Un souvenir qui aurait dû être oublié.
Fort heureusement pour moi, ce n'était pas ma faute. Et je ne suis pas ce genre d'homme à draguer les femmes, encore moins lorsqu'elles sont aussi jeunes. Mais je n'ai pas encore vraiment regarder le visage de cette femme. Je suis bien trop occupé à vouloir sauver un minimum cette robe. Elle me prends la main et je sens comme un onde électrique qui me parcoure entièrement le corps. C'est alors que je pose mes yeux sur son visage et... c'est le choc total.
C'est elle. Elle lui ressemble comme deux gouttes d'eau. Je sens que mon visage se décompose, j'ai du mal à y croire que je puisse retrouver une femme qui lui ressemble. Même après des années sans la voir, je ne pourrais jamais oublier ce visage. Ce souvenir ne pouvait jamais me quitter. J'ai beau avoir fait vœu de célibat, mon cœur n'a jamais cessé d'oublier ce visage, cette beauté.
Elle semble si gentille. Je buvais ses paroles. Si je n'étais pas Prêtre, si je n'avais pas fais des vœux, je ne sais pas comment j'aurais pu réagir à ça. Mais rien d'aussi calme que ce que je m'apprêtais à faire. Mes doigts se glissent dans sa main pour la saluer. «
Ezechiel. Et, je suis encore désolé. Je ne voulais pas, ce sont les enfants, ils ont... » Bref, j'ai l'air con. Et fort heureusement, personne ne remarqua ce que j'étais. Elle m'avait proposé d'aller boire un autre café, enfin, un autre... en boire un vu que je n'y avais pas tellement goûté.
«
D'accord. » dis-je d'une voix fluide. Mes yeux ne la quittaient pas. Elle me demandait ce que je comptais prendre et je mis du temps à sortir de ma contemplation. Je lève les yeux vers la serveuse qui attendait ma commande. «
Oh, euuh... un café au lait... le café, bien corsé s'il vous plait... » dis-je avec insistance. Oui, il fallait que je me reprenne, ce trouble n'avait pas lieu d'être. Je ne devrais pas. Mais ce visage... Mon Dieu, c'est un souvenir prenant.
D'ailleurs, je me demandais comment elle pouvait me la rappeler autant. Peut-être que l'image que je me faisais encore de mon ancien amour est différent. Si je regardais une photographie, je pourrais voir que ce sont des personnes bien différentes. Mais la seule photographie que j'ai est dans un bouquin chez moi. Je suis bien trop loin pour me rassurer.
Je décidais alors à être plus rapide que la fameuse Swan pour déposer le billet et payer nos consommations. «
Je ne comptais pas vous faire payer un café alors que tout est de ma faute. » dis-je alors que je l'invitais à s'asseoir à une table avec moi. Je continuais de la regarder. Je vous jure, je vais péter un câble. Elle me trouble, elle me stresse malgré elle. Je ne sais pas quoi lui dire, ni quoi faire.