▬ unintended ▬ riley et scarlett

unintended

Riley

Il est vrai qu’elle n’avait pas réellement besoin d’une colocataire, elle se suffisait à elle-même, était même fière de cela, mais le fait est qu’elle en avait cherché une, surement par curiosité, pour savoir ce que cela fait une expérience du genre, ce qu’elle pourrait bien en gagner. Alors voilà, cela fait quelques semaines déjà qu’elle vit avec une jolie blonde nommé Riley. Elle ne s’en plaint pas, a l’impression d’apprendre à connaitre la jeune femme un peu plus chaque jour, et toutes ses facettes lui plaisent. Evidemment, elles ne sont pas intimes, pas même proches, disons qu’elles s’entendent et que cela convient à Scarlett, elle n’a pas vraiment l’habitude de s’entendre avec des femmes, parce que lorsqu’on connait son métier, elle reste tout de même quelqu’un à éviter, malgré toute la fierté qu’elle ressent lorsqu’une nouvelle personne se retrouver à craquer, à payer pour se retrouver à ses côtés. Oui, Scarlett est fière, elle se fiche de ce qu’on peut penser d’elle, mais la vérité c’est que cette fois, la vipère qu’elle est, n’a pas envie de prendre le risque de bousiller une potentielle relation d’amitié. Alors c’est pour cette raison qu’elle n’a jamais dit à la jeune femme avec qui elle vit où elle passe la plupart de ses nuits. Oui, donc, Scarlett s’essaie à devenir pour quelqu’un une amie même si … Même si le fait que la fameuse Riley est ce qu’on appelle une fille trop belle pour être vraie. Scarlett n’a pas l’habitude d’être complexée, cependant il est vrai que sa nouvelle colocataire peut facilement la faire douter sur ses capacités de séduction et d’attraction. Elle est affalée sur le canapé, ses cheveux encore mouillés par la douche qu’elle vient de prendre, la matinée est bien entamée mais les deux filles aujourd’hui ont flemmardé. Scarlett parce qu’elle n’a pas dormi de la nuit, le samedi, c’est une grosse soirée, elle ne sait donc pas ce qu’a fait l’autre blondinette de l’appartement hier soir, et c’est pour cette raison que lorsqu’elle la voit arriver dans le salon en pyjama encore, elle lui dit « Bonne soirée ? » Celle de la veille évidemment. Elle passe sa main dans ses cheveux, histoire de les démêler et de se concentrer sur autre chose que le fait que même au réveil, elle est à croquer.  

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Riley

Les lendemains de soirées sont toujours compliqués. Mais cela n’a pas le même sens pour moi. Car je n’en profite pas de la même façon que tout étudiant californien lambda. Ma soirée, je la passe de l’autre côté du comptoir. Et s’il m’arrive d’être encore plus ivre que nos clients, de monter sur le bar pour me déhancher ou de m’amuser avec mes collègues, ça reste néanmoins du travail. Et lorsque que le rush est passé, que la boite est totalement vide, il nous reste la partie sans paillettes, sans folies, celle du nettoyage et du rangement. Comme Cendrillon à minuit, je retrouve mes habits de souillons et m’atèle à laisser la maison propre. Lorsque je rentre, il est presque l’aube. Mais je constate que je ne suis néanmoins pas celle qui passe les nuits les plus longues de l’appartement. Ma colocataire, Scarlett n’est pas là et ce n’est que deux ou trois heures plus tard que de mon sommeil léger, je l’entends rentrer. Ça fait quelques semaines que l’on vit ensemble, le besoin d’un éloignement du campus, dans lequel j’ai l’impression de passer ma vie se faisait ressentir. J’avais besoin d’un endroit à moi, en dehors des études et du travail, un endroit qui marque une coupure. L’idée de prendre une colocataire, c’est avant tout une raison pratique, à deux, ça permet d’être beaucoup plus libre financièrement. Non, je ne roule pas sur l’or. Mais c’est aussi parce que je supporte mal la solitude. J’ai besoin de présence, de mouvements et même si nous ne sommes pas les meilleures amies du monde, simplement voir ses affaires traîner ou entendre de la musique provenant de sa chambre me plait. Lorsque je me lève, presque en début d’après midi, j’entends le son de la télé du salon. Scarlett doit être levée. Alors encore en pyjama, j’attrape un paquet de céréale dans un placard avant de venir m’écraser sur le fauteuil à côté d’elle. « Tu parles, ça doit faire deux ans que je n’ai pas eu une soirée à moi … Le club était bondé, j’ai pas arrêté ». Tout en picorant les céréales, je laissais mon regard divaguer sur les jambes de la demoiselle tout en remontant discrètement sur son corps que j’apprivoisais encore. Ses longs cheveux bruns mouillés venaient coller contre sa peau, la rendant sexy à en crever. Mon dieu, les hommes devaient se damner pour elle. Pour son regard vert d’eau, ses lèvres sensuelles, son sourire mérité. « T’en veux ? ». Laché-je pour que mon regard sur elle ne soit pas mal interprété. « Et toi t’as soirée ? Tu as dormi au moins ? ». Je n’ai aucune idée de ce que fait Scarlett de ses soirées, des sorties apparemment mais chaque samedi soir, jusqu’à l’aube ! Son rythme était effréné et je n’avais jamais eu l’occasion de voir ses amis.

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Riley

Après lui avoir posé sa question, la jeune fille regarde la blondinette avec qui elle vit s’assoir à son tour dans le canapé, sur le visage un air fatigué. Surement qu’elle n’a pas encore totalement récupérer. « Tu parles, ça doit faire deux ans que je n’ai pas eu une soirée à moi … Le club était bondé, j’ai pas arrêté ». Elle lui lance un regard compatissant accompagné d’un sourire qu’elle ne pourrait qualifier, il est vrai que Scarlett n’est pas douée en ce qui concerne les relations amicales ou les relations tout court en vérité, elle n’a jamais su ce que cela pouvait faire d’en avoir une sans ambiguïté, sans un certain désir ajouté à une envie terrible de mener l’autre vers le chemin d’une jouissance désirer. Elle ne se résume pas à son métier, évidemment, mais pour ce qui est des contacts sociaux, la vérité est qu’elle en a beaucoup plus avec ces clients qu’avec les autres personnes susceptibles de graviter dans son monde faussement doré. Elle ne rougit pas, non, quand le regard de sa colocataire s’attarde sur elle pour la détaille, elle ne s’en plaint pas non plus, puisqu’elle ne se cache pas lorsqu’elle-même elle le fait, se délecter devant la beauté de celle qui partage cet appartement avec elle depuis quelques temps. « T’en veux ? » Scarlett sourit, mordille sa lèvre inférieure avant de prononcer un simple « Non, merci. » désolée, elle n’est pas du genre à déjeuner, non pas qu’elle surveille sa ligne ou quoi que ce soit, juste que depuis toujours ce repas-là, l’a dégouté, alors autant ne pas forcer. « Et toi t’as soirée ? Tu as dormi au moins ? » Son sourire se fond en un léger soupir, elle étend ses bras et remonte ses mains jusque dans ses cheveux pour s’en amuser un peu. Elle hésite encore à lui avouer, elle sait que trop bien ce que cela peut provoquer. Elle a pourtant l’impression que Riley n’est pas le genre de fille à juger, mais lorsqu’on parle de ce genre de métier, le monde entier attend, retient son souffle pour décider qui lancera la pierre en première. « Pas vraiment. » Non, elle n’a pas dormi, mais tant pis, elle est habituée, cela fait quatre ans et maintenant le rythme est pris. « Un samedi soir comme un autre, hein. » Oui, on l’a touché, léché, elle a branlé, sucé, hurlé, fait semblant de prendre son pied, de jouir comme jamais avant elle ne l’avait fait. « Ce n'était pas grandiose, tu sais. » A se sentir désirer, à vendre du rêve par son corps, à faire en sorte que l’autre s’oublie, autant amante qu’un brin amie. Des valses sexuelles qui n’ont fini que très tard après minuit. « Mais n’en parlons pas, je suis certaine que ce n’était rien d’intéressant à côté de la tienne. » Elle en a l’intime conviction, ne trouve pas que sa propre condition demande des grandes réflexions. Elle fait partie de ces gens formatés pour faire quelque chose dans le domaine où ils sont doués. Ce résumé, bon dieu, elle pourrait en trembler et le vomir surement à moitié. « Allez, raconte, combien de personnes ont voulu finir la nuit chez toi ? » Ca l’intrigue, le pouvoir d’attraction qu’elle peut avoir sur les gens, ça lui plait aussi, elle ne mentira pas. Scarlett n’est pas une menteuse, elle se contente parfois de cacher la vérité, il y a une grande différence à ne pas en douter.   

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Riley

Mes doigts saisissent à même le paquet, un à un les petits soufflés au chocolat que je gobe à moitié allongée sur le canapé. Scarlett n’en veut pas. A vrai dire, je crois que je ne l’ai jamais vu prendre un petit déjeuner depuis que nous habitons ensemble. Les moments où l’on se croise sont rares, car même ces moments là nous ne les partageons pas. Il y’a deux rythmes deux mesures, nous vivons dans deux mondes distincts, sur deux fuseaux horaires différents et je ne m’en plains pas. Parce qu’ainsi, on parvient à vivre à deux. « Comme un autre ? Tu es une vraie machine, tu sors tous les week end, tu ne rentres qu’à l’aube et tu es fraîche comme si tu avais passé une bonne nuit de sommeil … Donnes moi ton secret ». Un léger sourire aux lèvres, la céréale craque sous mes dents. « Tu va où généralement ? ». En réalité, je me fiche de l’endroit qu’elle fréquente. Par cette question d’apparence anodine, je la teste, je la cherche. Je cherche l’erreur, l’indice qui me confirmera que cette fille en cache bien plus que je ne le pense. Et si j’essaie de ne pas la fixer, mes yeux investigateurs s’arrêtent malgré moi sur son mystérieux visage. Habilement, elle retourne la situation. Mais cet acte n’a pour seule conséquence que d’éveiller un peu plus ma curiosité piquée à vif. Pourtant, je rentre dans son jeu, pour ne pas la faire fuir, pour ne pas gâcher ce moment de calme, mais je n’oublie pas. Non Scarlett, je n’oublie pas. Un fin sourire malicieux me trahit avant même que je n’ai répondu à sa question. « La drague ça fait parti de mon métier, ces personnes doivent avoir envie de finir la nuit chez moi … ». C’est le jeu. C’est ainsi que je vends plus d’alcool et c’est ainsi que je gagne plus à la fin du mois. Et je n’ai aucun scrupule à ça, aucun malaise vis-à-vis de ça. Si je n’ai rien d’une Marie couche toi là, j’avoue aimer plaire, faire tourner des têtes, séduire … Posséder le pouvoir, mettre à terre mon adversaire d’un regard enjôleur, d’un sourire bien placé. Gagner la guerre et puis partir, sans même jouir de ce que l’on a gagné. C’est le jeu, avant l’acte qui me plaît. C’est cette sensation de défi, cette sensation de pouvoir qui fait tressaillir ma peau. « Et si tu veux tout savoir je suis très douée à ce jeu là … ». Mon regard sur elle se colore de plusieurs lueurs de défi et de séduction. Simplement pour accompagner ma phrase. Si seulement je savais, si seulement je savais qu’elle était la maitresse de ce jeu que je jouais chaque week end. Qu’elle jouait en même temps que moi dans un autre lieu, pour d’autres fins. Mais je n’en sais rien. « Tu devrais passer un de ces soirs … Je t’offrirai tout les cocktails que tu voudras ».

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Riley

« Comme un autre ? Tu es une vraie machine, tu sors tous les week end, tu ne rentres qu’à l’aube et tu es fraîche comme si tu avais passé une bonne nuit de sommeil … Donnes moi ton secret » Elle a appris, c’est tout, à force de le faire, elle sait ce dont elle a besoin pour se remettre d’une nuit du genre, de faire comme si ce n’était rien. Comme s’il n’y avait aucun souci à faire ce qu’elle fait, et puis étant donné que c’est un de plus vieux métier, ce doit être vrai. « Tu vas où généralement ? » Partout et ailleurs à la fois, mais surtout au creux de leurs bras. Elle hésite encore une fois à lui révéler la vérité à lui demander si le Red Zone elle connait. Mais elle ressent que ce n’est pas encore le bon moment, qu’elles n’ont surement pas assez joué, alors elle se contente de répondre à sa première question « Il n’y a pas de secret, les années ont fait que je suis devenue une machine. » Et bien trop, en réalité. Puis elle change de sujet, elle joue avec les mots comme elle sait si bien le faire, à chaque fois. Détourner une conversation afin de lui donner beaucoup moins d’importance qu’au départ de la discussion. Elle lui explique qu'il n’y a rien de plus important à savoir et même si les yeux de Riley la brûlent un peu par les interrogations qu’ils portent sur elle, elle ne se démonte pas et continue le chemin qu’elle vient de choisir pour la suite de leur matinée. Elle lui demande combien de personne ont voulu d’elle, se sont surement rendues dingues de ne pas l’avoir. Inaccessible tentatrice qu’elle doit être. Elle s’arme tout d’abord d’un sourire malicieux, qui plait à cette Scarlett silencieuse qui attend la grande révélation. « La drague ça fait parti de mon métier, ces personnes doivent avoir envie de finir la nuit chez moi … » Ca elle ne peut que le comprendre, elle excelle dans ce domaine-là, celui de donner envie au monde entier de venir se perdre dans ses draps. Alors elle se demande si sa colocataire use des mêmes stratagèmes, si elle sait à quel point le langage du corps peut être fort parfois. « Et si tu veux tout savoir je suis très douée à ce jeu là … » Alors elle ne se pose plus de question, l’assurance et le défi qui teintent sa voix dans l’instant lui prouve qu’elle sait parfaitement de quoi elle parle, de la conscience qu’elle a à savoir rendre les gens fous grâce à ces regards qui se doivent d’en dire long. Elle la laisse s’amuser, lui donner l’impression qu’elle mène le jeu, que ses mystères la turlupinent un peu et que son défi, elle est prête à le relever. « Tu devrais passer un de ces soirs … Je t’offrirai tous les cocktails que tu voudras » C’est donc à son tour, maintenant, pas vrai ? Elle ne saurait dire si c’est un nouveau jeu, un nouveau tournant sur leur relation, mais l’idée la séduit, autant que la fille qui se trouve proche d’elle à l’instant. Elle pince ses lèvres en plantant son regard dans celui de Riley. Elle a envie de la tenter, de voir, d’essayer. C’est surement une mauvaise idée, bien sûr qu’elle devrait s’en rendre compte plus que cela, elle ne connait pas grand-chose d’elle et peut-être qu’elle a déjà quelqu’un dans sa vie, elle ne sait pas. Mais dans le fond, elle s’en contrefiche puisque l’infidélité elle la vit à longueur de journée, elle sait faire avec et faire abstraction de ceux qui viennent oublier leurs femmes à ses côtés. « Très douée ? » Elle interroge malignement, en donnant un rythme certains à ses mots qu’elle sait bien trouvés. « Tu ne peux pas l’être plus que moi. » Et cette fois c’est un défi bien lancé, plus d’hésitations, plus de pincettes pour lui dire ce dont elle a envie, de toutes les façons, dans son milieu, il n’y a pas de place pour cela, elle fonce, elle sait ce qui pourrait plaire à n’importe qui, autant être honnête, depuis le temps elle sait comment reconnaitre un homme dominant et l’inverse aussi. « Je viendrai, seulement si tu me promets de venir un soir au club où je passe mes soirées, ok ? » Plus de retour en arrière possible. Elle viendra, Scarlett en est intimement persuadée. Parce que la curiosité est un vilain défaut, mais on ne peut jamais s’empêcher d’y céder.   

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