A ma question elle ne répond rien, alors moi je reste sans bouger à attendre qu’elle se mette à parler. Qu’elle me dise qu’elle ne sait pas ce qu’elle fait ici, qu’elle est juste désespérée, que je ne suis pas la première personne à qui elle a pensé pour calmer ses peurs, parce que je ne suis pas certain de le supporter sur le coup. Atlanta et moi, c’est compliqué, et je jure que si on m’avait dit qu’elle allait venir ici aujourd’hui, je ne l’aurai tout simplement pas cru. Et sans que je ne le contrôle, la demoiselle vient se blottir contre moi. Je reste quelques secondes sans bouger, sans comprendre aussi ce qui est en train de se passer. Elle s’accroche à moi, et c’est dans un automatisme, finalement, que je l’entoure complétement de mes bras. « j'suis.. terrorisée.. » Je ne suis pas certain de pouvoir rester comme ça, dans cette position, aussi naturel que cela me semble, certes, avoir le cœur brisé, ce n’est pas pour moi, ou tout du moins pour l’image que je renvoie, mais il y a quelques filles, comme elle, qui ont réussi à le faire, à briser mon cœur, et je me sens tellement con de penser ça, que du coup, pour toute réponse, je resserre un peu plus notre étreinte, lui signifiant silencieusement, que maintenant, tout va bien, que je suis là, malgré elle, malgré moi et surtout, malgré nous. « désolée de m'imposer comme ça mais.. Maggie est pas chez elle et.. y a personne d'autre alors.. » Et moi je me dis qu’elle n’a pas de raison de l’être, que si je peux être quelqu’un sur qui elle peut compter alors ça me va. Je suis trop simple à influencer, je le sais. Elle s’éloigne un peu, et étrangement, ça retire un poids de ma poitrine. Un truc qui dérange, un truc que je refuse en temps normal. « j'peux restée.. ? Dès que c'est fini, je rentrerais. » Et je m’arme d’un sourire, quelque chose de bienveillant, je crois. Mais je ne peux pas m’empêcher de soupirer, ce n’est pas que l’idée me dérange, loin de là, c’est juste que ça va être bizarre tout ça. Enfin, je fini de nous éloigner totalement, pour troquer notre rapprochement contre un autre en vérité, j’attrape sa main afin de la guider vers ma chambre, même si je suis persuadé qu’elle n’en a pas oublié le chemin. En silence, on se dirige tous les deux le long du couloir et on finit par y arriver. Je lui souris, encore, je trouve rien de mieux. « Si tu veux rester, je crois qu’il faut d’abord qu’on pense à te changer. » J’ai l’impression de répéter des gestes d’avant, et ce retour vers le passé n’est, en fait, pas franchement le bienvenue, j’ai trop de questions en tête, trop de suppositions, trop de choses qui font que je m’éloigne du mec que je suis normalement. « On va te trouver un pull, t’as l’air frigorifiée. » Et j’exécute mes propres paroles, je cherche dans mon armoire, quelque chose dans laquelle elle sera bien. Je trouve finalement un pull et un bas de survêtement. Je me retourne vers elle et lui tend. « Tiens, je t’attends dans le salon, ok ? » Sur ces mots je la quitte, et reviens simplement sur mes pas. Soupirant grandement, en passant une main sur mon visage. Compliqué, c’est le mot pour qualifier ce qu’il nous attend, c’est tout ce que je garde en pensées.