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    L'écume du plaisir aux larmes des tourments. (R.V.)

    Mer 12 Mar 2014 - 13:26
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    VOLTA & RADKE,

    Les heures lumineuses s'étaient finalement éteintes, laissant ainsi un voile nocturne recouvrir le ciel. Ma conscience n'avait rien vu et mon esprit s'est égaré au travers des lignes d'un vieux bouquin dont la couverture était recouverte de poussière. Dans la villa, aucun bruit n'était venu troubler mon silence et je ne l'aurais certainement pas toléré. Il m'arrivait de vivre des jours sans émettre le moindre son, où je me blottissais dans un mutisme à faire pâlir n'importe quel être humain digne de ce nom. Je suppose que ce jour en faisait partie. Les lumières tamisées qui enveloppaient l'immense pièce dans laquelle je me trouvais renforçaient ce sentiment de bien-être que l'isolation était capable de m'offrir ; la ville avait beau vibrer de tout son être au dehors, moi je restais sourde à l'effervescence inutile de la population.

    Mon penchant pour l'ancienne littérature française l'emportait sur les murmures dérangeants des autres. Calée dans un coin de mon canapé en velours sanguin, les mots me faisaient prisonnières et m'emmenaient à des kilomètres de l'endroit où je me trouvais. Los Angeles porte en elle l'ébullition incandescente d'une jeunesse butée par la frénésie et la stupidité. Tout semblait perdre de son éclat et le soleil de plomb ne suffisait pas à éclaircir la fadeur dans laquelle L.A sombrait. La dernière ligne de mon livre me fit prendre conscience que la nuit apparente emportait avec elle mon malaise biscornu. Elle me donnait la sensation de revivre et ouvrait les portes d'un monde qui m'appartenait. La nuit rendait tout plus beau. Même l'odeur du sang dans mes narines devenait mielleuse lorsque l'obscurité reprenait ses droits.

    Pourtant ce soir, je n'étais pas d'humeur assassine. Aucune épine ne s'enfonçait dans mon être et ne devait être arrachée. La violence sucrée ne me donnait pas envie car elle était sans doute trop connue, trop utilisée. Je m'en retrouvais soudainement lassée. Tout en marchant dans ma demeure, sans réellement savoir vers quel endroit je me dirigeais, je tentais de localiser mes besoins, de décrypter le langage secret de mes organes. Mes mains froides recherchaient l'une dans l'autre la chaleur et mon ventre se réchauffait d'envies presque innocentes, aux douceurs infinies et à la tendresse excessive. Je devinais la passion derrière ma poitrine frissonnante et mon désir d'apaisement semblait brûlant.

    Je me sentais emportée par une affection irréelle. Elle courait dans mes veines comme une liqueur à l'odeur fruitée et envoûtante. Alors que je marchais toujours, j'arrivais face aux appartements de Radke. Il était tard mais cela ne m'empêcha pas d'entrer sans l'avertir de ma présence. Mes pieds nus sur le marbre me rendait aussi silencieuse qu'un félin impossible à dompter. Lorsque j'arrivais finalement à sa chambre, sa silhouette exquise se dessinait dans mon champ de vision et un sourire venait s'ancrer sur mon visage. Elle est si jolie mon innocente poupée. Je décidais de la contempler entièrement dans un silence, qui pour moi, voulait dire énormément de choses.

    Re: L'écume du plaisir aux larmes des tourments. (R.V.)

    Dim 6 Avr 2014 - 20:26
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    Invité
    Anonymous
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    Le silence était total, à tel point que l’on aurait pu entendre une mouche voler. Imperturbable, tel un monarque qui régnait en maître absolu sur sa cour. Et Radke pour mission d’éviter de venir l’importuner, elle le savait. Elle l’avait compris lorsqu’elle avait vu Volta s’emparer de son livre. Nul besoin de mots pour qu’elle saisisse l’ordre tacite, rester dans ses appartements puisqu’elle ne pouvait pas non plus sortir. Vous savez, cela non plus ne dérangeait en aucun cas. Elle y était accoutumée et si telle était la Volta de la belle, elle s’y conformait avec un plaisir docile. Jamais vous ne l’entendrez se plaindre des traitements qu’on lui dispensait.

    Refermant la porte de ce royaume que la Reine avait fait l’honneur de lui offrir, elle s’empara de son violon, à nouveau un cadeau de Volta. Radke connaissait le goût de sa maitresse pour la musique classique et dans l’optique de se rendre indispensable à ses yeux, elle avait décidé de débuter son apprentissage de l’instrument. Etrangement, cela ne fut pas aussi difficile qu’elle l’aurait cru, elle se souvenait d’ailleurs que le professeur privé qui lui avait été assigné, s’était émerveillé de la rapidité avec laquelle elle avait dompté le Stradivarius. Comme si elle s’y était déjà adonnée avait-il ajouté avec un grand sourire, les prunelles brillantes d’admiration. La jeune femme n’avait pas saisi sa surprise et avait mis cela sur sa faculté à assimiler rapidement ce qu’on lui enseignait, pour reprendre les mots de sa maitresse.

    En parlant de cette dernière d’ailleurs, Radke ne se rendit pas tout de suite compte de sa présence, perdue dans sa nouvelle création. A nouveau une mélodie destinée à Volta. Si cela lui dérange que son existence tourne exclusivement autour de cette femme fatale dont seul le regard soumettrait l’homme le plus viril ? Non, vous savez, elle se complait dans cette vie et puis, elle n’a jamais rien connu d’autre, si bien que l’on peut dire qu’elle s’accroche de toute ses forces à la seule personne qui lui a jamais accordé de l’attention. Elle s’arrêta un instant pour inscrire dans son carnet de nouvelles notes, modifiant les précédentes et ce fut à cet instant que les talons de Volta effleurèrent le sol, sans violence mais assez fort pour que la musicienne en herbe puisse l’entendre. Et elle fit volte-face, cœur battant la chamade et la sensation d’avoir été pris en faute.

    « Pardon, pardon »

    S’excusa-t-elle machinalement. Elle s’excusait de ne pas l’avoir entendu dès lors qu’elle s’était présentée dans la pièce et de ce fait, de l’avoir faire attendre. Elle déposa son instrument dans son étui qu’elle referma doucement. Un cadeau de Volta se traitait avec la plus grand minutie.

    « Je peux t’être utile ? »

    Sa voix était basse, une requête aux accents de murmure. Son regard, jusqu’ici en vadrouille au niveau de ses pieds, trouvèrent enfin le courage d’aller affronter celles de Volta. Son cœur eut un raté.
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