Après des centaines d’appels, des centaines de messages, je n’ai toujours aucune nouvelle d’elle. J’ai pris sur moi, le plus possible, parce qu’à chaque fois que j’entendais le bip de fin d’appel où le début de la messagerie, je devenais complètement dingue à en retourner encore et encore mon appartement. Cette fois ci, je ne peux plus attendre sagement, quand bien même je sais que j’ai tord, que cette attente n’est que ma légitime punition, je n’en peux plus. Ce soir, sur un coup de tête total, j’attrape ma veste en cuir et mon casque. D’un coup d’accélérateur bruyant, je file à vive allure vers son appartement. Pas besoin de penser, de réfléchir, je connais le chemin par cœur et j’ai la tête complètement vide. Devant sa porte, je freine brusquement, lâche la moto en dépliant juste la béquille, sans prendre la peine de l’harnacher à un grillage ou un réverbère. Il y’a de la lumière dans le salon, peu importe qu’il s’agisse de sa sœur ou d’elle, je rentrerai dans cet appartement ce soir, j’aurais une discussion avec elle ce soir. A grands coups, je frappe contre la porte. « Eliott, ouvres moi ! ». Le ton haut et autoritaire, je continue de frapper contre cette lourde porte qui reste close. « Je te préviens, cette fois ci, t’as plus le choix ! ». Non, elle n’avait plus le choix, je ne lui laissais plus le choix.