ST VALENTIN 3 - Speed Dating - Paul et Sofia.

Saint Valentin Love, love, love ... L'heure du dernier rendez-vous est arrivée ! Armez-vous de tout le charme qu'il vous reste, et foncez. On ne sait jamais, la troisième rencontre pourrait être la bonne ! Le fonctionnement : - Vous avez dix posts, cinq chacun pour séduire l’autre. A la fin de ces dix posts donc, le compte admin viendra mettre fin à votre speed dating. - Vos rps ne devront pas excéder les 400 mots, nous sommes dans un speed dating, comprenez que vous n’avez que dix minutes en réalité pour le faire irl. - Dernier Speed-dating, profitez. Participant numéro 1 : Nom : Bitemignon Prénom(s) : Paul Age et date de naissance : 31 ans (19 octobre) Origines : Français Description de vous même en cinquante/cent mots : Homme mature et sérieux à la recherche d'une soirée divertissante. Comique, sophistiqué, bien éduqué, cultivé ; recherche une soirée sympathique avec de l'échange et une bonne communication (et plus si affinités). Ne recherche pas du sexe et préfère largement la conversation à d'autres activités. Aime le sport, le soleil, la plage. N'aime pas l'hypocrisie, l'illégalité et la cruauté. Taille : 1m85 Poids : 78kg Signes particuliers : Aucuns. Alcool : Occasionnellement. Tabac : Rarement. Recherche : Femme. Statut : Déserté par sa femme. Emploi : Gynécologue. Hobbies : La lecture, le sport, le théâtre. Qualités : Calme, compréhensif, sérieux, attentif, respectueux, bien éduqué, cultivé. Défauts : Susceptible, rancunier, passif, renfermé, parfois froid. Coté sexe : Je préfère ne pas répondre. Ce qu’il se cache en dessous : Je préfère ne pas répondre. Au lit j’aime … : Je préfère ne pas répondre. Ce qui m’émoustille : Je préfère ne pas répondre. Mes accessoires : Je préfère ne pas répondre. Vices : Je préfère ne pas répondre. Fantasmes : Je préfère ne pas répondre. Participant numéro 2 : Nom : Dmitrieva Prénom : Sofia Age et date de naissance : 28 ans, née le 4 avril 1985 Origines : Russes Description de vous même en cinquante/cent mots : Je suis une femme à première vue très douce et à l'écoute, ce sont d'ailleurs des qualités que l'on me demande dans l'exercice de mon métier et qui correspondent en effet bien à ma personnalité. J'ai toujours eu la main sur le cœur, prête à aider mon prochain, à le faire se sentir en sécurité et bien en ma compagnie, mais en contre-partie je recherche la compagnie d'hommes capable de me protéger, me mettre sur un piédestal avec une galanterie et un romantisme subtiles. Taille : 1m78 Poids : 55kg Signes particuliers : Accent russe encore prononcé Alcool : Occasionnellement Tabac : Non Recherche : Homme Statut : Célibataire Emploi : Infirmière Hobbies : Les expositions, la littérature, le cinéma, la course à pieds, l'humanitaire... Qualités : Généreuse, loyale, chaleureuse, patiente, ouverte d'esprit, romantique Défauts : Angoissée, têtue, trop rêveuse, trop idéaliste, Coté sexe : Plus vierge depuis ses dix-sept ans Ce qu’il se cache en dessous : De la dentelle, le plus souvent Au lit j’aime … : Les relations dominant/dominé Ce qui m’émoustille : Les (relativement) fortes musculatures pour mieux me sentir protégée, les hommes qui prennent le devant (ou par derrière aussi hein) Mes accessoires : Un peu de tout tant que ça frustre comme il faut pervers Vices : Je ne porte presque jamais de soutien-gorge (contents de le savoir hein ? ) Fantasmes : Avec homme et une femme Éclatez vous ! Contenu © Lilou

La parole est à Grace

Il soupira, légèrement découragé. Jusqu'à présent, les rencontres que Paul avaient effectué dans le cadre du speed dating s'étaient avérées décevantes (pour ne pas dire plus), tant et si bien que le franco-norvégien qu'il était commençait et à perdre patience, et à perdre espoir que la soirée ne s'avère éventuellement fructueuse. Ses yeux survolèrent alors distraitement le dossier de la dernière demoiselle sur sa liste - une femme semblant étrangement pouvoir lui correspondre. Elle semblait de la même génération que lui, avait des centres d'intérêts visiblement similaires au siens et, de ce qu'il en avait lu, ne pouvait qu'avoir une personnalité qui se marierait à la perfection avec la sienne. Et pourtant ... L'appréhension ne quitta pas Paul un seul instant. Il attendit donc, la gorge noué, le coeur serré, les pensées préoccupées par des idées noires ... Il attendit brièvement l'arrivée de la jeune femme en question. Sofia. Un nom simple, mais élégant. Un nom un peu comme le sien. Il avait les sourcils froncés, le visage penché au dessus du dossier. Il se demandait bien comment leur conversation serait, une fois entamée ... Et puis, elle arriva, se mit face à lui et sa bouche s'ouvrit en grand lorsqu'il se retrouva face à elle pour la première fois. Il s'était attendu à énormément de choses, suite à ses rencontres successives avec Grace et Sinead ... Mais il ne s'était en aucun cas attendu à se retrouver face à une femme comme Sophia. La gorge nouée, c'était avec difficulté qu'il était parvenu, éventuellement, à s'exprimer. "B ... Bonsoir." Il se sentait cruellement bête pour le coup.

Après deux rendez-vous avec deux hommes charmants, le moins que l'on puisse dire c'est que la pêche avait été bonne pour Sofia. Pour le moment, elle avait eu de la chance et elle croisait les doigts pour que celle-ci perdure encore quelques minutes. Ne bougeant pas de sa chaise, la jeune Russe guetta discrètement les hommes qui allaient et venaient face à elle jusqu'à ce que son regard croise un candidat en particulier. Allez savoir pourquoi mais de suite elle fut persuadée que c'était lui. Il était bel homme, ce Paul. De mémoire elle se souvenait de son prénom, qu'il était d'origine française et qu'il était un peu plus âgé qu'elle, cela avait suffit à lui laisser de l'espoir voyez-vous. Lorsqu'il fut assis, elle s'amusa doucement de sa mine étonnée. « Bonsoir Paul. » Répondit-elle à son tour, un doux sourire aux lèvres. « Vous avez l'air surpris. » A moitié intimidée, la blondinette croisa ses jambes et replaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille avant de s'appuyer sur la table entre eux. « Alors, vous êtes Français d'origine ? Cela fait-il de vous un romantique ? » Si la jeune femme était de nature assez réservée, elle ne manquait pour autant pas de conversation en général.

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Le souffle coupé. À en observer la jeune femme qui se trouvait face à lui, Paul Bitemignon en avait le souffle coupé. Sa chevelure étincelante rayonnait à ses yeux, tout comme le sourire éclatant de la jeune femme. Sa peau lisse et sans failles le marqua comme étant l'un de ses attributs physiques les plus solides tandis que le son mélodieux de sa voix l'avait rapidement interpelé. Paul était sous le charme de cette inconnue aux origines si exotiques. Une européenne. Comme lui. On n'en voyait pas assez souvent, à son goût, dans ce pays distant de son continent natal. Il était content de trouver, donc, une autre personne qui, peut être, avec un peu de chance, avait connu le même monde que lui et pourrait converser avec lui des heures durant sans jamais que leur discussion ne s'essouffle. Lorsqu'elle le salua à son tour, un sourire bêtement niais se traça rapidement sur les lèvres du français. Il était agréablement surpris de ce troisième entretien qui, étonnamment, semblait - pour l'instant - mieux se dérouler que les deux précédents. Il faut dire que cette partenaire correspondait davantage à son type prédéterminé de femmes et avait donc davantage de chances de son côté en matière de connexion avec le gynécologue. Elle lui déclara qu'il avait l'air surpris, et il lui fallut un instant de réflexion avant de bredouiller, timidement que : "C'est que ... Vous avez l'air considérablement différente des deux autres femmes que j'ai rencontrées ce soir." Une façon polie de lui dire qu'elle lui correspondait mieux que les deux autres, et une façon efficace de le faire, de surcroit. Lorsque Sofia lui demanda si le fait d'être français le rendait romantique, il ne put s'empêcher de lâcher un léger rire gêné avant de se gratter la tête et de déclarer que : "Je suppose que l'on pourrait dire ça, oui ... Et vous ? Vous qualifierez vous en tant que personne romantique ... ?" Il avait rapidement appris à renvoyer les questions des autres lorsqu'ils ne savait plus quoi leur demander. Il appréhendait cependant la réponse de la jeune femme qui pourrait - potentiellement - le décevoir.

L'assurance n'était pas un trait de personnalité prépondérant chez Sofia. Elle se savait jolie, le genre de femme qui pouvait plaire à coup sûr pour être habituée aux regards des hommes ; néanmoins cela ne faisait pas d'elle une personne sûre de son potentiel. Lorsque Paul arriva face à elle en arborant une mine surprise, elle se demanda réellement quelle pouvait être la raison de cette surprise. A l'évidence, ce n'était pas dans sa nature de s'imaginer de suite qu'il pouvait la trouver belle au point d'afficher un tel étonnement. Puis finalement, c'est ce que ses paroles et surtout la tonalité de sa voix lui exprimèrent, d'une façon assez indirecte. Ses joues rosirent légèrement mais elle essaya rapidement de cacher ça par des mots. « Oh, c'est une bonne chose, j'espère. » Lui aussi était différent de ses deux autres rendez-vous, néanmoins peut-être pas suffisamment différents pour mériter un tel effet de surprise. En digne fille des Dmitriev, Sofia montra une nouvelle fois que l'on pouvait compter sur elle pour engager une conversation et rapidement verrait-il qu'elle savait aussi bien la tenir. Le fait qu'il soit Français attira l'oeil de la jeune slave qui appréciait particulièrement les rencontres avec des gens venant d'ailleurs. Jamais elle n'était allée en France mais ce pays pourrait cependant être l'un de ceux qu'elle visiterait un jour, de par l'éloge qu'elle en avait eu. Un pays à la culture soit disant raffinée ne pouvait que recevoir ses faveurs, voilà en grande partie pourquoi elle s'était promis d'y aller un jour. Discuter avec un originaire de ce pays ne pouvait que lui donner le sourire, d'autant plus lorsqu'il affirma correspondre à ce cliché typiquement français sur le romantisme. Quant à elle ? « A votre avis ? » Demanda-t-elle aussitôt en dévoilant un bref instant seulement ses fines dents. Elle accordait tellement d'importance à son apparence, au fait de toujours renvoyer une image de femme douce, classique et romantique que selon elle, il pouvait aisément avoir la réponse à cette question rien qu'en la regardant. « De ce côté-là, je pourrais me fondre dans la masse parmi les Françaises. » Elle haussa ensuite les épaules, avant de rejeter un rapide coup d'oeil à l'une des lignes sur sa fiche. Et un léger rire s'échappa de ses lèvres. « Cela ne doit pas être très plaisant pour une femme d'avoir son compagnon gynécologue. Je vous aurais bien demandé ce qui vous a amené à faire ce métier mais finalement ce n'est peut-être pas une question à poser dès le premier rendez-vous. » Véritablement embarrassée à ce moment-là mais néanmoins en proie au rire, Sofia cacha un petit moment ses lèvres avant de croiser à nouveau les prunelles de Paul.

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Elle semblait gênée que le français la trouvait assez à son goût ce qui amusa légèrement le principal concerné. "Pour le moment, cela semble plutôt prometteur, oui." Paul ne savait pas si ses rendez-vous précédents l'avaient mis d'humeur bavarde ou si cette femme suffisait à lui donner de telles envies ... Il savait cependant qu'il avait envie de faire l'effort d'apprendre à la connaitre, elle, ce qui était une nette amélioration sur ses rendez-vous précédents. Lorsqu'elle lui avait demandé s'il était romantique, le français avait jugé judicieux de lui renvoyer sa question. Évidemment, là jeune femme avait plus de ressources qu'il ne le croyait et n'avait donc pas hésité un instant à lui répondre par une question, à son tour. Si elle était romantique à son avis à lui ? Qu'en savait-il, au fond ? Il ne pouvait qu'essayer de le deviner, cela. "Je suis tenté de dire que non et pourtant vos yeux me crient que oui ... Je suppose donc que c'est "oui" ?" Elle confirma alors son impression initiale en lui déclarant qu'elle se sentait capable de rivaliser avec les femmes de sa patrie sur cet aspect là. Amusé, ses lèvres se soulevèrent légèrement afin de se transformer en sourire tandis qu'il lui déclara avec tendresse : "Les femmes françaises ne sont pas toutes romantiques, vous savez ?" Un silence s'installa alors entre les deux individus, silence durant lequel Sofia prit la liberté de détailler davantage le profil de son compagnon des dix prochaines minutes. Lorsqu'elle se mit à rire, il fut cependant légèrement embarrassé, ne comprenant pas quelle partie de sa fiche avait su la faire rire, ou, tu du moins, jusqu'à ce qu'elle ne lui explique que sa profession était la source de son amusement. C'était maintenant à son tour à lui d'être gêné et c'est pour cela qu'il ne dit rien, se contentant de rougir sans réellement savoir quoi ajouter à cela. Il espérait qu'elle ne comptait pas se moquer de lui toute la soirée : cela lui ôterait un pan considérable de son charme et de sa beauté si cela s'avérait vrai. Finalement, il s'arma de son courage afin de lui expliquer que : "Il faut de tout pour faire un monde." avant de se décider à lui poser une question sur elle-même, pour changer. Et sinon, pourquoi infirmière ? C'était une question qui, à ses yeux, méritait réflexion, après tout.

Prometteur, avait-il dit. Pourquoi était-elle étonnée par l'emploi de ce mot ? Après tout, si elle était venue dans cette si jolie robe jusqu'à ce bar, ce n'était pas dans le simple but de boire quelques verres, mais bel et bien pour rencontrer du monde. Des hommes qui seraient susceptibles de lui plaire. Elle ne regrettait pas sa décision d'être venue même si l'initiative première avait été celle d'une de ses plus proches amies. La question était de savoir si elle allait réussir à gérer ça jusqu'au bout, car elle n'était pas de ces femmes particulièrement à l'aise dans ce genre de situation, celle d'un speed-dating. Modérément souriante, Sofia fut touchée par la réponse de Paul à sa propre question. Ses yeux criaient-ils vraiment ce qu'il avançait ? Au fond d'elle, elle savait qu'il disait vrai. Paul était donc un homme qui savait observer les gens et ça, elle l'apprécia à sa juste valeur. « Vous avez sans doute raison, mais il y a des clichés qu'on se plaît à croire. » Et celui-ci en faisait partie. La jeune femme avait haussé légèrement son épaule, sans briser ce contact visuel qu'elle trouvait assez déroutant par moment. Alors elle engagea la conversation sur son occupation professionnelle, marquant tout de même le caractère original de celle-ci par un petit rire. Une nouvelle fois, la réponse de Paul la renseigna sur sa personnalité, sans qu'il ne s'en doute peut-être. Elle n'aurait aucun détail sur les motivations professionnelles du trentenaire, néanmoins lui l'interrogea sur les siennes. Fronçant légèrement les sourcils, Sofia ne trouva aucune raison pour éviter la question. « Pour rendre la vie meilleure aux gens qui en ont besoin. Un peu comme vous, n'est-ce pas ? » Un vague sourire se logea sur ses lèvres, puis elle se redressa sur sa chaise en prenant appui sur la table. Ses doigts se posèrent sur son verre tandis qu'elle songeait à ce qu'elle allait dire ensuite. « J'aime être au chevet de mes patients et veiller sur eux, même si en l'occurrence depuis septembre je travaille désormais avec des étudiants, à l'UCLA. Le cadre est différent de l'hôpital mais tout aussi gratifiant. » Sa mission n'était plus la même en effet, depuis que bon nombre des jeunes venaient la voir non plus pour des services médicaux mais bel et bien pour des conseils, ou simplement discuter. Elle n'avait pas la qualification d'une psychologue, ça non, mais au moins elle savait écouter, ce qui lui valait plusieurs visites en plus. Lorsque Sofia regarda à nouveau la fiche de Paul, quelques lignes attirèrent son attention. Celles à propos de son statut, puis le fait qu'il recherche la conversation plus que d'autres « activités » ... Curieuse, elle repartit à la recherche des beaux yeux de son interlocuteur avec une seule question à la bouche. « Que recherchez-vous exactement ce soir, Paul ? » Elle marqua un petit temps silencieux avant de rajouter : « Êtes-vous... marié ? »

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Lorsque Sofia prétendit que certains clichés avaient le don de donner envie aux autres de croire en eux, le rire qui s'échappa d'entre les lèvres du français ne pouvait être décrit que d'une seule façon : il s'agissait d'un rire cynique. En effet, Paul n'avait pas eu la chance d'y échapper, lui, aux clichés. À la famille française de souche pure, au mariage désapprouvé par le paternel qui, en conséquence, avait décidé de le renier et, par le même accord, de le déshériter à tout jamais. Il n'avait pas non plus échappé au déménagement dans une ville nouvelle où, seul, il s'était retrouvé sans contacts et sans amis. Finalement, la désertion d'une femme stérile, rattrapée par son passé, s'était ajoutée dans l'équation de façon à ce que le jeune français se sente rapidement propulsé en plein centre du scénario d'un mauvais feuilleton télé. À ses yeux, son existence, sa simple vie et le fait qu'elle s'était déroulée d'une certaine façon, et non d'une autre, était cliché. Tout s'était déroulé de la façon la plus improbable qui soit, à son plus grand regret. Et, impuissant, le gynécologue n'avait rien pu faire de plus que de contempler les restes de sa vie, tombant en ruine sous ses yeux incapables. Le sujet de la conversation se mit alors à porter sur leurs professions mutuelles ; leurs occupations quotidiennes leur permettant de gagner un salaire. Si Paul n'avait pas daigné donner le moindre détail quant à son choix en matière de spécialisation médicale, sa curiosité à peine dissimulée l'avait toutefois empêché de ne pas se renseigner au sujet de Sofia. De ce qui l'avait motivée, elle, à faire dans le médical lorsque de nombreuses autres voies lui auraient aisément été accessibles, il ne doutait pas là dessus. Elle lui déclara alors avoir eu envie d'améliorer la vie des personnes en besoin, "un peu comme lui", à son humble avis, et c'est tout sourire que Paul se permit alors de lui répondre. "Il n'y a aucunement besoin d'avoir envie de changer le monde pour faire dans le médical." Il essayait subtilement de lui faire comprendre que si avoir la capacité d'aider les personnes venant faire recours à ses services était une chance non-négligeable, cela n'avait toutefois pas constitué sa motivation principale dans son choix de carrière. En effet, Paul avait avant tout toujours été passionné par la médecine et s'était donc décidé à faire carrière dans ce domaine afin de satisfaire sa soif intarissable de connaissances et d'apprentissage. La gynécologie avait été une sorte de choix par défaut effectuée lorsqu'il avait passé ses concours, n'ayant pas eu les notes suffisantes afin de pouvoir choisir un poste en tant qu'apprenti chirurgien. L'infirmière lui déclara alors travailler à l'université d'UCLA dans un cadre différent de celui qu'elle connaissait jusqu'à présent. Timidement, ses lèvres se crispèrent vers le haut tandis que Paul rajouta d'une voix basse : "Je comprends ce que vous voulez dire. J'ai moi même pu travailler en hôpital pendant mes stages d'études et je trouve cela fort différent d'une pratique clinique." Il se sentait bien en présence de cette femme car Paul avait l'impression d'être dans son milieu. Leurs conversations tournaient autour d'un sujet similaire (bien que non-identique) et cela lui donnait un terrain ferme sur lequel marcher avec la jeune femme ; un centre d'intérêts commun qui lui permettait de parler sans avoir l'impression de l'ennuyer ou de la perdre dans des méandres d'explications qu'elle feindrait de comprendre à défaut de pouvoir réellement intégrer leur signification.

Finalement, Sofia lui posa la question qu'il redoutait le plus à cette soirée. Ce qu'il recherchait ce soir là. Il n'en savait, pour ainsi dire, absolument rien. Il s'apprêtait à balbutier qu'il n'en était lui même pas très sûr lorsque la deuxième question, plus violente encore, lui fut assénée comme un coup de marteau en plein visage. S'il était marié ? L'alliance qu'il portait encore à son annulaire en était une preuve incontestable. Il était marié. Légalement. Religieusement. Spirituellement. Il était marié en tout ce qui n'avait pas attrait au domaine du physique, du corporel ... Et les questions de la rousse l'avaient contrait de se demander s'il était réellement venu dans l'espoir de converser avec une parfaite inconnue ou si, inconsciemment, il ne désirait pas quelque chose d'autre entièrement. S'étant brièvement intéressé à la psychanalyse lors des premières années de ses études, Paul savait que l'inconscient avait toujours eu un lien fort avec la sexualité. Hésitant un instant, il s'aventura finalement à répondre les mots suivants à sa nouvelle rencontre. "Légalement, oui." Levant alors sa main gauche en l'air, il lui présenta alors fièrement son alliance, une mine légèrement agacée au visage, avant de baisser son regard vers ses doigts, tristement, afin d'ajouter : "Bien que cela doit bien faire quatre mois qu'elle n'est pas rentrée ... Elle ne daigne même pas me donner de ses nouvelles. Pouf. Volatilisée ... Comme si elle n'avait jamais existé." Relevant alors ses yeux vers elles, ses pupilles se mirent à interroger la jeune femme qui, pourtant, n'avait pas sa place dans cette histoire qui le lierait éternellement à Jane. "Vous trouvez ça normal, vous, qu'un mari puisse se retrouver seul, du jour au lendemain ?" Il n'avait pas besoin de préciser que lui ne trouvait pas cela normal : de toute évidence, cela lui était cruellement anormal. Tant et si bien qu'il ne parvenait toujours pas à s'endormir seul la nuit.