante qui cassait un peu les codes. Elle ne se déroulait pas dans une maison de confrérie comme d’habitude, mais à l’extérieur en plein cœur de Los Angeles. Intriguée mais aussi éprouvant un grand besoin de mettre le nez dehors, je décidais de m’y rendre bien décidée à m’amuser et à profiter de cette fiesta en plein air. C’était totalement inédit, d’ailleurs la municipalité n’était pas très ouverte à ce qu’une fête universitaire se déroule dans le parc municipal. Après un long bras de fer, les étudiants promettaient de nettoyer le bordel à la fin de la fête. Je doutais fortement de cette promesse, vu le penchant pour l’alcool des étudiants d’aujourd’hui. En tout cas, j’avais hâte de voir cette fin de fête alcoolisée. Il était minuit passé lorsque je décidais de pointer le bout de mon nez. En arrivant sur les lieux, j’entendais au loin une musique assourdissante. Je plaignais un petit peu les habitants du centre ville qui ne devait pas forcément vouloir d’un bordel pareil en plein milieu de la nuit. Je garais ma voiture en retrait, histoire qu’elle ne croise pas de viande saoule. On ne sait jamais… L’ambiance semblait déjà au rendez-vous en tout cas vu le monde réunit autour du petit étang du parc. Certains se baignaient déjà dedans. Ils n’allaient pas terminer la soirée ceux là. Je me dirigeais automatiquement vers le coin des boissons en prenant soin de m’embarquer un énorme verre rouge au passage. Il y avait toute sorte d’alcool. Je me demandais combien de bouteilles ils avaient en stock. Je décidais de me servir un mélange de vodka orange pour commencer doucement la soirée. Je n’avais pas vraiment envie de terminer complètement torchée au bout du premier verre. Accolée au coin boisson, j’observais les filles qui n’avait probablement aucune dignité vu leur tenue vestimentaire. Je faisais meilleure mine avec ma robe bustier.

Son gobelet rouge criard en main, Hanna observait les étudiants qui l'entourait avec très grande attention. Certains d'entre eux étaient imbibé d'alcool. Vraiment. Ils courraient, criaient autours du lac. Elle, à coté, elle paraissait bien sage. Pourtant, elle n'en était pas à son première verre. Bien sur, elle ne voulait pas terminé dans leur état, elle se sentait juste trop bien comme ça. Une fois n'est pas coutume, Hanna n'avait ni eu besoin de Maggie, ni de Sapphire pour l'inciter à sortir. Elle ressentait juste le besoin de décompressait et cette soirée étudiante était la parfaite occasion. Depuis qu'Hanna avait intégré l'UCLA il y a quelques mois, elle sortait plus souvent. Et ce n’était pas pour lui déplaire. Elle mettait au défi quiconque d'insinuer encore une fois qu'elle était coincée et vieux jeu. Maintenant, elle savait s'amuser et faire la fête et ça, personne ne pouvait le nier. Son regard s’arrêta sur un groupe de garçons en train de bomber le torse devant un groupe de jeune fille et de les draguer très ouvertement et sans une once de subtilité. Cela là fit sourire. Ce genre de situation ne lui était jamais arrivé et elle espérait que ça ne soit jamais le cas parce qu'elle n'aurait jamais su quoi dire. Certes, il y avait bien Snow qui jouait au gros lourd avec elle en faisait des allusions au sexe pour la mettre dans son lit mais Hanna avait enfin réussit à le gérer. Et c’était bien assez comme cas pour dire vrai. Il suffisait amplement. Elle se voyait mal répondre aux avances d'une personne rencontré le soir même. Elle était à des années lumière de ce genre de comportement. Elle avait fait des efforts et était plus ouverte qu'avant mai il ne fallait pas exagérer non plus. Elle quitta du regard les deux groupe pour s’intéresser au coin boisson cette fois ci. Il y avait pas mal de monde et ça ne l’étonnait guère. Elle remarqua que les tenues de certaines jeunes filles ne cachaient pas grand chose de leur anatomie. Elle remarqua aussi que certains jeunes hommes ne se gênaient pas pour se rincer l’œil. Une chevelure blonde attira finalement son attention. Hanna dû s'avancer pour le voir de plus près et vérifier qu'elle n’était pas en plein délire. Elle croyait reconnaître Eden. Une jeune femme qu'elle avait croisé lors d'un voyage humanitaire en Afrique. Non, pas possible ? L'alcool ne lui était quand même pas monté à la tête à ce point ? Hanna n'en croyait pas ses yeux. Elle jeta son verre sur le droite et se mit à courir vers son amie pour l’attraper dans ses bras. C'est bien connu, l'alcool lève toute inhibition. Elle sauta sur Eden en poussant un cris de joie. Pauvre Eden, elle ne devait pas comprendre ce qui lui arrivait.  

Il y avait ces étudiants, qui n’avaient vraiment pas honte du ridicule. Un parmi les fêtards, portait un slip sur la tête. Un autre, une casserole. Les filles choisissaient des tenues toujours un peu plus courte, toujours ras la salle de jeux. Je me demandais ce qui leur passait par la tête parfois. Comme si dans ces soirées, il n’y avait pas quelques abus parfois. Je soupirais, buvant encore une gorgée de ma vodka orange. Rien de vraiment bien croustillant pour le moment, et pourtant la musique n’était pas mauvaise. Je mettais ça sur le coup de l’heure, tous les étudiants ne s’étaient pas ramenés au parc pour faire la fiesta. Puis rien que pour les voir nettoyer le parc après, j’avais juste envie de rester. J’observais la foule, jusqu’à ce qu’un impact me renverse presque sur la table où se trouvait toutes les bouteilles. Fort heureusement, pas de dégâts… Mais juste une folle hystérique qui venait de me sauter dessus. Je m’écartais d’elle, jusqu’à pouvoir détailler son visage. Merde, c’est pas vrai. Ce visage me rappelait mon tout dernier voyage humanitaire, que je faisais pendant les vacances d’été. Selon mes parents, c’était pour m’inciter à faire le bien autour de moi. C’était surtout pour montrer que la carrière médecine n’était au final pas si mal que ça. J’étais bel et bien tombée dans leur piège, découvrant une véritable passion pour ce métier. Là-bas, je rencontrais une fille avec qui je faisais les 400 coups. Malheureusement, la séparation fut assez dure pour tout le monde. Elle avait promit de m’écrire, je n’avais jamais eu une seule de ces lettres à la maison. Hanna ! Je me rappelais de son prénom. « Hanna, c’est toi ? La vache j’y crois pas… » disais-je, en levant un peu la voix pour qu’elle m’entende. La musique augmentait de volume bizarrement, laissant le dernier tube à la mode déchaîner tous les étudiants présents. « Qu’est ce que tu fais ici à Los Angeles ? Ne me dis pas que tu étudies à UCLA ? » disais-je, en prenant deux verres. Le mien s’était renversé par terre évidemment, mais heureusement pas de tache pour ma robe. Je servais le même alcool que tout à l’heure, en espérant que ça ne déplaise pas à Hanna. Une longue gorgée coulait dans ma gorge. J’en avais besoin, un peu trop secouée par cette retrouvaille inattendue.

Eden s’écarta d'Hanna qui avait manqué de la plaquer au sol comme l'aurait fait un rugbyman. Elle l'observa quelque seconde avant de comprendre. Hanna sourit à pleine dent en remarquant que son amie l'avait enfin reconnue. Non pas qu'elle ait changer des masses, mais il lui fallait le temps de tout replacer dans son esprit. Et puis la dernière fois qu'elles s’étaient vue s’était en Afrique quand même, normal qu'elle croyait rêver ! " OUI EDEN ! C'est moi, Hanna !! " Elle hochait la tête pour confirmer ce qu'elle disait, toute heureuse de revoir Eden après des long mois de silence radio. La faute à Hanna, il faut le dire. Les deux jeunes femmes s’étaient rencontré pendant un voyage humanitaire et Hanna avait quitté la mission quelques semaines avant Eden, à qui elle avait promis d’écrire. Mais elle ne l'avait pas fait. Elle se pinça les lèvres alors que l'idée traversait son esprit embrumé par l'alcool. Elle oublia très vite ce petite "détail" lorsqu'Eden leva la voix une nouvelle fois. " Oui, je suis à l'UCLA depuis peu ! OH mon dieu ! Toi aussi c'est ça ? C'est trop beau pour être vrai " Hanna était vraiment contente et l'idée qu'Eden puisse être dans la même université qu'elle la rendait folle de joie. Elles avaient quand même partagée une expérience de vie en Afrique et ça, elles ne pouvaient pas l'oublier. Elle attrapa le verre que son amie lui tendait et l’attrapa par la main pour la traîner un peu plus loin parce que le monde commençait à arriver au coin boisson. " Je suis tellement contente de te voir !" Elle accompagna ses mots d'une petite accolade. Elle prit soin de ne rien renverser de son verre sur sa jolie robe. " C'est fou, je ne pensais pas te revoir un jour " Elle était guillerette. La soirée était décidément bien partie pour être bonne.

Le temps où je faisais les 400 coups avec elle en Afrique semblait bien loin mais maintenant tellement proche. Des tas de souvenirs me remontaient dans ma mémoire, nos nombreuses soirées à parler de tout et de rien et à faire la fête même au milieu d’une ruelle avec quelques jeunes d’entrain à nous suivre. Je la retrouvais désormais à Los Angeles, dans une fête étudiante. J’étais persuadée qu’elle étudiait à UCLA. Et persuadée de ne l’avoir jamais croisée tellement le campus était grand. En tout cas, elle avait toujours cette même pèche et cette façon de te sauter dessus pour te mettre à terre. Ca me manquait presque ce temps là. Je n’avais pas d’attaches ni de problèmes de cœur à cette époque. « Bon sang Hanna ! Ca fait des années que je suis à UCLA et je ne t’ai jamais croisée ! » Je prenais une longue gorgée d’alcool pour me faire passer cette nouvelle assourdissante. Plus besoin de retourner en Afrique ou d’essayer de faire des pieds et des mains pour se retrouver dans le même groupe qu’Hanna tous les étés. « Plus besoin de se retrouver en Afrique ! » disais-je, en riant. Je me rappelais également qu’elle avait promit de m’écrire… Ses lettres n’étaient jamais arrivées chez moi. A l’époque, je lui en voulais terriblement d’avoir oublié tous ces moments partagés. « Tu ne m’as jamais écris comme nous nous étions promis … » disais-je, en boudant un peu. Le plus important était de la retrouver maintenant aux Etats-Unis après tout. Mais cette rancœur me revenait au visage comme une évidence. Elle m’avait oublié pendant tout ce temps. « Je ne pensais pas te revoir un jour, même si j’aurai tout fait pour me retrouver dans ton groupe l’été prochain. » disais-je, avec un petit sourire timide.